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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Coup de coeur pour ce premier roman de l'auteur dont je n'avais encore lu qu'un thriller! Effectivement, pour moi, Henning Mankell était classé (sans doute à tord) uniquement parmi les auteurs de policier et thriller… Avec ce roman là, je découvre tout autre chose et ces pages m'ont emportée loin dans les réflexions, m'ont passionnée faisant naître bien des émotions, et m'ont permis d'appréhender tout un pan d'histoire de la Scandinavie.
C'est dire, je l'ai fini «à petites doses», presque page après page car je ne voulais pas en sortir. Je souhaitais rester avec ces personnages tellement humains qu'il a su créer.

Publié en 1982 en Suède, le récit retrace le destin de deux femmes, mère et fille, entre les années 1941 et 1981, soit 40 ans mêlant la petite et la grande Histoire. Jeunes filles naïves et la tête pleine de rêves d'avenir, elles deviennent mère sans le choisir, puis épouse et doivent travailler pour s'en sortir. Elles entreront à tour de rôle dans la classe ouvrière où la place de la femme n'est pas toujours appréciée.
La condition féminine semble tenir à coeur à l'auteur car il en démêle ici les tenants et les aboutissants. Il le fait de façon très pudique sans jamais juger, juste faire apparaître. Subissant le désir des hommes, en manque d'affection, soumises à des maternités non choisies, obligées de refouler leur rêve de jeunesse, nous avons là de magnifiques portraits de femmes plein d'humanité. Bien qu'elles n'aient pas décidé d'être mère, elles aiment toutefois leurs enfants et les élèvent du mieux qu'elles peuvent. Ce qui m'a frappée, c'est la difficulté de communiquer entre mère et fille, quelle que soit l'époque (entre Dagmar et Elna, entre Elna et Eivor, puis entre Eivor et Linda). C'est aussi cet éternel recommencement comme si le destin devait se répéter d'une génération à l'autre.

A travers ce récit, transparaissent des idéaux sociaux et politiques par le biais de nombreuses références à la Grande Histoire. On suit l'évolution de la société sur 40 ans, traversant la Seconde Guerre Mondiale, la société de consommation puis celle qui connaîtra les débuts du chômage. On évoque les conflits avec la Norvège et le Danemark au cours de la guerre, l'émigration finlandaise puis yougoslave dans les usines, mais aussi de nombreuses références culturelles mondiales, surtout musicales.

J'ai beaucoup aimé la dimension chorale que revêt régulièrement le récit. L'auteur s'interroge sur tous ces thèmes et pose directement les questions comme si l'on entendait les personnages s'exprimer ensemble au même moment, par exemple lors d'un nouvel an (p. 63)

La nature n'est pas oubliée et Henning Mankell nous offre de splendides descriptions du cadre extérieur, des paysages pétris de froid, souvent liés aux réflexions des personnages.

Bien des phrases de ce roman restent gravées dans ma mémoire! Profond, émouvant et troublant à la fois. Inoubliable!
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En 1941, Elna passe quelques jours de vacances avec son amie Vivi. Elle va être violée par un garde-frontière (la Norvège est alors envahie par les troupes allemandes nazies). Un enfant naîtra, une fille prénommée Eivor, qui fera traverser le lecteur dans la Suède du Nord au Sud pendant la période qui va des années 40 aux années 80.
La condition de la femme, la lutte des classes, le chômage : les thèmes de prédilection de l'auteur sont réunis dans ce premier roman de littérature blanche.
Eivor est un personnage attachant et les épreuves qu'elle traverse, son courage et ses abandons parfois, ne peuvent que susciter l'empathie du lecteur.
Même si ce roman n'a pas la beauté poétique de Les chaussures italiennes, il est un portrait documenté et approfondi de l'évolution d'un pays dont je connais mal l'Histoire.
Le modèle suédois se mettra en place dans la période suivante avec les limites que, en revanche, nous connaissons.
Sur le plan personnel, il s'avère que j'ai une tendresse particulière pour les paysages suédois pour avoir fait un « road trip » dans ce pays magnifique. Je me suis sentie en terrain connu et ma lecture n'en a été que plus agréable.
Je vais donc poursuivre ma découverte des autres romans de Henning Mankell, son style étant à la fois si fluide et si précis qu'il rend son récit captivant quel que soit le sujet.
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Premier roman d'Henning Mankell, ce Daisy sisters est très plaisant à lire.
Il nous entraîne en Suède entre 1940 et 1980 aux côtés d'une famille et surtout de femmes en prise avec leur destinée et leur avenir.
La construction du récit est assez particulière puisqu'elle nous fait suivre les événements de la vie d'Elna tout d'abord, le texte étant initialement centré sur son amitié avec sa correspondante Vivi, pour changer complètement de point de vue et suivre le destin d'Eivor, fille d'Elna, à différentes périodes de sa vie.
Les personnages sont riches et l'histoire consistante, le contexte historique et social est évoqué tout le long du roman et donne du corps à l'ensemble.
Les réflexions philosophiques abondent, toujours avec pertinence, notamment sur la condition de la femme.
C'est un auteur que je découvre avec grand plaisir, il semble en tout cas que ce roman préfigure des schémas et des pensées que l'on retrouve dans toute l'oeuvre de Mankell, affaire à suivre pour moi, donc...
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Ce n'est pas le meilleur livre de Henning Mankell mais j'ai lu ici et là qu'il s'agit de son premier roman, aussi on lui pardonne ses imperfections, les longueurs et l'impression de lire parfois un synopsis ou un scénario.
Je ne veux pas croire que Mankell décrive ici le portrait des femmes en général, mais plutôt d'une femme en particulier, dans le milieu ouvrier de l'après guerre en Suède. Eivor, prise entre un lourd secret concernant sa naissance et des rêves d'une vie meilleure, se débat pour s'en sortir mais reproduit les mêmes erreurs. Même si je comprends le message de Mankell, j'ai eu souvent envie de secouer cette jeune femme, pourtant lucide, pour qu'elle fasse d'autres choix que ceux qui la maintiennent dans sa vie sans aucune lueur d'espoir.
On ne croit même plus à la note d'optimisme finale.
C'est un livre bien sombre dont j'ai malgré tout apprécié la lecture.
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Henning Mankell nous décrit, dans Daisy sisters, l'histoire de deux amies au coeur de la Suède à partir des années 40. On y suit avec le plus grand intérêt ces destins de femmes qui traversent les époques en luttant pour trouver leur place. En premier lieu, le destin d'Elna et Vivi, les "Daisy sisters", puis et surtout celui de la fille d'Elna, Eivor, et des enfants de celle-ci.
C'est aussi de la place des femmes en général dont il est en question ici : nos héroïnes cherchent à concilier leur rôle de mère et le positionnement qu'elles voudraient occuper dans la société. Dotées d'une ferme volonté d'indépendance, d'accomplissement et d'épanouissement personnel, elles essaient désespérément d'accomplir les objectifs qu'elles se sont fixées, malgré des grossesses qui ne surviennent pas toujours au meilleur moment, un environnement plutôt hostile et une incompréhension de certains de leurs proches.
Cette recherche d'évolution sociale (et sociétale) ne remet aucunement en cause l'amour qu'elles portent à leurs enfants, auxquels elles souhaitent le meilleur. En effet, chacune d'elle aspire à autre chose pour ses enfants et surtout pour la génération suivante de filles, mais le destin est capricieux et l'histoire se répète ...
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Bon sang, par quel malheur les femmes sont-elles toujours aussi esclaves des hommes, aujourd'hui en 2017 ?
Naitre avec une paire de seins nous rend-il plus apte à laver la maison, faire les courses et être la supportrice numéro 1 de nos maris, de nos enfants, au risque de s'éclipser soi-même?
Bon j'exagère. On en a gagné des choses depuis 1940... Mais parfois j'oublie que l'égalité parfaite entre hommes et femmes est loin d'être gagnée. Heureusement, Daisy Sisters est le genre de livre qui vient chatouiller mon féminisme et m'offre une petite piqûre de rappel.

J'ai beaucoup aimé "Daisy sisters". C'était tristement émouvant de voir Eivor reproduire le même schéma que sa mère Elna, alors même qu'elle faisait de son mieux pour vivre "une autre vie". J'ai été touchée par sa naïveté, par la confiance qu'elle a continué à donner aux hommes, alors qu'elle a été trahie par chacun d'entre eux. L'histoire d'Elna et d'Eivor, c'est l'histoire si pas de toutes les femmes, au moins celle de beaucoup de femmes.

Mankell offre un sublime portrait de la condition féminine en Suède et en Europe en général des années 40 aux années 80 et je conseille de mettre ce roman entre toutes les mains.
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Je ne vais pas gâcher de l'espace pour redire ce que d'autres ont déjà dit… Donc, je ne résume pas le début du roman.
Le sujet principal, c'est pour moi la condition de la femme, et son combat vers la liberté : « Etre libre dans un pays libre »

Ce livre m'a énormément ému.
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Traduit par Agneta Ségol et Marianne Ségol-Samoy

Nous sommes en Suède. Elna et Vivi sont toutes les deux nées sous le signe du Verseau à quelques semaine d'écart, en 1924. Vivi habite le sud de la Suède, à Landskrona en Scanie ; Elna habite dans le nord du pays à Sandviken. Leur rencontre improbable est l'initiative de l'insitutrice d'Elna, arrivée un jour en classe en demandant si quelqu'un voulait un correspondant. le début d'une longue histoire d'amitié et d'apprentissage de la vie pour ces deux gamines, qui rapidement sympathisent jusqu'à se rencontrer quelques années plus tard, en 1941, lors d'une virée en vélo à la frontière norvégienne. Premiers frissons en allant tutoyer la guerre alors que la Norvège est occupée par les nazis, contrairement à la Suède, pays demeuré neutre. S'amuser et trouver l'amour, c'est leur mot d'ordre. Pourtant, les choses vont mal tourner. Elna sera violée par un soldat garde-garde frontière dont on n'entendra plus jamais parler. La voici propulsée dans le monde des adultes sans ménagement. Enceinte, elle tentera d'avorter dans l'illégalité au péril de sa vie. Elle accouchera finalement d'une petite Eivor qui occupera la devant de scène dans ce roman.

1956. Eivor a un caractère bien trempé, elle n'a pas froid aux yeux. le destin met sur sa route, ou plutôt dans la maison voisine de celle de sa mère et son beau-père, un jeune fuyard, un certain Lasse Nyman. Sous le charme Eivor, l'adolescente fugue de chez elle et taille la route avec cet individu qu'elle ne connaît pas. le début d'une vie d'adulte, qu'elle voudrait différente de celle de sa mère. Pourtant la route de la vie va être semée d'embûches, Eivor déchirée entre ses désirs profonds d'indépendance et son grand coeur qui lui joue la comédie des erreurs indélébiles.

Daisy Sisters est le tout premier roman d'Henning Mankell, écrit en 1982 et traduit seulement en 2015 en France. Eh bien merci aux traductrices de nous donner enfin accès à cette magnifique fresque féminine suédoise !

On retrouve les thèmes qui seront chers à Mankell comme la mélancolie et la fatalité. L'écrivain scrute l'évolution de la société suédoise (des années 40 aux années 80), la montée du chômage et des licenciements, les ravages de l'amiante, la violence faites aux femmes dans une société machistes qui préfère les voir à la maison qu'à l'usine. Oui Mankell ne fait pas toujours dans le super gai, mais c'est le réalisme social qui lui importe.

En bonne fan des romans d'Henning Mankell c'est en sa compagnie que j'ai décidé de découvrir un petit bout de son immense pays. Un bon gros pavé de plus de 500 pages au format poche que j'ai englouti en me promenant en Suède. Malgré quelques imperfections (il y a parfois un peu de lourdeur répétitive dans les interrogations d'Eivor, par moments), je me suis vraiment régalée et été happée par l'histoire, riche en rebondissements et en émotions !

Quel bonheur et quel trouble aussi de poser ses valises pour une nuit à Börange au moment même où Eivor part y travailler !! S'approcher de la fenêtre de la chambre d'hôtel en se disant qu'on pourrait bien l'apercevoir !
Assez rigolo aussi de croiser de "Belles Américaines" sur les routes de Dalécarlie et de trouver une note en bas de page qui explique l'origine de cette passion suédoise !
Une passion suédoise pour ce qui vient des Etats-Unis que l'on retrouve d'ailleurs jusque dans le titre :
"Pourquoi les Daisy Sisters ? intervient Eivor. Vous ne me l'avez jamais expliqué.
Vivi jette un regard interrogateur à Elna.
- Tu sais quoi ?
- Non, pas vraiment. "Daisy" sans doute parce que ça faisait américain et que ça sonnait bien."

Un roman qui est à la fois une saga familiale et une fresque sociale suédoise.


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J'ai vraiment aimé ce roman, je suis heureuse d'avoir enfin découvert Mankell. Il joue avec ses personnages et son lecteur (alors je me demande comment cela doit être dans ses polars !) sans mesquinerie mais avec tendresse. le sujet même de la condition féminine et surtout, de son émancipation, est traité de manière admirable, si je puis oser me le permettre, par un homme. J'ai aimé retrouver ces femmes, Elna et Eivor, et me glisser dans leurs quotidiens. La fin du roman ouvre sur le milieu ouvrier, avec pertinence et tendresse.
Lien : http://bibliza.blogspot.fr/2..
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Elna et Evior. Evior et Elna. Deux générations de femmes que la vie n'aura pas épargné. Dans un premier temps, je m'attendais à découvrir les magnifiques paysages de la Suède à travers l'escapade à bicyclette des Daisy Sisters ou avec la fugue d'Evior en compagnie du délinquant Lasse Nyman, mais ce ne fut pas le cas. Pourtant, je n'ai pas été déçue. Parce que si ce n'est pas par les paysages que l'auteur nous donne à voir le pays, c'est bien par sa retranscription de la société des années 40 aux années 80 qu'il y arrive !

L'auteur nous décrit si finement la vie de ces deux jeunes femmes qui ont lutté toute leur vie pour obtenir leur indépendance, pour réaliser leurs rêves, dans une société où malheureusement l'égalité homme-femme n'était même pas envisageable, que cela en est réellement poignant.

Avec ce roman, on traverse les époques, les grandes périodes de l'histoire (la seconde guerre mondiale, l'expansion du communisme, l'apogée de l'industrie, la naissance du rock, etc.) et on voit ainsi évoluer les personnages dans leur milieu. On pourrait penser qu'avec les changements politiques et économiques, la génération d'Evior soit moins menacé que celle d'Elna, pourtant, malgré tous les efforts qu'elle a réitéré pour ne pas prendre le même chemin que sa mère, c'est comme ci il planait comme une fatalité au dessus d'elle.

Ce n'est pas une histoire facile à lire. Il y a des passages très fort qui vous serre le coeur, qui vous donne envie de crier au scandale. J'ai vraiment eu de la peine mais aussi tant d'admiration pour ces deux personnages qui ont vécu des choses abominables et qui pourtant ont continué d'avancer coûte que coûte, parce que, comme le disait Rune, le père d'Elna et grand-père d'Evior, du courage il faut en avoir parce qu'on est obligé d'en avoir. Même lorsque le sort semble s'acharner contre vous.

J'aurais peut-être aimé voir un peu plus l'évolution d'Elna après qu'Evior ai quitté le cocon familiale, sinon je n'ai vraiment rien à redire de ce roman. Je vous le conseille vivement car Henning Mankell nous livre ici un joli portrait de femmes du XXème siècle.

Lien : http://mangeonsleslivres.blo..
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