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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un été sans trop de soleil, un été sans trop de chaleur, une humeur mollassonne, pas vraiment envie de grand chose, et brusquement une bonne idée, chercher un livre à lire qui redonne un peu de peps....
Et voilà comment on se retrouve à prendre un titre d'une valeur sûre, un petit Henning par exemple. Ce sera "Daisy sisters".
Le premier roman de l'auteur, paru en 1982 en Suède, avant même la série des Wallander. Je suis toute émue de retrouver ce grand monsieur dans une oeuvre de jeunesse. Les critiques ne sont pas excellentes et alors, on s'en fout, c'est parti pour un voyage dans le passé.
Une description minutieuse de la vie de femmes suédoises dans les années 40, 50, 60 selon les chapitres. Les problèmes rencontrés ne sont pas très loin de ceux qu'ont rencontrés les femmes françaises de l'époque.
Tout y est, c'est une belle démonstration de la longue lutte que ces femmes ont dû mener pour l'émancipation. Il n'est pas question là de la lutte pour les droits civiques, même pas, nous en étions au stade de la lutte pour la reconnaissance de la possibilité de choisir la vie que l'on souhaite mener, avec ou sans enfant, avec ou sans mari, avec ou sans compagnon. Depuis la société a évolué mais les Daisy sisters nous montrent toutes les générations de femmes sacrifiées pour en arriver où nous en sommes.

Il y a des jours où ça fait du bien de se rappeler que des choses comme ça on été écrites :
"La mort guette toujours derrière la porte quand il est question d'avortement clandestin. Si un seul homme haut placé, un politicien, un pasteur, un tambour major, peu importe, si un seul d'entre eux se trouvait allongé sur une table crasseuse, les jambes écartées, et qu'un ivrogne aux mains tremblantes essayait d'introduire une sonde sale... Si un seul de ces hommes vivait ça... Les choses seraient différentes."

Il y a des jours où ça fait du bien de se dire que c'est vrai qu'il faut du temps pour s'apercevoir que l'on n'est pas habillée comme la personne que l'on est mais comme celle que nous pensons devoir être, parodie du dialogue entre Eivor et Liisa.

Il y a des jours où ça fait du bien de penser à ne pas oublier qu' "il ne faut pas mourir étranglé par des serres en acier".

Forcément, il y aura dans ma vie d'autre jours où je n'aurais pas trop le moral, d'autres jours où j'aurais envie de découvrir la vie racontée par Henning, mais voilà, maintenant Henning garde pour lui tout seul ces belles histoires, il n'a plus la possibilité de nous les faire partager ... C'est triste l'absence, mon cher Henning tu me manques !
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Elna et Vivi sont filles d'ouvriers. La prémière vit au Nord de la Suède, la seconde au Sud.

Elles sont correspondantes et ne se sont jamais rencontrées.

A 17 ans, au printemps 1941, elles décident de se retrouver à la frontière Norvégienne et de l'explorer à bicyclette.

Un soir, Elna est violée et tombe enceinte... Sa vie est chamboulée...

Elle accouche d'une fille et met en elle tous ses espoirs.

Eivor grandit en opposition avec cette trop jeune maman et les deux femmes ne se comprennent pas.

Eivor veut vivre... LIBRE!

Elle tente ses propres expériences, fait ses propres choix et nourrit des rêves qu'elle abandonne en chemin.

Mère et fille n'ont pas une vie facile, elles s'adaptent et vivent leur vie envers et contre tout...

J'ai beaucoup aimé ce roman que l'on penserait être écrit par une femme... ce n'est pourtant pas le cas!

Portraits de femmes combatives.Vivi, Elna, Eivor mais aussi toutes les femmes croisées par elles.

Elles ont toutes une force de caractère à toute épreuve malgré la vie qui s'acharne, notamment sur la pauvre Eivor.

Rêves brisés après projets avortés, coups du sort après cataclysmes, elle s'en sort pourtant, toujours combative et toujours la tête haute.

Le temps passe, les années s'étiolent et l'on se rend compte de ce que nos choix et nos rencontrent pèsent, et comme le temps emporte nos illusions...

Oui... Non.. émue mais promis je ne pleure pas!!!
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Une famille modeste en Suède dans les années 40 : Elna, ses deux frères et ses parents.
En 1941, la guerre fait rage et les temps sont durs.
Elna part part 15 jours avec Vivi, une amie, découvrir la campagne, dormir dans des granges et respirer un air de liberté, loin de l'ambiance pesante à la maison, entre son père ouvrier à L'usine et son boulot d'employée de maison chez une mégère pro-nazie.

Elle croise malencontreusement la route d'un jeune appelé trop pressant qui la viole et lui laisse une petite fille sur les bras.
L'écriture est rude, les hivers sont froids, son père est malade et les canons grondent sur toutes les frontières européennes.
Je ne connaissais que Les chaussures italiennes d'Henning Mankell mais avec Daisy Sisters l'auteur aborde un thème beaucoup plus dur, le style est plus âpre.

La lutte des classes est un thème omniprésent, entre le rejet des communistes et des bourgeois, les conditions de vie très modestes des ouvriers, et les aspirations d'Elna et Vivi à une vie meilleure que celle de leurs parents.

15 ans plus tard, Eivor la fille d'Elna, aspire, comme sa mère en 1941, à une vie meilleure. La société de consommation est là, mais l'absence de perspectives est toujours aussi nette pour les enfants des ouvriers (hormis par les études, mais les discriminations, et de nombreuses barrières sociales, financières ou culturelles se dressent face à Eivor). Quelques rencontres, (Anders un vieil excentrique, Lasse un jeune délinquant...) et les premiers congés payés, offrent des distractions, mais le propos reste sombre et pessimiste.

Entre les premiers boulots (d'abord couturière puis ouvrière dans une usine de textiles), quelques rencontres de jeunes plus dégourdis qu'elle, ou la présence des syndicats à l'usine, le clivage des classes sociales et sa condition modeste sont toujours présents. L'ecriture est un petit peu moins rude au fil du livre en parallèle des conditions de vie qui s'améliorent. le déterminisme social et la condition des femmes sont au centre du roman d'Henning Mankell. Il y décrit autant la colère de la classe ouvrière que la routine des vies modestes, entre l'acceptation du progrès social, l'avènement de la société de consommation et l'envie de s'en sortir, de faire mieux que ses propres parents...

Les femmes sont encore plus exposées que les hommes aux injustices de la vie. Les mêmes erreurs se répètent d'une génération à l'autre (éducation insuffisante, grossesse non désirée, des mauvais choix...) mais il n'y a aucun misérabilisme dans le regard de l'auteur. Eivor elle-même devient mère, ses enfants grandissent, et elle doit se battre en permanence. La vie est un combat, pour garder son homme à la maison, pour écarter ses enfants des mauvaises fréquentations, pour se faire une place à l'usine, pour arriver à accepter les (mauvais ?) choix de sa propre mère... Mais la vie continue et les femmes sont fortes, elles surmontent les obstacles et gardent espoir dans un monde en crise. La lumière est peut-être au bout du tunnel mais combien de dizaines d'années ont été nécessaires pour réaliser les progrès sociaux qui nous paraissent aujourd'hui acquis ?

Comment faire les bons choix ? Comment rester maître de sa vie ?

Daisy Sisters balaie quarante ans de l'histoire de la Suède et de la vie d'Elna et d'Eivor. de très beaux portraits de femmes qui luttent pour s'émanciper et ne peuvent pas se permettre de baisser la garde une seconde... Et la société occidentale a certainement encore, en 2016, bien des progrès à faire...
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Roman rafraîchissant et réaliste de la vie d'une famille suédoise. Ce roman décrit avec simplicité et gravité le statut de la femme vivant seule ou en couple en Suède pendant la guerre 40-45 et après guerre.

A lire sans aucune hésitation.
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En 1978, Henning Mankell écrivait dèjà très bien. Mais ce qui m'a le plus étonné c'est le déterminisme social ou familial qui habite Evior. Cette destinée pré-écrite n'apparaît pas dans les autres romans de ce grand auteur suédois.
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Je n'arrive pas à lire les polars de cet auteur et je dois avouer préférer l'autre registre celui du roman. Ce livre me laisse sur ma faim à croire que la descendance de Elna reproduit sa propre histoire, chacune des femmes acceptant son destin comme une fatalité tout en ayant une envie folle de la changer. Roman très bien écrit qui méritte d'être lu malgré le manque de publicité faite -relégué au fin fond d'une grande librairie- pour laisser de la place à tous ces romans de gare.
Je ne dirai rien de plus sur cette approche.

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Habituée à l'univers de ces romans policiers, Henning Mankell m'a véritablement surpris avec ce roman, Daisy Sisters. Un roman très intéressant où sont mêlés l'histoire et les secrets de famille dans une Suède magnifique.
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