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Citations sur Bel abîme (90)

Non ! Les mensonges, j’en ai assez, je ne digère plus. N’allez pas croire que je sois le seul. Ces fausses perspectives, ce discours de charlatan ne dupent plus personne. Un jour ça vous pétera à la gueule comme un feu d’artifice, et là, ça sera une autre affaire.
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De quel jardin elle parlait ? Depuis belle lurette, il n’y avait plus de jardin, il avait arraché les arbres et carrelé le sol parce que ça faisait plus propre, il n’avait laissé que deux mètres sur trois de terre pour qu’elle y vide l’eau de son ménage.
(page 76)
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C’est une bonne musulmane et comme tout bon musulman, elle avait un problème avec les chiens. Tout ça à cause des hadiths. Vous savez, ces paroles qu’on a écrites quasi trois cents ans après la mort du Prophète. Certains chargent les chiens et rapportent qu’il n’est autorisé d’en avoir que pour la chasse. Trois cents ans. Quand je vois circuler les nouvelles et comment elles se déforment le jour même, je me dis que se persuader qu’un téléphone arabe qui a fonctionné sur trois cents ans rapporte une parole authentique, de là à manger de la paille, il n’y a qu’un pas.
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L’éduquer ? Jamais. J’ai envers ce mot-là la plus grande méfiance, et puis il faut être malade, avoir l’esprit tordu pour transformer son chien en singe savant, lui apprendre à faire des tours, lui donner des ordres à longueur de journée. Je m’en foutais qu’elle me donne la papatte, qu’elle Pas bouger ! qu’elle Couchée ! Je voulais qu’elle bouge, je voulais qu’elle saute, je voulais qu’elle grimpe et qu’elle m’emmène avec elle.
(page 53)
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Comment m’est venue cette passion pour les livres ? On en avait à la maison, alors j’ai fini par mettre le nez dedans. Ne pensez pas que c’est mon père qui m’y incitait, de ce point de vue-là, il ne s’est jamais intéressé à moi, il ne m’a jamais rien appris. Ne pensez pas non plus qu’il a lu l’intégralité de sa bibliothèque ! S’il y avait des livres à gogo et de tout horizon, c’était pour impressionner la galerie, pour s’acheter auprès de ses collègues docteurs une réputation d’intellectuel. Oh, vous avez dans votre bibliothèque des écrivains russes ? Oh, vous avez dans votre bibliothèque des poètes sud-américains ? Oh, vous avez dans votre bibliothèque des philosophes allemands ? Mais en vérité, mon père ne lisait pas les livres qu’il achetait à bon prix ou qu’il récupérait grâce à son statut d’universitaire. Il lisait les torchons de la presse, comme le reste de la populace, et pensait qu’il pouvait avec ça se faire une opinion sur l’état profond du monde, et l’ouvrir à tout va sur tout et sur rien.
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La vérité c'est qu'on ne mérite pas d'avoir des chiens, pas des animaux dans ce pays, même pas même des mouches. On devrait rester entre nous, entre monstres. De toute façon, ils finiront par nous quitter. Même les mouches partiront et nous laisseront seuls dans notre haine et notre merde. Même les arbres, s'ils le pouvaient, ils arracheraient jusqu'à leur dernière racine et foutraient le camp. 
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Ceci est une campagne nationale d’abattage des chiens. On nettoie, pour vous, alors que des poubelles il y en a des rivières et des montagnes, les ordures il y en a plein les étages, la merde y en a du sol au plafond mais ils ont choisi de tirer sur les chiens, c’est comme ça qu’ils ont décidé de nettoyer. Croyez-moi, dans ce pays, ce ne sont pas les chiens qui méritent une balle en pleine tronche.
(pages 85-86)
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Non, je n’ai pas ma langue dans ma poche. Mes poches sont vides depuis que je suis né, mis à part ce fameux jour où mon père m’a donné vingt dinars pour que je sorte me faire plaisir, m’a-t-il dit. Tiens mon garçon, va au cinéma, c’est bien ça que tu voulais ? Tiens, tu pourras même t’acheter une crêpe. J’ai regardé sa main tendue et j’ai levé vers lui des yeux incrédules.
(page 10)
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On n'imagine pas ce que ressent un enfant quand il faut qu'il se fasse encore plus petit qu'il n'est, quand il n'a pas droit à l'erreur, quand chaque faux pas prend un air de fin du monde.
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J'ai un problème avec les hommes, avec les figures masculines, en premier mon père ? Oh, j'aurais bien aimé que ça soit aussi simple, que ça s'arrête à ça, mais malheureusement, j'ai des problèmes avec tout le monde, y compris les femmes.
De ce qui s'est passé, cette nuit-là, de ce qui s'est passé durant toutes ces années, ma mère n'était peut être pas coupable, mais l'idéale complice. Beaucoup de femmes le sont, croyez-moi. Elles sont complices de cette graine de violence qu'on sème dans nos cœurs depuis tout petits.
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