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Challenge Nobel 2013/2014
Quel ennui, mes amis...
Comment faire? j'ai mis près d'un an à finir ce pensum, espérant toujours qu'une interruption me permettrait d'y trouver un peu de plaisir . Un Nobel, tout de même... Mais non, rien à faire.
Une réécriture de quelques épisodes bibliques, la poésie en moins. Les transpositions sont transparentes (Caïn et Abel, exode...) les aventures sans surprise. Loin d'un conte oriental, tout m'a semblé pesant.
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Effectivement, on peut essayer de reconnaître des personnages de la Bible sous les traits des héros de Naguib Mahfouz, mais on peut aussi le lire comme une sorte de conte médiéval. le lecteur s'attache aux tribulations des différents héros, en commençant par le Fondateur et ses deux fils, puis l'histoire court sur plusieurs époques, et malgré plus de 600 pages, on n'éprouve aucune impression de longueur. Tous les caractères présents dans ce roman, le bon fils, le mauvais, les traîtres et les hommes pliens de bonté, ainsi que les conflits entre comunautés, les amours interdites et les vengeances en font une grande fresque à portée universelle, mais le cadre pittoresque de ce quartier du Caire lui donne un charme bien particulier.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, ainsi que celle, plus ancienne, d'Impasse des deux palais.
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C'est la premiere fois que je lis Naguib Mahfouz et je ne suis pas du tout déçue !

L'histoire commence avec la naissance du quartier fondé par le Patriarche Gabalawi : un homme fort, intelligent, qui sera l'ancêtre commun de tous les futurs habitants qui se succéderont dans la Gamaliyya. le recit est bâti comme une succession de cinq contes.

Le premier conte pose le contexte : le père fondateur Gabalawi doit choisir entre ses cinq fils qui sera son successeur pour gérer le waqf et partager les revenus entre tous les habitants du quartier. Idris, le fils aîné est sous le choc lorsqu'il est mis de côté au profit de son petit frère Adham, ce dernier étant le fils d'une ancienne esclave. C'est le début d'une guerre intrafamiliale, politique où tous les coups seront permis et où les qualités humaines seront pourtant jugées à la fin. Ce premier conte reprend l'histoire des 3 grandes religions monothéistes en transposant l'histoire vécue par Adam le premier des hommes et de ses deux fils : Abel et Cain.

Le deuxième conte, qui a pour figure centrale Gabal, transpose l'histoire de Moïse qui a parlé directement à Dieu. On y retrouve aussi un charmeur de serpent qui veut tout faire pour rétablir la justice et la paix dans son quartier.

Le troisième conte a pour figure centrale Rifaa. C'est un jeune homme qui reprend les traits de Jésus Christ : il veut soigner tout le monde à commencer par les pauvres.

Le quatrième conte est centré sur Qasim. Cette fois c'est l'histoire du prophète Mohammed qui est transposée : un messager est venu dire à Qasim qu'il doit réparer l'injustice existante et répartir tous les revenus du waqf entre tous les habitants du quartier.

Enfin, le dernier conte est plus magique car il tourne autour d'Arafa qui n'est autre qu'un alchimiste.

Ces 5 contes sont construits sur le même modèle : nous avons un homme d'exception qui prône la paix et la justice. Mais chacun de ces hommes va connaître le malheur avant de parvenir à restaurer la tranquillité dans le quartier. L'histoire se passe toujours près de la Grande Maison du Patriarche et dans le désert qui lui est attenant. Dans chacune des histoires il y a une touche de magie : l'intervention de Gabalawi est-elle réelle? Cet homme est-il toujours vivant?
On change d'époque à chaque changement d'histoire et chacune des histoires termine comme la précédente : le quartier est maudit ou bien l'homme est-il par nature mauvais?

Naguib Mahfouz nous invite au voyage. Ses textes sont profonds par les thématiques proposées. Ce renvoi aux textes bibliques/judaïques/islamiques est également très intéressant car comme à chaque fois Dieu envoie un prophète/messager pour rétablir l'ordre sur Terre mais à chaque fois l'homme reprend ses travers et tout est à refaire pour les générations suivantes pour lesquelles on ne se souvient que des histoires passées poir fonder l'espoir qu'un miracle survienne.
On remarque aussi une triste analogie avec la politique actuelle : à savoir des dirigeants (intendants) qui ne pensent qu'à eux, détournent une partie de l'argent public (les revenus du waqf) et laissent une partie de la population dans la misère avec une répression sévère en cas de mouvements contestataires (via les futuwas et leurs gourdins).

Ce roman est prenant, bien écrit, et nous questionne beaucoup sur la nature humaine profonde.
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Dans une ville qui pourrait être perdu dans le désert, mais qui semble-t-il est un faubourg du Caire, nous suivons la destinée de la famille fondée par l'Ancêtre. Cet Ancêtre a pris le pouvoir et crée une communauté de biens. Après avoir dirigé un temps la ville, il s'est retiré dans sa grade maison avec des apparitions de plus en plus rares. Ce livre se déroule sur plusieurs plans : la ville, après le retrait de l'Ancêtre est dirigé par des intendants, épaulés par es chefs de quartier qui maintiennent l'ordre par la force et extorquent les habitants. Des révoltes régulières renversent ces « dictateurs » et cherchent à recréer l'esprit de partage des biens du début. Ces révoltes sont animés par les fils de l'Ancêtre ou leurs descendants et symbolisent les grands moments des religions monothéistes. Adam est chassé de la grande maison après avoir voulu lire le livre de la famille. Ses fils vont s'entretuer. Puis un « Moïse » va réussir à rétablir un noyau de communauté en noyant ses ennemis. Un « Jésus » va tenter de réussir par la bonté et sera tué. Un « Mahomet » va épouser une riche veuve et chercher à créer une dissidence. Enfin, un alchimiste va tuer indirectement l'Ancêtre. Au moment où le livre se finit, tout le monde est dans l'attente d'un nouveau soulèvement.
Un livre très riche, à la fois sur la condition misérable de la population, les soulèvements réguliers, le retrait de Dieu... En bref, à cheval sur la politique et la religion, ce livre est très contemporain si on regarde la situation en Egypte aujourd'hui.
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C'est emplie d'espoir que j'ai entamé la lecture de ce roman fleuve, allégorie de l'histoire des fondateurs des trois grandes religions monothéistes, ainsi que d'un quatrième personnage.
Ce roman ayant déchaîné l'ire des pouvoirs religieux et temporels, ayant valu à l'auteur de frôler la mort, mérite le plus grand respect pour le courage caricatural dont il fait preuve à l'égard des puissants que se choisit le peuple, aussi bien qu'à la naïveté des hommes qui croient en de beaux lendemains.

Las ! Passées les premières pages, je n'ai pu m'empêcher de trouver redondantes ces épopées successives, bien que truculentes et enlevées, assenant l'une après l'autre leur morale quasi identique. le Nobel 1988 a écrit ce texte en 1959, ce qui explique la place des femmes, traîtresses selon les écritures, sinon plus selon Mahfouz (Marie-Madeleine jouant également le rôle de Judas), et dans tous les cas toujours bonnes à être séduites, abandonnées, sacrifiées, battues, sans qu'aucun personnage ne s'en émeuve (bien que l'avatar de Mahomet lutte pour leur égalité financière, sic)…
J'ai donc terminé ce volumineux ouvrage plus par curiosité que par passion pour la plume de l'illustre égyptien. Bien m'en a pris, car c'est la dernière partie qui m'a semblé la plus intéressante, avec le révolutionnaire Arafa qui tente à son corps défendant de faire naître un monde libéré de Dieu. Qu'en sera-t-il ? Les démons des hommes viennent-ils tous d'une mauvaise interprétation des religions, ou sont-ils inhérents à notre humanité ?
Un magnifique questionnement qui résonne encore à notre époque tourmentée..
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histoire très intéressante différente par son style et son contenu, inspiré des histoires des prophètes, Nadjib Mahfoud nous offre un roman authentique, les avis convergent, mais pour moi l'ecrivain a réussi a cerner la nature humaine, le pouvoir et l'argent et leurs rôles dans nos sociétés.
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Un enchainement d'histoires comme une frise chronologique de la vie d'hommes qui ont marqué la Gamaliyya, ce quartier populaire du Caire, avec son fonctionnement hiérarchique autour du waqf, son intendant, ses futuwas, ses quartiers avec des droits plus ou moins égaux.
Chaque histoire raconte la vie d'un homme de la Gamaliyya qui, à un moment donné de sa vie, souhaite donner un nouveau sens à sa vie et améliorer la qualité de vie du quartier où il réside. Plus les histoires avancent et plus l'ambition de ces hommes grandit pour, in fine avec l'alchimiste vouloir transformer tout le quartier de la Gamaliyya.

On voit très clairement se dessiner derrière les récits de la vie de Adham, Gabal, Rifaa, et Quasim la transposition romancée de la vie d'hommes présents dans la sainte écriture des différentes religions monothéistes : Caïn et Abel, Mohamed, Jésus, Moïse. L'être suprême (Dieu, Allah, …) étant représenté par l'ancêtre qui se cacherait dans la Grande Maison, Gabalawi le Fondateur. le dernier récit, sur l'alchimiste, étant à part et ne semble pas faire référence à un homme particulier dans l'histoire ancienne ou moderne de notre civilisation.

Toutes ces histoires mettent en lumières des façons de vivre, et nous fait nous poser la question du bonheur, qu'est-ce que le bonheur et comment y parvenir. On peut trouver dans chaque histoire la métaphore des loups (les futuwas), des moutons (le peuple), et des bergers (ces hommes qui décident à un moment de leur vie de libérer les moutons de leur peur des loups) et à chaque fois un berger va émerger du peuple pour tendre vers plus d'équité, d'égalité, de paix, pas forcément sans violence par contre.
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Les fils de la Médina - Naguib Mahfouz

Naguib Mahfouz, auréolé du prix Nobel de littérature en 1998, mêle histoire, politique, religion et mysticisme pour nous conter l'histoire d'un des quartiers les plus pauvres du Caire, la Gamaliyya, du nom de cet ancêtre dont tous les habitants descendent, que tous vénèrent, chacun à sa façon et selon ses intérêts propres.

C'est une histoire d'hommes, tous plus avides de pouvoir et d'argent qui règnent en puissants autocrates sur les pauvres et démunis de ces quartiers. C'est surtout la légende de ces cinq hommes Adham, Gabal, Rifaa, Qasim et Arafa qui donnèrent leur nom aux subdivisions du quartier. Après avoir entendu des voix, eu une vision ou rêver un avenir meilleur, ils oeuvreront chacun à sa manière à davantage d'égalité, de partage, de respect et rentreront ainsi dans la légende.

Roman parabole sur le pouvoir, ses jeux, ses enjeux et surtout ses abus. Ce n'est pas pour rien que ce roman fut censuré (il l'est toujours). Roman qui porte aussi sur l'oubli les violences, les humiliations, les injustices. « L'oubli, le fléau du quartier ». Dans ce roman, ils sont cinq à avoir tenter de faire mieux, mais les jalousies reviennent et tout le monde (enfin les plus démunis) revient à sa place inexorablement.

La plume est belle, fluide. On déambule dans les ruelles de cette médina au gré des odeurs de haschisch, des cris des enfants, des charriots que l'on tire pour tenter de vendre le fruit d'un travail qui peut être détruit à tout moment par ces futuwwas, les « protecteurs » du quartier. Oui mais voilà, on finit par se lasser de cette histoire qui se répète à l'envi.

Lecture en demi teinte donc mais néanmoins ravie d'avoir fait la découverte de cet auteur.
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👏👏👏👏👏👏👏👏👏👏😍😍😍😍😍😍😍😍👌👌👌👌👍👍👍💖💖💖🙏🙏🙏🙏🙏📚je relis ce roman avec un immense bonheur ! Un pur délice de lecture ,pour l'âme ! 👍🌞je possède de nombreux livres N.Mahfouz! Je les lis toujours avec autant de joie d intérêt de passion ...Un monstre sacré de l'Égypte !🙏🙏👏👏🌴🌞📚📚📚

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Ce roman d'un genre biblique est apparemment la retranscription de l'histoire sainte dans un roman mettant en scène des hommes. Toute l'action se déroule dans un quartier du Caire et sur plusieurs générations. On y voit les habitants d'un quartier vivant dans la misère, presque constamment sous le joug d'un tyran et de ses hommes de main. Toutefois, à plusieurs reprises des hommes vont tenter de renverser cette situation...
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