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sur 627 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elle a eu trois naissances: une sur un fond de révolution, une autre en France et la dernière sur la terre de ses origines.
Maryam est née en Iran à l'heure de la révolution qui embrase le pays. Ses parents sont des activistes chevronnés mais leur combat communiste est de plus en plus difficile à mener. Sa mère et elle doivent rejoindre le père déjà parti en France.
Commence alors une vie d'exilée, tiraillée entre ses parents et la volonté de devenir française, de ne plus être montrée du doigt, de devenir transparente.
Tout au long de ce récit, Maryam nous propose des séquences de sa vie un peu « plic-ploc », on la suit dans ses rêveries, dans sa vie d'adulte pour revenir à son enfance… Elle nous explique alors sa relation avec sa langue maternelle et sa langue d'adoption, comment garder ses racines quand on pousse autre part.
Maryam raconte avec beaucoup de talents les atrocités subies par les Iraniens restés au pays, elle raconte aussi la douleur d'être en France, de quitter son pays, la perte de ses repères et de la difficulté d'adaptation.
Cette histoire joue sur plusieurs tableaux, du très concret comme l'exil, l'apprentissage du français, à des parties plus poétiques qui débutent par « Il était une fois » où Maryam se met en scène. C'est un récit très beau que ce court roman grâce aux qualités d'écriture de l'auteure.

J'y ai vu des ressemblances avec "L'art de perdre" (où on sent que l'écriture est plus aboutie) et je ne doute pas que les prochains romans de l'auteure gagneront en intensité.


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N'y a t'il que des femmes qui parlent de leur exil de l'Iran ? ce récit m'a beaucoup fait pensé à Persépolis, peut être à cause du "fantôme" de la grand mère, et aussi parfois à Désorientale par le témoignage autour de la désintégration pour pouvoir s'intégrer.
J'ai lu ce roman, très vite, j'ai été embarqué par ce récit, ces bribes de souvenir mêlées de contes, pour raconter la vie d'avant, l'exil, l'intégration et le retour vers l'Iran : un parcourt pour trouver sa place dans ces deux cultures si différentes.
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Un récit largement biographique et poétique sur l'exil qu'a vécu l'auteur; Très beau et poignant. A découvrir
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Rarement un roman m'aura autant touchée par son style ! Quelle promesse pour les prochains écrits de Maryam Madjidi dont c'est ici le premier ouvrage, d'ailleurs très justement récompensé par le Goncourt du premier roman et encore tout récemment par le Prix Roman Ouest-France Etonnants voyageurs !
Roman ? Pas seulement… de la poésie, des contes aussi et surtout, une grande part d'autobiographie. Car l'histoire que l'auteur relate ici, c'est la sienne, celle d'une petite fille née en Iran en 1980, dont les parents, opposants au régime de Khomeini, se sont exilés à Paris. Utilisant alternativement la narration à la première personne, ou encore à la troisième, selon la période qu'elle décrit, l'auteur nous emmène dans son enfance à Téhéran, à Paris, pour partir ensuite en Chine, au Japon et mieux revenir au présent. Jamais perdu le lecteur accompagne cette petite fille dans son cheminement, son déracinement et son intégration, parfois difficiles, en lutte entre différentes cultures.
Marx et la poupée nous plonge ainsi dans le réalisme de l'opposition, de l'oppression, où les tracts circulent dans les couches des bébés, où des femmes sont enlevées en pleine rue par des milices féminines chargées d'un certain maintien de l'ordre… sans que personne ne s'en émeuve. Mais servi par une plume colorée, ce livre nous enivre dans le même temps d'odeurs de cuisine orientale, de poèmes persans dépaysants, à la rencontre d'une auteur à la personnalité riche dont les talents de conteuse sont d'emblée indéniables !

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Un très beau roman, plein de grâce et de poésie, qui nous raconte la douleur du déracinement. Maryam nous conte son histoire, ses douleurs, ses victoires et la création de sa mythologie propre.
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C'est un livre original, avec des allers-retours entre le présent et le passé, entre la France et l'Iran, entre la poésie et l'autobiographie.

C'est très émouvant (j'ai eu les larmes aux yeux par moments) et très poétique.

J'ai beaucoup aimé.
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Maryam Madjidi témoigne de son exil en France pour suivre ses parents, réfugiés politiques, fuir le pays qui l'a vue naître, l'Iran, mais où elle ne sera jamais une femme libre.
Un récit fort, poignant, dur, reflet d'un antagonisme culturel. L'histoire d'une nouvelle naissance, d'une acceptation, d'un pardon.
Un beau premier roman.
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Ce titre traînait dans ta PAL urgente depuis bien trop longtemps… Il faut dire que tu n'étais pas très attirée par sa couverture. Lire sur la guerre, les conflits, n'est pas forcément quelque chose que tu recherches particulièrement. Et puis, ce roman a été beaucoup lu, et apprécié par le groupe des 68 premières fois (qui lit avec enthousiasme des premiers romans), alors à trop le voir un peu partout tu as encore attendu. Les méandres d'un esprit de blogueuse littéraire sont parfois impénétrables. Et tu t'es enfin décidée à ouvrir ce petit livre il y a quelques jours, l'attention sur lui étant un peu retombée… Déjà, tu as détaché le bandeau, et y a trouvé la liste de tous ces titres auquel le lecteur a échappé… quelle amusante et joyeuse idée, qui éloigne brutalement le lecteur de la noirceur de l'image de couverture !! Tu y as trouvé toi du soulagement, vers une légèreté peut-être envisageable. Et tu as commencé ce roman plus sereine… pour tomber sur un objet littéraire bien intéressant. En effet, Maryam Madjidi raconte dans son roman comment on naît au sein d'une famille de révolutionnaires iraniens dans les années 80, comment on vit ensuite l'exil vers Paris, la pauvreté, la double culture, l'envie de s'intégrer, le tiraillement entre ici et là-bas… Mais elle raconte cela à sa manière, de l'intérieur, en passant, comme la pensée, un peu du coq à l'âne, de la perte de ses jouets d'enfant à l'oubli du persan, de petits détails domestiques à la douleur de la séparation avec sa grand-mère ou son oncle adoré. C'est un récit qui sait à la fois être réaliste et poétique que tu as découvert là. Un très beau moment de lecture, particulier, universel, et intime.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Goncourt du premier roman 2017.
Prix du roman 2017 Ouest-France Etonnants voyageurs.

Ce roman prend source in utero.
Présente lors d'une manifestation à l'université de Téhéran durant la Révolution islamiste de 1979, la mère de Maryam, alors enceinte de 7 mois se voit contrainte de se défenestrer pour échapper aux violences et à la barbarie des bassidjis.
"Ange sans ailes, ma folle irresponsable, ma douce assassine ; à cet instant-là, tu as creusé un trou en moi dans lequel toutes les angoisses de ma vie future prendront racine."
Maryam Madjidi va naître trois fois.
La première fois en Iran en 1980.
La seconde fois lors de son exil en France à l'âge de si 6 ans.
La troisième, à l'âge de 22 ans, lorsqu'elle retourne en Iran et entame le processus de réconciliation avec son pays d'origine.
Ses premières années en Iran se déroulent à la fois dans la douceur familiale mais aussi dans la réalité d'un quotidien dans un pays où règne la répression, duquel persisteront longtemps les stigmates d'un traumatisme.
Très tôt elle se différencie en se racontant des histoires et en rapportant des poèmes.
" Je voudrais passer ma vie à récolter des histoires. de belles histoires. Dans un sac, je les mettrais et je les emporterais avec moi. Et puis, au moment propice les offrir à une oreille attentive pour voir la magie naître dans le regard. Je voudrais semer des histoires dans les oreilles de tous les êtres."
C'est donc l'histoire d'une petite fille de six ans qui doit quitter l'Iran pour la France avec ses parents, opposants politiques au régime de Klomeini.
Le déracinement est total.
"Je ne suis pas un arbre. Je n'ai pas de racines."
Son intégration à Paris est difficile. Elle y oppose elle-même une certaine résistance, conséquence d'un caractère déjà bien marqué.
L'auteure intègre dans son récit une place prépondérante à la langue, tour à tour barrière et passerelle.
" La langue prend forme dans le secret de ma bulle, de mon monde intérieur, mon placenta à moi."
On y découvre des anecdotes parfois drôles et parfois beaucoup plus douloureuses.
" On efface, on nettoie, on nous plonge dans les eaux de la francophonie pour laver notre mémoire t notre identité et quand c'est tout propre, tout net, l'intérieur bien vidé, la récompense est accordée, tu es désormais chez les Français, tâche maintenant d'être à la hauteur de la faveur qu'on t'accorde. Etrange façon d'accueillir l'autre chez soi."
Deux personnages forts vont marquer ce roman et avoir une influence sur notre héroïne.
D'une part l'oncle, qui restera emprisonné plusieurs années en Iran et en sortira détruit ; et d'autre part la grand-mère, mi- "ange-gardien" mi-féministe.

A la fois politique et poétique, on passe des sourires aux larmes, et parfois s'y entremêlent.
Un roman puissant et sensible qui nous font prendre conscience de la douleur de l'exil.
Très prometteur pour un premier roman.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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A LIRE MARX ET LA POUPEE de Maryam Madjidi ( Editions le nouvel Attila)
Voilà encore un coup de coeur ! Maryam Madjidi raconte la difficulté de l'exil après ses douces années d'enfance en Iran. Un Iran meurtri, abîmé,saccagé par les ayatollahs et par la guerre. Les titres «conte d'exil» ou « je reviendrai tout déterrer» proposés par l'Editeur auraient parfaitement illustrés ce roman.
Les images du Persépolis de Marjane Satrapi nous reviennent dans l'évocation de cette jeunesse meurtrie.
Roman sur le déracinement, l'identité, l'intégration, le rejet puis la réconciliation avec ses racines.
Ecriture particulièrement riche et poétique. Pourtant la construction narrative peut surprendre. L'auteure oscille sans cesse entre passé et présent. Elle fait des pirouettes de la première à la 3ème personne. Chacun parle à la première personne…
Ce n'est pas vraiment un roman, mais un récit où virevoltent des souvenirs, des blessures, des joies, des interrogations.
Elle est née 1980, ses parents communistes espéraient dans la révolution iranienne. Mais l'histoire en a décidé autrement. La police religieuse est terrifiante. le jeune oncle de Maryam est jeté en prison, sa jeunesse sera détruite. Vivre en Iran devient dangereux.

Arrivée à 10 ans en France elle partage une minuscule chambre de bonne avec ses parents alors qu'elle avait une belle maison avec jardin en Iran. Sa mère n'a plus le sourire. Sa grand-mère lui manque affreusement. La langue a une place importante. La petite fille finira par rejeter sa langue maternelle, le Persan, qui pour elle, évoque le deuil et la séparation. Elle devient une petite française qui fait du vélo en débardeur et short dans la rue. Jamais elle ne pourra plus faire çà en IRAN se disent ses parents qui hésitaient à rentrer mais ne peuvent pas enlever la liberté à leur fille.
Je ne suis pas un arbre je n'ai pas de racines dit-elle à son père ! Devenue adulte, elle se souvient et regrette ses mots .
Elle Jongle tant bien que mal entre ses deux identités.
Mis l'Iran lui murmure de revenir. Elle y retournera régulièrement retrouver famille et amis.
Et dans ce »chaos infernal » elle parvient à être heureuse quand elle entend un chauffeur de taxi réciter les vers d'un grand poète Iranien...

A LIRE MARX ET LA POUPEE de Maryam Madjidi ( Editions le nouvel Attila)
Prix Goncourt premier roman 2017
prix étonnants voyageurs
Chronique Nathalie Bullat 1/10/2017

Voilà encore un coup de coeur ! Maryam Madjidi raconte la difficulté de l'exil après ses douces années d'enfance en Iran. Un Iran meurtri, abîmé,saccagé par les ayatollahs et par la guerre. Les titres «conte d'exil» ou « je reviendrai tout déterrer» proposés par l'Editeur auraient parfaitement illustrés ce roman.
Les images du Persépolis de Marjane Satrapi nous reviennent dans l'évocation de cette jeunesse meurtrie.
Roman sur le déracinement, l'identité, l'intégration, le rejet puis la réconciliation avec ses racines.
Ecriture particulièrement riche et poétique. Pourtant la construction narrative peut surprendre. L'auteure oscille sans cesse entre passé et présent. Elle fait des pirouettes de la première à la 3ème personne. Chacun parle à la première personne…
Ce n'est pas vraiment un roman, mais un récit où virevoltent des souvenirs, des blessures, des joies, des interrogations.
Elle est née 1980, ses parents communistes espéraient dans la révolution iranienne. Mais l'histoire en a décidé autrement. La police religieuse est terrifiante. le jeune oncle de Maryam est jeté en prison, sa jeunesse sera détruite. Vivre en Iran devient dangereux.

Arrivée à 10 ans en France elle partage une minuscule chambre de bonne avec ses parents alors qu'elle avait une belle maison avec jardin en Iran. Sa mère n'a plus le sourire. Sa grand-mère lui manque affreusement. La langue a une place importante. La petite fille finira par rejeter sa langue maternelle, le Persan, qui pour elle, évoque le deuil et la séparation. Elle devient une petite française qui fait du vélo en débardeur et short dans la rue. Jamais elle ne pourra plus faire çà en IRAN se disent ses parents qui hésitaient à rentrer mais ne peuvent pas enlever la liberté à leur fille.
Je ne suis pas un arbre je n'ai pas de racines dit-elle à son père ! Devenue adulte, elle se souvient et regrette ses mots .
Elle Jongle tant bien que mal entre ses deux identités.
Mis l'Iran lui murmure de revenir. Elle y retournera régulièrement retrouver famille et amis.
Et dans ce »chaos infernal » elle parvient à être heureuse quand elle entend un chauffeur de taxi réciter les vers d'un grand poète Iranien...

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