Tu attendais une réponse rassurante du type « il n’y a pas de terminaisons nerveuses à cet endroit, voilà pourquoi ». Il t’a simplement dit : « Parce que ça ne fait pas mal. » Ce qui n’était rien d’autre qu’une reformulation.
L’autorité n’est pas mon fort, mais je ne vous apprends rien. Je suis tellement content de passer du temps avec elles…
La conséquence directe de ton bonheur de rentrer chez toi et de laisser derrière vous ces jours difficiles.
Tous les petits bonheurs qui appartiennent au passé et qui viennent de temps en temps vous happer. Comme pour dire : « Il ne faut pas oublier. » Elle sourit. La beauté lui fait souvent cet effet-là. Surtout depuis deux ans. Depuis son opération. Elle a toujours eu, du moins le croit-elle, un certain goût pour les jolies choses. Un beau paysage, un ciel particulier, un oiseau qui plane, une lumière. Mais elle mesure bien, plus encore depuis l’IRM, que son besoin de contemplation s’est accru.
Admirer ses nuances, écouter les vagues, observer l’eau qui se fracasse sur les rochers, chercher à savoir si la marée monte ou descend, réfléchir.
C’est vrai : le pire, c’est l’expectative. Après, quand on sait, on n’a plus qu’à agir, qu’à se battre, on n’a plus le choix. Mais je déteste me sentir passive, dans l’attente. Et puis je me fais des nœuds au cerveau. Cela fait trois nuits que je dors mal.
Il n’y a rien de tel que le travail pour oublier. Elle le sait depuis longtemps.
Il y aura toujours des marques, des cicatrices, des preuves de ce par quoi elle est passée. Il ne s'agit pas d'oublier, mais de vivre avec. Et peut-être, un jour, d'accepter.
Il n'y a rien de tel qu'un enfant pour remettre de la vie dans un esprit morne
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Sylvain n’a jamais aimé les coupes courtes. A la garçonne, ça veut tout dire. Il a balayé l’idée quand Amélie évoquait son envie de tenter ne serait-ce qu’un carré. Pour elle, la féminité ne se résumait pas à des cheveux. Ni même à des vêtements ou à du maquillage. C’était surtout une manière d’être, une attitude. Un tout.