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3,95

sur 624 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je continue mon tour du monde avec Maryam Madjidi, autrice iranienne arrivée en France lorsqu'elle était enfant.

Dans ce premier livre, elle raconte la douleur de l'exil et la difficulté de se trouver à la croisée de deux cultures, deux langues, deux nationalités. le déracinement est difficile pour une petite fille qui doit laisser derrière elle une part de son identité, et aussi ses poupées. Pour Maryam, les ondes provoquées par ce déplacement familial se propagent bien au-delà de l'enfance.

L'écriture est belle, simple mais puissante. Mon seul reproche serait le format : des chapitres courts qui racontent des bribes de vie de manière parfois un peu décousue. Plus on avance, plus cela forme un ensemble cohérent mas j'ai tout de même parfois eu l'impression de sauter du coq à l'âne. Ceci ne m'a cependant pas empêchée d'apprécier cette histoire, qui m'a rappelé « Persepolis » de Marjane Satrapi.
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Ce récit autobiographique est très intéressant et souvent très émouvant. Cette petite fille est arrivée en France à l'âge de cinq ans, ses parents communistes ont fui la répression des ayatollahs iraniens. En Iran, elle était une petite fille choyée par sa grand-mère et adorait ce pays aux multiples saveurs. Ses parents menaient une lutte dangereuse et l'utilisaient pour faire passer des tracts qui étaient synonymes de morts pour ceux qui les transportaient. Vous comprenez la moitié du titre, et la poupée ? Toujours ses parents : ils l'ont obligée à donner tous ses jouets aux enfants pauvres du quartier en espérant, ainsi, en faire une parfaite communiste se détachant de la propriété, ils n'ont réussi qu'à la rendre très malheureuse. En France, comme tous les exilés ses parents ne seront pas vraiment heureux et la petite non plus.

Il faut du temps pour s'adapter et ce que raconte très bien ce texte c'est la difficulté de vivre en abandonnant une culture sans jamais complètement adopter une autre. La narratrice souffre d'avoir perdu son Iran natal et elle souffre aussi de voir ce qu'on pays devient sous le joug des mollahs . Je me demande si elle reprend espoir avec les évènements actuels ou si, pour elle, c'est une nouvelle cause de souffrance de voir tant de jeunes filles se faire tuer au nom de la bienséance islamique.

L'auteure raconte très bien tous les stades psychologiques par lesquels elle est passée : la honte de ses parents qui ne parlent pas assez bien le français, la séduction qu'elle exerce sur un auditoire quand elle raconte la répression en Iran, son envie de retrouver son pays et d'y rester malgré le danger, les souvenirs horribles qui la hante à tout jamais …

Je ne sais pas où cette écrivaine vit aujourd'hui, car on sent qu'elle a souvent besoin de vivre ailleurs (Pékin, Istanbul) mais je suis certaine que si le régime tyrannique de l'Iran s'assouplissait un peu, elle retrouverait avec plaisir ce peuple et surtout ce pays qui l'a toujours habitée.
Lien : https://luocine.fr/?p=15561
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La révolution iranienne et les difficultés de l'exil vues à travers les yeux d'une enfant.

Maryam a six ans quand ses parents communistes décident de fuir l'Iran de Khomeini et se réfugient en France. Déracinement, éloignement de cette grand mère qu'elle adore, difficulté à s'approprier une nouvelle culture, une nouvelle langue….c'est tout cela que raconte ce livre, non pas de façon linéaire ou chronologique mais comme un patchwork de souvenirs aux allures de conte persan.

Si le sujet n'est pas en soi très original ( on pense notamment à Persepolis de Marjane Satrapi), son écriture est originale et il est agréable à lire , mêlant l'humour (Maryam jouant de son charme oriental avec les hommes !) et la tendresse.
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Premier roman de l'autrice. Une histoire de vie qui nous est livré sans concession. Une histoire de naissance, et de deuil également. Elle raconte ses premières années en Iran, puis l'exil vers la France à l'âge de 6 ans. Inconnue dans une ville inconnue, dans des moeurs inconnues. L'incompréhension, l'acceptation et l'assimilation. La culture d'origine mise de côté pour vivre pleinement la nouvelle. Mais voilà, à l'âge adulte, les racines remontent et le désir de renouer avec elles se fait de plus en plus présent, pressant. Un roman très personnel, qui amène le lecteur dans l'intime de l'auteure. Une belle lecture.
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Ce serait l'histoire d'une gosse sans âge - entre le tien et le mien si tu cherches à savoir -. Et elle aurait un grand bocal qu'elle remplirait de billes de tailles différentes. Une pour chaque sentiment, pour chaque anecdote, chaque membre de la famille.

Quand elle est petite elle vit à Téhéran, avec sa mère mais pas tellement son père puisqu'il part en France. Alors elle raconte l'histoire de sa famille, de son quartier. Même que des fois on dirait que Marjane Satrapi devait pas traîner trop loin. Sauf que pendant que Marjane fait des dessins, Maryam écrit beaucoup, et réfléchit autant.

Les billes de souvenirs s'accumulent une à une, même que pour tenir le bocal, y'a le fantôme de Romain Gary période La vie devant soi qui tient la main de l'auteure. En tout cas moi j'ai trouvé.

L'arrivée en France, le problème d'identité, d'intégration, de double-culture, et de tous ces concepts qu'on a du mal à percevoir tant qu'on les lit pas bicause on fait partie des privilégiés. Je fais pas la jérémiade, parce que c'est bien d'ouvrir les yeux aussi de temps en temps.

Des fois y'a des billes noires, celles qui font péter l'empathie au point d'avoir les tripes qui remuent. La condition des femmes en Iran, les prisonniers politiques, le cul chez les ados iraniens et comment tu fais pour draguer quand t'as même pas le droit d'avoir des mèches qui dépassent de ta tête hein ?

Faut avoir le coeur sacrément accroché, mais quand même parfois, tu pourras sourire. T'inquiètes tu pourras aussi rigoler parce que y'a des moments rigolos et je pense pas que Maryam se vexera si on s'amuse avec elle.

Si t'es cap, t'as pas trop à attendre longtemps bicause le livre sortira le 12 janvier, c'est dans pas si longtemps alors si t'as des étrennes qui sont des billets tu peux les dépenser pour cette jolie histoire.

C'était bien !

(maintenant je vais aller lire un Mickey par contre sinon je vais faire des rêves un peu durdur)

Sioux !
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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C'est un ouvrage intéressant et complexe dans sa construction narrative que je viens de lire. Il s'agit de l'histoire de Maryam Madjidi.
Ses parents ont décidé de fuir Téhéran et le régime conservateur de Khomeiny et de se rendre à Paris.
L'histoire de déroule en trois temps : le premier est la vie à Téhéran et la mise en place de tous les subterfurges pour combattre ce régime et toutes les attaques et supplices que peuvent subir les combattants.
Le deuxième temps est celui de la vie à Paris, avec toutes les difficultés de s'intégrer dans un pays dans lequel on ne comprends pas les us et coutumes, où on ne parle pas la langue.
Le troisième temps est celui de la réconciliation au cours duquel Myryam va plus ou moins bien accepter sa double culture et apprendre sa langue paternelle.
C'est dense, riche et l'autrice pose parfaitement le problème de la double identité, ou plutôt de la non identité. L'incapacité de trouver sa place entre deux cultures.
J'ai eu l'idée de lire ce livre suite à une petite brochure reçue en fin d'année au CDI dans lequel cet ouvrage était prescrit pour un travail avec des classes de 4ème. Une partie du programme est : la ville, lieu de tous les possibles ?
Je trouve cet ouvrage passionnant, maintenant, est-ce que des élèves de ce niveau arriveront à le lire, je ne sais pas. Mais le défi peut se révéler intéressant.
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On fait connaissance avec Maryam quand elle est encore dans le ventre de sa mère, aux premiers jours de la révolution iranienne. L'engagement politique de ses parents contraindra la famille à émigrer en France. C'est là que Maryam va naître une seconde fois, et connaître le désarroi et l'angoisse communs à tout exilé. Avec une construction narrative tout en légèreté et authenticité qui nous fait voyager à différents âges de la vie, Maryam Madjidi nous conte toutes les difficultés inhérentes à l'abandon de ses origines. Comment vivre dans une société investie par nécessité sans se trahir ? Là est toute la souffrance de ceux qui se retrouvent déchirés entre deux cultures, deux langues, deux identités. Une immersion dans la poésie persane qui sert merveilleusement le thème de l'exil.

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J'ai aimé ce livre avec sa poésie malgré la gravité du sujet. Il s'agit de ce beau pays qu'est l'Iran et du poids de l'exil si bien décrit.

On y voit le drame d'un peuple. A travers ces courts chapitres, Maryam Madjidi nous dévoile avec émotion sa famille combattante. Ses parents et elle vont fuir pour gagner la liberté. Il y a ceux qui restent qui sont bien présents au fil des pages. le chapitre "La laverie" aide à la réflexion et montre à quel point la façon d'accueillir l'autre chez soi le dépouille de sa culture, de son identité, de sa langue.

Une fois de plus Jacques Brel par ses mots a ouvert un passage pour s'approprier la langue française. Cela fait écho à un autre témoignage d'un Afghan à Paris qui lui aussi exprime cette même attitude.

Dans ce livre, les poètes anciens persans sont cités : Khayûm, Rumi et bien sûr Hâfez. J'ai eu la chance, à Shiraz en Iran, où se trouve la tombe de Hafez, d'écouter ses poèmes lus par un persan et comme le dit Maryam Madjidi c'est comme une musique singulière, une douce plainte, une mélancolie qui se dégagent, quelle atmosphère !

Autre plaisir vécu évoqué dans le livre : le délicieux Ghormeh Sabzi, un ragoût de coriandre, de persil, d'épinards, de tareh et de shanbalilé hachés et de haricots rouges dans lequel on laisse mijoter des morceaux d'agneau et des citrons séchés, accompagné d'un riz basmati parfumé au safran. A Shiraz, j'ai pu déguster ce met.

Vraiment le charme oriental est présent tout au long de ce livre, malgré les blessures, la répression, le manque de liberté.

Ce fut une belle lecture émouvante.



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Marx et la poupée, c'est une enfance pas comme les autres, celle de Maryam, née en Iran dans les troubles de la révolution iranienne et de la répression puis exilée à Paris à 6 ans avec ses parents. C'est le traumatisme de voir ses parents et leurs proches risquer leur vie pour leur combat politique, être emprisonnés, battus, torturés ou tués pour certains. C'est le choc de l'exil, tout abandonner (y compris ses jouets et sa poupée donnés aux enfants pauvres sur injonction de ses parents communistes voulant abolir toute notion de propriété privée), débarquer dans un pays inconnu, dont on ne parle pas la langue, dont on ne sait rien, rejeter ses racines ou au contraire s'y accrocher.

Marx et la poupée c'est un tout petit livre de par le nombre de pages mais un grand roman par l'émotion et la justesse qu'il dégage. Pas un mot de trop dans les courts chapitres, tantôt récit autobiographique, tantôt poésie, tantôt fable illustrant l'exil ou la répression. L'auteur entremêle les époques et les styles, les souvenirs d'enfance et ses voyages en Iran ou ailleurs une fois adulte, des passages très réalistes et d'autres complètement oniriques, des considérations philosophiques sur les racines, l'appartenance à une culture ou à une autre, et le tout forme un livre harmonieux qui se dévore et qu'on ne lâche pas. Je m'attendais à un récit beaucoup plus léger en mode "souvenirs d'enfance" mais j'ai en fait été frappée par la dureté de ce livre, certains passages sont juste poignants, la répression sanglante contre ces jeunes idéalistes qui se battent pour un combat déjà perdu (et dire que tout recommence des années plus tard quand le père de Maryam retourne à Téhéran et observe, spectateur muet, la répression s'abattre à nouveau sur une autre génération de manifestants), le désarroi d'une toute petite fille seule dans une école qu'elle ne connaît pas et sans aucun moyen de s'exprimer dans une langue inconnue.

Tout sonne juste dans ce roman qui est aussi une très belle oeuvre littéraire chargée de poésie et traitée par moments sur le mode du conte introduit par le "il était une fois". Des réflexions intéressantes sur la culture et les origines, une belle découverte de l'Iran qui démonte également les clichés propres à ce pays et surtout un récit autobiographique plein de sincérité et de vie. A découvrir ! Quant à moi, j'ai hâte de lire le second roman de l'auteur qui nous fait partager cette fois son adolescence dans Pour que je m'aime encore.
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Un témoignage. 3 naissances et quelques deuils. Ses premières années dans le terrible Iran des Mollah. Pour ses 6 ans, l'exil en France. le choc des cultures. L'incompréhension d'une petite fille dans un univers qui n'est plus le sien. le chemin vers l'acceptation de sa nouvelle culture d'adoption. le rejet perfide de sa culture originelle. L'assimilation. Son adolescence et son accession à l'âge adulte se traduisent finalement par un désir de retour ardent à renouer avec ses origines. Elle est alors sereine et en phase avec sa double culture. L'auteur réussit à nous transmettre avec tendresse et humour ses souvenirs d'enfance. le choix de rapporter ses émotions enfantines sous forme de fables est judicieux et savoureux. À lire.
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