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3,69

sur 409 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Octobre 1914, première guerre mondiale, la Suède risque de perdre sa neutralité et d'être entraînée dans la guerre à cause des affrontements maritimes entre L’Allemagne et la Russie.
Lars Tobiasson-Svartman, capitaine hydrographe, reçoit la mission de sonder la mer Baltique et de rechercher de nouvelles voies navigables du nord au sud à travers l'archipel d'Ostergötland. Etre étrange, maniaque du contrôle, obsédé par les distances, obnubilé par les profondeurs et les mesures en mer pour tracer ses routes, il prend soin de maintenir entre lui et les autres une certaine distance.
Au cours de ces missions en mer ou sur la glace, le capitaine Lars deviendra l’amant d'une femme ermite qui vit sur l’îlot d’Halskär. Très vite, elle l’obsède et pour la revoir, il invente des missions secrètes, fait des allées et venues fréquentes entre l'île et Stockholm. Ses mensonges font dévier sa raison et l’emportent loin du refuge de certitudes qu’il s’était construit.
Le capitaine commence alors une longue descente aux enfers de la passion jusqu’à la démence.
Le lecteur est prisonnier de cette lente descente, entraîné dans les profondeurs de son côté obscur.
Parallèle évident avec un autre protagoniste de Mankell, Fredrick Welin, le chirurgien solitaire des Chaussures italiennes : deux hommes tourmentés, perdus sur leur île glacée.
« Profondeurs » de Henning Mankell est un roman noir écrasant qui transforme le lecteur en brise-glace, l’obligeant à lire comme il avancerait dans la banquise. Éprouvant.
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Je suis un peu déstabilisée suite à la lecture de roman. Plus habituée aux aventures Wallandériennes ou aux voyages africains, je n'ai pas reconnu l'écriture de Mankell, dans ce roman noir et étrange.
Ce "héros", Lars Tobiasson-Svartman, hydrographe dans la marine suédoise, nous entraine avec lui dans sa folie, ses obsessions, son arrogance, ses troubles et ses mensonges.
Omniprésence et personnification de la mer et ses profondeurs, un climat hostile, un hydrographe obsessionnel, bref, un début de polar assez long. L'intrigue devient plus intéressante par la suite mais ne m'a pas convaincue totalement.
Malgré une exploration des profondeurs marines et de l'âme humaine, j'aurais aimé pouvoir remonter plus souvent à la surface de l'eau.

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Ce roman porte sur la fuite de soi-même, les mensonges qu'on entretient avec un fond de culpabilité, de lâcheté, de facilité mais aussi d'ambiguïté. Tout cela parce que le personnage central hésite entre deux femmes, entre deux familles sans s'impliquer honnêtement envers l'une ou l'autre. Très intimiste, ce roman n'a pas la portée sociale des autres bouquins de Mankell et cela m'a manqué. Quoique bien décrites, les valses hésitations du capitaine m'ont laissé plutôt indifférent tellement cet homme m'apparaissait veule, malhonnête et indigne de quelque sympathie que se soit. Les questions militaires qui sont abordées sont sans relation avec les questionnements existentiels de Lars et j'ai ressenti comme une coupure, une incohérence entre les deux thèmes. La lecture n'a pas été ardue car j'étais intrigué par le dénouement qu'y apporterait cet auteur que j'aime tant par ailleurs; et celui-ci, au moins, ne m'a pas déçu.
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Profondeurs (Djup en suédois, avec un sens certain de la concision) c'est tout d'abord un personnage, parfaitement antipathique de militaire géographe spécialisé dans la mesure des fonds marins, qui est chargé d'établir de nouvelles routes en mer Baltique pour les navires de la marine suédoise lors de la première guerre mondiale. L'histoire individuelle de cet homme se mêle à la grande histoire, quand les drames se rejoignent. Tout ou presque se passe en mer. le paysage marin peut être source d'ennui en littérature, mais là, les eaux sombres comme les ciels changeants, les écueils sous-marins comme les nuages de plomb créent des toiles de fond mouvantes aux événements.

L ‘écriture est précise et poétique à la fois. Et le personnage principal ? le moins que l'on puisse dire de Lars Tobiasson-Svartman, c'est qu'il n'est pas très équilibré. Ses mensonges, sa froideur, sa violence parfois, mettent mal à l'aise, sans que rien ne vienne les contrebalancer… Il n'apprécie aucune des personnes qu'il croise, ne fait rien pour se rapprocher de son épouse qui l'attend à Stockholm et ce qui le lie à une femme rencontrée sur un ilôt perdu n'est guère empreint de sentiment. On s'attend à lui trouver un trait de caractère plus chaleureux, plus humain, en pure perte ! C'est comme cela que je l'ai ressenti toutefois, et dans le même temps, je ne pouvais me retenir de tourner les pages pour savoir comment il allait s'enferrer plus en avant dans les faux-fuyants et les trahisons.

Un très beau roman sombre, mais cette plongée dans les profondeurs d'une âme pas très ragoûtante, est à ne lire que si le moral peut le supporter ! Je déconseille au passage quelques paragraphes aux amis des animaux et aux âmes sensibles.
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Véritable "coup de coeur "pour moi : L'athmosphère si particulière de ces pays Nordiques nous ensorcelle et comme il est bon de s'y laisser aller (sachant qu'on peut en ressortir !)
Dans ce monde glacé , sombre , où les jours et les nuits semblent se ressembler ,au début de la première guerre mondiale , le capitaine LTS part en mission pour fonder les fonds de la mer Baltique et approfondir les connaissances des voies maritimes .
D'emblée ,ce qui se dégage de ce personnage c'est cette obsession du contrôle : des distances , des mesures , des profondeurs , des relations humaines ....... Toute sa vie ne semble avoir de sens que dans cette volonté névrotique de tout maîtriser : Très vite l'auteur nous laisse deviner qu'une enfance douloureuse dans la relation avec son père est à l'origine de la construction de cette personnalité inquiétante , dénuée de sentiments donnant accès à des comportements étranges , sans affect la plupart du temps, avec quelquefois des réactions démesurées à la circonstance ( à un moment il gifle l'un des marins sous ses ordres ne supportant de le voir "la morve au nez" ..... conscient de son geste inconsidéré malgré tout il se justifiera en disant que l'homme en question "ne travaillait pas correctement ")
La rencontre avec une femme sur une petite île alors qu'il est mission sur la Baltique ouvre une brèche en lui qui dès lors ne va cesser de s'agrandir jusqu'à devenir le véritable gouffre abyssal qu'il recherche depuis toujours : la folie s'empare de lui, ses mensonges creuseront sa tombe ............acculé à aller au bout de lui -même , devenant de plus en plus monstrueux , seule la mort le délivrera de cette prison intérieure ; une phrase clé dans le roman :"mais la distance ne comptait pas , seule la proximité avait un sens ": il avait passé sa vie à mesurer les distances , la notion de proximité n'existait pas pour lui .........Besoin de se couper de ce père avec lequel les relations furent douloureuses , il était devenu un être , insensible , mécanique , cassant et enfermé dans son monde au bord de la psychose ..
Je n'ai pas pu m'extirper de ma lecture , prise dans les filets de cette écriture magique .........
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Lars Tobiasson-Svartman (bien retenir le nom de famille double....) principal personnage (je n'ose écrire héros) de PROFONDEURS est loin d'être à la hauteur du personnage principal des nombreux romans de Henning Mankell :Wallander.

Nous sommes en 1914, la guerre a commencé, Russes et Allemands s'affrontent en mer Baltique, la Suède est encore neutre.

Lars est un excellent hydrographe de la marine suédoise. Lors de sa présentation au début du livre il m'a fait penser au capitaine du bateau de "Noir Océan"(Stefan Mani), mais il s'en éloigne très vite.

Le personnage de Lars se transforme malheureusement : il est l'un des personnages principaux d'un roman les plus odieux qu'il m'ait été donné de lire : non seulement à cause de ses mensonges, mais son attitude vis à vis des personnes qu'il rencontre : son épouse, ses collègues de la marine, le soldat allemand...

Bien qu'il pense être amoureux de sa femme, mais surtout du parfum de celle-ci, il ne pense qu'à s'en éloigner avec pour excuse son activité professionnelle, et ce notamment pendant la grossesse et après la naissance de l'enfant.

Il croit être amoureux de Sara Frédrica mais la façon dont il la traite et qu'il lui ment à elle aussi on peut en douter.

Même si Kristina (l'épouse officielle) et Sara (la maîtresse) sont en apparence des personnages secondaires, elles sont les deux figures les plus intéressantes de ce roman.

En conclusion c'est un livre très bien écrit mais dont la personnalité ambigüe du principal personnage met mal à l'aise.
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Mon avis : Bon livre..., et insolite !
Une description de la mer baltique, des archipels éloignés et désertiques, de la Suède du début du XXe siècle, un point de vue méconnu de l'histoire de la Grande Guerre... Henning Mankell captive autant dans ses romans humanistes (Le fils du vent, Comedia Infantil, Tea Bag... ) que dans les enquêtes du commissaire Wallander qui nous avaient permis de découvrir cet auteur.
A l'aube de la Première Guerre mondiale, la Suède est "neutre", mais ses eaux territoriales tellement précieuses sont convoitées par les belligérants russes et allemands...
Aussi, le capitaine suédois Lars Tobiasson-Svartman, officier hydrographe est chargé, en 1914 de sonder et mesurer les profondeurs dans la mer baltique, afin de valider les routes maritimes "idéales" ou "optimales" non encore cartographiées. Pour cette mission, ce capitaine Lars, dont on découvre rapidement le peu de capital de sympathie, doit abandonner sa femme, fragile bourgeoise, à Stockholm, sans états d'âme ou compassion.
Profondeurs : Sonder ces eaux si sombres et glaciales est un travail méticuleux auquel s'adonne le capitaine avec d'autant plus de précision qu'il est habité par la folie de la mesure - il dort même avec son instrument de mesure. Et dans ces profondeurs, que de gouffres, rocs, écueils, filets de pêche au contenu douloureux...
Lors de sa mission, Lars découvre sur une île rocailleuse une maisonnette habitée par une veuve, Sara Frederika, dont il tombe amoureux (mais ce personnage antipathique est-il capable d'un tel sentiment ?). Il va s'enfoncer dans les mensonges auprès de tous (la Marine : en inventant mission sur mission, la veuve qui envisage une nouvelle vie loin de cette île déserte, sa femme psychologiquement fragile...) pour pouvoir continuer ses allers-retours vers l'île.
Il va jusqu'à tuer un déserteur allemand (on est en guerre). Une scène mémorable. Où l'on vérifie le caractère détestable de Lars.
Il perd l'enfant de sa femme.
Il est quitté par la veuve.
Il décide alors de se noyer. (je ne dévoile rien : la 4 de couv s'en est chargée !)
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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Pas évident d'entrer dans ce livre où le héros, de peu agréable devient carrément antipathique et repoussant au fil des pages. La description de l'archipel (lieu essentiel pour les suèdois), en hiver et dans les conditions de vie du début du XIXème ajoute à la dureté du roman. Et pourtant, je le recommande!! c'est un livre qu'on n'oublie pas .
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récit bien mené mais sombre et triste.
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