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sur 414 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sur le navire qui le conduit en Indochine, Claude Vannec, jeune archéologue breton avide d'aventure, fait la connaissance de Perken, un baroudeur danois qui s'est taillé un petit royaume dans les territoires non contrôlés par la France. Vannec propose à Perken de participer à une expédition sur la Voie royale au Cambodge, afin de voler des bas-reliefs dans les ruines de temples qui la bordent et de les revendre en Europe. Y voyant une opportunité de retrouver la piste de Grabot, un autre Occidental dont la trace se perd dans le territoire des Moïs, Perken accepte. De plus, le pillage de temples lui permettrait de rassembler des fonds suffisants pour acheter des armes et conforter son pouvoir sur "son" territoire aux confins du Cambodge.

En 1923, Malraux avait eu dans l'idée de se refaire après une débâcle financière en allant voler des sculptures sacrées khmères au Cambodge, pour les revendre ensuite à des amateurs d'art américains.
Arrêté à Angkor avec son équipe et quelques sculptures pillées, il avait été condamné à trois ans de prison, ramenés à un an avec sursis.
Loin de le mettre au ban de la société en France, cette lamentable histoire avait permis au contraire à un Malraux auréolé d'une réputation un peu sulfureuse de se réinventer, et de décrocher ensuite le premier Prix Interallié avec le roman que lui avait inspiré son périple, La Voie royale.
Il avait d'ailleurs poursuivi quelques années une activité dans le commerce d'oeuvres d'art provenant d'Asie, qui l'avait mis à l'abri du besoin.

C'est dire si le respect des vestiges archéologiques et/ou sacrés ne bouleversait pas les foules à l'époque. Ca ne s'est pas tellement amélioré depuis, d'ailleurs...

Mais le propos de Malraux n'est pas là. Il ne se signale pas non plus par une considération excessive pour les "sauvages" auxquels ses héros sont confrontés ( ce que contredit sa participation active à la création du quotidien "L'Indochine" devenu ensuite "L'Indochine enchaînée" dénonçant le régime colonial , il faut tout de même le souligner).

Non, ce qui fait frémir Malraux, ce dont il veut parler, c'est d'aventure, d'anti-conformisme, d'érotisme, et de la mort qu'on regarde dans les yeux, qu'on veut apprivoiser ou qu'on méprise.
A travers le parcours du jeune Vannec, de l'expérimenté Perken et de Grabot le héros brisé, il exprime toute son admiration pour un monde d'hommes virils, courageux, se lançant dans de folles entreprises pour la beauté du geste. Dans le style lyrique, volontiers incantatoire qui fait sa marque de fabrique, il raconte cette expédition qui les mènera tous au bout d'eux-mêmes.

Le roman publié en 1930 porte haut les préjugés de son époque. Certaines descriptions sont fabuleusement évocatrices, d'autres sonnent moins juste à quatre-vingt dix ans de distance, et certains termes ne passent plus guère qu'en gardant bien présent à l'esprit et le contexte et l'auteur.
Cela étant, si l'on adhère à cette soif d'aventure, d'exotisme et de réalisation de soi qui anime les personnages, La Voie royale tient ses promesses dans la profusion verbale chère à Malraux, embarquant le lecteur dans les profondeurs tropicales écrasées de chaleur, grouillant d'insectes et d'une humidité irrespirable.
L'aventure, la vraie.
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Belle aventure au coeur de la forêt indochinoise vécue par deux protagonistes, l'un français, Claude et l'autre danois, Perken. Ils partent en pleine jungle afin de faire main basse sur des sculptures de pierre et essayer de retrouver un aventurier perdu dans cette jungle hostile, Grabot.

C'est un roman qui comporte quelques longueurs narratives mais qui se lit malgré tout assez bien.

J'ai passé un bon moment dans ses pages.
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Une lecture en demi-teinte, à la fois réflexion sur le sens de la vie et la conscience de la mort, de l'absurdité de l'existence, avec des personnages torturés, empli d'un sentiment de solitude dont ils sont en constante fuite par leurs aventures du moins ce que j'en ai compris mais le texte est aussi très dur à appréhender, l'écriture date et ça se ressent. Si le fond du livre semble intéressant, la forme ne m'a pas touchée plus que ça, il y a trop de longueurs, je pense notamment aux (trop) longues descriptions de paysages qui plombent le rythme.
L'aboutissement de tout cela est que les personnages sont intéressants mais pas assez humains à mes yeux, ils sont plus une idée qu'un personnage à part entière. le Cambodge des années 1920 est une période que je ne connaissais pas du tout, aussi j'ai été ravi de découvrir à travers les yeux des protagonistes.
D'après les critiques déjà présentes sur le site ce n'est pas le meilleur de Malraux, à voir avec un autre si j'accroche plus.
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C'est un long chemin vers l'enfer, vers la jungle inextricable, un chemin sombre et sans fin, comme le livre. Malraux raconte sa propre expérience de chercheur de trésor en Indochine, qui lui valut des soucis avec la justice, car il était en fait trafiquant d'oeuvres d'art (il finira ministre de la culture!). C'est un livre qui va débuter son style, il est imparfait et assez long à lire. Pour les amoureux de Malraux, des descriptions de la jungle et du marché de l'art à l'époque.
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Roman intéressant pour quiconque peine à se représenter ce que pouvait être l'Asie du Sud-Est et ses monuments en début de siècle, la Voie royale, malgré ses réflexions profondes sur la mort, le succès et le sens qu'un aventurier pourrait donner à sa vie, est une lecture plombante, qui fatigue au fur et à mesure du périple de ses protagonistes. Ce n'est pas la première fois que je retrouve cet "engluement" macabre et déprimant dans un roman de Malraux, sans que cela me marque comme dans la condition humaine par exemple.

La Voie royale ne se laisse finalement pas lire aisément, et l'on soupire de soulagement une fois le livre clos.
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la Voie Royale est-ele un classique? Sans doute. Roman très dense - viril, ce n'esyt pas un compliment sur mon clavier - très évocateur d'ambiance tropicale, de jungle.
construction des scènes théâtrale. j'ai eu un grand plaisir à lire certains scènes racontant la forêt, jeux de lumière, scènes d'affrontement à suspens
Cependant je n'ai éprouvé aucune empathie pour les personnages d'aventuriers, certes intéressants, mais vraiment démodés, En revanche l'avancée du chemin de fer m'a plus touché que l'agonie de celui quil' avait bien cherché,
*j'ai été très déçue de trouver si peu (rien) sur cette Voie Royale reliant les temples khmers. le héros n'éprouve aucune émotion quand il découvre le merveilleux temple de Banteay Srei, seul importe le profit de la vente des danseuses de pierre qu'il décloupe à grand peine. Il et plus peiné par l'usiure de sa scie que par la putilation de l'ouvre d'art!. I
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Ce court roman de 200 pages présente des thèmes séduisants et relativement peu abordés en littérature francophone : la jungle indochinoise et l'expérience de colons européens sur ces territoires. Claude Vannec, jeune "archéologue-pilleur" breton rencontre sur un paquebot Perken "mercenaire aventurier" danois. Ils décident de faire marche commune en direction du nord d'Angkor-Vat à la recherche de temples et de ruines khmer oubliées.

La lecture est toutefois ardue, l'identification des personnages, des enjeux et des lieux n'est jamais évidente. Par exemple, le lien qui unit Perken à Grabot (autre personnage clé du roman) n'est jamais clairement décrit. Les motivations des personnages, en particulier de Perken restent également assez obscures : pourquoi un Danois cherche-t-il au risque de sa propre vie, à protéger de la colonisation une région du Siam ?

Résolument pessimiste, ce livre hanté par le thème de la mort et de l'isolement de l'individu présente également une ponctuation que j'ai trouvé singulière.. L'usage répété des points virgules et des deux points (:) complique souvent la compréhension. Sorte de prélude au Voyage au bout de la nuit qui sortira 2 ans plus tard, la Voie Royale ne parvient pas à nous séduire comme le fait l'ouvrage de LF Céline.
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