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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le pensionnaire d'un orphelinat découvre avec Vardan, un jeune Arménien qu'il protège de la cruauté de leurs camarades, un monde insoupçonné. Celui de familles arméniennes venues du Caucase lointain soutenir leurs prisonniers politiques accusés de propagande nationaliste, subversion séparatiste et de complot par le régime soviétique. C'est là, dans ce quartier du Bout du diable dominé par l'ombre de leur prison, que le narrateur en visite chez son ami malade fait la connaissance de sa mère et de son « royaume d'Arménie » réduit à pièce. Un lieu où il revient écouter Vardan lui raconter l'histoire tourmentée des Arméniens. Mais aussi pour apercevoir Gulizar, une attirante jeune femme...

Un récit qui ne manque pas de charme même si par une écriture très construite et trop lisse, il est peu incarné. Makine semble avoir été moins habité pour cette nouvelle incursion dans sa Sibérie natale. Comme si le temps passé avait estompé les couleurs de sa rencontre avec le peuple arménien, l'amour et la belle amitié de ses jeunes années, pour n'en laisser qu'un souvenir agréable mais un peu aride. Mais peut-être est-ce là le but de l'auteur, raconter l'effet du temps sur ses souvenirs : « La force de ces souvenirs ne m'empêcha pas de constater l'effacement de la brève histoire qui avait transcrit dans nos coeurs la naissance et la disparition du « royaume d'Arménie ». Parfois, comme longtemps après un naufrage, un fragment de ces journées d'automne refaisait surface, déjà lissé par l'indifférence de ceux qui ne les avaient pas connues. » Dans ce cas, L'ami arménien est une vraie réussite.

Challenge MULTI-DÉFIS 2021
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Dans la veine des souvenirs convoqués dans « le testament Français » ou son « Livre des brèves amours éternelles », Andreï Makine façonne ici un nouvel épisode de sa jeunesse, petite chronique d'une amitié adolescente au temps de la Sibérie soviétique des années soixante.

"Petite" chronique, par sa concision sans doute, mais grand roman par l'humanisme et la nostalgie qui l'inspirent.

Souvenir imaginaire ou réel, quelle importance ? puisque la vérité de ce nouveau Makine est ailleurs, dans l'authentique mise en lumière des thèmes de l'exil et du déracinement, si chers à son coeur, et dans ce pur hommage qu'il offre aux cultures et aux peuples oubliés, au « Royaume d'Arménie » en particulier.

Comme d'hab avec Makine nous cheminons donc encore aux confins du globe, portés par sa prose à la fois évidente et sophistiquée, où l'on devine les réminiscences familières de ses fascinantes intonations russes qui souvent prennent l'ascendant.

C'est une belle histoire. C'est un beau roman.


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Le Bout du Diable, c'est un lieu d'enfance, un lieu d'amitié scellé entre deux gamins au fin fond de la Sibérie. Ce quartier déshérité qui fait face à la prison centrale s'est construite autour de ses barbelés. Toute la communauté arménienne y a un oncle, un frère, un père enfermé à la prison, le goulag de Staline, ou en attente d'un procès, d'un faux jugement. Deux gamins, un orphelin solitaire et un enfant fragile, se lient, se protègent, se découvrent. Une amitié forte naîtra de cet enfance à l'autre bout du monde pendant que les adultes pleurent et boivent, vodka ou vin rouge d'Arménie.

Andreï Makine a toujours cette luminosité dans l'écriture qui tantôt subjugue, tantôt rend mélancolique. Il écrit sur le soleil rose du matin, il écrit sur la lune bleue des nuits d'insomnie. Il compose une mélodie d'une autre terre, bien loin des courants impétueux de la vie, celle où la poussière s'envole l'été, celle où les flocons de neige parcourent l'hiver. Et je navigue dans ces eaux calmes que le lit de la rivière me berce jusqu'à la lie de ma bouteille.

Andreï Makine III. Il me faut bien une excuse pour boire, partager un roman, c'est comme partager un verre, c'est communier avec des regards, avec des mots et des silences. Ainsi, un nouveau pan de l'histoire de son pays s'ouvre à moi, comme cette communauté arménienne délocalisée si loin de son mont Ararat. Des notes de musique sur un papier au grammage épais qui se conjuguent autour de rencontres et d'amitié. Une histoire d'amour, une histoire de tristesse, se tisse face à ces barbelés, j'entends des notes de piano au loin qui se distillent entre les complaintes des vents, les pleurs des uns, le spleen des autres. Et une certaine peur, aussi. L'ami arménien est un de ces romans qui prend son temps pour étancher sa soif et vider quelques bouteilles, bières et vodka, une lointaine contrée de poussière.
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« Retrorsum volantem » est une formule latine désignant la lévitation à rebours pratiquée par Saint Joseph de Cupertino au XVIIème siècle, sur laquelle revient Blaise Cendrars dans « Le lotissement du ciel ». En commençant « L'ami arménien », l'avant dernier roman d'Andreï Makine, après avoir découvert l'auteur à travers son dernier opus, « L'ancien calendrier d'un amour », j'ai songé à la formule reprise par Blaise Cendrars pour décrire la transe mystique qui s'emparait d'un moine qui lévita en présence du pape Urbain VIII.

Si ce rapprochement incongru doit au constat d'une lecture à rebours de l'oeuvre du plus sibérien des écrivains français, il tient en réalité à la qualité de l'écriture de l'auteur, une écriture ciselée et délicate, qui semble échapper à la pesanteur, et convoque cette sensation d'une forme de lévitation littéraire.

« Inconsciemment, je l'imitai, plissant mes paupières et découvrant au fond de mon regard l'image exacte, ineffaçable, de ce que je venais de voir. Une femme marchait dans la poussière d'un chemin et, soudain, levait les yeux sur moi. Oui, ineffaçable : tant d'années après, sous mes paupières closes, elle avance encore, dans la lumière des jours dont plus aucune trace ne subsiste. »

Cette phrase, comme tant d'autres, illustre ce sentiment d'apesanteur qui accompagne la lecture d'Andreï Makine. Dans sa préface du « Moine noir » d'Anton Tchekhov, Daniel-Rops utilise la formule suivante : « La pointe extrême de l'art est de sembler se supprimer soi-même et de passer tout à fait inaperçu ». En découvrant cette phrase, j'ai immédiatement songé à l'écriture épurée, dénuée d'artifices, et d'une simplicité déconcertante de Makine. Et je pense que tout comme Tchekhov, il réussit ce prodige propre aux grands auteurs, qui parviennent à rendre invisibles les fils qui tirent les marionnettes, et confèrent à leur oeuvre une forme d'évidence.

L'intrigue de « L'ami arménien » se situe au début des années soixante-dix. Si Staline est mort, « les constructeurs d'un avenir radieux » continuent d'accomplir le terrible destin communiste de la Russie, en forgeant un homme nouveau dans des orphelinats aux allures de prison et en enfermant les dissidents dans des prisons aux allures d'enfer terrestre.

Le narrateur vit dans un orphelinat de Sibérie, et prend la défense d'un adolescent de son âge, Vardan, persécuté en raison de sa différence et de sa santé fragile. Ce geste marque le début d'une amitié indéfectible entre un orphelin et un jeune arménien au coeur pur. le héros va rencontrer grâce à Vardan la communauté arménienne qui s'est installée entre l'orphelinat et la prison, dans un quartier déshérité surnommé « le Bout du diable ». Cette petite communauté est venue soutenir ses proches emprisonnés à 5 000 kilomètres de leur patrie, dont le procès doit bientôt avoir lieu.

A travers la fréquentation des proches de Vardan, de sa mère Chamiram et de la belle Gulizar venue soutenir son mari détenu dans la prison attenante, le narrateur rencontre la famille qu'il n'a jamais eue. Il découvre le sens de l'hospitalité, et les coutumes des membres de ce « royaume d'Arménie » miniature. Il découvre aussi le souvenir indélébile du génocide arménien de 1915 qui continue de hanter ces perdants magnifiques qui sont les véritables héros du roman.

Vardan, « l'ami arménien » rongé par un mal inconnu, nommé « maladie arménienne », transmet au narrateur une vision du monde mêlant poésie et sagesse.

« A présent, j'y vois (...) cette vérité simple que, grâce à lui, j'avais fini par comprendre : nous nous résignons à ne pas chercher cet autre que nous sommes, et cela nous tue bien avant la mort - dans un jeu d'ombres, agité et verbeux, considéré comme unique vie possible. Notre vie. »

Devenu le le protecteur de son camarade maltraité, le jeune orphelin entrevoit, à travers le regard décalé de Vardan, une autre manière d'appréhender l'existence. Il découvre la poésie d'un vol d'oiseaux migrateurs dans le ciel sibérien, et comprend qu'il est possible de sortir du cercle qu'ont dessiné les planificateurs froids des « lendemains qui chantent ».

« L'ami arménien » est un hommage aux oubliés de l'Histoire, aux humbles au destin fracassé par la violence inouïe des Ottomans et des communistes, une manière de se souvenir de ces gens de peu qui n'ont que leur dignité à opposer aux « faiseurs de l'Histoire ».

La force du roman repose dans son absence de pathos, dans la nostalgie nimbée d'une étrange douceur qui émane de l'écriture limpide de son auteur. Comme dans « L'ancien calendrier d'un amour », Makine mêle avec maestria l'histoire de ses protagonistes à l'Histoire avec un grand H. A travers le regard du narrateur, qui se confond parfois avec celui de son ami Vardan, l'écrivain évoque le destin cruel d'un peuple balloté au gré des vents mauvais de l'Histoire. « L'ami arménien » nous invite ainsi à ne jamais oublier le tragique de l'Histoire, qu'il s'agisse du génocide commis par les Ottomans en 1915 ou des millions de morts causés par le communisme, au nom de l'avènement d'une « Internationale du genre humain ».
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16 septembre 2023

Après le coup de coeur pour " La Vie d'un homme inconnu", je poursuis ma découverte tardive de ce écrivain avec ce nouveau roman....

Texte très émouvant , où parallèlement à la jeunesse de deux amis, nous apprenons de nombreux détails de la Grande Histoire , touchant à la persécution, emprisonnements et exils d' Arméniens...

Le narrateur ( auteur) qui vit dans un orphelinat
en Sibérie, devient l'Ange- gardien de Vardan, un jeune garcon d'origine arménienne, sensible et persécuté par les autres adolescents. En accompagnant les deux adolescents, nous faisons connaissance avec un quartier déshérité, nommé " le Bout du Diable" où survit une communauté arménienne, venue soutenir, pour la plupart leurs proches emprisonnés à cinq mille kilomètres de leur patrie !!

Récit qui nous prend à la gorge car on apprend que ce roman est largement inspiré de la véritable histoire d'une amitié d'adolescence d' Andreï Makine,amitié rare et précieuse ayant été pour lui un épisode crucial de sa vie...

Un style élégant, de la bienveillance, une tendresse profonde pour ses personnages, ce qui rend l'écrivain aussi captivant qu'attachant !

"Je compris que nos vies glissaient tout le temps au bord de l'abîme et que, d'un simple geste, nous pouvions aider l'autre, le retenir d'une chute, le sauver.Presque par jeu, nous étions capables d'être un dieu pour notre
prochain !
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Voilà une très belle histoire d'amitié, pleine de tendresse et de poésie.
Le narrateur, un jeune garçon un peu bagarreur, qui vite dans un orphelinat du côté de la Sibérie, est amené à défendre un autre garçon des coups et des insultes des collégiens qui l'assaillent. Vardan, c'est son nom, habite un quartier isolé, le « Bout du diable », que le narrateur va découvrir lorsque son nouvel ami l'y invite.

Commence alors la découverte de tout un univers inconnu : ce sont des Arméniens qui ont été exilés à plus de 5 000 kilomètres de chez eux. le narrateur découvre petit à petit leur coutume, leur langue qu'il ne parle pas, et des figures essentielles : celle de la belle Gulizar, la soeur de Vardan, dont il tombe amoureux …

Vardan et lui ont trouvé une cachette.
De ce promontoire, ils observent les allées et venues des quelques Arméniens qui vivent chichement en Sibérie. Notamment les mystérieux trajets que Gulizar emprunte pour aller en direction de la prison, un balai qui intrigue le narrateur, qui sera en partie témoin du drame final dans lequel est entraîné la belle Arménienne.

Beaucoup de nostalgie pour décrire un passé qui nous échappe – à l'image de cette cafetière arménienne, objet fétiche pour la famille de Vardan, qui disparaîtra un matin : tout un symbole pour décrire la disparition de ce « Royaume d'Arménie « fantôme.
Il y a encore des personnages secondaires très attachants, comme ce professeur de géométrie, qui trouve dans ce quartier du « Bout du diable », son banc, et le cadran solaire qui a été apposé par un Arménien, une consolation à une vie sans attrait.

L'écriture d'Andrei Makine est pleine de sensibilité. Avec beaucoup de finesse il décrit cette amitié improbable, jusqu'au départ précipité de tous les protagonistes – un dernier chapitre nous fournissant une lueur de poésie dans un univers bien sombre.

Reste l'idée que le passé ne nous échappera pas tant que nous ne serons pas disposés à l'oublier. « Rien ne disparaîtra » dit l'auteur parlant du passé : un mantra qui pourrait être celui de la littérature, sans aucun doute.
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Mon second livre d' Andrei Makine
Toujours partagé entre sa patrie d'origine , la Russie et sa patrie d'adoption, la France qui en a fait un académicien, Andrei Makine nous emmène en Sibérie, à la fin de l'époque soviétique
La jeune pensionnaire d' un orphelinat rencontre Vardan , arménien à la santé fragile .il souffre de la « maladie arménienne » ,maladie génétique rare qui se traduit par des poussées de fièvre et de douleurs invalidantes
Il vit dans la petite Arménie, une communauté qui vit à 5000 kilomètres de sa terre natale
Ceux qui connaissent Makine se retrouvent en terrain connu, géographique mais aussi littéraire
L'écriture reste toujours aussi soignée avec un style unique qui vient certainement de sa double culture
Je fais partie de ceux qui aiment la prose de Makine que certains trouvent trop parfaite ou trop froide
Ici, elle convient particulièrement à ce récit d'amitié, avec de très beaux personnages
Makine n'écrit pas un roman historique sur le triste sort des Arméniens en Union Soviétique
Il parle de la chaleur des relations humaines et de la force d'une amitié même éphémère
Un bien beau livre même si j'avais préféré L'archipel d'une autre vie, dont la trame était plus dynamique
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Ce dernier roman de Makine, très certainement inspiré d'une expérience autobiographique, a su me toucher. Il ne présente pas le côté un peu intellectuel et moralisateur qui m'a agacé parfois chez cet auteur et qui me retient de me précipiter sur ses dernières parutions.
Le roman, très intimiste est en même temps empreint de retenue, de pudeur qui nous tient à distance d'une mièvrerie et d'un sentimentalisme facile. J'y ai retrouvé la simplicité de l'auteur à ses débuts, celui du Testament français et de la Confession d'un porte-drapeau déchu, de ces livres qui ont valeur de témoignage de la vie en Union Soviétique, d'une société qui, en dépit de contraintes et de souffrances difficiles à imaginer, semble inspirer à l'auteur une certaine nostalgie. Il s'agit sans doute de la nostalgie de l'enfance qui, même si elle n'a pas été particulièrement protégée, abrite la possibilité de l'amitié désintéressée; mais j'y vois aussi la nostalgie d'une solidarité humaine qui, avec la souffrance collective, semble avoir disparu. En lisant ce roman j'avais l'impression que l'auteur s'adressait à moi, personnellement, qu'il me contait un épisode de sa vie qu'il avait jusque là gardé secret peut-être parce qu'il lui en restait une espèce de malaise voire de culpabilité de n'avoir su cultiver cette amitié...
En guise de conclusion, Je dirais qu'il s'agit d'un roman d'un écriture soignée, facile à lire et tout à fait recommandable pour des lecteurs de tout âge et d'intérêts variés.
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J'avais découvert l'auteur avec ‘ l'Archipel d'une autre vie' qui reste et de loin mon préféré de l'auteur. J'ai retrouvé dans ce livre son écriture brillante, qui me charme toujours autant et qui à elle seule justifie la lecture de ce livre.
Le fond m'a moins convaincue : je l'ai trouvé inégal. J'ai eu l'impression que l'auteur mettait dans les paroles de ces deux jeunes héros ce qu'il éprouve aujourd'hui : la réflexion sur le sens de la vie, la survivance du passé tant que quelqu'un s'en souvient, me semblent plus le discours d'un homme mature que de deux jeunes adolescents. J'ai plus apprécié les personnages secondaires dont l'auteur dresse des portraits très humains et nuancés, tels le professeur manchot Ronine, la mère du jeune arménien Chamiram ou le voisin âgé Sarven qui donne « audience » sous son horloge solaire. C'est dans les parties plus descriptives que l'écriture magnifique de Makine est la plus mise en valeur.
Merci aux éditions Grasset pour ce partage #Lamiarménien #NetGalleyFrance
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Je cherchais un roman d'un auteur élu à l'Académie Française pour l'item Immortel du challenge multi-défis 2023. Je voulais un roman sur l'Arménie pour le club de lecture de mon village. Je regrettais d'avoir eu un empêchement pour assister à la rencontre organisée avec Andreï Makine dans le cadre du festival des Ecrivains du Sud en 2021. C'est dans ces conditions que j'ai lu L'ami Arménien.

Le narrateur, jeune orphelin, raconte sa rencontre, en Sibérie, avec Vardan, un camarade d'école, qui vient d'emménager dans le quartier pauvre du Bout du Diable pour se rapprocher d'hommes emprisonnés de sa communauté. Ses visites au « Royaume d'Arménie » vont le marquer à tout jamais et il ne pourra oublier, même des années plus tard, Vardan, Chamiran, Sarven et Gulizar, alors qu'il ne les a côtoyés que quelques semaines.

L'écriture et la structure sont soignées, classiques, avec certaines réflexions profondes : « le malheur et la déchéance d'un être rendaient inacceptable toute la fourmilière humaine. Oui, tout entière ! ». « Là, à notre hauteur, c'est le même air qu'au milieu des nuages, n'est-ce pas ? Donc, le ciel commence à partir d'ici, et même plus bas, tout près de la terre – en fait, sous nos semelles ! […] Il parlait, sans pouvoir vraiment la définir, d'une existence nouvelle où notre pensée échappait à l'ordre de ce monde et nous offrait une autre manière de vivre et de voir. »

Je m'attendais à ce que ce roman soit plus explicite sur le lien entre l'Arménie et l'Union Soviétique, certains arméniens étant emprisonnés en Sibérie après le génocide et l'intégration à l'URSS. Or, dans l'Ami Arménien, Andreï Makine a pris le parti de montrer un peuple d'exil et d'accueil, entre culture, identité, humanisme, héroïsme et romantisme, en mettant l'accent sur l'amitié et l'amour véritable.

Cette mise en lumière d'une époque et d'un peuple est moins directe, mais donne peut-être plus envie encore de s'interroger sur cette migration liée à un des grands génocides du vingtième siècle. La force de la littérature est aussi de nous emmener hors de nos attentes initiales !
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