Ne cherchez pas à provoquer des changements. Laissez-vous simplement porter par ce qui arrive. Et vous verrez bien !
Ne vous observez pas trop vous-même.
Ne tirez pas de conclusions rapides de ce qui vous arrive ; laissez-le simple y vous arriver.
De toute façon, il est impossible d être blasé ici, face à ces paysages à couper le souffle. Les criques, les falaises, les plages de sable fin, les rouleaux, la lande, les pins et la Roche, la mer qui offre toutes les palettes des bleus, partout une harmonie de couleurs. Les oiseaux marins, aussi, qu elle aime observer et dont elle aime écouter les cris.
Amélie porte sur tout cela un regard admiratif, émerveillé. La nature tout autour est si belle. Il faut savoir voir cela. C est un cadeau de la vie.
« Le vent souffle assez fort ici. Le paysage n’est que rochers et herbe rase. Ni arbres ni lande de ce côté. La côte est sauvage, brute, extrême, battue par le souffle du ciel. La mer s’agite en contrebas. Noire, aux reflets d’un bleu profond, avec de l’écume en surface, à force de se fracasser sur les rochers. C’est un pays d’eau, de pierre et de vent. Qui ne cesse de se métamorphoser, selon les marées, le ciel, les nuages. La lumière n’est jamais la même, les paysages non plus. Amélie sourit. La beauté lui fait du bien. L’air la vivifie. Le bonheur d’être ici se diffuse dans ses veines. »
Tu ne serais pas loin parfois de vouloir remercier la maladie pour ce qu’elle a voulu te signifier…
Tu vis du bonus. Tu vis avec la conscience que chaque jour est un cadeau. C’est peut-être pour cela que tu croques la vie : tu as la résilience chevillée au cœur.
Souvent, tu repenses aux événements que tu as subis, à ta façon d’y avoir réagi, aux choix que tu as fait qui n’ont pas toujours été compris. Tu ne regrettes rien : à eux tous, ils forment la jolie chaîne des dominos de la vie.
Désolée…mais tu as dit un mot important. Tu as dit sembler… « un couple qui semblait épanoui ». Tu sais, il y a ce qu’on montre, ce que les autres croient voir , et la vérité. Il peut arriver qu’il y ait un décalage.
" Écrire, c'est aller où on ne sait pas" [...] " les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons deux ".
Il y a parfois des déclics étranges. Des clins d’œil, des messages subliminaux de la vie. De l’inattendu qui provoque un effet ni compréhensible ni traduisible, mais qui compte pour l’après.
On est presque un vieux couple. On bosse comme des dingues. La libido, on ne sait plus trop ce que c’est… Niveau vie intime, c’est minimum syndical, voire calme plat. Donc, non, rien de neuf. On nage dans la routine.
Ce n’est pas qu’il soit laid, non. Le dessin est même plutôt réussi. Traits fins, noir sobre, jolies ailes déployées. Mais il est insolite, incongru, déplacé. Sylvain se demande encore comment ce papillon a pu atterrir sur l’épaule de sa femme. Atterrir et s’y installer définitivement.