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3,95

sur 622 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Goncourt du premier roman 2017
L' important, c' est premier roman.
Comme souvent, une autobiographie.L' histoire d'un exil depuis l' Iran après la Révolution vers la France
Maryam a six ans et le raconte avec son ressenti d'enfant
L'arrivée en France, la barrière de la langue, primordiale, le rôle des parents agrippés à leur culture, l' isolement social, mais aussi la curiosité naturelle de l'enfant pour ce nouveau monde inconnu
Cette partie est intéressante
Rien de bien original car,comme bon nombre de lecteurs , j'ai déjà beaucoup lu sur l' Iran tant sur le plan historique que sur le problème du déracinement et de la double culture qui n'est pas spécifique à l'Iran
Avec toujours cette question récurrente : sur le long terme ,est-ce une chance ou doit-on laisser perdurer la nostalgie et s'accrocher à ses racines géographiques et culturelles?Lire Atiq Rahimi, la Ballade du Calame
Historiquement, je connais bien le parcours de Khomeini et l'avénement de la « Révolution «  car j' étais en Iran l'année précédente
Cette partie historique est occultée.Logique quand c'est l'enfant qui parle
Un peu plus surprenant quand Maryam Madjidi fait parler ses personnages des années après
Car le livre devient un peu décousu au fil de la lecture en mélangeant les périodes
Quand plus de 15 ans après, l'enfant, devenu adulte et française retourne en Iran , le livre tombe dans une caricature assez douteuse et racoleuse . le grand amour, etc… Aucune mise en perspective politique ou sociale alors qu' elle est sensée avoir un niveau culturel universitaire
Ma conclusion : une autobiographie facile à lire mais qui manque de profondeur
A réserver à ceux qui ne connaissent rien sur le sujet , ce qui limite son intérêt pour les lecteurs et lectrices de Babélio
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Prendre le chemin de l'exil lorsqu'on a six ans, devoir laisser derrière tout ce qui fait son monde pour aller vivre dans un pays dont on ne connaît ni les codes ni la langue, voici ce qui fait l'originalité de ce roman autobiographique de Maryam Madjidi: la douleur du déracinement racontée du point de vue de l'enfance, l'auteure ayant immigré en France avec ses parents pour fuir le nouveau régime suivant la révolution iranienne de 1979. J'ai bien failli le refermer, après quelques lignes, le roman s'ouvrant sur une scène de répression d'une grande violence et qui aurait pu avoir de terribles conséquences pour la mère de l'auteure alors enceinte de sept mois. Ç'aurait été sans compter sur le talent de Maryam Madjidi pour convoquer anecdotes et souvenirs, qui racontent ce qu'elle appelle ses trois naissances: son arrivée au monde, l'installation en France en 1986, ainsi que son retour en Iran en 2002, à 22 ans, qui sera source de nouveaux déchirements. Drôle de coïncidence - j'avais prévu de le lire avant -, je le referme alors qu'une jeune femme de 22 ans, vingt ans après le voyage de l'auteure, vient de trouver la mort à la mi-septembre aux mains de la police des moeurs, arrêtée parce que son voile n'était pas porté selon les convenances; un triste constat de ce qui peine à changer.
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A 6 ans l'auteure quitte l'Iran avec sa mère afin de rejoindre son père en exil à Paris. Elle doit abandonner ses proches et en particulier sa grand-mère adorée, sa langue et ses jouets. Partir sans rien emporter pour fuir la répression et la violence.

"Je déterre les morts en écrivant. C'est donc ça mon écriture ? le travail d'un fossoyeur à l'envers. Moi aussi j'ai parfois la nausée, ça me prend à la gorge et au ventre. Je me promène sur une plaine vaste et silencieuse qui ressemble au cimetière des maudits et je Déterre des souvenirs, des anecdotes, des histoires douloureuses ou poignantes.Ca pue parfois. L'odeur de la mort et du passé est tenace. Je me retrouve avec tous ces morts qui me fixent du regard et qui m'implorent de les raconter". (p36)

Voilà ce que Maryam nous fait partager : ses souvenirs de son pays natal, son arrivée en France, ses difficultés à s'intégrer : la langue, l'alimentation, l'ambiance et le changement de statut, de décor. C'est l'histoire d'un déracinement, le difficile apprentissage d'une terre d'accueil, de nouvelles règles.

La suite est ici http://mumudanslebocage.wordpress.com
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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1979, la révolution iranienne bat son plein..;
Maryam , foetus, puis bébé nous livre ses premières impressions face à ce monde qui s'écharpe.. On la suit tout au long de sa jeunesse en Iran puis dans son exil en France...
Elle évoque son passé, sa vie actuelle de façon entrelacée entre ses 2 pays.., tels des fragments de vie qui la composent. On voit une petite fille perdue entre 2 cultures, 2 pays, rejetant l'une puis l'autre. elle cherche sa place dans ses mondes
Elle narre ses expériences avec des mots durs, moelleux sur ses vécus, ses sentiments. Elle oscille entre appartenance et rupture, entre intégration et volonté de se raccrocher aux fantômes de son passé.
L'imagination, mêlée au réalisme des situations pleines de regards, de saveurs, de voix, de gestes, agit comme un révélateur.
Maryam Madjidi « voudrait semer des histoires dans les oreilles de tous les êtres ».
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Avec "Marx et la Poupée", j'avais l'impression pendant les cinquante premières pages de lire un roman du Canada où depuis un demi-siècle on publie énormément de livres qui racontent l'histoire qui quittent leurs pays en état de crise pour s'installer chez nous où ils auront des problèmes de s'adaptation à notre culture. Au bout de cent pages, je me suis rendu compte que "Marx et la Poupée" ressemble encore plus au roman graphique francais "Persepolis" dans le sens qu'il raconte l'histoire d'une famille de communistes qui fuient le régime islamiste en Iran afin de vivre en France. Bref, j'ai trouvé que la recette de base de "Marx et la Poupée" n'avait rien de nouveau. Heureusement, le roman a beaucoup de petits détails qui sont très intéressants. Je suis finalement très content de l'avoir lu.

Le titre dit très long sur le livre. À cause de leurs croyances politiques, les parents décident à un moment donné de faire don de ses poupées à une organisation qui va les distribuer à des familles pauvres. L'auteur quitter l'Iran où elle vit sous une tyrannie islamiste. En France, elle va vivre sous la tyrannie marxiste de sa famille. Elle est isolée de la culture française en tant qu'immigrante iranienne. Elle est isolée de la grande communauté iranienne en France parce qu'elle n'a pas les mêmes valeurs politiques et religieuses.

La protagoniste qui s'appelle aussi Maryam a du mal à trouver une identité culturelle. D'abord elle déteste la France. Ensuite elle refuse de parler l'Iranien. Plus tard elle va suivre des leçons pour rapprendre sa langue maternelle. Elle fait un voyage de retour en Iranien qui se termine en fiasco. Finalement elle va travailler pendant plusieurs années en Chine pour finalement constater qu'elle est française.

La protagoniste est très sympathique et son récit est touchant. Ce roman qui n'est pas long vaut bien le temps qu'il le faut pour le lire.
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On vient de "fêter" le 40ème anniversaire de la Révolution Islamique. Dans son ensemble, le peuple iranien doit subir le régime des mollahs; mais de nombreux Iraniens, marxistes ou non, ont préféré s'exiler. J'ai déjà eu l'occasion de lire plusieurs récits plus ou moins romancés, écrits par des femmes, qui relatent la fuite de leur patrie et leur pénible adaptation en France. En BD, nous avons lu aussi "Persépolis".
Ce livre m'évoque donc des thèmes familiers. Et je dois avouer que, là, je suis resté sur ma faim. A mon sens, ce texte n'apporte pas grand-chose de nouveau. Il faut seulement noter que, après avoir passé une bonne partie de sa jeunesse en France, l'auteure a voulu retourner vivre en Iran; mais, dissuadée par ses proches, elle a choisi de s'installer dans des pays tiers pendant des années.
Dans le livre, il y a d'intéressants passages, comme ceux qui concernent l'apprentissage du français et l'adaptation à l'école. Mais le récit est écrit sans joliesse, à la diable, par bribes; le lecteur a souvent du mal à situer chaque épisode raconté dans la vie de l'auteure. Je trouve aussi que celle-ci ne communique pas beaucoup d'émotion, quand elle évoque son passé parfois difficile.
Ce livre ne me semble pas soutenir la comparaison avec "Désorientale", de Négar Djavadi, que j'ai lu récemment et qui, je le souligne, a une forme plus romancée.
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Le livre commence avec les horreurs du régie de Khomeini, semblables à celles du régime du Shah, qui l'a précédé. le récit de cette désillusion, d'autres auteurs l'avaient mieux écrit (Marjane Satrapi par exemple). Rien d'original donc. L'histoire gagne en intérêt quand l'auteur nous parle de sa vie en exil, de son dur apprentissage du français, de sa quête d'identité. Elle le fait avec beaucoup de sensibilité et de poésie. Les références aux grands poètes perses (ex: Khayyam) ne sont jamais loin.
Je n'ai pas été bouleversé par ce roman parce que j'avais beaucoup lu sur l'Iran et la période post-révolutionnaire. En revanche, j'admets que c'est un premier roman bluffant de sincérité et d'intelligence. La psychologie d'une enfant traumatisée par son déracinement est présentée avec finesse.
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Marx et la poupée de Maryam Madjidi. (68 premières fois)
Je ressors de cette lecture avec un sentiment étrange que j'ai bien du mal à définir et à formuler. Ce livre se lit facilement, la lecture y est limpide. Il y a du léger dans les mots malgré la violence d'une insurrection, d'un peuple torturé et la douleur d'un exil. Un air de rien syntaxique propre à la poésie… Et de vouloir le garder près de moi pour chaque jour l'ouvrir et en lire une page, quel que soit l'ordre…La chronologie importe peu, ce sont les mots ciselés, en perles, que l'on goûte et que l'on savoure et ce même dans la dureté et l'âpreté qu'ils délivrent. Il y a du beau dans la tristesse, il y a de la grâce dans les pages, les premières qui parlent de cette mère absente à son enfant à naître…à son enfant vivant…
J'y retourne, feuillette, relis encore et encore pour que ces mots s'amarrent et pèsent, qu'ils prennent du poids et ne puissent plus s'échapper. Il y a du fantomatique dans ces lignes et comme les fantômes que l'auteur déterre de sa mémoire, les mots sont là sans y être. Ils sont élégants, forts, justes mais s'enfuient, se dérobent…
« Je déterre les morts en écrivant. C'est donc ça mon écriture ? le travail d'un fossoyeur à l'envers. (…) Je me promène sur une plaine vaste et silencieuse qui ressemble au cimetière des maudits et je déterre des souvenirs, des anecdotes, des histoires douloureuses ou poignantes ».
Quand j'ai refermé ce livre, cette sensation d'évanescence m'a envahie et je reste troublée par l'urgence et la nécessité de retourner à ces pages, d'entendre ma voix haute énoncer des passages pour qu'ils ne s'évaporent pas, ce qu'ils semblent faire cependant dès que je m'en éloigne de nouveau. Quel est donc ce sentiment ?
Bien plus qu'un récit sur l'exil, sur l'Iran, et même si l'histoire autobiographique en est le coeur et en a ordonné son écriture, cet ouvrage s'apparente peut-être moins pour moi à un roman qu'à un recueil de poésie, une longue poésie en prose pour résonner une vie, des vies, nos vies. Il y a de la pureté propre à l'enfance dans ces mots, dans la volonté de dire les choses avec une authenticité désarmante de simplicité…
Au-delà de son histoire unique, Maryam Madjidi écrit l'enfance (comme sa façon d'écrire sa mère) et elle l'incarne devant nos yeux. Elle nous livre dans une justesse d'orfèvre et une innocence intelligente le monde des grands perçu par l'enfant, avant que celui-ci devenu adulte ne s'encombre des vérités arrangées et détournées. Il y a de l'universel dans ces lignes. L'auteure, dans un tour de force magistral, ravive les maux, le coeur battant, la magie et le désarroi du jeune âge, quand le corps reçoit et saisit instantanément, instinctivement, ce qui se trame et se joue autour de lui ; et elle nous offre le précieux témoignage d'une langue qui nous rappelle, nous souvient une essence première, originelle.
« Alors il se passa quelque chose d'étrange : elle avala sa langue. Elle ferma les yeux et elle engloutit sa langue maternelle qui glissa au fond de son ventre, bien à l'abri, au fond d'elle, comme dans le coin le plus reculé d'une grotte ».
Les fables et métaphores qui égrainent le fil du récit sont percutantes et pertinentes pour nous parler l'arrachement à une terre, l'identité volante entre deux cultures, l'accueil maladroitement ambivalent et l'embarras à se fondre…La poésie est délicate, fine, expressive…La drôlerie drape avec pudeur la tristesse….Pourtant, il y a un pourtant qui s'immisce…Les mots s'envolent comme des ballons colorés dans le ciel azur, peut-être comme si l'exil se glissait entre eux dans les lignes, pour ne pas peser, ne pas compter, s'attacher, s'enraciner…
« Je tire les rideaux et je me demande ce qu'il y a à l'intérieur. Et puis d'abord c'est quoi « de l'intérieur »? Ca veut dire quoi ? Je me suis toujours méfiée de ce mot, « l'intérieur », parce que je l'associe à une illusion, quelque chose de fuyant que l'on poursuit en vain ».
Gageons que le talent indéniable de Maryam Madjidi déploie son écriture et n'ait crainte d'inscrire d'avantage la justesse de sa perception, de son regard et de semer en plus de belles fleurs des plants de jeunes arbres qui s'élèveront et porteront les guirlandes de ces mots.
« Je suis une guirlande de mots accrochée à un arbre qu'un enfant montre du doigt ».

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Maryam Madjidi raconte ici sa propre histoire , celle d'une enfant exilée, parce que ses parents, fervents communistes, vont sentir venir le danger; Ils quittent l'Iran pour la France et la petite fille va d'abord vouloir s'intégrer à tout prix avant d'accepter finalement sa double culture. Un très beau récit, émouvant et parfois drôle qui nous aide peut-être à saisir ce que peuvent ressentir les éxilés d'aujourd'hui. A méditer!
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On ne peut pas tout aimer et malgré les prix littéraires, les excellentes critiques, la chaleureuse recommandation d'une amie, je n'ai pas aimé Marx et la poupée de Maryam Madjidi. Proposé comme roman, et effectivement le mélange des genres l'impose comme tel, le texte n'est cependant pas construit et part dans tous les sens. On peut imaginer le chaos que constitue l'exil pour une petite fille de cinq ans, mais l'incohérence du propos de la narratrice est moins convaincant. Maryam Madjidi en effet paraît n'avoir que de délicieux souvenirs d'Iran tant sa vie là-bas semble avoir été peu impactée par les événements politiques de l'époque et ressentir une profonde détestation de la France à laquelle elle veut farouchement s'intégrer mais où les gens sont bêtes (cf. l'épisode où l'institutrice lui interdit d'aller aux toilettes puis la punit de n'avoir pu se retenir) ; elle dénonce aussi le non respect de la culture de chaque enfant dans les classes non francophones : selon elle, faire faire de l'apprentissage de la langue française une priorité est un abus de pouvoir scandaleux or elle raconte aussi que c'est ce qu'elle fait spontanément ... Les personnages des parents sont affligeants : elle présente ces intellectuels communistes comme des encombrants auxquels elle n'attribue qu'un rôle de figurants et qui sont la cause de son immense chagrin. le roman manque de profondeur car l'autrice s'est imaginé que le chagrin de la petite fille suffirait à émouvoir si bien qu'elle n'a pas laissé de place à une réelle réflexion de la narratrice, jeune femme manifestement intelligente. Les horreurs perpétrées par les sbires de Khomeini ne servent que de toile de fond à ses états d'âme. Gide disait qu'on ne fait pas de bons romans avec des bons sentiments, on n'en fait pas non plus avec l'étalage brut de son ressenti.
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