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3,89

sur 669 notes
Quel dépaysement que la lecture de ce roman ! Attention, l'ambiance proposée n'a pas forcément rendu le voyage paradisiaque, mais il fut pour le moins inattendu.

Karen Maitland, auteure que je découvre, nous invite dans une sorte de road trip médiéval sur les chemins boueux d'une Angleterre en proie à la peste noire. Juin 1348, neuf personnages plutôt hétéroclites se trouvent réunis par le hasard pour gagner le nord du pays afin de fuir la pandémie. Il y a là le vieux Camelot, vendeur de fausses reliques et narrateur du récit, Zophiel le magicien, Cygnus le conteur manchot, Adela enceinte et son mari Osmond, Rodrigo, le musicien et son élève Jofre, Plaisance, la guérisseuse ainsi que Narigorm une fillette albinos qui lit dans les runes. A travers des villages décimés par la maladie, sous un déluge météorologique qui inondent les terres, leur périple va se poursuivre, obligeant, au fil d'événements dramatiques, chaque membre de la troupe à se dévoiler aux autres

Voilà typiquement un roman inclassable, "historique" bien sûr puisque l'auteure a construit son récit sur l'épidémie de peste bien réelle qui a atteint l'Angleterre en 1348, mais il tient aussi du conte fantastique car le paranormal s'entremêle toujours avec les croyances populaires de l'époque, et enfin un peu thriller car sans avoir les poils des bras dressés, je dois admettre que j'avais hâte d'en connaître le dénouement. Un mix de genres réussi pour transporter le lecteur dans une atmosphère étrange entre imaginaire et réalité. L'écriture reste fluide et agréable malgré la multitude de détails, quant aux us et coutumes, fournis par l'auteure. Peut-être, aurait-on pu gagner en intensité en supprimant quelques pages où l'intrigue s'enlise un peu dans les boues de la campagne anglaise ?

Amatrice de récits médiévaux, j'ai globalement bien aimé la proposition de Karen Maitland dont j'ai envie de poursuivre la découverte. Appâtée par un démarrage en fanfare, je regrette juste que la fin n'ait pas été à la hauteur de mes espérances, d'où le 13/20 final.
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Voilà un roman comme je les aime , captivant du début jusqu'à la dernière ligne.

Les faits se passent en 1348 en Angleterre, une époque encore bien ancrée dans ses croyances païennes irraisonnées et ses rites religieux faits de pèlerinages , de pénitences et de reliques vraies ou fausses ; c'est ce que vend notre héros, un vieil homme surnommé Camelot ;

La peste a débarqué dans un port anglais et c'est en voulant fuir l'épidémie vers le Nord qu'il va rencontrer les différents membres qui vont former la compagnie censée se soutenir les uns les autres : Zophiel le magicien avec sa roulotte tirée par une irascible jument , les ménestrels italiens Rodrigo et son élève Joffre, Osmond le peintre et sa femme enceinte Adela, Cygnus le conteur à l'aile de cygne, Plaisance, sage femme et guérisseuse et la plus jeune, l'énigmatique Narigorm qui lit l'avenir dans les runes .

Les aventures s'enchainent au fil du chemin et de ses ornières , les amitiés se créent, les ressentiments et les haines se renforcent , on traverse des villages d'où on est chassé par peur de l'autre et de la maladie , la peste cerne la troupe et un loup inquiétant les suit à la trace et hurle toutes les nuits , l'hiver arrive avec la neige et le froid-au moins espère t'on en vain que cela arrêtera l'épidémie -les morts violentes s'enchainent, les secrets se dévoilent peu à peu : on peut dire que l'on ne s'ennuie jamais car la surprise arrive par des chemins détournés ...

Beaucoup de rebondissements pimentés de mystère à la frontière du fantastique : j'ai passé un excellent moment hors de notre temps .
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1348 en Angleterre – la pestilence ou mort bleue s'abat sur le pays. Neuf personnes que le hasard pousse à se rencontrer commencent à voyager ensemble. L'union fait la force dit-on … et cherchent à aller au nord du pays afin de fuir les régions portuaires et les villes déjà touchées.
Un roman dont le rythme adopte celui de la marche tranquille de Xanthos, la jument et qui nous promène dans le paysage médiéval, les peurs, croyances et superstitions. Un petit brin de fantastique en plus vient effrayer nos voyageurs, chacun étant un des menteurs de cette compagnie.
Quant au côté thriller, ce n'est pas ce qui est le plus mis en avant : certes plusieurs meurtres et morts se produisent mais je ne pense pas que ce soit le plus important. L'aspect psychologique des personnages est bien plus intéressant, notamment le vieux Camelot, mais je n'en dirai pas plus, le retournement final vaut le détour 😊
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C'est en 1348 que commence cette histoire.
Nous sommes en Angleterre et la peste commence à faire des ravages. Partant des villes portuaires, elle gagne insensiblement l'intérieur des terres, encerclant peu à peu la population dans un territoire de plus en plus restreint. S'ajoutant au mauvais temps sévissant depuis de longs mois et ruinant les récoltes, misère, maladie, mort, puanteur et peur dessinent les reliefs d'un pays exsangue, accablé par le sort.
C'est par ces temps maudits que Camelot, le narrateur de cette histoire, se présente à nous.
C'est un voyageur solitaire qui parcourt les routes du pays en vivant de la vente de reliques, fragments d'os, mèches de cheveux de personnages saints, sensés protéger l'acheteur des misères de l'existence…
Avec l'avancée de la mort bleue, l'errance solitaire de Camelot prend fin. Réunis par un drôle de hasard, neuf compagnons de route vont accompagner le vieil homme.
Composée d'un magicien, d'une guérisseuse, d'un peintre et de sa femme enceinte, d'un duo de musiciens italiens, d'un jeune manchot et d'une enfant étrange aux cheveux blancs, liseuse de runes, la Compagnie avance vers le nord, seule partie du pays encore épargnée par le mal.
Mais échapper à la contagion n'est pas leur seule préoccupation.
Tous semblent également fuir un passé trouble et lorsque l'un des leurs est retrouvé pendu, un autre démembré, et un suivant noyé, la panique ne tarde pas à s'emparer de la Compagnie.
Alors que chaque membre se voit contraint de confier aux autres ses secrets les plus enfouis, la traque continue, décimant peu à peu cette Compagnie de Menteurs.

Ensorcelant, captivant, envoûtant…les adjectifs ne manquent pas pour décrire le saisissement et les sensations que procure la lecture de cet ouvrage de la romancière anglaise Karen Maitland, tant il est vrai qu'il agit comme un véritable enchantement.
Catalogué hâtivement dans le genre « thriller historique », c'est avant tout un roman tout d'ambiance et d'atmosphère que l'auteur a crée, une évocation aussi sombre que superbe d'une Angleterre de bruine, de brume et de brouillard, encerclée par la mort bleue.
Le pari superbement réussi de l'auteur est de nous transporter quasi physiquement au coeur d'un Moyen Age de rites et de légendes, si bien que l'on ne suit plus simplement les aventures de la Compagnie mais les vivons charnellement avec eux, à leurs côtés, partageant au plus près leurs mystères et leurs secrets.
C'est qu'en prenant tour à tour la parole pour raconter son histoire cachée, chaque membre sait se faire plus proche, plus attachant, plus important et plus présent, alors même que la mort rôde et que le lecteur transi, la peur au ventre, va devoir se résoudre à accepter leur inéluctable disparition.
Ces récits dans le récit donnent à l'oeuvre de Karen Maitland un côté foisonnant, une aura de mystère à la lisière du fantastique qui immerge le lecteur dans un monde trouble et chimérique comme les fables des anciens temps.
A cela, une intrigue et un suspense riches et surprenants, et au final une oeuvre absolument magnétique, terriblement visuelle.
Magique.
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Angleterre, 1348, la peste noire aborde l'île britannique et sème la terreur chez ses habitants, riches, pauvres, nobles ou religieux, peu importe, la "pestilence" n'épargne personne.
Un groupe hétéroclite de neuf personnes cherche à fuir cette maladie en se dirigeant vers le nord de l'île. Mais personne dans ce groupe ne dit vraiment qui il est, et ce Secret Story médiéval constitue la trame essentielle de ce que l'éditeur appelle "le meilleur thriller historique de l'année". Donc autant le dire tout de suite, ce n'est nullement un thriller. C'est plutôt un portrait de l'Angleterre dans cette affreuse époque, où divers thèmes seront abordés, de façon intéressante, à travers des contes, des coutumes et des descriptions, mais pas d'intrigue haletante. Une pointe de fantastique relève le tout, avec une inquiétante petite fille albinos capable de lire les runes, ou ce jeune homme dont un bras est une aile de cygne, mais aussi un rythme un peu lent à mon goût, et une fin qui ne me satisfait pas complètement.
Mais comme ce livre faisait 650 pages, ma PAL a un peu baissé, c'est déjà ça:-)))


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Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce livre un grand coup de coeur : Moyen-âge, ambiance glauque et pluvieuse à souhaits, mystères, disparitions, petite fille troublante, croyances, runes révélatrices, mythes, épidémie...
Et je m'en suis délectée durant les 400 premières pages.
Et puis, le rythme s'est épuisé, enlisé. Les événements se sont fanés par manque de réalisme et de magie. Les personnages se sont embourbés, peinant à capter notre attention.
J'ai voulu tourner les pages plus vite, sauter des paragraphes. Je me suis battue pour aller jusqu'au bout car l'épilogue pendait à l'horizon comme une friandise alléchante.
Et voilà qu'elle est enfin arrivée cette finale... malheureusement plate, fade, décevante.
J'avais imaginé cette fin dès le début du roman mais n'avais pas osé y croire tant elle semblait simpliste.
En ôtant 200 pages et en retravaillant la conclusion, cet ouvrage aurait été mon coup de coeur 2017.
Là, je me retrouve frustrée. Dommage !
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Quelle épopée ! Roman long à lire ce qui n'est pas plus mal, donnant l'impression d'avoir parcouru ce périple avec ces personnages attachants et ô combien atypiques. On y trouve un vendeur de saintes reliques, un magicien, une jeune voyante, un conteur, une domestique, deux musiciens italiens, un peintre et sa femme enceinte. L'auteur nous plonge en Angleterre en 1348 à l'époque médiévale, où une partie du peuple fuyant la peste, s'attache à la sorcellerie et aux croyances. L'action est lente et le premier meurtre se passe presque à la moitié du livre. C'est un grand roman d'aventure d'où il est difficile de s'arracher à cause de l'ambiance qu'a su si bien créée Karen Maitland. Beau travail de recherches.
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1348. La peste frappe aux portes de l'Angleterre. Une compagnie de 9 personnages décide de prendre la route ensemble, bon gré, mal gré. Le climat s'installe, glauque et étouffant, chacun dissimulant son secret. C'est sans compter les hurlements du loup...Et la disparition des compagnons, un par un.

Karen Maitland sait installer une ambiance oppressante et semer le doute dans l'esprit du lecteur, l'intrigue suit le lent cheminement et la fuite en avant des personnages sur les chemins boueux et dangereux de l'Angleterre du Moyen-Age, mais l'intrigue se met en place un peu tard. Les personnages sont plutôt bien campés, le contexte historique est suffisant, sans être trop pointu.

Le roman n'a cependant pas tenu toutes ses promesses à mes yeux...Un manque de rythme et un dénouement prévisible, sans oublier, le rebondissement absolument inutile à la toute fin du roman m'ont laissé un petit goût d'inachevé.

Une lecture qui n'en reste pas moins intéressante.
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L'Angleterre au prise avec la peste. Comment s'en sortir? Prières, messes, amulettes, rites de toutes sortes, bref rien n'y fait et rien n'empêche la panique de se répandre. Un groupe de voyageurs, fuyant cette terrible pestilence, se constitue presque tout au long du récit. Disons que pour arriver au groupe de 9 voyageurs, nous en sommes au 2/3 du livre. Puis, le groupe lui-même est, petit à petit, décimé ...mais pas par la pestilence ! Je ne peux que vanter le réalisme de l'écriture de Karen Maitland évoquant le Moyen-Âge. C'est une écriture riche de recherches et des plus authentiques. Remarquable ! Si l'humble lectrice que je suis demeure honnête, elle vous dira que malgré tout le sens historique des plus captivants, elle s'est un peu ennuyée. J'ai trouvé longue la constitution du groupe de parias, répétitifs les contes, légendes, allégories et je n'ai pu rester sous le charme de l'évocation.
Toutefois, je ne regrette en rien cette lecture. Karen Maitland dresse un portrait du Moyen-Âge, de la religion, de l'Angleterre, de cette vie qui nous happe littéralement même si l'intrigue traîne en longueur...selon moi.
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J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque à la place d'un autre qui était sorti, je n'avais du coup aucune attente particulière sur l'histoire. Mieux, je n'avais aucune idée de ce que çà pouvait être.

Je dois avouer que c'est très bien écrit et les descriptions de la vie en Angleterre au temps de la grande peste sont assez prenantes. Seulement j'ai mis trop de temps à le lire, de façon trop décousue (trop de taf en ce moment) et je n'ai pas autant plongé dans l'intrigue que j'aurai du.
Le début est assez long avant le premier meurtre. Long, pas longuet. Chaque personnage qui vient s'ajouter à la troupe de voyageur ajoute sa personnalité, son histoire, ses mensonges, ses intrigues et cela maintient l'attention. Seulement rien ne vient affirmer avec certitude que des meurtres sont commis et c'est là le génie de l'assassin.
Nous sommes dans une histoire non conventionnelle, où, même si on pressent ce qui va se produire, jamais on n'en a aucune certitude, où les habitudes du lecteur sont bousculées, où rien n'est réellement ce qu'il semble être.
Le plus étonnant c'est la disparité des personnages et de ce qui attire la vengeance sur eux, aucun n'est réellement innocent, ils ont tous commis une faute grave qui (à leur époque) leur aurait valu la mort par la justice conventionnelle si la peste n'était pas venue s'en mêler. Alors qui est le bras de la justice? Et comment vont ils s'en sortir quand il savent qu'ils le méritent?
Le prologue, qui n'en est peut être pas un, est assez cruel mais finalement parait mérité. Quant à la fin du livre, elle n'est pas sans rappeler celle des films d'horreur. Et c'est bien là que la frontière est ténue entre polar et horreur, ou fantastique.

Un livre intéressant mais, sans rien lui ôter de ses qualités, je ne le comparerais pas au nom de la rose comme c'est indiqué en quatrième de couverture. Qu'on se le dise, il ne suffit pas d'être un livre policier qui se passe au Moyen-âge pour se réclamer du nom de la rose.
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