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Philippe Vigreux (Traducteur)
EAN : 9782070416868
283 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.94/5   144 notes
Résumé :
En 1930, la société cairote soumise aux hiérarchies séculaires réprouve la liaison que Qasim bey Fahmi, riche aristocrate, entretient avec Ihsane, jeune roturière. Craignant le scandale, le bey cherche à acheter un mari complaisant pour sa belle. Etudiant pauvre à la nouvelle Université du Caire, Mahgoub Abd al©Dayim envie la jeunesse bourgeoise qu'il côtoie sur les bancs de la faculté. Ce contrat de marie lui offre l'occasion d'échapper à sa condition. Il accepte s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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La Belle du Caire est un autre roman social de Naguib Mahfouz. Il n'a peut-être pas la même envergure que d'autres de ses oeuvres mais le résultat est le même. On y présente une jeunesse estudiantine un peu désoeuvrée, qui achève son parcours universitaire mais seuls quelques privilégiés peuvent espérer trouver un emploi bien rémunéré. Et cela, pas sans contacts ou, à tout le moins, sans argent. Mais comment «acheter» une position sans emploi. C'est un cercle vicieux. Ainsi, cette société égyptienne de la première moitié du XXe siècle est corrompue et, si on se fie à l'histoire récente récente, elle l'est restée un bon moment. Dans tous les cas, l'auteur a bien su la reconstituer à travers une multitude de petits détails.

Mais, dans La Belle du Caire, cette société corrompue ne sert que d'arrière-plan. Ce qui importe, ce sont les étudiants. Certains sont plus chanceux que d'autres, plus riches, plus brillants, en couple. Ce n'est pas le cas de Mahgoub Abd el-Dayim, qui envie ses camarades. À travers ce jeune homme, aux parents malades et sans soutien financier, on se rend compte que la jeunesse est partout pareille : elle recherche l'amour, un emploi, l'aisance financière, le succès, une position dans le monde. Et, pour y arriver, Mahgoub doit accepter un marché scrupuleux. Tout le long du roman, je pouvais comprendre ce jeune homme mais, malheureusement, il ne me paraissait pas sympathique alors je n'ai pas suivi ses aventures avec autant d'intérêt que je l'aurais espéré. N'empêche, j'ai quand même apprécié cette lecture.
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« Les soucis d'un jeune homme qui quitte sa tenue d'étudiant pour affronter seul, surtout dans le cas de Mahgoub, ce géant masqué, fort de toutes les chances de bonheur et de tous les aléas du sort, que l'on nomme avenir. »

La Belle du Caire de Naguib Mahfouz est un somptueux roman sur le Caire des années trente. Il dépeint la condition des femmes et plus largement de l'évolution de la société gangrénée par les passe-droits dans la fonction publique et les faits du prince. Sans parler des pauvres qui sont parfois devant des choix cruels pour survivre. Ce livre dépeint des personnages qu'il me sera difficile d'oublier tant la plume de l'auteur nous fait entrer dans les esprits avec finesse et profondeur, dans les méandres de la conscience. Cruels dilemmes ! Je comprends toutefois qu'un ventre affamé puisse conduire à voir les choses de travers.

« Il niait à la fois le bien et le mal et rejetait la société qui les avait inventés. Il croyait en lui seul. Il y avait, certes, le plaisir et le douloureux, l'utile et le nuisible, mais le bien et le mal ? de vaines chimères ! »

Bien évidemment j'ai eu du mal à supporter le caractère du personnage principal et pourtant j'ai eu de la peine pour lui. Mahfouz est un auteur d'une sensibilité et d'une intelligence qui pousse très en avant l'introspection. J'aime beaucoup. Une petite préférence pour Vienne la nuit mais seulement au regard des personnages dépeints.
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J'ai posé mes valises en Égypte et j'ai découvert pour la première fois un livre de Naguib Mahfouz. Avec La belle du Caire, on plonge dans les années 30.

Nous faisons la connaissance de plusieurs jeunes étudiants venus de tous les milieux sociaux et qui ont tous des avis différents sur la société égyptienne qui est en pleine mutation.
Mais l'intrigue tourne principalement autour d'une jolie jeune fille qui entretient une liaison. Pour éviter un scandale, on l'a mari avec un des étudiants qui est pauvre et qui accepte pour l'argent.
"N'y a-t-il pas dans le succès amoureux la même jouissance, la même fierté que dans le triomphe guerrier? "

On découvre un monde fait de corruption, un monde sans scrupule. Mahgoub Abd el-Dayim, l'étudiant pauvre, est absolument détestable et ma lecture n'a pas toujours été facile.

L'écriture de l'auteur est belle et le livre très bien écrit. Il décrit avec précision l'époque et la société égyptienne. On se sent transporté et ce roman m'a donné envie d'en découvrir d'autres.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Quatre jeunes étudiants terminant leurs études refont le monde et discutent de leur avenir, leurs choix de vie, leurs ambitions, leurs opinions politiques et les filles.
Le temps d'un été, leurs chemins se séparent. L'un d'entre eux, Mahgoub, refusant de vivre dans la pauvreté accepte un bon emploi de fonctionnaire à condition qu'il épouse la maîtresse de son patron. Son ascension est fulgurante grâce à ses 'cornes en or' mais la chute sera tout aussi spectaculaire.
Toujours autant de génie et de finesse de la part de Naguib Mahfouz pour dénoncer un système de corruption pourri jusqu'à l'os. Même si cela date de 1930, c'est tout aussi transposable aux régimes politiques arabes actuels pré et post révolutionnaires.
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Chaque chapitre de ce livre est haletant. du début jusqu'à la fin, on est pris par ce souffle romanesque qui questionne à la fois la condition humaine et nous présente une photographie de la société égyptienne dans les années 30.

A l'image de ce morcellement politique, des personnages représentent différentes sensibilités:

Ma'moun Radwan est le plus religieux

Ali Taha, comme son ami, est aussi plein de convictions mais les siennes sont politiques, sociales et socialistes.

Ahmed Badir, lui, est le seul des quatre à mener de front ses études et un emploi : journaliste dans un journal cairote

Mahgoub Abd el-Dayim est un égocentrique revenu de tout qui profère une philosophie du « après moi le déluge » qu'il résume régulièrement, dans leurs discussions, par un « baste »

Finesse psychologique, nuances , complexité. réalisme social politique humain.

Pas de pathos ou du misérabilisme.
La pauvreté est décrite dans sa cruauté mais n'est nullement source d'empathie mais de rage. Pas de solidarité. Gloire à celui qui sait se faire au mieux caméléon et courtisan envers des bonnes personnes. La nature des moyens comptent peu. C'est le point final qui importe. Changer de classe sociale. Oublier ses origines. Ignorer des parents restés à l'état de pauvreté.

On découvre un monde fait de corruption et sans scrupule. Mahgoub Abd el-Dayim, l'étudiant pauvre, est absolument détestable.

» Sa dérision envers les hommes de science ne le cédait en rien à celle qu'il témoignait aux hommes de religion. Il n'avait dans l'existence qu'un seul but: le plaisir et la puissance,par les voies et moyens les plus simples , sans obéir à une morale, une religion ou une vertu. »

Tout est pipé, les nominations aux poste jusqu'au concours de beauté.

Avec l'argent et les ambitions sociales, on peut arranger un mariage avec Ihsane,la fille qu'on a toujours aimé.

« N'y a-t-il pas dans le succès amoureux la même jouissance, la même fierté que dans le triomphe guerrier?

Mais l'argent et la puissance n'achètent nullement l'amour d'un coeur.

Au sommet , on est maître de beaucoup mais l'amour » est un oiseau de bohème » comme le chantait Carmen. Et la jalousie rend obsolète les certitudes de puissance.

« La jalousie est-elle innée et est-ce , comme la dignité, une convention sociale? Non, elle est innée, sans aucun doute ! Les hommes en souffrent comme les humains, ni plus ni moins! Nous sommes jaloux à partir du moment où nous aimons, et nous nous estimons dignes d'être aimés »

Naguib Mahfouz signe en 1945 un livre politique du cynisme social et un roman d'amour et de jalousie. Surnommé « le Balzac du Nil », il a obtenu le Prix Nobel de Littérature en 1988.
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critiques presse (1)
Actualitte
04 septembre 2019
Encore une fois, Naguib Mahfouz m'a enchanté : trois quarts de siècles après l'écriture de ce roman aussi cynique que son personnage principal, son récit garde une fraîcheur, une acuité et une actualité féroces.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
Le frémissement d'un cœur est une chose grave, et pèse autant dans cette existence que le mouvement des astres dans l'univers.
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«L'argent! L'argent est souveraineté et puissance. L'argent est tout en ce monde!»
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Le socialisme n’est pas un concept étranger à l’islam. Celui-ci prêche l’aumône légale qui garantit, scrupuleusement appliquée, la justice sociale, sans préjudice des instincts d’où l’homme tire la force de sa survie. Si tu veux pour le monde un système qui lui garantisse la fraternité vraie, le bonheur et la justice, eh bien, tu as l’islam !
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«La meilleure citation au monde, c'est : religion + science + philosophie + morale = baste!»
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N'y a-t-il pas dans le succès amoureux la même jouissance, la même fierté que dans le triomphe guerrier?
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