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3,69

sur 409 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est certainement le roman le plus poétique et le plus mélancolique de l'oeuvre de Mankell.
L'écriture très imagée donne la place aux éléments naturels du paysage nordique. La mer est le point d'ancrage, les dialogues sont écrasés dans un silence âcre et il y a comme un voile de crêpe qui entoure le récit dans un brouillard diffus.
Mankell sonde les voies intérieures du coeur et cartographie nos vies, qui peuvent devenir de lents naufrages, entraînant tout et tous sur leur passage. Comment il est simple de vaciller dans le gouffre et partir à la dérive, brisant les branches qui nous retiennent…
C'est triste, c'est noir, c'est sombre, c'est tragique, mais il y a une forme de beauté dévorante de désespoir qui m'a touché en profondeur.

Un roman taiseux à la beauté fragile qui nous traverse de frissons de mélancolie.
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Ce livre est une histoire d'errance, comme nous le dit Henning Mankell dans la postface, c'est une fiction, un joyeux mélange de souvenirs, de rêves et de cauchemars.
Un archipel d'îlots bien réels mais un peu mélangés, une période de l'histoire de la Suède difficile avec cette politique de neutralité durant la première guerre mondiale, un homme perdu au milieu de son existence ... Que faire de sa vie, quel amour choisir, de quel style de vie a t on envie ? Vivre, mais pour quoi faire, pour rechercher quoi, qui ?
L'errance d'un jeune homme qui tranquillement "a navigué à la rame dans le brouillard humide de l'archipel de Gryt au début des années ...." Et
"Il en est sorti cette histoire bien des années plus tard, quand le temps s'était éclairci et qu'à la fin tout cela rappelait un rêve singulier."
Nous ressentons tout au long de la lecture, le trouble, le malaise, le vertige lié la notion même de profondeur. Ce besoin inassouvi de chercher une fosse inconnue et de la mesurer. Est ce si important de mettre des chiffres sur des impressions, est ce une façon de se rassurer, cela peut il être un but dans la vie ?
Nous sommes bien heureux de voir, qu'Henning n'a pas choisi le plongeon dans les profondeurs et qu'il a préféré juste nous raconter quelques unes de ces idées qui nous permettent de réfléchir à ce que l'on veut devenir !
Une petite pensée particulière à ce grand monsieur qui doit mener en ce moment même un difficile combat contre l'insidieux crabe qui vient ronger les corps et les âmes !
Bon courage Henning, bats toi....
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C'est un livre sombre ,l'histoire d'un hydrographe ,qui ,au cours d'une de ses missions,rencontre une jeune femme sur un îlot perdu . Il est marié mais à partir de là ,il fera tout pour la revoir . Et en même temps il creusera sa tombe....
L'hydrographe ,le personnage principal ,est détestable ,lâche ,menteur ,faux et cruel . Pourtant à la toute fin du livre ,on s'attache tout de même à lui ou alors est-ce simplement un peu de compassion .
Avant de lire la fin ,je n'étais pas sûre d'aimer ce livre ,tellement il montre la noirceur de l'âme humaine mais la fin m'a beaucoup plu ,c'est une belle conclusion qui fait finalement de ce livre un très bon roman .
Et puis les paysages ,la description du métier de l'hydrographe ,les bateaux,les îles désertes et froides ,tout ça ajoute à créer une ambiance unique .
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Pour la troisième fois, j'ai été séduite par ce roman de Mankell. J'ai aimé, comme dans "les chaussures italiennes", le voyage dans une contrée difficile, les rencontres que fait le héros, sa difficulté à être et à aimer...J'ai eu, comme dans "le cerveau de Kennedy", quelques difficultés à entrer dans l'histoire mais ensuite je n'ai pas pu fermer le livre avant la dernière page.
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Cette fois ci Henning mankell décampe de ses romans s policiers et nous offre un roman plein de sensibilité et d'humanité.
Tout est marqué dans ce roman , la nature sauvage, la guerre qui couve, les personnages complexes et torturés par leur vide intérieur. ,!la mer, la mort, l'amour l'intensité des sentiments, des désirs incompréhensibles de cet homme obsédé par les distances,qu'elles soient en surface ou en profondeur.
En perspective c'est une Remarquable analyse sur la profondeur de l'égoïsme humain et les dérives qu'il peut entrainer vis à vis de l'entourage proche.
Nous tient en haleine jusqu'au dernier chapitre
un très beau roman .
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1914, Suède: Lars Tobiasson Svartman est hydrographe.Il mesure la profondeur de l'océan pour en établir des cartes précises et ouvrir des routes maritimes aux navires de guerre. Pendant ses missions, sa jeune épouse Kristina reste à Stockholm. Lars mesure, calcule, prévoit. Mais son fragile équilibre se rompt lorsqu'il aborde sur une île habitée par Sara Fredrika. Elle a perdu son mari, vit dans une totale solitude. Il n'aura de cesse de la la revoir, et entre alors dans un engrenage de mensonges dont il ne pourra plus sortir.
Montée de la folie , issue inéluctable, lâcheté de Lars, la glace n'est pas seulement sur la mer. le personnage de Kristina qui reste dans l'ombre du capitaine Tobiasson, se révèle à la fin du roman, et explique enfin l'énigmatique ouverture.
Un roman fascinant, dépaysement en prime avec un voyage dans des archipels (imaginaires) au large de la Suède, des navires de guerre, des chaloupes, des voiliers...Encore une fois chapeau bas au traducteur! (Rémi Cassaigne)
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Lars Tobiasson-Savartman est hydrographe et inspecte les routes maritimes et les côtes suédoises en cette époque troublée où l'Europe est au bord de la guerre en 1914.

Je n'ai pas aimé le personnage, cet homme qui se cherche et qui refoule ses démons.

Je ne l'ai pas trouvé très humain et surtout je l'ai senti hermétique à tous sentiments d'amour ou de compassion aussi bien envers sa femme, que son amante et ses deux petites filles ; tout autant qu'envers les hommes qu'il côtoie sur les différents bateaux où il va naviguer.

Il dit : "Parfois, je suis quelqu'un d'autre …. peut-être quelqu'un dont je n'ai pas idée. Je cherche quelque chose qui n'a pas de fond, dans la mer comme en moi-même".

Il est très seul, très mal au-dedans de lui-même, détaché de tout et avec parfois des pulsions meurtrières qu'il n'arrive que difficilement à maîtriser, tout en ne se reconnaissant pas dans cet autre lui qui le dérange et le rend malheureux, peut-être ?

Une incompréhension de lui-même et des autres, un désarroi total qui pourtant n'a pas réussi à me toucher.

Intéressant mais je n'y ai vu aucun amour, ni tendresse seulement de la langueur, de la fureur et beaucoup de désarroi.

Livre assez dur finalement.


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Une fois de plus, Mankell délaisse Wallander mais retrouve la profondeur glacée de la mer Baltique. Son héros ne vit pas sur une ile, comme dans les chaussures italiennes. Il est sur un bateau, à l'aube de la guerre de 14 et alors que l'Europe s'est déjà embrasée. La Suède, toujours aussi neutre en apparence, envois des hommes sonder les profondeurs de la Baltique pour tracer un éventuel passage que l'armée et la flotte pourraient utiliser si le besoin s'en faisait sentir. Lars est marié, sa femme est restée dans leur appartement cossu et confortable, il mène une vie sans écart en bon militaire. Chez lui tout est dur, calculé, prévu ou prévisible, c'est une homme rigide et peu amène, chez qui se devine une part de monstruosité. Mais même pour un homme aussi calculateur et prévoyant, sur une ile, seuls les impondérables peuvent casser la ligne tracée d'avance. La rencontre imprévue , c'est celle de cette femme étrange qui vit sur une des iles sur laquelle il accoste pendant sa campagne de sondage. Elle y vit seule. Et cet homme toujours soucieux de mettre des distances entre lui et tous les autres, va vouloir se rapprocher de cette femme jusqu'au point de non-retour. Lui qui croit tout maîtriser va s'abîmer dans les profondeurs, de l'âme, des hommes, de l'autre, des fonds glacés de la baltique.

Comme toujours avec Henning Mankell, son personnage est de prime abord très désagréable et tout porte le lecteur à le détester. Mais rien n'est simple, rien n'est blanc ou noir. Et le lecteur se demande alors quelle est la plongée la plus glaciale, dans l'âme d'un homme dur et insaisissable, ou dans les profondeurs des eaux sombres du grand nord ; C'est au final avant tout un hymne à l'amour, destructeur parfois, mais tellement indispensable.
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Voilà un livre d'Henning Mankell très différent de ceux que j'ai déjà eu l'occasion de lire. Ce n'est pas un roman policier, mais un récit captivant qui se lit comme un suspens.
Automne 1914, nous sommes à l'aube de la Première Guerre Mondiale, le sombre héros de cette histoire Lars Tobiasson-Svartman est capitaine de la marine de guerre suédoise. Il est hydrographe et il est chargé de tracer de nouvelles routes maritimes en sondant les profondeurs de la mer sur les bords des côtes suédoises.
Au cours d'une de ces missions, le capitaine Lars va rencontrer une femme vivant seule et loin de tout sur la toute petite île de Halsskär. Il tombe amoureux d'elle et pour la revoir va se mettre à mentir à tous. C'est l'engrenage mensonges après mensonges il s'enferre et la folie n'est pas loin...
[...]
Au résultat, un roman très bien construit, efficace mais glaçant !
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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En 1914 en Mer baltique, un hydrographe en mission secrète pour l'armée suédoise découvre qu'un îlot réputé désert est en fait habité par une jeune femme seule…

Comme Tea-Bag (2001) et Les chaussures italiennes (2006), Profondeurs (2004) d'Henning Mankell n'est pas un roman policier et ne fait donc pas intervenir son célèbre commissaire Wallander. Mais il s'agit bien cette fois d'un roman que l'on pourrait qualifier de noir, car il a en fait bien des points communs avec les romans policiers.

Profondeurs s'ouvre sur le bref récit dune tentative d'évasion d'un hôpital psychiatrique. Nous sommes alors en 1937. La femme qui a tenté de s'échapper s'appelle Kristina Tacker. Elle a 57 ans et n'a pas prononcé une parole depuis 12 ans. Mais après ce premier chapitre, Henning Mankell nous entraîne 23 ans plus tôt, au début de la Première guerre mondiale, au moment où Lars Tobiasson-Svartman quitte sa femme Kristina pour une mission secrète sur un bateau de la marine suédoise. En tant qu'hydrogaphe, il est chargé de trouver des voies navigables nouvelles qui ne sont pas encore repérées sur les cartes. La Suède est alors un pays neutre, mais des navires russes et des navires allemands ont été repérés dans les eaux territoriales suédoises, ce qui laisse redouter une attaque en Mer baltique…

Dés le début de Profondeurs, le personnage de Lars Tobiasson-Svartman n'a rien de sympathique. le tour de force d'Henning Mankell est justement de nous captiver pour cet homme, ce spécialiste des mesures sous-marines qui va découvrir ses propres abîmes intérieurs. C'est en lui en effet qu'il va explorer des zones inconnues, celles de la passion et du mensonge. Et de mensonges en mensonges, il va glisser inexorablement vers la folie criminelle. Superbe et glauquissime roman !
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