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4,23

sur 1173 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici un roman d'aventure et de passion, une histoire rude et puissante, une marche forcée dans la taïga mâtinée de forts accents politiques.
Aux confins de la Sibérie extrême orientale, nous faisons connaissance avec un étrange "homme à capuche", un certain Pavel Gartsev.
En 1952, ce vétéran de la guerre, alors âgé de 27 ans, ayant connu une désillusion amoureuse se trouve enrôlé par le comité militaire pour un stage des plus curieux.
Les autorités Russes anticipent la 3° guerre mondiale..
Ils ont choisi ce lieu, pas loin du Pacifique pour effectuer une simulation, soumettant ces jeunes gens aux séances de tir obligatoires, à des marches forcées dans de lourdes combinaisons.

Pavel exécute une mission étrange en compagnie des camarades : Ratinsky, Boutov, Vassine, Louskass et le chien Almaz.
Cette patrouille doit mettre la main au plus vite sur un évadé, agent occidental?, ancien soldat nazi? Echappé d'un camp de prisonniers armé d'un fusil ......
Cette traque prendra un tour tout à fait inattendu mais ....n'en disons pas plus....
L'auteur a l'art d'installer la situation, le talent de brouiller les pistes, de plonger le lecteur dans ce décor hostile , oú brusquement des surprises peuvent survenir ...
Une chasse à l'image d'une bête traquée , poursuivie sans relâche , haletante......
Au total, un superbe récit de voyage oú les sentiments dominent la prédation, une histoire d'amour touchante et inattendue, un bel hommage à la taïga : nature brutale, froide, puissante , prenante.
Une exploration des émois et des tréfonds de l'âme humaine aux confins de l'Union Soviétique dans les années 50 , à un moment où le " communisme vieillissant " connaît un certain déclin........

Un bien belle découverte de la rentrée littéraire que l'on pourrait qualifier :"l'individu qui voulait être proie"........
Merci infiniment à mes ami(e)s de la bibliothèque de Pierrefitte
qui m'ont proposé ce beau livre !
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L'archipel d'une autre vie c'est l'histoire d'une traque où chacun révèle sa personnalité. Où chacun a peur des autres, des délateurs.

Et dans la société soviétique, le voisin, le chef, le subordonné, ils sont nombreux les dénonciateurs en puissance. Alors se taire, ne jamais se confier est une question de survie, le meilleur moyen pour éviter d'aller croupir ou mourir dans un camp. Une prudence que les chasseurs, Ratinsky, Boutov, Vassine, Louskass et Pavel, vont pourtant oublier à cause de la personnalité du traqué. Prolongeant la chasse celui-là se joue d'eux et les pousse à se dévoiler.

Une histoire qui symbolise le système soviétique des années 50, alors que le pays possède désormais la bombe atomique pour contrer les Américains. Les militaires, représentants de l'Etat, sont des mouchards en puissance et des arrivistes. Des petits chefs qui se craignent entre eux. L'Évadé étant le dissident qu'il faut éliminer de façon exemplaire.

Si Makine nous convie à un très beau voyage aux confins de la Sibérie, c'est toujours pour nous raconter son pays qu'il aime. Une exploration dans une nature belle, âpre et sauvage, où des hommes comme Pavel savent qu'à force de prudence, compromis ou résignation, ils sont devenus des pantins. Des existences qui peuvent changer pour ceux qui s'autorisent à croire encore à l'amour. Magnifique
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Il faut se trouver dans l'immensité sans fin d'un paysage sans limite pour se sentir tout petit, ramené à sa propre insignifiance et entamer ainsi une introspection sur le sens de sa vie, sur sa réalité, sur ses buts. Et quel paysage se prête plus volontiers à l'infini que l'infinie Sibérie dont la taïga merveilleuse et sauvage peut nourrir et dévorer l'homme tour à tour en l'espace de quelques battements de coeur ?

Gartsev fait partie de ces millions d'âmes russes qui ont été broyées par la machine soviétique et la "Grande Guerre Patriotique" - ainsi est encore appelée la Seconde guerre mondiale dans le pays rouge. Années 50, en pleine Guerre Froide, Gartsev - un soldat désabusé par la vie - est intégré dans un commando composé d'une poignée d'hommes ayant pour mission de pister et de poursuivre dans la taïga un prisonnier politique évadé. Mais la chasse à l'homme devient la propre fuite de ces hommes meurtris et rongés, qui par l'ambition et l'envie, qui par le rêve utopique d'une vie meilleure.

Une fuite qui pour Gartsev prend au fil des jours, des nuits et des feux de camp des allures de quête existentielle. Il passera par tous les stades, de la survie à l'exil, avant d'atteindre ce qui ressemble le plus à une "île déserte" personnelle, l'île d'une autre vie possible : "Pour vivre heureux, vivons cachés".

Ce roman d'Andreï Makine est beau même s'il est moins prenant que "Le testament français" car moins autobiographique. Puissant hymne à l'espoir, il témoigne une fois de plus de l'érudition de cet auteur franco-russe à la destinée sans pareille. Pour une lectrice passionnée par la Russie telle que moi, c'est un plaisir de tous les sens, c'est une terrifiante invitation au voyage dans le passé qui donne un goût amer au triste patrimoine de ce peuple pétri de souffrances et de luttes.


Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge ATOUT PRIX 2021
Challenge des 50 objets 2021-2022
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Se lancer dans une chasse à l'homme dans l'immensité de la taïga sibérienne en compagnie d'Andreï Makine est une invitation à ne pas laisser passer.

L'auteur russe a le goût pour la dramaturgie et les scènes qui catalysent les endroits.

L'archipel d'une autre vie est riche en aventures humaines, tissé de pensées, de souvenirs, de verbe et d'émotions.
Ecrit dans une langue intelligible, loin des artifices de l'intellectualisme, ce récit nous fait voyager et nous enchante.

Le voyage est d'autant plus dépaysant qu'il est composé de tous les ingrédients dont raffolent les lecteurs: une langue belle, parfois poétique, une ambiance de nature implacable digne de Dr Jivago, et le récit historique d'une période charnière du XXème siècle.

Cette quête initiatique deviendra immensément riche car elle portera tout au long du récit les questions qui surgissent dans les toutes premières pages: « Vivre ce n'est pas seulement exister »

Les thèmes comme l'idéologie soviétique, l'anti-chambre de la 3ème guerre mondiale ouvrent le récit, mais un changement de taille viendra le bousculer, le transformant dans une quête de libération, dans une lutte pour se dépouiller de ce qui nous rend esclave, de nos peurs.
La quête de rédemption sera vécue paradoxalement par le chasseur et par la proie.

Le résultat donne un texte lancinant qui confirme la singularité des questionnements d'Andreï Makine et de son magnifique traitement littéraire.

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Andreï Makine, le plus français de nos écrivains russes, nous emmène à l'autre bout du monde, dans l'Archipel des Chantars pour une quête initiatique. Pavel, un militaire soviétique va, en 1952, prendre part à une traque dans la taïga pour retrouver un fugitif échappé du Goulag.
Cette traque, où la proie prend le dessus sur les chasseurs, sert de prétexte à ces derniers pour se questionner sur eux-mêmes et, c'est le cas de Pavel, permet à l'esclave qui est en lui, de se libérer... de se débarrasser du "pantin de chiffon" qui l'habite et régit ses pensées et ses actes... pour enfin "vivre".
Il y a un vrai souffle dans ce roman où la nature est, dans une certaine mesure, le véritable protagoniste de l'histoire, un souffle d'aventure à la Conrad et à la London.
Dénonciation politique, à commencer par celui des totalitarismes mais de tous les régimes pervertis par la nature de l'homme, nature avec laquelle il n'y a pas moyen de composer comme avec l'autre, sauvage, rude, cruelle mais nourricière , belle... forte et fragile à la fois. Roman d'aventures, histoire d'amour, hymne écolo, quête spirituelle... ce bouquin est pour les orpailleurs livresques l'assurance de recueillir de leur batée quelques pépites.
L'histoire est captivante. Les personnages ont du relief. La langue est belle.
À ne pas manquer !
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****
Alors qu'il poursuit un fugitif, privé de sa liberté et enfermé dans un camp, Pavel Gartzev va trouver un nouveau sens à sa vie. En avait-elle d'ailleurs, avant cette chasse, avant ses ordres absurdes, avant cette peur paralysante ?
Avec une écriture parfaitement maîtrisée, où chaque mot est à sa place, Andreï Makine nous raconte une histoire dure et une quête d'une liberté bien méritée. Au milieu de la taïga, au centre de soldats meurtris ou blessés, qui ne savent plus où et vers qui se tourner, qui ne choisissent pas forcément les bons chemins, on avance avec difficulté à leurs côtés... Un très beau roman.
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Aux confins de l'Extrême-Orient russe, dans le souffle du Pacifique, le prix Goncourt Andrei Makine nous amène dans une prenante chasse à l'homme slave.
On se retrouve plongé dans le froid et hostile Extrême-Orient russe, balayé par les vents du Pacifique, proposant un incisif dialogue entre l'homme et la nature .
Un roman prenant dépaysant et qui nous immerge dans l'âme slave.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai aimé écouter l'histoire que Pavel raconte, celle de sa vie de militaire soviétique, inconscient de son identité profonde.
La poursuite d'un fugitif à travers la taïga jusqu'aux confins de la Sibérie, déclenche en Pavel des émotions qui lui vont lui permettre de réaliser la violence dans laquelle son pays et le monde sont plongés et sa décision de refuser à continuer d'y prendre part.
Comme un oignon que l'on pèle, Pavel s'est mis à nu et s'est trouvé. Les immenses étendues désertiques et hostiles ont donné sens à ce rejet ; les mots d'Andréï Makine lui ont donné vie ; l'archipel des Chantars une réalité !
Je ne me suis pas ennuyée un seul instant même si dans les faits il ne se passe pas grand-chose. L'écriture est belle et donne toute sa profondeur à la nature sauvage traversée lors de cette chasse à l'homme.

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
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Puissant roman d'exploration ,se déroulant en 1950 en russie orientale, lors de la guerre de Corée, sous le régime de Staline.
Qui est donc ce mystérieux prisonnier,aux multiples visages,échappé d'un goulag pourtant fort bien gardé ?
Le soldat Pavel Gartsev et ses compagnons vont être désignés pour le traquer et le capturer au travers l'immensité de la Taïga, et c'est cette traque implacable dans cette nature hostile au départ et rėgėnėrante à la fin que va nous conter Andreï Makine.
C'est un roman psychologique car face à cette nature ,l'homme va dévoiler ses pires où meilleurs aspects de sa personnalité face à une société violente aussi,n oublions pas que nous sommes sous le régime stalinien aucune concession n'est faite, certains n'hésiteront pas à éliminer leur compagnon pour la reconnaissance de leur chef.
J'ai aimé le côté politique de cette histoire à multiples facettes, nous décrivant bien l'ambiance, l'atmosphère régnants,dans cette extrême Orient Russe autour des années 1950.
Pavel se retrouvera seul à chasser cette mystérieuse proie,mais lorsqu'il connaîtra sa véritable identité, son destin en sera bouleversé.
Un très bon roman riche en émotions, à conseiller par exemple après la lecture du manufacturier de Mattias Köping ( ce que j'aurais du faire !!) .⭐⭐⭐⭐
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Mon premier est une traque décrite avec un vocabulaire acéré...
Mon second est la poursuite d'une ombre à travers la taïga mystérieuse...
Mon tout est plusieurs livres en un : ode à la nature sauvage, aventure saccadée, quête du Graal, fable sur la nature humaine, tranche d'histoire stalinienne...
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