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sur 628 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pourquoi Marx, et pourquoi la poupée? Dans un récit un peu décousu qui se moque de la chronologie, Maryam Madjidi fait la boucle autour de son ancien statut d'exilée. Elle se souvient de sa vie en Iran, enfant, en pleine montée d'intégrisme, et de son départ pour la France en 1986 parce que ses parents, révolutionnaires, étaient en danger de mort; elle découvre la pauvreté, mais surtout une nouvelles culture et une nouvelle langue qui devient vite source de conflit et d'incompréhension entre elle et son père.
Dans ses va-et-vient entre la France et l'Iran, où elle retournera plusieurs fois une fois adulte, Maryam raconte le traumatisme de l'exilé, à sa place nulle part et qui se sent obligé de choisir entre sa culture et la nouvelle, comme si les deux ne pouvaient pas coexister.
Personnellement, ce n'est pas l'aspect poétique qui m'a plu ici, je trouve d'ailleurs l'écriture trop emphatique, mais c'est le regard qu'elle porte sur la langue et qu'elle symbolise sous les traits d'une vieille boiteuse. Maryam sait de quoi elle parle, puisqu'elle enseigne le français à des étrangers, après avoir été elle-même cette élève immigrante quand elle était enfant.
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Goncourt du 1er Roman 2017

Un premier roman magnifique.
À travers les souvenirs de ses premières années, Maryam raconte l'abandon du pays. Ses parents communistes ne peuvent pas continuer à vivre en Iran sous Khomeini. A l'âge de six ans Maryam quitte l'Iran Pour la France. Là, elle va apprendre le français. Sa langue natale, le persan l'efface progressivement du persan, Elle va tour à tour rejeter cette langue maternelle , puis l' adopter.

Passage cocasse dans ce roman, les parents cachent des tracts communistes dans les couches de sa fille.
Ce roman est une fable, les chapitres sont courts, Maryam évoque ses souvenirs, ses propres émotions. La patrie est la langue de Maryam. C'est la réflexion qu'elle s'est faite une fois adulte. le regard de l'autre définit qui l'on est.

J'ai aimé les passages où il est question de la langue : la langue du pays d'origine le Persan et la langue du pays d'adoption. Un roman riche, émouvant, l'écriture est superbe, en un mot une véritable réussite.
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N'ayant lu quasi aucun roman traitant de l'Iran, j'étais très curieuse de découvrir ce roman. Il retrace l'histoire de Maryam, en commençant avant sa naissance. On découvre alors que sa mère est déjà une femme rebelle qui refuse de se plier à la volonté du régime. Ses parents poursuivent leurs activités résistantes et illégales après sa naissance et sont finalement contraints de quitter leur pays lorsqu'elle a 6 ans. Commence alors sa nouvelle vie à Paris et le choc d'une toute nouvelle culture. Elle est tiraillée entre sa culture d'origine et sa culture d'adoption comme doivent l'être beaucoup de migrants. Il y a l'arrachement à tout ce qu'elle a toujours connu, à sa famille, puis le rejet de ses origines qu'elle regrettera par la suite. Devenue adulte la jeune parisienne se remet à la recherche de ses racines et accepte à nouveau d'embrasser sa culture maternelle et de revenir à la source de ses origines.
Le cheminement de Maryam est très bien retranscrit et a quelque chose d'universel. On peut imaginer que n'importe quel enfant déraciné peut vivre les mêmes dilemmes intérieurs, à un âge où on a surtout envie d'être comme tout le monde et où afficher clairement une différence et passible de rejet.
Peut-être que le style un peu trop poétique pour moi ne m'a pas permis d'apprécier à 100% le roman mais il m'a tout de même beaucoup plu !
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Déjà dans le ventre de sa mère, Maryam, vit en direct les troubles de la Révolution Iranienne… Puis à peine née, elle sert d'alibi à ses parents et à leurs amis communistes, pour transporter les tracts… Jusqu'à six ans, elle grandit dans une belle maison à Téhéran avec tout l'amour de ses parents et de sa grand-mère qui lui offre de nombreuses poupées.
[...]
A travers de souvenirs d'enfance, de contes persans, d'anecdotes et de moments de poésie, nous voilà avec un très beau roman sur l'exil. Maryam Madjidi s'interroge sur sa double culture, car enfant, elle a d'abord rejeté la langue persane de ses parents avant de renouer avec ses origines lorsqu'elle est devenue adulte.
La version audio de ce livre est un plus puisqu'elle est lue par l'auteur elle-même.
Il y a même en bonus, à la fin du roman, un entretien avec l'auteur toujours très intéressant !
Lien : https://aproposdelivres.word..
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J'ai beaucoup apprécié le début du roman qui parle de la vie de l'auteure et de ses parents en Iran, même si c'est assez violent. Le récit est construit jusqu'à ce que Maryam quitte son pays, après tout se disperse en une série de souvenirs servis de façon désordonnée. Dès lors, pour moi le charme s'est un peu estompé et le reste de ma lecture n'a plus eu la même saveur enchanteresse.

Ce que j'ai préféré c'est la voix sensuelle, légèrement voilée, de l'auteure qui lit merveilleusement bien son texte pour nous séduire, telle une Shéhérazade des temps modernes qui conte des histoires à la fois cruelles et tendres. L'avantage de la version audio est de pouvoir non seulement apprécier pleinement son talent de conteuse mais aussi de goûter à la musique de la poésie persane dont elle nous susurre quelques vers pour mieux nous envoûter avec sa magie orientale. Ce qui est totalement impossible avec la version papier...

Je remercie les éditions Audiolib qui m'ont envoyé ce CD dans le cadre d'une masse critique et j'en profite pour saluer au passage l'excellente qualité de leurs enregistrements, toujours au rendez-vous.
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Livre assez plaisait à livre qui traîne parfois en longueur. On se perd parfois dans ce roman, mais l'idée de départ est intéressante.
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1986. Sept ans après la révolution iranienne, Maryam, 6 ans, et ses parents fuient l'Iran pour se réfugier en France. C'est le temps de l'arrachement à une terre et ses souvenirs, à sa langue et sa culture, qui va hanter la mémoire de Maryam, l'amener d'abord à renoncer radicalement à ses origines pour se fondre pleinement dans la langue et la culture françaises. Mais au fil de sa maturation, la terre de ses origines, son sel, lui manquent pour pouvoir grandir pleinement, se sentir entière. Alors elle se questionne sur la langue qui fonde son identité et va chercher à déterrer « ses racines dans [un] terreau qui ne sent plus le passé mais l'avenir ».

« Marx et la poupée » est un magnifique roman écrit par Maryam Madjidi en 2017 et qui a été récompensé cette même année par les prestigieux prix Goncourt du premier roman et Ouest-France Etonnants Voyageurs. Entre fiction et autobiographie, c'est un roman polymorphe, déroutant parfois au niveau de la narration, empli d'une sensibilité jusqu'au bout des mots.
Par allers retours successifs, Maryam conte son histoire, celui d'un exil forcé depuis l'Iran jusqu'en France. Elle narre la violence du déracinement, la perte des repères, le regard des autres qui la force à une normalisation bien illusoire. Au coeur de l'exil et de l'intégration à une autre terre, la langue, les langues constituent le point nodal de sa construction. En trois actes, « Marx et la poupée » déroule cette épiphanie des langues, depuis l'oubli volontaire par Maryam de sa langue maternelle afin d'assimiler le français et de se fondre entièrement dans la population, jusqu'au désir de retrouver le terreau des origines, la langue maternelle qui l'a construite et modelée. Trois actes de naissance ponctuent donc le temps de cette complexe épiphanie qui vient dire la difficile construction de soi dans l'exil, hors-sol.
Le trait d'union que Maryam inscrit entre ses deux langues qui la nourrissent, c'est celui que la poésie apporte, dans sa créativité, la richesse de ses messages et sonorités. Et elle vient, en miroir, nourrir le lecteur de ses créations littéraires variées : tantôt quelques contes, tantôt des poèmes qu'elle suspend sur le fil de son existence dont elle déroule ici le récit.
Ce trait d'union qu'elle inscrit, quelle que soit la langue, et qui rejoint chacun en son humanité, c'est celui du souffle, de la vie qui se poursuit quoi qu'il en soit des douleurs qui en jalonnent le chemin.
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Avec trois naissances et deux langues, Maryam Madjidi fait vibrer les mots autour de ses origines, de ses abandons et renaissances. Dans Marx et la poupée, c'est une alliance complexe et non linéaire qu'offre l'auteure : au service d'une histoire sombre et vivante, métaphores, poèmes et journal « intime » prennent vie, comme pour rappeler que l'important n'est pas la route empruntée, mais le voyage en lui-même. [...]
Lien : https://www.startingbooks.com
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Peut-on renier ses racines et sa culture d'origine ? C'est le dilemme de ce roman autobiographique d'une jeune iranienne arrivée en France à l'âge de 6 ans. L'héroïne est écartelée entre deux civilisations, deux cultures, refusant même de parler le persan. Devenue enseignante, elle se réconcilie avec son passé acceptant par la même occasion la richesse que représente cette double culture. En définitif, un arbre a besoin de racines pour grandir et se développer. L'héroïne tel cet arbre va poser ses racines car pour avancer il est nécessaire de savoir d'où l'on vient.
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Une autobiographie originale et sensible qui met l'accent sur les douleurs de l'exil. A leur départ d'Iran, les parents de la fillette enterrent leurs livres compromettants ( Marx) et la petite de 6 ans doit donner ses jouets (la poupée).
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