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sur 404 notes
JP Manchette. le petit bleu de la côté Ouest. 1976. Editions Gallimard. 4 étoiles.
Cela commence par la description de G. Gerfaut. 145 km/h sur le périphérique et on embraye vite sur celle d' A Emerich y Emerich qui « était aussi quelqu'un qui a tué des hommes, en beaucoup plus grand nombre que Georges Gerfaut ».
Alonso est très riche et masochiste (avec les femmes).
Dès le chapitre 2 soit après quelques pages car les chapitres s'enfilent comme des perles sur un collier de mort, nous lisons les détails des crimes commis.
Souvent, une petite observation nous arrache un sourire mais plus souvent, le récit nous met sous hypnose : l'auteur nous fait vivre ces vies de tueurs comme si on y était.
Plus on avance, plus la tension augmente. Les phrases sont plus courtes soulignant l'action, les émotions,…
Ces propos sont entrecoupés de choses ordinaires. Manchette était un grand amateur de jazz qui jouera un rôle plus prépondérant dans l'histoire par rapport aux romans précédents.
Le roman se déroule comme un film noir. Les plans « cinématographiques » sont froids, l'intrigue « systématique » et on sent que la violence va finir pas se déchaîner. Mortellement.
JPM fait se succéder les passages plus lents et plus rapides (afin de nous permettre de reprendre notre souffle ?).
Une bonne surprise encore : les « plans » successifs entre la proie et les prédateurs, leurs émotions.
Dans quelques passages, l'auteur supprime les virgules pour accroître encore les sentiments extrêmes.
Mon sentiment : du talent à l'état pur. Une écriture innée.
Et au fil de l'histoire toujours plus de jazz, comme pour ponctuer d'humanité une violence trop « bestiale ».
Et petit à petit de petites touches de dérèglements mentaux apparaissent chez plusieurs personnages. Qui les rendent étranges. Des émotions cachées, enfouies ; une peur latente sans en connaître la source.
On goûte à la « machinerie » qui se met en place. Inéluctablement. Pièce par pièce.
Mais on imagine difficilement la fin.
Le récit est un peu capillotracté et très violent. de ce fait, je l'ai trouvé moins intéressant que les premiers romans de l'auteur. Mais cela reste un chef d'oeuvre du roman noir.
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J'avais déjà lu ce roman policier il y a bien des années, quand l'auteur était très en vogue, et je l'avais bien aimé. Donc j'ai décidé de le relire, et j'avoue être assez déçue par le style, même si pour le moment l'intrigue tient bien la route. A suivre...
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Récit vif, plein d'humour et de second degré, ce court polar nous entraîne dans les mésaventures de Georges Gerfaut. Les changements de ton et de cadre se multiplient, notre homme est malmené... et il y a toujours un air de jazz en arrière-plan. Réjouissant.
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Jean Patrick Manchette a eu plusieurs vies. Il fut écrivain, traducteur, chroniqueur littéraire, critique cinéma, scénariste, dialoguiste, adaptateur et accessoirement passionné par la bande dessinée, les échecs et l'extrême gauche. L'étendue de sa palette est impressionnante, terrassante même. Fauché à l'âge précoce de 52 ans, Manchette semble pourtant avoir rempli une demi-douzaine d'existences sur ce créneau. Jusque dans la mort, l'esprit de synthèse lui collait à la peau.

C'est d'ailleurs la caractéristique qui revient à tous les coups quand on parle de son oeuvre, emblème du néo-polar français. Placé sous l'influence béhavioriste d'un Dashiell Hammett, l'artiste du stylo plume dégraisse au maximum ses intrigues - descriptions ténues, psychologie quasi-absente - pour ne conserver que les faits et gestes de ses personnages. le petit bleu de la côte Ouest prendra même de vitesse le lecteur habitué à ce style. Narrateur omniscient s'il en est, Jean Patrick Manchette aime laisser un angle mort pour ne jamais laisser une chance à son auditoire de sombrer dans l'inactivité. Un très bon point. Qui n'était pas forcément donné attendu que l'expédient n'a rien d'original (un cadre et père de famille poursuivi par deux tueurs). L'inattendu provient de ces moments suspendus où Georges erre dans un monde qu'il ne semble plus appréhender de la même façon. Mis bout à bout, ces moments dispersés un peu partout sur les 190 pages achèvent de livrer une vision aussi inquiétante sur ce monde libéral en boucle qui déraille que sur son personnage principal hagard.

Cet aspect retourne littéralement les à-priori autour de l'approche à vif, qui jouerait trop l'esbroufe au détriment de l'esprit. Comme l'ont démontré Hammett, Charles Williams, Richard Stark (Donald Westlake) ou Elmore Leonard, Manchette prouve que l'âme du genre repose là-dessus. Toutefois, certains contours ou bouleversements de l'intrigue m'ont semblé trop invraisemblables ou étrangement introduits (et cumulés) pour conserver l'enthousiasme du début à la fin. Il ne s'agit pas d'une limite imposée par ce style radical, mais probablement d'une volonté excessive de le ciseler au maximum; là où ses pairs faisaient tenir le tout sur 200-250 pages. Il ne manquait donc pas grand chose pour arriver à un classique, selon moi. Mais le plus dur est fait, Jean Patrick Manchette est un nom que je retiendrai.
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Manchette assure, comme dab, dans ce polar assez hors-normes sur lequel plane une musique très blues et rarement très suave, avec des intonations dures parfois rythmées jusqu'à une grande brutalité, on s'en doute vite.
A la fois effrayant et fascinant !

Il est question d'un type "normal", Gerfaut, qui passe un jour (une nuit en fait) au mauvais endroit au mauvais moment, ce qui lui vaut d'être percuté par un univers plutôt...brutal disons.
Le choc est rude et le trauma laisse des traces au point que Gerfaut quitte ses repères et change d'univers un peu à l'instinct, pour un temps.
Le temps d'une mutation radicale, le temps qu'il recolle les morceaux et fasse le ménage, pour avoir la paix.
Ou faire comme si.

C'est factuel presque jusqu'à l'ellipse mais en fait ça va loin et profond, efficacement. Ça pulse, ça bouscule l'ordre établi, c'est (up)percutant comme un Manchette.
Ou même comme une volée de manchettes, plutôt qu'un uppercut !...
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Georges Gerfaut est un homme normal ou pas loin et un soir qu'il roule sur le périphérique après avoir bu quelques whisky et en écoutant du jazz , il croise une voiture accidenté avec le conducteur blessé .
Ni une ni deux , il le prend en charge et fonce à l'hosto le plus proche ou il laisse son protégé et file à l'anglaise .Accident de la route croit-il , mais le mec à prit des bastos .....
Et là les ennuis , les gros ennuis vont commencer ; 2 tueurs sur les talons qui se font un film....
Dans certaines circonstances , pas génial d'être un bon samaritain .....

*************

Un très bon Jean - Patrick Manchette , avec cette histoire passionnant dès le départ , toujours dans l'action et plein de rebondissements ; pas de temps mort !
L'auteur nous donne beaucoup de détails, très ou trop précis , mais qui ne gênent nullement à la lecture ; c'est efficace , même si ça peut sembler classique pour certain ou assez improbable , qu'importe , d'autant plus qu'on s'attache rapidement à Gerfaut , un homme ordinaire qui va vivre une histoire de fou .
Pas loin de coup de coeur .

Un film a été tiré de ce roman : 3 Hommes à abattre avec Alain Delon .
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Il y a trois ans, j'avais dévoré les albums de Tardi possédés par ma médiathèque, dont le petit bleu de la côte ouest, et je m'étais promis de lire les romans qui en étaient la source.

Un challenge de lecture qui réclamait un adjectif de couleur a été le déclencheur pour que je me plonge dans ce roman passionnant paru en 1977.

La trame est conforme à celle de la BD : Georges Gerfaut cadre commercial dans une grande entreprise découvre un blessé sur le bord d'une nationale. Il l'amène à l'hôpital et se retrouve chassé par les tueurs qui avaient blessé l'accidenté.

Après une couse poursuite dans toute la France, des rebondissements, des accidents, et une chance immense, ce cadre commercial trouvera en lui les ressources pour semer les tueurs, leur échapper et poursuivre leur commanditaire.

Une écriture sèche et rapide qui accentue encore le rythme de l'action, de belles descriptions du PAris des années 70 où on pouvait encore rouler sur le périphérique, avec une bande son de standards du jazz qui sonne encore dans mes oreilles.

Un auteur que je découvre mais dont je vais m'empresser de rechercher les autres opus.

Un classique de la Série Noire. Un grand auteur ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Prenez la route avec une Lancia ou un Ford Taunus, c'est un bon conducteur, M Manchette qui va vous conduire jusqu'à destination. Il s'agit d'une petite plongée dans la France de Pompidou en buvant un bon wisky en bonne compagnie, n'hésitez pas ****
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Première réelle incursion dans l'univers de Manchette. Grâce à Tardi, grâce à ses scénarios, je connaissais un peu le bonhomme, je connaissais surtout l'aura qui l'entourait… Je retardais un peu ma première visite. Manchette, c'est Venise… Avant de découvrir la Sérénissime, je craignais d'être déçu, tellement de louanges… Eh ! Bien non ! Manchette est bien un monument… Les canaux ne sentent pas le frais mais quelle ambiance, quelle construction narrative… Il arrive même qu'on se gondole. le séjour passe vite tant le regard se pose partout… Je me dis que Manchette a reçu des myriades de visiteurs et que nombreux sont ceux qui, de retour, ont imité le maître… Lemaître, tiens parlons-en ! Cadres Noirs… Si ça ne sent pas le Manchette, ça ?
Au fait « Le petit Bleu de la côte ouest » c'est un morceau de jazz. Et si vous voulez avoir une idée de ce que peut être une écriture jazzique en littérature, c'est une autre bonne motivation pour vous jeter sur ce livre.
Pour ma part, j'attends avec impatience une nouvelle visite à Venise. Pardon… à Manchette.
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le Choix de Jérôme pour Collectif Polar
Ma curiosité m'a notamment mené du côté de la série noire et Manchette.
Dans un monde qu'il ne maîtrise plus, un cadre, qui a pourtant femme, enfants, voiture et poste de télévision, se retrouve en cavale, poursuivi par deux tueurs à gages
Georges Gerfaut, un cadre commercial, est témoin d'un accident automobile et emmène le conducteur blessé à l'hôpital. Ce dernier meurt. Un peu plus tard, lors de vacances en famille, deux hommes tentent d'assassiner Georges..Un roman qui n'est que dans l'action, les personnages n'existent que par leur comportement et la violence les entraîne toujours plus loin. Quand je dis les personnages, je parle surtout de Georges Gerfaut, cadre à la vie rangé et qui découvre soudain une autre vie, d'autres préoccupations, celle d'une société qui ne fait pas de cadeau. Froide. Comme ce roman court et d'un bloc que l'on prend comme une claque.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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