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EAN : 9782253194651
312 pages
Le Livre de Poche (08/04/2015)
4.3/5   164 notes
Résumé :
Robbie Garner avait préféré oublier son enfance. Mais une macabre découverte dans l'orphelinat où il fut pensionnaire a fait ressurgir en lui de terribles souvenirs. Il les raconte dans ce livre.

Robbie Garner n'a que 5 ans lorsqu'il assiste à la tentative de suicide de son père. Le même jour, sa mère alcoolique décide de le placer dans un orphelinat, ainsi que ses deux frères et sa sœur. Tenu par des religieuses, le Sacré-Cœur est en apparence un o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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En octobre, j'ai lu un roman bouleversant : L'heure des oiseaux, qui narrait l'histoire d'une fillette de 8 ans ayant grandi dans le tristement célèbre orphelinat de l'ïle de Jersey.
L'histoire se déroulait en 1959, et le scandale a bien tardé à éclater, en 2008, suite aux révélations et plaintes d'anciens pensionnaires..

Voulant en savoir plus sur le Haut de la Garenne, nom de l'établissement, j'ai voulu lire Personne n'est venu, ouvrage auto-biographique de Robbie Garner.

Notre cerveau a cette capacité d'effacer de notre mémoire les souvenirs les plus traumatisants, et c'est ce qui est arrivé à Robbie, qui avait tout oublié de ce grand pan de son enfance (de 5 à 15 ans), jusqu'au jour où le bâtiment maudit est montré aux informations.

***

"La chape de plomb dont j'avais recouvert mes sentiments se fissura. Sans cette barrière protectrice, mes souvenirs affluèrent : les coups, les viols, les humiliations et tous ces actes d'une cruauté impensable.
Ces souvenirs que j'avais réussi à endiguer pendant tant d'années exigeaient mon attention".

***

Et au moment où il voit le présentateur devant l'établissement, une phrase lui vient à l'esprit : "moi aussi, j'ai vécu là-bas".

Alors il a fouillé dans ses souvenirs, s'est revu avant l'orphelinat.. c'était pas vraiment génial, loin s'en faut.
Gloria la mère, mène une vie dissolue et se fiche de ses enfants, Robbie, 5 ans, l'aîné,John 8 ans, et le petit Davie, 3 ans. La petite Denise, nouveau-né, est "installée" dans un tiroir de commode.
Mais les garçons se débrouillent pour faire de leur vie une presque fête, après tout ils sont ensemble.... je n'en dis pas plus.

Suite à un événement funeste, les Services Sociaux viennent s'emparer des trois garçons et de Delphine, pour les emmener, John au pensionnat du Haut de la Garenne, Robbie et Edie dans un autre orphelinat tenu par des religieuses, le Sacré-Coeur, où se retrouve également la toute petiote, mais côté filles.

Je n'avais pas entendu parler de celui-ci, mais il n'est pas mieux que l'autre... je vous laisse découvrir.

Un excellent ouvrage pour qui s'intéresse à ces faits relativement récemment découverts. On souffre pour tous ces enfants et nourrissons.

L'auteur n'est pas écrivain, sauf erreur, donc ne vous attendez pas à des figures de style stupéfiantes.
Il parle avec ses mots, ses mots d'adulte pour décrire tout ce qu'il a vécu étant enfant, avec une sorte de détachement.

On connaît tous ce phénomène. Il arrive qu'en parlant de nous-mêmes, en évoquant des souvenirs douloureux, c'est presque comme si on parlait de quelqu'un d'autre.
En tout cas, j'ai eu cette impression. Robbie raconte ses souvenirs, mais continue de se préserver, et ça se sent. Un mécanisme de défense...

De ce fait, j'ai moins été étreinte que par ma lecture de L'heure des oiseaux, mais c'est normal.
À souligner le gros travail de Maud Simonnot, puisque j'ai retrouvé dans ce livre-ci tout ce qu'elle raconte dans son roman.

Je ne regrette pas d'avoir lu Personne n'est venu et j'espère que d'autres me suivront en le lisant..

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J'aime beaucoup lire ce genre de romans. Ils sont souvent éprouvants mais, je ne peux pas m'empêcher de les lire. Peut-être est-ce le besoin de comprendre comment et pourquoi des bourreaux deviennent ce qu'ils sont ... peut-être est-ce parce que je suis fascinée par le courage de leurs victimes ... je ne sais pas vraiment en réalité. Mais je sais, en ouvrant ce roman, que je vais encore passer un sale quart d'heure.

Il n'est pas nécessaire de s'aventurer bien loin dans cette histoire pour savoir que tout ça va être absolument sordide.
Pas besoin d'en lire beaucoup pour déjà s'accrocher à ces enfants, pour les aimer. Pas besoin non plus d'aller plus loin pour savoir que les choses vont encore s'empirer ...

Comment on fait pour continuer lorsque ces parents sont déjà des êtres abjects à nos yeux et qu'on sait qu'ils ne représentent pas la majorité de l'histoire ? Comment on fait quand le comportement des forces de l'ordre face à ces enfants nous dégoûtent au plus haut point ? Ce roman est un tord-boyaux ... littéralement. Sauf que ce n'est absolument pas de la fiction.

Je vais devoir m'armer de courage et essayer de dénouer cette boule de nerf qui se forme dans mon ventre pour continuer. Mon Dieu, j'ai osé être choquée par les flics ... je n'ai plus de mots pour ces « bonnes » soeurs. J'ai l'impression de lire un roman horrifique. Honnêtement, ça me glace le sang de me dire que de telles choses se sont réellement passées. Et je ne pense pas être au bout de mes peines...

!!!! ATTENTION, RÉCIT EXTRÊMEMENT CHOQUANT !!!!!

Des témoignages durs, j'en ai lu ! Mais celui-ci me révulse. Je ne suis même pas sûre d'avoir la force de l'achever. C'est une horreur, vraiment ! Tellement horrible que j'ai l'impression d'être épuisée psychologiquement. Je n'ai jamais eu une telle décharge émotionnelle en lisant un témoignage. Je me sens vidée. Mais j'aime à me dire que certains ont pu avoir une vie d'adulte heureuse. C'est pour ça que je continue, pour lire leur bonheur. J'espère qu'il arrivera bel et bien.

Qu'est-ce que j'ai été heureuse de le voir quitter le Sacré-Coeur ... qu'est-ce que j'ai été naïve ! La violence, à Haut de la Garenne, est encore pire qu'ailleurs. Punaise, il faut vraiment être accroché tant c'est douloureux à lire. L'envie de vomir m'a pris plusieurs fois. Ces déchets ne méritent qu'une chose : vivre les souffrances les plus innommables qui soient, à l'infini ! Mourir serait trop bon pour eux. Mais malheureusement, certains ont eu le temps de mourir avant que l'enquête ne soit ouverte. Une enquête qui, d'après ce que j'ai lu, n'a pas vraiment aboutie ...




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J'ai commencé ce livre il y a plusieurs mois ... j'ai dû faire de nombreuses pauses pour reprendre ma vie toute simple mais si douce, entourée de mes trois enfants que je câline régulièrement mais pas encore assez à mon goût. J'avais besoin de revenir à ma réalité pour tenter de digérer celle abominable de Robbie et de ses compagnons d'infortune. Mon petit garçon aura 4 ans dans quelques jours. Il est espiègle et nous fait souvent tourner en bourrique. Je n'ai fait que l'imaginer quelques minutes dans l'orphelinat et mon coeur s'est retourné avant de se serrer. Pauvres pauvres enfants ... Bien qu' athée, je souhaite Enfer et damnation éternelle à ces pourritures qui ont torturé ces enfants.
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Un énorme coup de coeur pour ce livre. Une grosse claque que prend le lecteur en découvrant l'horreur qui peut exister dans ces orphelinats.
Après avoir lu ce livre, osez dire que l'humanité existe ...
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Voila un témoignage qui vous prend aux tripes. Pleins d'émotions. J'espère de tout coeur que tout les enfants qui en sont passé par là tiendront le coup pour leur vie futur. Entre humiliation, sévices et j'en passe on se demande comment des petits êtres peut être capable de s'en sortir. Un livre avec des moments parfois (souvent ) difficile. Lisez-le et entrez dans un monde de l'horreur...
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Il se mit alors à sangloter. Pas pour réclamer sa mère, encore moins Stanley, mais tout simplement parce qu'il n'avait pas quatre ans et qu'il était mort de peur. La bouche grande ouverte, il se mit à pousser des cris de terreur. Les larmes jaillissaient de ses yeux et coulaient sur ses joues, se mêlant à la morve avant de dégouliner de son menton. Le visage écarlate, il avait du mal à reprendre sa respiration entre deux sanglots. Il me lançait des regards suppliants et moi, presque aussi terrifié que lui, je m'en remettais à John. J'avais besoin qu'il dise quelque chose, n'importe quoi, mais qu'il me rassure. C'était mon grand frère, mon héros. J'avais besoin de revoir son fameux sourire, celui qui me disait que nous étions unis, lui et moi, contre le monde des adultes.
Mais quand je vis le John qu'il était devenu, en quelques heures seulement, j'eus encore plus peur. Mes épaules frissonnaient, mes jambes tremblaient, mon estomac se nouait. J'avais envie de faire pipi. J'avais envie de rentrer à la maison. J'avais envie de sortir de cette camionnette. Le garçon que je connaissais et que je regardais était en train de disparaître sous mes yeux, englouti par une peur innommable que, pour l'instant, je ne comprenais pas. Mon frère, mon grand frère, assis sur ce banc, se tenait la tête entre les mains, dans la posture d'un vieil homme abattu.
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Pour la première fois depuis que nous avions poussé les portes du Sacré-Coeur, j'entendis Davie éclater de rire et soudain, toute ma rancœur disparut : j'aimais à nouveau mon petit frère, sans le moindre doute.

Chacune de ses larmes me rappelait à quel point mon grand frère me manquait, à moi aussi. Son absence était une douleur constante qui ne me quittait jamais.

Davie était mon dernier lien avec ma famille et mon seul rempart contre la solitude, et je faisais tout ce que je pouvais pour lui arracher un sourire.

Toute naïveté et toute confiance avaient déserté son regard : ses yeux n'étaient plus qu'un grand vide. Ce regard, j'appris à le reconnaître : c'est celui qui s'ancre dans les yeux de ceux qui ont perdu tout espoir et toute croyance en la possibilité d'une vie meilleure.

Dans le couloir, m'efforçant de penser à autre chose, je me disais que dans ma courte vie, j'avais déjà arpenté des kilomètres de passages étroits et de couloirs sombres. Des kilomètres qui m'avaient menée dans des endroits sombres où je ne voulais pas aller.

Je découvre par la suite que tous les garçons, hormis les plus jeunes, avaient déjà participé à des soirées. Ils savaient ce qui nous attendait. Nous étions des jouets ; des jouets de différentes tailles avec lesquels des adultes allaient s'amuser.

Je serrai les poings très fort en pensant à John. Il représentait mon avenir, je savais qu'il m'attendait, et ensuite nous attendrions tous les deux que Davie sorte de l'orphelinat. Et là, enfin, nous formerons à nouveau une famille : nous trois contre le monde entier. Je m'accrochais à ce rêve pour supporter la quotidien. Un jour, j'en étais certain, il allait se réaliser.

On est tous les deux, petit frère, rien que toi et moi contre le monde entier.
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Il m'est arrivé de me demander si c'est le désir mêlé aux souvenirs qui a façonné l'image si parfaite de ces jours heureux. Est-ce mélange qui a donné plus de chaleur aux rayons du soleil, plus de couleurs aux ailes des papillons, plus de douceur au chant des oiseaux et plus de résonance à nos rires?
Et est-ce mon désir de faire du dernier été de mon enfance un été parfait qui a minimisé la dureté des gifles de Gloria de plus en plus imprévisible, recouvert d'un voile la dépression grandissante d'un Stanley quasiment inexistant, atténué les cris de détresse et les pleurs de Denise, et rempli nos estomacs?
Je ne le sais pas, parce qu'à chaque fois que je repense à cette époque, si longtemps après, je la vois à travers une brume qui fait briller le moindre grain de poussière et donne à chaque jour une teinte idyllique. Je me souviens des femmes en robes légères, de la beauté du ciel bleu, de l'écume blanchâtre de la mer, du soleil éclatant, et les rares jours où quelques nuages marbraient l'horizon, la pluie elle-même charriait un parfum de fleurs.
Mais je me souviens aussi qu'à la fin de cet été, un sentiment insidieux d'anxiété a envahi notre foyer ; une mise en garde que je n'ai pas entendue et qui signifiait que bientôt, notre vie allait changer à jamais.
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La force de ses coups le projeta en avant, et je l'entendis crier en s'écroulant sur le sol. Sa jambe saignait ; il se replia sur lui même pour essayer de se protéger. Dans sa rage, la religieuse se mit à lui frapper les bras.
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"Ouais j'étais là quand ça c'est passé. Ces salauds l'ont tellement battu qu'ils l'ont laissé deux jours dans la cave. Il était dans la pièce avec la baignoire. C'était ce sale connard de Blake. Quand il était bourré, il se vantait de ce qu'ils lui avaient fait. Il était pété de rire ; il voulait qu'on sache ce qui arrivait à ceux qui osaient lever la main sur eux.
"Ils lui ont mis une sorte de cagoule et lui ont maintenu la tête sous l'eau. Tout le monde paniquerait dans ces cas-là, t'as l'impression de te noyer. Ton frère s'est débattu, il les entendait rire et il a cru qu'il allait mourir ; peut-être aurait-il préféré.
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