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Jack Manini (Autre)Hervé Richez (Autre)David Ratte (Autre)
EAN : 9782818976869
72 pages
Bamboo Edition (05/05/2021)
3.97/5   38 notes
Résumé :
1907. Chaque midi, un coup de canon est tiré depuis la tour Eiffel. Sur le parvis, Camille ne rate jamais le spectacle de marionnettes de Gédéon dont il a sculpté les personnages. Sa vie va doublement basculer lorsqu’il doit remplacer le canonnier blessé, quelques minutes seulement après avoir rencontré Valentine, une jeune porteuse de lait qu’il a sculptée sans même la connaître. Camille obtient de la jeune femme qu’ils se revoient le lendemain sur le coup de midi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Entre romantisme et realisme cette bd nous raconte une jolie histoire d'amour dans le Paris de la belle époque. Camille gagne sa vie en ramassant des mégots, Valentine vend le lait de son ânesse. Lorsqu'il la croise par hasard c'est la passion immédiate car elle correspond trait pour trait à la marionnette qu'il a sculpté à l'image de la femme de ses rêves. L'idylle est cependant contrariée par de nombreux contre temps et surtout les desseins funestes d'un perfide personnage. Cette histoire nous fait découvrir les vieux métiers de Paris, les rues des années 1900 et par le talent du dessinateur du coloriste ce voyage est rempli d'émotions .
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Jack Manini est passionné par le Paris de la Belle Epoque qui vit tant de bouleversements sociaux, économiques, technologiques et politiques. Il y situa jadis les aventures d'« Estelle » et naguère celles de « la Fille de l'exposition Universelle » T3. Il s'associe cette fois, au scénario, à son directeur de collection de chez Bamboo, Hervé Richez et convie David Ratte au dessin pour évoquer dans « le Canonnier de la Tour Eiffel » le Paris de 1905 et ses petits métiers oubliés à l'occasion d'une jolie romance placée sous le signe de Paul Grimault et de Jacques Demy.

IL ETAIT UNE FOIS LES PETITS METIERS DE PARIS

Comme pour « l'oiseau rare » du duo Simon-Stalner, un livre de photographies d'Eugène Atget est à l'origine du projet. Au tournant du XXe siècle, les petits métiers de Paris disparaissent en effet progressivement à cause de l'industrialisation et de la diffusion des grands magasins. le photographe qui s'intéresse aux aspects du vieux Paris, s'attache alors à photographier les marchands ambulants de la capitale poursuivant ainsi une longue tradition iconographique née au XVIe siècle et cherchant à donner à l'art une valeur patrimoniale. Dans cette série de photos, on trouve ainsi pêle-mêle : le fort des Halles, l'arroseur public, l'allumeur de réverbères, le « ministre de la Mort » (un chiffonnier qui collectait les maigres biens de ceux qui venaient de rendre l'âme), le ramasseur de mégots et la vendeuse de lait d'ânesse, seul lait aux vertus nutritives comparables au lait maternel, qui tous occuperont une place plus ou moins prépondérante dans l'album. le dessinateur y soigne particulièrement les décors et les costumes et nous présente des scènes documentées dynamiques et en mouvement. Et l'on découvre enfin l'éphémère métier de « canonnier de la Tour Eiffel » qui donne son titre à la bande dessinée : entre 1900 et 1907, on tirait à midi un coup de canon quotidien du deuxième étage de la tour afin que les Parisiens puissent régler leur montre ou savoir l'heure s'ils n'en possédaient pas… Les gens se donnaient ainsi rendez-vous « sur le coup de midi » ou à « midi pétante », expressions qui perdurent de nos jours.

Le thème du rendez-vous va être le second ressort du scénario. Chaque jour, Juvénal Lantier, le vieux canonnier s'acquitte de sa tâche mais quand il est victime d'un malaise, on doit impérativement le remplacer. On somme Camille, ramasseur de mégots et sculpteur de marionnettes de son état, mais ancien artilleur de la coloniale de remplir cette mission. Or, le jeune homme éprouve un véritable dilemme : il vient de rencontrer la femme de sa vie, dont il sculptait sans relâche le visage sans même la connaître : Valentine, la petite marchande lait d'ânesse. Et ils se sont donnés rendez-vous à midi pile. Comment pourra-t-il s'acquitter de la mission qui lui est confiée tout en honorant sa promesse ?

C'EST LA ROMANCE DE PARIS

On quitte alors le Paris historique voire sociologique pour plonger allégrement dans la romance et la fantaisie. le livre est dédié à Michel Legrand, le compositeur des « Demoiselles de Rochefort » et l'ombre de Jacques Demy plane bien sur l'intrigue et le dessin… A l'instar de Camille qui a vu Valentine dans ses rêves et l'a sculptée en Colombine pour son ami marionnettiste, le peintre Maxence a peint son idéal féminin sans la connaître et ne rencontre Delphine que dans les dernières secondes du film alors qu'ils n'ont cessé de se croiser. Les deux intrigues tournent donc autour d'un rendez-vous manqué. On y trouve également une ville de carte postale : le chef décorateur Bernard Evein a fait repeindre plusieurs centaines de volets de la place Colbert de Rochefort et 40 000 m2 de façade et le réalisateur voulait même que le pont transbordeur soit rose mais la mairie s'y opposa ! le sentiment de « déréalité » qu'on éprouve en voyant le film, se retrouve à la lecture de l'album : le Paris de David Ratte est bien propret et les métiers des gens de rien présentés de façon pittoresque ; la ligne claire adoptée et les couleurs pastel lumineuses de Mateo Ratte accentuent cette impression, mais c'est voulu.

Hervé Richez décrète en effet, que cet album fait partie d'une nouvelle ligne éditoriale de grand Angle qui prône « un merveilleux grand public » et sera formée de récits positifs et de contes qui font oublier la difficulté des temps actuels. La structure même de l'album découpé en trois actes rappelle le déroulement du spectacle de marionnettes donné aux enfants au pied de la tour Eiffel qui se déroule en parallèle. Comme Gédéon le vieux marionnettiste modifie l'histoire de Pierrot et Colombine (ils auraient dû mourir sur la Lune par manque d'oxygène) pour faire rêver les enfants, Richez et Manini changent la destinée des amoureux. Un Paris sordide est interlope est bien évoqué mais balayé d'abord par la cocasserie des trognes et des dialogues (ah, les trois goussets superviseurs du canonnier !), ensuite par un manichéisme revendiqué digne des feuilletons de la fin du XIXe : méchant hyperbolique et couple ingénu à croquer qui ne sont pas sans rappeler les personnages du Roi, de la bergère et du ramoneur dans « le Roi et l'oiseau » de Paul Grimault et Jacques Prévert et enfin par une intrigue virevoltante non dénuée de suspense. David Ratte soigne particulièrement les expressions et les regards de ses personnages pour provoquer l'empathie du lecteur et propose des cadrages variés qui donnent un véritable rythme à la narration.

« le canonnier de la Tour Eiffel » est donc un très joli album « feel good » aux teintes douces qui réveille notre part d'enfance tout en proposant une vision documentée du Paris de la Belle-Epoque. Il ouvre une nouvelle série concept autour de la tour Eiffel : chaque récit sera indépendant, mais les personnages secondaires se retrouveront d'un tome à l'autre. le prochain récit, « la petite voleuse de la Tour Eiffel », est déjà en chantier et se passera un an avant l'intrigue du « canonnier » : il mettra en scène un inspecteur de police qui tombera amoureux d'une pickpocket. S'il est aussi poétique et ludique que ce premier opus, il devrait nous ravir !
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Les auteurs recréent l'ambiance d'un Paris fantasmé des années 1900 avec sa Tour Eiffel presque d'origine et ses enfants des rues au milieu des bouges. Il y a également Pierrot et Colombine qui sont à l'image de notre couple vedette, la belle Valentine et Camille, le marionnettiste canonnier ramassant également des bouts de cigare dans la rue afin de gagner sa vie.

C'est aussi l'occasion pour indiquer qu'on tirait un coup de canon au sommet de la Tour Eiffel à midi pile entre 1900 et 1907. Par la suite, le coup de canon fut remplacé par une horloge géante avec des chiffres lumineux.

C'est une jolie bd qui plaira sans doute à un public plus jeune mais également aux nostalgiques d'une certaine époque aujourd'hui disparue. C'est très beau mais le récit est parfois trop naïf pour me convaincre totalement. La scène finale où le bourreau plonge dans la Seine suite à un remord n'est absolument pas crédible mais bon, passons.

A quand le retour des canonniers sur la Tour Eiffel ? Sans doute, jamais. Alors, profitons de ce one-shot qui met bien en valeur la ville lumière qu'est Paris. C'est également une histoire d'amour avec ce qui symbolise la France dans le monde entier à savoir la Tour Eiffel. Je retiendrais surtout que c'est un formidable retour dans le passé et une glorification d'un monument insolite et beau dans sa simplicité.
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Paris au début des années 1900. Au pied de la tour Eiffel, Camille regarde le théâtre de marionnettes de son ami mais quand tonne le Canon de la vieille dame il sait qu'il est midi et qu'il lui faut aller à la sortie des banques. C'est là qu'il ramasse les mégots afin de recycler les restes de tabac. C'est ainsi qu'il gagne sa vie pendant que sa tête elle ne pense à l'amour de sa vie.

En voici une jolie petite bluette au temps de la belle époque. Camille est fou amoureux dès le premier regard de Valentine, la vendeuse de lait d'ânesse. Mais ils enchaînent les rendez-vous raté et les chassés croisés dans les rues de Paris.
Une histoire, certes un peu niaise, mais qui réchauffe nos âmes romantiques. J'ai surtout bien aimé le décor et la mise en avant de tous ces petits métiers qui faisaient l'âme du Paris Belle époque. le canonnier de la tour eiffel bien sûr mais aussi les petits ramoneurs, les lavandières du bord de seine, les tournées de lait et mes arroseurs des rues...
Le dessin tour en rondeur et en gaieté anime à merveille cette gentille histoire d'amour.
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"Le canonnier de la Tour Eiffel" m'a offert un beau voyage dans le temps au début du XXème siècle dans un Paris romantique. Je ne lis que très peu de BD mais celle-ci m'a immédiatement tapé dans l'oeil.

Sur la Tour Eiffel, tous les jours à midi un coup de canon annonçait l'heure aux habitants. Autour de ce fameux coup de midi, un chassé croisé entre deux personnages qui n'arrivent jamais à se voir... Camille, le nouveau canonnier, en est persuadé, Valentine est la femme de sa vie mais difficile de la retrouver quand une fois le coup tiré, elle n'est pas au pied de la Tour Eiffel comme cela était prévu...

Voilà une histoire qui m'a complètement transportée à la Belle Époque. Pleine de rebondissements, elle ne vous laisse pas le temps de vous ennuyer. Je me suis tout de suite pris d'affectation pour Camille, cette homme si romantique qui croit au grand Amour.

Par cette histoire, les auteurs mettent en lumière des petits métiers oubliés tels que le canonnier, le ramasseur de mégot de cigarettes ou encore l'arroseur public. Ils mettent aussi en avant les contrastes entre richesse et pauvreté. En plus d'être divertissant, on nous instruit sur cette fascinante époque. J'ai adoré me retrouver dans ce Paris qu'on aime s'imaginer et qui nous fait tant rêver. Les détails des rues, des monuments et des tenues m'ont époustouflé, c'est vraiment un très bel ouvrage.

J'ai passé un délicieux moment avec cette BD. J'ai vu que toute une collection autour des romances à Paris est prévue, je vais surveiller ça de très très près.
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critiques presse (6)
Bedeo
23 août 2021
Le Canonnier de la tour Eiffel est une histoire d’amour oscillant entre la magie et le tragique. Le dénouement inattendu pourra en surprendre, peut-être en décevoir certains, mais cet univers cocasse, ces personnages secondaires inoubliables, cette plongée dans un autre temps, laissent un beau sentiment de plaisir, malgré ce Deus Ex Machina final.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Auracan
14 mai 2021
L'univers développé est tendre, poétique, même s'il comprend ses méchants et que les scénaristes introduisent une dose de suspense dans leur récit.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDGest
14 mai 2021
Une jolie fable dans laquelle les auteurs font d’une pierre d’un coup. D’abord, raconter une agréable bluette, et ensuite, rappeler les improbables petits boulots pratiqués il n’y a pas si longtemps.
Lire la critique sur le site : BDGest
LigneClaire
06 mai 2021
Ratte a fignolé son dessin, l’a poussé vers des rives encore plus claires et douces. On rêve et les méchants sont punis.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDZoom
03 mai 2021
Une très belle histoire d’amour, doublée d’un captivant chassé-croisé, où il adopte une ligne claire minutieuse et expressive, lorgnant sur l’ambiance magique des films d’animation de Paul Grimault : « Le Petit Soldat », « La Bergère et le Ramoneur », « Le Roi et l’Oiseau »…
Lire la critique sur le site : BDZoom
Sceneario
19 avril 2021
Une généreuse histoire romantique qui colle particulièrement bien à la Belle Epoque qui s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle série-concept de chez Grand Angle qui a, comme seule volonté, d’apporter de la positivité à tout un chacun.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La collecte des bouts de cigares est difficile en ce moment. Il faut en ramasser de plus en plus pour gagner sa croûte.
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Il faut garder espoir. Il n'y a que la mort qui soit définitive.
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Madame la Lune a tourné une fois autour de la Terre... Quant à Madame la Mort, elle tourne toujours autour de Madame la Vie.
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