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EAN : 9791095630272
272 pages
Editions du Commun (10/10/2019)
4.42/5   12 notes
Résumé :
Agir ici et maintenant est un essai autant qu'un manifeste, une analyse personnelle de la pensée de Murray Bookchin. En guise d'amorce, Floréal Roméro dresse le portrait du fondateur de l'écologie sociale et du municipalisme libertaire. Il en fait son histoire, son évolution politique, pour la mettre en miroir avec les enjeux écologiques, sociaux et économiques actuels. De l'Espagne au Rojava, en passant par le Chiapas, à partir d'exemples concrets, l'auteur lance u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Floréal M. Roméro présente l'oeuvre de Murray Bookchin, son cheminement critique et politique. Il propose de trouver des réponses dans l'écologie sociale et le municipalisme libertaire, sans reproduire les cadres structurels du nationalisme et de la mondialisation capitaliste, à partir des exemples concrets du Chiapas, du Rojava et de la révolution anarchiste espagnol de 1936, et de retrouver une puissance d'agir ici et maintenant. Cette pensée révolutionnaire, « à la fois complexe et cohérente, perspicace sans être dogmatique », démontre que « la catastrophe écologique était la suite logique des dérèglements sociaux » accélérés par un capitalisme prédateur et que l'outil le plus adapté pour y remédier est « l'autogestion de tout ce qui nous incombe jour après jour ».
(...)
« La prétention étant celle de grandir en nombre et en capacité collective pour un jour pouvoir s'auto-instituer et remplacer la mairie, dernier maillon du pouvoir d'État. » « Tenter d'ouvrir une troisième brèche, celle du communalisme, au coeur même du capitalisme et la relier aux deux autres, le confédéralisme démocratique du Rojava et le zapatisme du Chiapas, tel est, en résumé, notre propos. » Optimiste, il conclut par une citation de Bakounine : « C'est bien en cherchant l'impossible que l'homme a toujours réalisé et reconnu le possible, et ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait possible n'ont jamais avancé d'un seul pas ».
Texte fort enthousiasmant.

Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Cet ouvrage de Floréal Romero est avant tout un outil pratique ouvrant de nombreuses pistes pour en finir avec les logiques mortifères du capitalisme.. Beaucoup y reconnaîtront ce qu'ils tentent déjà de mettre en place plus ou moins isolément mais ce qui est proposé ici est bien un pas en avant qui permettrait d'aller au-delà de cet isolement et de ses limites intrinsèques.
"Avec nos pratiques sociales, nous devons à notre tour ronger le pouvoir du capitalisme en occupant l'espace de nos alternatives concrètes, en construisant ainsi en parallèle un nouveau monde."
"Le principe transversal du communalisme, comme principe constituant des communs qui s'instituent en commun , vise la construction d'une société non prédatrice et qui s'inscrirait dans la logique du vivant. Elle apparaît ainsi comme une réponse positive à celles et ceux qui voient comment cette société prise en otage par le capitalisme se dissout, tout autant qu'elle dissout les racines et le bien commun."
Dans le catastrophisme ambiant, les démarches constructives se tournant résolument contre le capitalisme et sa fatalité ne sont pas si nombreuses. C'est pourquoi j'invite tous ceux qui placent encore quelque espoir en notre devenir commun à découvrir ce petit livre et à penser quel usage il serait possible d'en faire.
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Un livre que je conseille de lire car il permet, non seulement de bien comprendre et nous situer dans le monde que nous habitons et nous habite, de bien saisir les enjeux cruciaux auquels nous sommes acruellement confrontés. Sa lecture aisée, sans doute par son écriture fròlant la poésie, nous entraine vers une vision holistique de l'ensemble des questions essentielles sur lesquelles nous devons réfléchir et ce n'est pas rien car dans ce monde de spécialisations à outrance, de nombreux éléments participants à l'ensemble sont oubliés par les chercheurs obligés à se spécialiser et à oublier le lien entre les phénomènes déterminants et constitutifs de la vie. Aux analyses radicales sur de nombreux sujets oú le sensible tient toute sa place, suivent des propositons sociales et politiques qui s'alimentent des expériences acquises par notre histoire de l'émancipation. Utopique, sans doute mais peut-on faire fi de l'utopie face à la dystopie qui s'avance à grands pas? D'autant qu'elle semble cohérente et réaliste. Alors oui, vive l'espoir !!
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Beaucoup d'anarchistes pensent l'action directe plus en termes de lutte que de construction de "formes de liberté" durables. Tout ce qui est lié à l'action politique, pour la grande majorité, a une connotation péjorative, jusqu'à être considéré comme une trahison de la "question sociale". Pour Bookchin, c'est tout le contraire : ils devraient se débarrasser de leur aversion pour le champ politique et le considérer comme un haut lieu d'une opposition totale à la domination de l’État, son parlementarisme et ses pactes consubstantiels, ses négociations et ses compromis, ses hiérarchies. Ils devraient au contraire l'investir, le faire leur et le développer dans le domaine local et communal.
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Contrairement à la pensée réactionnaire qui évoque les insuffisances et les limites de la raison et fait appel à la nécessité de la croyance qui rassure, Bookchin en attribue les causes à son insuffisante mobilisation: car la rationnalité a eclipsé la raison. La rationnalité est requise en ce qui concerne l'efficacité, l'ajustement mécanique des moyens à une fin déterminée. Ainsi la raison est pervertie et décroît à mesure que croît la rationnalité; elle n'est plus mobilisée par la centralité référentielle des idéaux des Lumières: la raison au service de l'émancipation, de la liberté. Une liberté conçue comme faculté de formuler le choix de la part de chacun et chacune d'en débattre et de choisir ensemble. C'est pourquoi il n'y a pas de liberté sans plus grande raison. La rationalisation et la raison instrumentale ne coïncident plus avec la liberté et même lui portent un coup fatal. La dérive qui se produit réduit la raison à des procédures utilitaristes, en séparant la fin des moyens, les formes des contenus, pour les convertir en outils froids de manipulation et de domination : 'L'idéal porté par les Lumières d'une rééducation de l'être humain selon les normes de la raison se voyait ramené à un vulgaire dressage aux normes de la performance et de l'efficacité" (M. Bookchin, Ecologie de la liberté) [...] Si les dictatures de la rationnalité ont aujourd'hui disparu, la raison instrumentale n'en impose pas moins son diktat sur la société toute entière sous couvert d'efficience technologique au service de la compétitivité du marché. Libéralisme économique et démocratie parlementaire lui servent de décor moderne "acceptable" et de spectacle dissipateur afin de mieux prospérer en coulisses. La rationnalisation persévère dans sa sape continue de déshumanisation au quotidien de ce que l'humanité a de plus précieux: la raison. [...] Pour Bookchin, la raison a été pervertie par le rationalisme.
p.45
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Le communalisme, ou municipalisme libertaire, ne peut se décréter d'office sans se nier à lui-même. En ce sens, il est une œuvre commune, une praxis auto-instituante du commun. Dans un premier temps, nous n'aurons pas la totalité de la commune à nos côtés et moins encore dans la société en général mais peu à peu notre "pays dans le pays" dans la lutte. Les alternatives et l'exemple stimuleront les imaginaires et feront ainsi tache d'huile. L'ambition de ce projet, de cette utopie au sens réel du terme, et la volonté de le mener à bien nous oblige d'abord à nous détourner du sentiment d'impuissance. Par la suite, nous puiserons nos forces dans les premiers succès de la créativité relationnelle autant dans les champs du privé, du social que du politique.
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Le spectacle hautement médiatisé de la démocratie représentative cache les coulisses de son vide politique, avec le concours de ce qu'objectivement, nous pourrions nommer la gauche du capital (partis anciens ou nouveaux comme Syriza, Podemos, France Insoumise).
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[Il, M. Bookchin] attribue à la technologie des vertus essentielles jusqu'à lui donner un rôle crucial dans l'élaboration de son utopie. Cette utopie n'est pas une pure construction mentale dans un lieu imaginaire, mais au contraire, un projet dans un lieu réel, éminemment concret, [...] ici et maintenant. Ce sont les contraintes et les spécificités du milieu naturel qui vont pousser la collectivité humaine à entrer dans un rapport dialectique avec les aspirations de ses membres, et féconder leur créativité, surtout dans les moyens de production. Libérés de l'oppressante industrie publicitaire et après avoir procédé par élimination, nos besoins réels collectivement déterminés, nous serons en mesure de décider ensemble des techniques, des technologies et des sources d'énergie les plus appropriées et les moins polluantes pour les différentes productions. Pour Bookchin, il est hors de question de se passer de ses dernières car elles permettent d'être en mesure d'aller "au-delà de la rareté", d'alléger les durs labeurs, et de pouvoir libérer du temps pour structurer une société émancipée, créative et écologique : "Une technologie au service de l'humain doit avoir sa base dans la collectivité locale et être à la mesure de la collectivité locale et régionale. A ce niveau, le partage des usines et des ressources peut contribuer à la solidarité entre différentes collectivités. Il peut leur permettre de se confédérer, non seulement sur la base d'intérêts intellectuels, et culturels, mais aussi sur la base de besoins matériels communs. S'il s'appuie sur les ressources e les caractères unique de chaque région, un équilibre peut être trouvé entre l'autarcie, le confédéralisme industriel et une division "nationale" du travail". Ainsi la société libre et organisée, forge la technologie qui lui correspond à la fois comme nerf et squelette afin de dépasser le stade de la rareté mais aussi de tisser le lien connectant toute une mosaïque d'écocommunautés.
p.55
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