Dans la famille de Béa, on a la musique dans la peau. Isla, la grande soeur, joue du violon et Béa du triangle. Enfin pour le moment, car la petite fille sait qu'elle est faite pour un tout autre instrument, bien plus majestueux.
Aussi, dès que le vent se lève et la fenêtre s'ouvre brusquement, Béa est comme guidée vers la chambre qui renferme, « sur de toutes petites roues dorées » un piano. Encouragée par un chat fantomatique et une souris curieuse, elle jouera ses premières notes…
À la moue boudeuse et dubitative du début de l'histoire, s'imposera celle d'une petite fille espiègle et fière (comme en témoigne également la 1ère de couverture) dont les doigts glisseront comme par magie sur le clavier familial.
À l'atmosphère onirique s'ajoute un brin d'humour grâce à la présence de la petite souris et du chat, témoins de l'émancipation musicale de Béa. Chaque son se transforme en une espèce de rêverie singulière et la présence du chat Maestro Gus en devient quasi fantomatique.
Les illustrations, vives et lumineuses, miment le mouvement des mélodies et des gestes de Béa, et ne sont évidemment pas sans rappeler celles de
Quentin Blake. Tout y est exalté et de fait, nos yeux dansent au son des notes qu'égrène Béa. On entendrait presque la musique se jouer et les notes voler sous nos yeux surpris. Vraiment.
Un bel album poétique (dont la traduction retranscrit bien la musique du texte d'origine) d'une subtilité rare et saisissante.