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EAN : 9782381140209
160 pages
Wildproject Editions (04/06/2021)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Un beau matin, un étudiant en philosophie se fait aide-berger. Ce premier été en alpage va changer sa vie. De la solitude des estives à la conscience politique, des Alpes au Mexique, d’une nature rêvée vierge à une nature saturée de conflits sociaux : ce récit initiatique simple et lumineux nous fait partager l’apprentissage d’une décennie à l’école de la montagne.
À quelles conditions le monde peut-il cesser d’être un décor et redevenir un foyer ? Dans la li... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« J'aime à penser que les bergers d'aujourd'hui sont eux aussi en quelque sorte des déserteurs, des individus avides de liberté qui tournent le dos, chaque année, pendant quelques mois, à cette guerre qui ne dit pas son nom, à cette mobilisation générale singulière qu'exige l'économie moderne. Il y a bien chez nombre d'entre eux une volonté implicite ou explicite de résister pendant quelques mois à la tyrannie de la croissance, de la consommation, de la vitesse, et de faire l'expérience d'un mode de vie lent, simple, silencieux, entièrement dicté par les rythmes du corps, des bêtes et du temps qu'il fait, bercé par la beauté douce et sauvage de la montagne. » Auteur de APRÈS LE CAPITALISME - Essai d'écologie politique et de FAUT-IL EN FINIR AVEC LA CIVILISATION ? - Primitivisme et effondrement, Pierre Madelin a exercé comme aide berger, à partir de 19 ans et pendant cinq étés, dans les Alpes. Il mêle ses souvenirs et ses réflexions sur une nature peu modelée par l'homme, sur « l'exubérance du monde », à d'autres expériences de montagne, au Chiapas et dans quelques parcs nationaux des États-Unis.
(...)
De beaux récits de randonnée, prétextes à réflexions sur nos manières d'être au monde.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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J'ai eu un coup de coeur pour ce récit, lu l'été dernier, mélange de souvenirs de voyages, de saisons en alpage, de réflexions et d'écologie. A 19 ans, l'auteur, étudiant en philosophie part pour la première fois comme aide-berger en alpage. Pas très bien accueilli, il s'adapte au mieux, fasciné par cette vie au plus près d'une nature authentique, logé dans une cabane rudimentaire, dépouillé de tout besoin inutile.

Le récit alterne les saisons en alpage dans les Alpes et des voyages plus lointains, notamment dans le Chiapas au Mexique, ou dans les grands parcs nationaux américains.

L'auteur a des convictions profondes, ne mâche pas ses mots sur les dégradations liées aux hommes, sur les paysages et sur les populations. Il n'a pas apprécié son voyage aux Etats-Unis, dans la région même ou Edward Abbey a été ranger.

J'ai tout aimé dans ce texte, l'écriture sans artifices inutiles, les descriptions, les constats implacables, les rencontres plus ou moins heureuses. J'aurais trouvé facilement des extraits à chaque page. Ecrire ce billet me donne d'ailleurs envie de le relire sans tarder.

Une lecture qui mérite une place de choix parmi les récits de voyage.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Rien n'est évidemment plus moderne que le besoin d'échapper aux conditions de la vie moderne. Les paysans montagnards du 19e siècle ne partaient pas marcher plusieurs jours en montagne pour le plaisir. Ils n'en n'avaient probablement pas le temps, et lorsque qu'on entretient un rapport de subsistance avec la terre, on n'a pas l'idée d'en faire en espace de loisirs ou de recherche spirituelle. […] Il serait donc naïf de croire, comme certains écologistes, que lorsque nous sommes dans la nature et que nous éprouvons avec force le lien qui nous unit, nous renouons avec une sagesse ancestrale, ou que le besoin de nature sauvage fait partie d’un fonds universel et atemporel de l’esprit humain.
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Et puis il y a la vie en cabane, la réappropriation du quotidien qu'elle permet. Nous avons tellement l'habitude d'appuyer sur un bouton dès lors que nous avons besoin d'électricité ou de tourner le robinet lorsque nous voulons de l’eau, que nous oublions la plupart du temps que ces biens ne tombent pas du ciel, que la facilité avec laquelle nous y accédons signe au contraire notre asservissement à des structures politiques et industrielles complexes et fragiles. Que ces structures s'effondrent, et c’est notre vie dans ses besoins les plus élémentaires qui se trouvent menacée. Ici, à la montagne, le temps d'une saison, nous sommes au contraire directement branchés sur les éléments qui nous permettent de satisfaire nos besoins, ou tout au moins une partie d'entre eux. Pendant quelques mois, nous ne donnons pas d'argent aux oligarchies des pays producteurs de pétrole, nous n’enrichissons ni l'industrie nucléaire française, ni les centrales hydroélectriques éoliennes et solaires.
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Comme nombre d'entre nous, je souhaiterais que puisse cohabiter en paix le monde paysan et le monde sauvage, que les prédateurs et les bergers puissent vivre en bonne entente, que "le loup et l'agneau puissent partager la même couche". Mais s'il me fallait choisir entre une montagne sans bergers ni moutons, pleine de loups et de touristes (avec leur sinistre cortège de sentiers d'interprétation, de parcs accrobranche, de pistes de ski et de faux paysans sentant bon l'authenticité et la sagesse), ou une montagne sans loups, mais avec une économie paysanne agro-pastorale forte et respectueuse, j'opterais pour la seconde alternative.
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Je quittai le territoire américain avec l'intime conviction que les États-Unis était le laboratoire de tous les désastres présents et à venir, effrayé à l’idée que ce qui était ici aujourd'hui serait demain partout. Comment aimer cette société où notre humanité elle-même semblait coupable, où la bipédie, cet élément pourtant décisif de notre apparition et de notre évolution en tant qu'espèce, était d'ores et déjà si suspecte que dans certaines villes du Sud, la police arrête les piétons dans la rue de crainte qu'il ne s'agisse de migrants, de vagabonds ou de criminels.
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Nous assistons à une muséification du monde, à sa transformation en spectacle quand il devrait être présence et nourriture.
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