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sur 623 notes
Une écriture qui alterne entre conte, récit de vie et poésie pour parler d'une histoire qui nous transporte de l'Iran des années 1980 à la France jusqu'aux années 2000. Quête d'identité, apprentissage de la vie d exilée, l'autrice nous touche avec ce premier roman plébiscité et notamment avec le Goncourt du premier roman 2017.
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Je continue mon tour du monde avec Maryam Madjidi, autrice iranienne arrivée en France lorsqu'elle était enfant.

Dans ce premier livre, elle raconte la douleur de l'exil et la difficulté de se trouver à la croisée de deux cultures, deux langues, deux nationalités. le déracinement est difficile pour une petite fille qui doit laisser derrière elle une part de son identité, et aussi ses poupées. Pour Maryam, les ondes provoquées par ce déplacement familial se propagent bien au-delà de l'enfance.

L'écriture est belle, simple mais puissante. Mon seul reproche serait le format : des chapitres courts qui racontent des bribes de vie de manière parfois un peu décousue. Plus on avance, plus cela forme un ensemble cohérent mas j'ai tout de même parfois eu l'impression de sauter du coq à l'âne. Ceci ne m'a cependant pas empêchée d'apprécier cette histoire, qui m'a rappelé « Persepolis » de Marjane Satrapi.
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Je viens de terminer ce roman pour lequel j'ai eu un grand coup de ♥.
Roman ou biographie ? Peu importe. On est happé par l'histoire de cette petite fille/femme.
Le récit est poétique, onirique. C'est un questionnement sur l'exil, les origines.
Un excellent moment de lecture.
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«J'ai glissé sur mon identité. Je suis tombée. »

Je pars souvent du principe que les autobiographies ne peuvent pas être mauvaises.
Une biographie relate la vie d'une personne et on ne parle donc plus d'une histoire sur laquelle on donne notre avis je trouve ? (évidemment toutes les biographies n'ont pas le même style d'écriture ou manière de raconter)

En me lançant dans Marx et la poupée, je savais que cette lecture n'allait pas ressortir négative. On a ici une autobiographie très conté, avec une écriture crûe, poignante et poétique qui nous entraine facilement et dès les premières lignes dans la révolution iranienne alors même que l'autrice n'est pas encore née. Depuis le ventre de sa mère, à son départ en France durant son enfance puis son retour en Iran des années après, nous apprenons la vie de Maryam Madjidi au fil des ans et comment elle a vécu ces épreuves.

Née de parents communistes qui se battent pour la liberté dans un pays en dictature, Madjidi grandit dans ce climat compliqué. Elle nous raconte les difficultés de l'exil, la douleur, l'incompréhension d'une enfant qui doit tout quitter et réapprendre dans un pays inconnu dont elle ne parle même pas la langue. Mais elle nous parle également de l'acceptation, le moment où elle finit par renouer avec ce pays d'origine et cette culture qui est la sienne.

Maryam Madjidi nous décrit les agressions qu'elle subit depuis sa jeunesse, que ce soit à l'âge adulte ou à son départ pour la France enfant, ces évènements qui l'ont marquée.

La langue précisément est un sujet énormément abordé. La barrière de la langue, l'attachement à l'Iran mais surtout la difficulté de naviguer entre ces deux pays et ces deux vies qui se présentent complètement différemment.

Comme je l'ai dit je ne pense pas qu'on puisse vraiment donner son avis sur une autobiographie, mais je peux vous dire que Marx et la poupée est un livre qu'il faut lire et dont on ne peut que ressortir avec quelque chose.

(Je ne me souviens plus des triggers warnings mais globalement faites attention à la violence, au racisme, aux agressions et blessures parfois décrites)
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Un récit autobiographique plutôt prometteur, mais qui s'avère pour ma part assez décevant.
Quelques années après la Révolution islamique, l'autrice raconte l'histoire de son enfance en Iran marqué par la résistance et le militantisme de ses parents, son exil à Paris avec sa famille ainsi que la réappropriation de sa culture d'origine.
Ce roman fait écho à l'actualité en Iran, et en particulier aux multiples manifestations de la population contre le régime islamique.
La plume de Maryam Madjidi est appréciable. Cependant, je n'ai pas accroché au bouquin. J'ai trouvé que ce roman était assez décousu. le récit n'était pas limpide. C'était assez compliqué pour moi de suivre le déroulement de ce livre.
Je n'ai même pas terminée le roman.
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Marx et la poupée est une plongée fantastique dans l'histoire iranienne, l'arrivée en France d'expatriés communistes, au gré d'anecdotes d'ici et d'ailleurs, sous le regard d'une petite fille qui grandit entre deux pays, tiraillée par la dualité puis complète de ces deux origines.

 
J'ai choisi d'écouter cette histoire racontée par l'autrice elle-même. Lorsque je l'ai débutée, je me suis fait la remarque que cela n'allait pas le faire du tout. Et pourtant, bien m'en a pris de persévérer. La lenteur de la diction, sa façon de marquer chaque mot et chaque intonation comme des respirations, qui au départ m'ont laissée indifférente, ont fait un effet fantastique : entendre la sublime langue persane, apprécier chaque anecdote, écouter le discours sur la vie et le recul sur l'allophonie et son traitement en France. Comme si le détachement vocal exprimait aussi le détachement littéraire d'une histoire intime pour atteindre l'universalité.  Surtout que cette version audio propose aussi une interview de l'autrice et cet entretien phonique marque la différence indéniable entre la voix qui raconte et la voix de l'ordinaire.

Marx et la poupée est un livre à la fois qui évade et cultive, serti par une langue française recherchée, poétique et belle, accompagnée du persan aux poèmes magnifiques. Maryam Madjiji relate l'histoire familiale, l'histoire de ses deux pays (l'Iran et la France), le communisme de ses parents, son évolution de petite fille expatriée, partagée entre deux cultures, deux langues, deux identités. avant de construire la sienne, universelle au service d'autres. Très beau.

Quelques images : un bébé agent double transmetteur qui connaît un saut dans le vide avant de naître et échange de parents au gré de missions, des couches ultra secrètes, des livres enterrés pour ne pas être découverts, des poupées données pour apprendre au forceps la générosité, le rappel d'une résistance iranienne éternelle et tenace qui mérite toute notre admiration et notre soutien, les premiers mots en français en salve bienvenue et attendue, le courage des parents porteurs de valeurs fortes de vie, l'opposition entre intégration et assimilation culturelles, les conflits politiques intergénérationnels.
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Ce récit autobiographique est très intéressant et souvent très émouvant. Cette petite fille est arrivée en France à l'âge de cinq ans, ses parents communistes ont fui la répression des ayatollahs iraniens. En Iran, elle était une petite fille choyée par sa grand-mère et adorait ce pays aux multiples saveurs. Ses parents menaient une lutte dangereuse et l'utilisaient pour faire passer des tracts qui étaient synonymes de morts pour ceux qui les transportaient. Vous comprenez la moitié du titre, et la poupée ? Toujours ses parents : ils l'ont obligée à donner tous ses jouets aux enfants pauvres du quartier en espérant, ainsi, en faire une parfaite communiste se détachant de la propriété, ils n'ont réussi qu'à la rendre très malheureuse. En France, comme tous les exilés ses parents ne seront pas vraiment heureux et la petite non plus.

Il faut du temps pour s'adapter et ce que raconte très bien ce texte c'est la difficulté de vivre en abandonnant une culture sans jamais complètement adopter une autre. La narratrice souffre d'avoir perdu son Iran natal et elle souffre aussi de voir ce qu'on pays devient sous le joug des mollahs . Je me demande si elle reprend espoir avec les évènements actuels ou si, pour elle, c'est une nouvelle cause de souffrance de voir tant de jeunes filles se faire tuer au nom de la bienséance islamique.

L'auteure raconte très bien tous les stades psychologiques par lesquels elle est passée : la honte de ses parents qui ne parlent pas assez bien le français, la séduction qu'elle exerce sur un auditoire quand elle raconte la répression en Iran, son envie de retrouver son pays et d'y rester malgré le danger, les souvenirs horribles qui la hante à tout jamais …

Je ne sais pas où cette écrivaine vit aujourd'hui, car on sent qu'elle a souvent besoin de vivre ailleurs (Pékin, Istanbul) mais je suis certaine que si le régime tyrannique de l'Iran s'assouplissait un peu, elle retrouverait avec plaisir ce peuple et surtout ce pays qui l'a toujours habitée.
Lien : https://luocine.fr/?p=15561
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Énorme coup de coeur pour ce récit ! Maryam Madjidi relate dans ce court texte (à peine plus de 200 pages en poche) son exil de l'Iran vers la France à l'âge de six ans, avec ses parents, fervents opposants au régime. Elle raconte avec humour et sans tabou les difficultés à jongler avec cette double culture qu'elle acquiert progressivement et le sentiment de n'être jamais "d'ici" : iranienne en France et française en Iran.

J'ai lu ce livre presque d'une traite, suspendue à la langue de l'autrice, qui manie sa plume avec virtuosité. A lire absolument !
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Prendre le chemin de l'exil lorsqu'on a six ans, devoir laisser derrière tout ce qui fait son monde pour aller vivre dans un pays dont on ne connaît ni les codes ni la langue, voici ce qui fait l'originalité de ce roman autobiographique de Maryam Madjidi: la douleur du déracinement racontée du point de vue de l'enfance, l'auteure ayant immigré en France avec ses parents pour fuir le nouveau régime suivant la révolution iranienne de 1979. J'ai bien failli le refermer, après quelques lignes, le roman s'ouvrant sur une scène de répression d'une grande violence et qui aurait pu avoir de terribles conséquences pour la mère de l'auteure alors enceinte de sept mois. Ç'aurait été sans compter sur le talent de Maryam Madjidi pour convoquer anecdotes et souvenirs, qui racontent ce qu'elle appelle ses trois naissances: son arrivée au monde, l'installation en France en 1986, ainsi que son retour en Iran en 2002, à 22 ans, qui sera source de nouveaux déchirements. Drôle de coïncidence - j'avais prévu de le lire avant -, je le referme alors qu'une jeune femme de 22 ans, vingt ans après le voyage de l'auteure, vient de trouver la mort à la mi-septembre aux mains de la police des moeurs, arrêtée parce que son voile n'était pas porté selon les convenances; un triste constat de ce qui peine à changer.
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La révolution iranienne et les difficultés de l'exil vues à travers les yeux d'une enfant.

Maryam a six ans quand ses parents communistes décident de fuir l'Iran de Khomeini et se réfugient en France. Déracinement, éloignement de cette grand mère qu'elle adore, difficulté à s'approprier une nouvelle culture, une nouvelle langue….c'est tout cela que raconte ce livre, non pas de façon linéaire ou chronologique mais comme un patchwork de souvenirs aux allures de conte persan.

Si le sujet n'est pas en soi très original ( on pense notamment à Persepolis de Marjane Satrapi), son écriture est originale et il est agréable à lire , mêlant l'humour (Maryam jouant de son charme oriental avec les hommes !) et la tendresse.
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