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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le parcours d'Andrei Makine est étonnant. Né en Sibérie pendant l'ère Krouchtchev, il s'est établi en France à l'âge de 30 ans puis a connu la notoriété dès 1995 avec "Le testament français". Auteur écrivant en français, il est membre De l'Académie Française. J'ai lu plusieurs de ses livres et j'apprécie son écriture.
Néanmoins je ne me suis penché sur "L'ami arménien" qu'en raison du choix de mon club de lecture. Dans ce roman, le narrateur est un jeune garçon russe élevé à la dure en Sibérie; rien ne prouve que le récit soit autobiographique. En réalité, le vrai héros est son camarade Vardan, appartenant à une minuscule communauté d'Arméniens exilés loin de leur patrie, vivant dans un quartier sordide. Etant de santé fragile, ce garçon développe une forte résilience et une précoce philosophie de la vie. le narrateur est introduit dans cette communauté, dont certains membres sont incarcérés dans la prison voisine, pour "nationalisme antisoviétique". Là, il vit une période qui s'étire subjectivement dans le temps et lui permet de découvrir la culture et le destin des Arméniens. Pour se distraire un peu, les deux amis font ensemble des fouilles au voisinage de la prison: or, cette activité aura des conséquences inattendues. Pendant ces quelques semaines, le narrateur, très jeune, ne saisit qu'une partie de la réalité vécue par les Arméniens; il s'attache aux personnages et à leur mode de vie - si différents de ce qu'il rencontre ordinairement avec les Russes (ceux-ci étant parfois très brutaux). Mais cette expérience s'achèvera brusquement, laissant des traces profondes dans sa mémoire.
Makine écrit toujours d'une manière limpide et fluide, pour évoquer un moment de la vie (inventée, ou non ?) du narrateur. En fait, il ne se passe pas grand-chose dans cette aventure. Au point que certains lecteurs peuvent s'impatienter, surtout dans la première partie. Tout est dans les détails, les petits incidents, les impressions juste suggérées, les péripéties évoquées sobrement... Au final j'ai trouvé ce livre conforme à mon attente, mais pas plus. Je me demande si je n'aurais pas intérêt à relire bientôt ce roman (ce que je fais très rarement).
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Dans le fond de la Sibérie, une prison où sont enfermés des Arméniens en attente de leur procès. de nombreuses familles sont venues s'installer à proximité dans l'espoir de leur rendre visite. Ils habitent ce quartier appelé " le Bout du Diable".
L'auteur (?), 13 ans, prend un jour la défense d'un jeune arménien victime des durs de son école. S'en suit une amitié et une réelle complicité. Découverte des lieux et, surtout, découverte des problèmes des Arméniens pour ce jeune russe. Très belle écriture, mais qui manque un peu de crédibilité.
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Je viens de terminer « L'ami arménien » de Andreï Makine, oeuvre qui circule en ce moment dans le groupe de lecture dont je fais partie. Quelle chance qu'une d'entre nous ait choisi ce livre sinon je serais certainement passée à côté parce que, préjugés obligent, les académiciens me font peur. Je crains que leurs ouvrages soient trop littéraires pour moi. Quel grand livre que voilà ! Quelle écriture ciselée, intense, quelle pudeur dans l'expression des sentiments et quelle magnifique histoire d'amitié ! Et au-delà de ces moments privilégiés entre les deux adolescents, Andreï Makine nous ouvre un pan de l'histoire du peuple arménien, qu'il aborde avec une empathie infinie. Vous aurez compris, je pense, que j'ai aimé très fort ce roman autobiographique d'Andreï Makine. J'ajouterai que dans ma PAL (Pile A Lire) il y a, depuis 1997, un ouvrage d'Andreï Makine, laissé toujours pour plus tard et qui s'appelle « le testament français ». Et bien il n'y restera plus longtemps !
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Ce livre m'a fait penser au Grand Meaulnes que j'ai lu il y a fort longtemps et un peu oublié mais qui m'avait laissé cette même impression de l'importance d'une amitié dans une vie.
De plus le sort des Arméniens y est traité de manière très juste et avec un grande finesse. Il ressort de ce livre une grande humanité et cela m'a réjouit.
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Le livre est un hommage à son ami disparu. Pour ne pas oublier.
C'est aussi une piqure de rappel de ce qui se passait dans les années 70 en Sibérie (Staline était bien mort pourtant) quand le Goulag nous pendait au nez pour un oui, pour un nom.
Ici, il est question d'Arméniens qui n'ont pas dû se conformer à la ligne soviétique et attendent leur jugement. Pour ce faire, ils sont déportés à 5000 km de l'Arménie, dans une geôle de Sibérie. Les familles sont venues les soutenir, regroupées dans un misérable quartier.
On sera accueilli (comme l'auteur) dans la famille de Vardan, l'ami, une famille chaleureuse, tendre, et pourtant soucieuse. Il est question d'une cafetière en argent qui deviendra vite un bol en aluminium, faute de sous, de photos sur le buffet, de ciel sur la terre et de soupirail. On entrera même par effraction dans le génocide arménien ou le conflit du haut Karabakh.
L'amitié entre jeunes garçons est un thème récurrent chez Makine, le passage entre l'enfance et l'âge adulte et ses tourments amoureux est le fondement de son récit initiatique.
Au fil des pages, le style devient de plus en plus secret, de plus en plus concis, elliptique même. le dénouement, juste suggéré est poignant. L'image du couple dans le soupirail, la tête de la femme blottie sur la poitrine nue de l'homme est une image que l'on n'oublie pas.
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L'ami arménien est un très beau récit, un récit émouvant parfaitement écrit, sans doute largement autobiographique. On peut le lire comme un roman d'apprentissage, le narrateur adolescent découvre l'amitié, partant, l'Autre. Il s'éveille à une autre communauté, à un pan de l'Histoire de l'URSS méconnu.
Le narrateur évoque avec beaucoup de nostalgie un souvenir d'adolescence en Sibérie dans les années 1970 ; alors âgé de 13 ans il fait la connaissance à l'école d'Ardan, souffre-douleur des autres élèves. le narrateur devient son protecteur et son ami. Ardan l'introduit dans un autre univers, le quartier déshérité du Bout du diable où vit temporairement une petite communauté arménienne venue soutenir ses proches emprisonnés. Dans ce « royaume d'Arménie » la magie opère malgré le régime totalitaire soviétique et malgré l'exil. le narrateur y rencontre des personnages extraordinaires.

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Dans ce récit, le lecteur qui s'attacherait de trop près au titre sera rapidement surpris, mais ce de façon très positive, car il n'y est pas question que de l'amitié, loin de là. le narrateur se trouve dans un orphelinat de Sibérie, aux conditions d'éducation et d'hébergement très dures, marquées par l'arbitraire, la cruauté et la violence gratuite des condisciples de l'établissement. A quelle époque se situent ces événements ? Probablement dans les années cinquante-soixante, ces années où le soviétisme fait encore illusion avant son écroulement du début des années 90.
Il y a une amitié entre le narrateur et Vardan, un garçon du même âge, en butte à la violence d'autres adolescents soucieux de profiter de ses faiblesses et d'un état d'infériorité. Vardan éprouve de la compassion à la vision d'une prostituée et c'est l'occasion pour lui de resituer la signification de la souffrance, et sa réelle place : « Or, ce que disait Vardan allait bien au-delà de ce jeu d'antithèse sociales. le malheur et la déchéance d'un être rendaient inacceptable toute la fourmilière humaine. Oui, tout entière ! »
Le narrateur et Vardan vivent dans le quartier du Bout du diable, déshérité et peuplé en majorité d'Arméniens. A l'occasion d'une visite chez la mère de Vardan, Chamiram, celui-ci scrute une photographie accrochée sur le mur. Ce sont des parents de la famille, des victimes du génocide de 1915, perpétré par les autorités de l'Empire ottoman et ayant provoqué la mort de plus d'un million et demi d'Arméniens dans des conditions de cruauté et de souffrance rarement atteintes dans l'histoire. Ces personnages, ce sont celles de Sarkisian, un horloger, et d'Altounian, un négociant en tissus.
Vardan joue là encore le rôle du révélateur, mais d'une façon sobre, faite de peu de mots, mais très évocatrice de l'horreur de l'événement : « Et pourtant, c'étaient précisément ces mots dénués de toute emphase et l'extrême simplicité de leur sens littéral qui rendirent à l'horreur vécue par les Arméniens une vérité sans recul possible, à la fois insupportablement réelle et fantasmagorique. »

Ce qui séduit, aussi, dans ce roman, c'est de voir resituer, redessiner des notions morales importantes, ainsi celle de la normalité. Vardan suggère à son ami de ne plus craindre d'être « anormal », de ne pas craindre de se tenir à l''écart, sur le bas-côté : « Oui, la possibilité de m'en décaler-et de « sortir du cercle
Dessiné sur l'asphalte ». Quitte à être traité de pas normal. »
Enfin, et ce n'est peut-être pas un aspect anecdotique du roman, l'évocation du poids de l'héritage du communisme soviétique sur les comportements et les jugements des citoyens de ce pays est souligné à plusieurs reprises, « Ces humbles copeaux humains sacrifiés sous la hache des faiseurs de l'Histoire. »
La révélation finale du livre surprendra le lecteur, mais elle ne minorisera pas l'intérêt de ce beau texte sur l'amitié, l'histoire, la petite et la grande, et la nécessaire préservation des valeurs morales qui maintiennent en nous l'humanité.




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Nous sommes en 1970, l'auteur a 13 ans, Russe de naissance, vit en Sibérie dans un orphelinat. Il fait la connaissance et protège Vardan, camarade fragile . Celui-ci appartient à une communauté arménienne installée à proximité d'une prison renfermant leurs proches qui attendent d'être jugés. Cela nous amène à la tragédie subie par ce peuple en 1915 par les turques. Plus largement, ces reflexions nous font prendre conscience des millions de personnes persécutées et exterminées sous les règnes de Lénine et Staline.
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Une amitié entre deux adolescents, l'un russe,l' autre arménien.
Le narrateur , orphelin en Sibérie, prend sous son aile, Vardan, qui vit au coeur du quartier arménien, quartier déshérité, au pied de la forteresse où sont emprisonnés leurs proches.
le jeune russe va se laisser séduire par l' ambiance et le charme de cette communauté. Il va tenter de protéger son ami , de santé précaire.
Au fil des années, l' écrivain se souviendra, avec nostalgie, de cette diaspora déportée, enURSS, par Staline, vers 1936.
une jolie histoire romantique, mais, j' aurais préféré
plus de simplicité dans l' écriture
plus de profondeur dans le récit
plus de de détails dans l' histoire.
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Le narrateur, un orphelin de Sibérie âgé de 13 ans se lie d'amitié avec un jeune arménien. Dans sa ville, il y a un quartier où plusieurs arméniens se sont installés pour rester à proximité de leur proche emprisonné en attente d'une sentence. On a pas beaucoup d'information sur la raison de leur incarcération. Même si ça aurait été pertinent, ça ne m'a pas dérangé comme le narrateur et jeune et voit les choses avec sa naïveté. Il va tout de même perdre cette naïveté au cours du récit. On va quand même être introduit à des drames vécus par des arméniens, mais ça reste secondaire comme le roman vise plutôt une nostalgie du narrateur face à son ami d'enfance. Il parle de ce qu'il a appris de cet ami et relate plusieurs souvenirs.
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