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EAN : 9782743638337
340 pages
Payot et Rivages (12/10/2016)
4.19/5   107 notes
Résumé :
Traducteur du Texte : Jean-Robert Vidal
Traducteur de la Préface : Hélène Cohen

Pour Morris, épicier à Brooklyn, la vie se résume à sa boutique. Très jeune, il a fui la Russie : à presque soixante ans, que reste-t-il de ses grandes espérances ? Un soir, il subit un braquage et en ressort profondément atteint. La malchance semble le laisser en paix lorsque Frank, un Italien, lui propose son aide. Fable bouleversante, le deuxième roman de Malamud... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Brooklyn
Dans un décor de cinéma, rue sombre,boutique vieillotte et épicier fatigué, le jour se lève. Morris,debout à l'aube,se dévoue à sa tâche tel un Sisyphe consciencieux.Ses journées s'enfilent comme les perles d'un collier jamais terminé.Les affaires sont mauvaises.Morris n'a plus guère d'espoir,sa femme le houspille sans cesse,mécontente de sa vie mesquine, et leur fille Helen a dû interrompre ses études pour travailler et aider à payer le loyer.Morris se réfugie dans le passé,pensant à son défunt fils et constatant son échec face aux commerces modernes et florissants de son quartier : " On ne peut pas s'appeler Morris Bobber et être riche ".
Un soir,des holdupnicks (voleurs) s'introduisent dans son épicerie.Il est agresssé physiquement,son état se dégrade.
Et Franck Alpine entre en scène.Cet homme,venu de nulle part,va surgir dans cette famille et proposer son aide désintéressée. Méfiant,Morris va pourtant l'héberger et constater l'amélioration de son affaire ...
A l'instar de ses compatriotes, Saul Bellow et Philip Roth,Malamud est un romancier juif américain du XXe siècle mais le moins connu des trois.Homme discret et rigoureux, son roman ressemble au personnage de Morris ,tiré de son père lui aussi épicier au bord de la faillite.J'ai lu cette histoire comme un conte qui parle et interroge la destinée,la religion,le vice et la vertu,la souffrance,la punition, la rédemption. Une telle leçon,tragi-comique, à la Charlie Chaplin,ne peut qu'emporter celui qui lira ce livre.
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New-York, Brooklyn, dans les années 50 un couple d'épicier juif âgé peine à survivre avec une épicerie misérable dans un quartier tout aussi misérable.
Un soir, un petit hold-up destiné au voisin finit chez eux. L'épicier est blessé. L'un des malfrats " pris de remords", y retourne et aprés maintes détours s'y fait engager comme commis.....une ambience au parfum des pièces de Tennessee Williams.
On se croirait dans une pièce de théâtre. L'histoire confinée à une épicerie et sa rue se déroule dans un décor figé. Mais l'intensité dramatique de l'histoire nourrie par maintes détails qui nous renvoient à l'histoire des juifs, au rêve américain des immigrés, au quotidien banal des personnages qui subissent leur vie, n'arrivant pas à contourner leur destin, nous ancre dans un récit qu'on lit d'une traite. C'est le génie narratif de Malamud, qui s'est fortement inspiré de son enfance. Lui-même, fils d'immigrés juifs, est né et a grandi à Brooklyn, dans l'arrière-boutique de la petite épicerie familiale.
La figure centrale de l'histoire est le commis, le personnage le plus intéressant du récit.Un homme, mal parti dans la vie, qui oscille constamment entre le Bien et le Mal, et une fois le mal fait essaie d'y remédier à tout prix. Il est intelligent, a des ambitions, mais il est victime de son destin et tombe amoureux d'une juive, la fille du couple..........Il n'est pas juif, et même légèrement antisémite sans vraiment savoir pourquoi, et cette vie parmi eux, va lui faire prendre conscience de l'identité juive ("En faites qu'est-ce qu'un juif ? Voilà ce que je voudrais savoir.....mais expliquez-moi pourquoi les Juifs souffrent tant. On dirait qu'ils aiment ça."). Au début, il ne suscite ni sympathie ni d'empathie, mais par la suite......Malamud jouant sur l'ambiguïté du personnage nous manipule aussi nous lecteurs, jusqu'à la fin (......il y avait chez lui quelque chose de fuyant, de caché. Il paraissait tantôt meilleur et tantôt pire que ce que l'on croyait.").
C'est aussi la rencontre de deux mondes, celui de la famille juive encastré dans ses "Lois" et celui du commis dans la seule loi est sa propre conscience souvent perturbée par les circonstances.
La vraie littérature est intemporelle, ce qui vaut pour ce livre publié pour la première fois en v.o. en 1957, et en français en 1961. Il vient d'être réédité dans les éditions Rivages de chez Gallimard. Un seul mot pour résumer mes sentiments, Brillant !

P.s.Si vous auriez l'intention de lire le livre , je vous déconseille de commencer par la Préface d'Adam Thirlwell, qui à mon avis se référant aux points culminants de l'histoire y compris la fin, gâche le plaisir de la lecture.
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« Il continuait de penser qu'il méritait une meilleure destinée, et que le sort tournerait en sa faveur si seulement, pour une fois, il faisait le bon choix ».

New-York ; un épicier juif émigré de Russie avec sa famille ; une petite affaire qui sombre et qu'une agression n'arrange pas ; un braqueur un peu piteux qui tente de se racheter en se mettant au service de l'épicier ; et un goy qui tombe progressivement amoureux de la fille du patron.

Une vie familiale simple et banale, au coeur de ce petit quartier de Brooklyn dont l'épicerie fut longtemps le point de passage obligé ; un temps qui se ralentit au rythme des clients qui ne passent plus et un monde qui bascule pour Morris, l'épicier dont les repères vacillent.

Morris et un homme qui souffre. D'ailleurs, a-t-il déjà un jour cessé de souffrir entre sa jeunesse violentée, son exil forcé, la mort prématurée d'un enfant et le déclin de ses espoirs professionnels qui devaient faire de sa famille des Américains à part entière ?

« C'est drôle, se dit-il, pour les Juifs la souffrance est une pièce de tissu : ils s'en drapent comme dans un vêtement ».

Ida, sa femme et Helen, sa fille. L'une est furie, aiguillon injuste qui pique là où cela fait mal, vengeance expiatoire à la hauteur de ses espoirs déçus. L'autre est à la fois rangée, résignée, mais secrètement porteuse d'encore un peu d'espoir, que tout pourrait changer si...

Et au milieu de tout ça, apparaît Franck Alpine, jeune rital en déroute mais en mal de rachat. Un seul être débarque, et tout est chamboulé.

Ce qui frappe chez Bernard Malamud, c'est que tout est apparemment simple, et le commis – traduit par J. Robert Vidal et révisé par Nathalie Zberro - n'y échappe pas.

Mais cette histoire – basique -, ce rythme – lent -, cette atmosphère - familiale - ou cette écriture – apaisée – ne sont là que pour créer le contexte idéal pour passer au révélateur des éléments de messages plus profonds.

La petite boutique de Brooklyn n'est ainsi rien d'autre que le théâtre d'une tragédie, où l'amour et la mort se confrontent à la destinée, où l'alternance du bien et du mal traduisent la quête du rebond, où la violence des coups du sort témoigne des hésitations entre résignation et possibilité d'un pardon ou d'un ailleurs.

Et c'est là qu'intervient la religion, juive en l'occurrence. Si Morris a trouvé sa ligne entre accommodation et compromis dans le suivi général du principe de la Loi, Ida en fait un guide absolu, Helen une hésitation permanente et Franck une découverte initiatrice.

« “Si vous voulez la vérité, dit-il, je n'aimais pas beaucoup les Juifs (…) Je veux dire autrefois… avant de les connaître (…) Je me faisais toutes sortes d'idées…
- C'est souvent comme ça, dit Morris“ ».
Quitter ce petit microcosme du Commis ne se fait pas sans regret, ni sans un prolongement de pensées qui dure quelques jours. Mais que ce livre est puissant, profond et apaisant !

« Et puis un dimanche après-midi le temps s'adoucit assez pour qu'elle put sortir et, soudain, elle pardonna tout à tout le monde. »
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Peu connu en France, Bernard Malamud est, comme Saul Bellow et Philip Roth, une figure emblématique de ce que, à tort ou à raison, on appelle l'école juive new-yorkaise de littérature. Lui-même aurait préféré qu'on le présente tout simplement comme un écrivain américain - virgule - juif.

Le commis, considéré comme un chef d'oeuvre en Amérique, date de 1957. Il vient de faire l'objet d'une nouvelle publication en français, après des années d'oubli. On peut le lire comme un roman classique ou comme un conte philosophique.

Il est courant pour Malamud de mettre en scène des familles juives immigrées d'Europe de l'Est, menant des vies besogneuses et modestes dans les quartiers périphériques de New-York. Un monde qu'il connaît bien, car ses parents, nés en Russie, tenaient une petite épicerie à Brooklyn. Dans ce microcosme, être juif a un sens. Pourtant, on n'y observe très peu les pratiques religieuses ; il est rare que l'on parle de la Shoah, ou d'Israël. On s'exprime en anglais – on est Américain ! – probablement avec un accent ... mais dans un livre, ça ne se voit pas... Juste quelques mots ou expressions en yiddish, quand leur équivalent exact est introuvable en anglais.

Morris Bober et son épouse Ida tiennent depuis des années une petite épicerie misérable qui leur permet à peine de survivre. Dans le quartier pauvre de Brooklyn où ils sont installés et dont ils ne sortent jamais, leurs conditions de vie se dégradent encore après une agression par des malfrats qui s'emparent de la caisse, pourtant bien maigre. A soixante ans, Morris est prématurément vieilli. Ida, pourtant moins âgée, est usée, elle aussi, par une vie d'anxiété et de privations.

Morris et Ida survivent grâce à l'emploi de secrétaire de leur fille, Helen, une très jolie jeune femme de vingt-quatre ans qui aurait rêvé suivre des études de littérature. le manque de moyens et son dévouement filial l'amènent à se replier sur elle-même. Est-elle destinée à rester vieille fille ? Sa mère veille : il y a aux alentours quelques commerçants juifs dont les fils... Pourvu surtout qu'elle ne tombe pas amoureuse d'un goy !

Le goy inattendu, c'est Franck, un bad boy loqueteux. Des raisons qui lui sont propres – des remords, tout simplement ! – le poussent à s'imposer dans l'épicerie et à suppléer Morris dans un rôle de commis, pour un salaire de misère, malgré les réticences d'Ida. le bad boy a bon fond. Il a aussi des excuses à faire valoir pour ses mauvaises actions passées : une enfance en orphelinat, une adolescence errante et erratique, des mauvais choix, faits sous pression. C'est un pauvre type, en fait.

Comme tous les pauvres types, il n'aime pas les Juifs, sans savoir pourquoi... Mais ça, c'était avant ! Car Franck est un jeune homme intelligent, capable de se remettre en question. Et il a un certain charme. Helen n'y est pas insensible. Lui tombe raide dingue... Ida est morte d'inquiétude.

Le récit est plutôt captivant. Les situations évoluent sans cesse. Dans sa charge de commis, Franck se donne un mal de chien. L'épicerie qui périclitait, se redresse, puis re-périclite... On lui trouve un repreneur, qui se défausse, qui revient... Des évènements qui ne sont pas sans incidence sur le quotidien matériel et moral de chacun. Instabilité aussi dans les états d'âme d'Helen et de Franck, dans leurs relations et dans ce que chacun représente pour l'autre... Jusqu'à la dernière page, que j'ai bien relue vingt fois pour tenter de découvrir un sens caché à une conversion aussi précipitée qu'absolue.

Est-ce ce simplement un geste, une offrande, à l'intention d'Helen ?

Est-ce, à l'inverse, un acte purement spirituel, une renonciation définitive, l'aboutissement d'un parcours de rédemption par la pauvreté et la bienveillance, inspiré par Saint François d'Assise, dont on avait raconté l'histoire à un pauvre gosse, jadis, dans un orphelinat ?

Est-ce un hommage à Morris, cet homme qui savait accorder sa confiance en dépit des apparences, cet homme soucieux d'« être un bon Juif ». Ce n'était pas question de pratique religieuse – Morris n'en observait aucune – mais de ce qu'il appelait respect de la Loi. Avoir des Valeurs – être honnête, bienveillant, généreux – et transmettre ces Valeurs à ses enfants.

Pauvre Morris : son honnêteté n'était-elle pas de la naïveté, sa bienveillance de la faiblesse ? Sa générosité n'a-t-elle pas fait obstacle au bien-être de son épouse et à l'avenir de sa fille ?

Les êtres les meilleurs seraient-ils forcément voués à des destinées perdantes ? Pour Malamud, les Juifs auraient une sorte de monopole de la bienveillance et de la souffrance.

On n'est pas obligé d'avoir le même avis, tout en trouvant beaucoup de plaisir à lire le commis.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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J'avais été impressionnée par " L'homme de Kiev", ce roman, le deuxième publié par l'auteur en 1957 m'a plu encore davantage. Et effectivement, comme d'autres l'ont remarqué avant moi, ne lisez pas la préface avant la lecture, plutôt après, elle en dit trop!

Le personnage central de cette histoire est fascinant, imprévisible, tourmenté par le Mal qu'il commet et son désir intense pourtant de s'amender. Il s'agit de Franck Alpine, américain pauvre d'origine italienne, au parcours cahotique, qui tente de survivre grâce à des petits boulots, des larcins aussi.

Et voilà qu'il participe avec un voyou , mouchoir sur le visage, au braquage d'une petite épicerie juive de Broocklyn , tenue par Morris . Ce dernier est blessé. Franck désire ensuite se réhabiliter en devenant le commis du vieux juif, dont il essaie de faire remonter le chiffre d'affaires bien bas. Et il tombe amoureux de la fille de Morris, Helen.

Je n'en dirai pas plus mais ce livre est passionnant à la fois parce que ses personnages, surtout Franck, sont complexes, tout en intériorité, et que des thèmes universels sont soumis à notre réflexion: les souffrances qu'on s'inflige, l'idée de rédemption, les méandres de l'âme humaine, le racisme primaire, qui ne sait pas vraiment se définir, ici concernant les Juifs, l'identité religieuse, les difficultés sociales des immigrés.

On suit avec grand intérêt le chemin semé d'embûches de Franck et sa recherche d'idéal, d'absolu, lui qui est obsédé par l'image de Saint François d'Assise... Un roman que je conseille vivement!
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critiques presse (1)
Telerama
07 décembre 2016
Roman réaliste, pourtant profondément énigmatique sous des dehors limpides, Le Commis s'offre aussi à lire comme une fable morale, une méditation sur la faute et la responsabilité.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
S’il parvenait à lui parler seul à seule pendant un bon moment, peut-être arriverait-il à se faire écouter ? Tout d’abord, elle se montrerait probablement réticente mais lorsqu’il aurait commencé à lui raconter sa vie, elle le laisserait sûrement aller jusqu’au bout. Et alors, qui sait ? Avec une femme, le tout est de commencer.
Commenter  J’apprécie          302
Vous lisez beaucoup?
- J'adore la lecture. Ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce qui fait marcher les gens, pourquoi ils se sont lancés dans une chose ou une autre, vous comprenez?
Elle fit signe que oui.
Il lui demanda ce qu'elle était en train de lire.
"L'Idiot, dit-elle. Vous connaissez?
- Non. Qu'est ce que c'est?
- Un roman.
- Moi, je préfère les choses vraies.
- Un roman, c'est la vérité.
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“Her body was young, soft, lovely, the breasts like small birds in flight, her ass like a flower…. He felt greedy as he gazed, all eyes at a banquet, hungry so long as he must look. But in looking he was forcing her out of reach, making her into a thing only of his seeing, her eyes reflecting his sins, rotten past, spoiled ideals, his passion poisoned by his shame…. He let himself down silently. In the cellar, instead of the grinding remorse he had expected to suffer, he felt a moving joy.”
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Il lui demanda ce qu'elle était en train de lire.
" L'idiot, dit-elle. Vous connaissez?
-Non, qu'est-ce que c'est?
- Un roman.
- Moi, je préfère les choses vraies.
- Un roman, c'est la vérité."
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Depuis longtemps il avait remarqué sur un rayon de la bibliothèque un volume intitulé « Histoire des juifs ». Un jour, par curiosité, il l’emprunta et l’emporta chez lui. La première partie l’intéressa mais, après les Croisades et l’inquisition, quand les juifs commencèrent à être salement persécutés, il dut se forcer pour continuer. Il passa rapidement sur les périodes sanglantes et s’attarda longuement sur tout ce qui avait trait à leur civilisation et aux grands faits de leur histoire. Il apprit aussi ce qu’étaient les ghettos où des prisonniers barbus et décharnés de demandaient pourquoi ils étaient le Peuple élu. N’y comprenant rien non plus, il referma le livre et le rapporta à la bibliothèque.
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Vidéo de Bernard Malamud
"Quand je parle du dernier juif d'Europe, je parle de l'imaginaire juif. ll y a beaucoup de juifs en France aujourd'hui mais pas un seul ne raconte sa légende à venir comme une légende européenne."
« Je ne me doutais pas que l'histoire de mon père me mènerait à faire équipe avec Ionas, un vampire centenaire et amoureux, Rebecka, sa copine psy divorcée d'un fantôme, et une rabbine. Mais quand c'est arrivé, j'ai trouvé ça normal. Presque. Ces pages racontent aussi comment mon père a tenté de ne plus être juif, et comment, avec tout ce que l'on me mettait sur le dos, j'ai eu le sentiment d'être le dernier juif d'Europe. »
Joann Sfar ressuscite le fantastique et l'humour désespérés de Kafka ou de Malamud dans cette fable où les monstres offrent un miroir hyperréaliste à la singerie moderne.
https://www.albin-michel.fr/ouvrages/le-dernier-juif-deurope-9782226438744
+ Lire la suite
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