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Citations sur Le meilleur (15)

Il se réveilla dans les vestiaires, allongé sur un banc. (…) Il gratta une allumette et son bracelet-montre lui indiqua qu’il était plus de minuit. Il se redressa avec raideur, grogna et passa ses paumes calleuses sur son visage barbu. (…) Il restait là, prostré, alors même que son organisme était toutes voiles dehors – les ailes jumelles des poumons, la barque du cœur, traînant après elle un chapelet de boyaux. Il aurait tant voulu avoir un ami, un père, un foyer auquel retourner – il se voyait mettre ses hardes dans un sac, acheter un billet, et prendre le train en marche. Sitôt quittée la première gare, il balançait Wonderboy par la vitre. (Des années plus tard, repassant par là dans sa vieillesse, il ratisserait la plaine pour voir s’il y était toujours, luisant dans la boue.) Le train filait dans la nuit, il traversait le pays. Il s’y sentait en sécurité.

(p. 192)
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Pardonnez-moi cette absence de lumière, dit le Juge dont la voix le fit presque sursauter. Quand j’étais gamin, j’avais peur du noir – je me réveillais en larmes, comme dans une eau où j’allais me noyer. Mais vous observerez que j’ai si bien surmonté ma peur qu’aujourd’hui, je préfère de loin une pièce plongée dans l’obscurité à une pièce éclairée. (…) Dans l’ombre, il y a une unité, si vous voulez, qu’on ne peut pas réaliser ailleurs. Une fusion de l’être avec ce qu’il perçoit, une expérience mystique subtile. Un de ces jours, j’ai l’intention d’écrire un essai : "Sur l’harmonie de l’ombre. Le mal peut-il exister au sein de l’harmonie ?" Vous gagneriez peut-être à y réfléchir.

(p. 137)
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Roy ferma les yeux ; tout irréelle qu’était cette image, elle lui permettait de s’observer parfois, comme dans ce rêve qui le hantait – et l’avait d’ailleurs tiré d’un sommeil profond quelques heures plus tôt. Il était planté au milieu d’un terrain inconnu, la nuit, une balle de baseball dorée dans la main. Comme il ne se décidait ni à la garder ni à l’expédier, il la sentait le plomber davantage ; le temps qu’il prenne le parti de la lancer, elle était devenue trop lourde tant pour la soulever que pour la laisser choir (elle aurait fait un trou trop profond) ; il se ravisait donc et aussitôt, elle se faisait légère comme une plume, rose blanche éclose du cuir, prête à l’essor, mais il s’était juré de ne jamais la lâcher.

(p. 12)
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Quand l’aube culbuta la nuit, une rafale de pluie l’aveugla – non, la vitre était fermée, mais les gouttes obliques lui donnèrent soif, et de cette soif naquit la faim. Il tendit la main vers le filet pour y prendre son caleçon. Il fallait qu’il arrive le premier au wagon-restaurant, histoire de limiter la portée de ses bourdes car il doutait fort que Sam soit levé pour lui indiquer quoi commander et comment se tenir. Il retira son sweat-shirt gris et baissa le caleçon de coton blanc qu’il portait en guise de pyjama au cas où surviendrait un accident qui ne lui laisserait pas le temps de s’habiller. Il passa sa chemise en se contorsionnant, voulut enfiler le pantalon de son beau costume, courbé en deux pour le remonter, mais il avait fourré les deux pieds dans la même jambe, et ses acrobaties ne le menèrent nulle part. Il s’inquiéta de se retrouver ainsi bloqué dans une camisole de force sur sa couchette avec une marge de manœuvre aussi réduite ; il risquait de faire craquer son pantalon, ou d’être obligé d’appuyer sur le bouton pour appeler le porteur, ce qu’il redoutait. À force de se tortiller, il finit par attraper le bas de la jambe et tira dessus. Il libéra ses pieds avec un soupir de soulagement, glissant cette fois le bon dans la bonne jambe. Il s’assit alors, fixa ses chaussettes, noua ses lacets, passa une cravate et parvint même à endosser une veste : lorsqu’il écarta les rideaux, prêt à sortir, il était habillé de pied en cap.
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« Quitte à me tuer à la tâche… », Roy parlait au micro depuis le marbre devant la foule muette qui s’entassait sur le stade des Knights où ils allaient jouer à guichets fermés, « …je me donnerai à fond, j’irai au bout de mes possibilités pour être le plus grand de tous les temps au baseball. Je vous remercie. » Il termina en déglutissant, ce qui résonna comme un hoquet électrique dans les micros, puis il s’assit, pas franchement content de lui malgré les festivités, car lorsqu’on lui avait demandé de faire un discours, il s’était dit qu’il commencerait par une blague puis qu’il remercierait tout le monde et dirait quelle bonne équipe étaient les Knights et combien il avait plaisir à travailler avec Pop Fisher, or voilà ce qui était sorti de sa bouche à la place. Et puis flûte après tout, qu’est-ce que ça pouvait faire qu’ils sachent ce qu’il pensait ?
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