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3,62

sur 126 notes

J'attendais certainement trop de ce roman de Manotti, et ma déception est à la hauteur.
A travers deux novices d'un commissariat d'une banlieue parisienne, un tableau désenchanté ou la précarité, la corruption, l'arrivisme, la dérive des banlieues, les illusions perdues sont mis en avant. Sur des sujets brûlants le regard de Manotti se veut sans jugement, ce qui l'honore, les faits rien que les faits, mais hélas en tout cas pour moi, ces personnages sont bien trop caricaturaux pour rendre son roman passionnant. Flics ripoux (forcément violent, manipulateur, un QI d'huitres ou de skinhead), jeunes flics qui découvrent le terrain bien loin des cours de l'école de police (ha bon, c'est comme ça sur le terrain !!!), gradés et politiques manipulateurs ou carriéristes (les deux allant souvent de pair). Comme le chante « Ah que Johnny » noir c'est noir, dommage que Manotti n'est pas nuancée un peu plus ces portraits. J'ai eu le sentiment d'enfoncer des portes ouvertes. C'est pas douloureux mais ça lasse.
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Premier essai avec Dominique Manotti mais non transformé. Son roman comporte certes des éléments intéressants en mêlant délinquance, problèmes des banlieues, magouilles et brutalités policières, manoeuvres politiques pour éradiquer la racaille, ... Impression de déjà-lu mais ça aurait pu tenir.

Or, j'ai trouvé ses personnages trop caricaturaux: flic ripoux, misogyne, raciste, violent; nouvelle recrue angélique, la commissaire dévorée d'ambition, etc. Là aussi, on pourrait se dire que ça existe réellement (très certainement) si ce n'était que la façon de les mettre en scène manque de réalisme. Et de profondeur.

Quant au style, Bien connu des services de la police devrait être vendu avec un pack d'eau tant il est sec! Ça manque de liant ce qui donne une sensation de décousu dans la construction romanesque.

Dominique Manotti recourt à de nombreux acronymes tels que BAC, SAC, GAL et j'en passe. C'eût été bien pour le lecteur d'en donner le nom complet, en note infra-paginale par exemple. Car si BAC est bien connu, d'autres restent plus sybillins. Merci Google pour les infos. Ça ne change certes pas l'histoire mais le procédé m'a rapidement irritée.

Bref pas une de mes meilleures lectures, alors que la quatrième de couverture avait suscité tant d'envies et d'attentes. Sans doute trop...
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Un roman qui détonne par son affligeant réalisme. Une bonne écriture desservant un bon polar bien noir et poisseux digne d'un scénario sortant direct des méninges d'Olivier Marchal. Une histoire de banlieues, de flics et politiques corrompus, de misère sur terre. Une bonne lecture dans l'ensemble. Seul point négatif si je puis dire, j'ai trouvé l'intrigue un peu faible et un peu lourde.
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Eté 2005, le Ministre de l'Intérieur prépare sa candidature à l'élection présidentielle. Ses conseillers organisent des réunions informelles pour élaborer son programme sur le thème central de sa campagne : l'insécurité. La commissaire le Muir prend la parole au cours d'une de ces réunions pour faire part de son expérience au sein du commissariat de Panteuil, dans la banlieue nord de Paris. Pour cet officier ambitieux, le seul facteur de cohésion de la société française, c'est la peur. Peur de l'insécurité, des autres, du déclassement, des zones de non droit. Et sa conception du maintien de l'ordre est radicale, même si la réalité du terrain semble moins glorieuse. Lors de son arrivée à Panteuil, sa première décision a été d'interdire l'alcool dans l'enceinte du commissariat pour limiter le risque de bavure. Et pourtant, les mauvaises habitudes perdurent… Cynisme, racisme et passages à tabac sont devenus ordinaires. La force publique se montre parfois brouillonne et maladroite, souvent massive et brutale. Quant aux gros bras de la Bac, cela fait longtemps qu'ils ont franchi la ligne jaune. Mais heureusement, les "collègues" et leur hiérarchie s'entendent parfaitement pour couvrir les bavures. Une nuit, un immeuble squatté par des familles maliennes prend feu. Panteuil se retrouve au coeur de l'actualité. Dominique Manotti livre ici roman à charge sur l'idéologie sécuritaire mise en oeuvre au début des années 2000. Il faut faire du chiffre et exploiter habilement les nombreux faits divers. Elle dénonce les brutalités policières, la corruption, la concurrence entre services et l'infiltration de réseaux aux frontières de l'extrême-droite et du banditisme. Si certaines de ses observations sont justes, ses procédés sont trop manifestes et elle tombe rapidement dans la caricature, le cliché et le manichéisme. L'ambition est louable mais le résultat manque de crédibilité. Les auteurs français de polar ont décidément bien du mal à parler de la banlieue...
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Nous sommes en 2005 et une série d'événements enflamme littéralement la ville imaginaire de Panteuil, banlieue parisienne. Là, dans le commissariat, viennent d'arriver de jeunes recrues encore bourrées d'illusions. Elles vont vite rencontrer leurs collègues et apprendre qu'ici on n'est pas là pour faire des sentiments mais pour appliquer la nouvelle politique sécuritaire développée par le cabinet du ministre de l'Intérieur. Et ce d'autant plus que la commissaire le Muir, dont les dents ont déjà usé de nombreux parquets, a promis au ministère d'obtenir des résultats. Elle peut pour cela compter sur une partie de son effectif qui a oublié depuis belle lurette qu'elle était là pour servir la population et non pas pour se servir sur son dos.

Pas de doute, il s'agit bien d'un roman de Dominique Manotti : on reconnait dans l'intrigue et la présentation des personnages le recul de l'historienne, la distanciation que permet une étude – que l'on présume très bien documentée – du contexte, et l'empathie de l'écrivain pour ses personnages. Aussi, ce qui fait la force de Manotti, encore dans Bien connu des services de police, c'est l'inéluctabilité du dénouement que l'on sent par avance terrible et profondément injuste. Malgré tout, on essaie de se raccrocher aux quelques lueurs d'espoir que nous laisse quand même entrevoir l'auteur : le flic ripoux va-t-il trouver la rédemption ? Les jeunes recrues représentent-elle un changement à venir ? La policière des RG va-t-elle mettre au jour le scandale qui couve ? Échappera-t-on à l'élection à la présidence du ministre de l'Intérieur en 2007? Peut-être certaines d'entre-elles aboutiront en fin de compte à quelque chose de positif. Peut-être toutes. Peut-être aucune. Pour le savoir, il ne vous reste plus qu'à vous plonger dans ce bel et bon roman noir.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Dominique Manotti, militante syndicale bien connue, écrivaine engagée cherchant à nous montrer la société de la rue, la vraie vie, celle des banlieues.

Un commissariat comme un autre,
Une banlieue à karcheriser comme une autre,
Des petits jeunes qui s'engagent dans le métier en y croyant encore,
Des flics véreux, tous plus pourris les uns que les autres,
Une hiérarchie prête à tout pour réussir et gravir les échelons du pouvoir,
Une histoire de gros sous, de prostitution, de rackets et bien sûr de trafics de drogue, voilà le cadre pas très novateur, toujours déprimant ….

Une écriture incisive qui ne cache pas sa passion pour une vraie justice, de très bonnes intentions et bien sûr pour finir des cadavres en série et bien sûr pas les vilains.
La morale n'est pas sauve … nous vivons dans un monde bien pourri … qui en doutait encore !
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Dominique Manotti sait parfaitement s'insinuer dans un passé très récent pour en faire ressortir les basses oeuvres qui concourent aux jeux des puissants (Sombre Sentier, A nos chevaux, Nos fantastiques années fric...).
Avec Bien connu des services de police, elle a cette fois su devancer l'actualité en imaginant les tripatouillages qui peuvent se commettre au nom de la justice dans un commissariat de police. Toute relation avec des affaires récentes dans la région lyonnaise n'est qu'un pur hasard, mais témoigne quand même d'une bonne analyse de la façon de fonctionner de certains policiers, et surtout d'une certaine hiérarchie policière.
Le ballet s'ouvre en 2005 sur le commissariat de Panteuil, en banlieue nord de Paris, sa commissaire carriériste, adepte du chiffre et de la bâtonnite. Pour garantir leurs résultats, et une pseudo sécurité dans les quartiers, les agents font se qu'ils peuvent, et parfois trichent un peu, beaucoup, pour réussir à satisfaire la demande hiérarchique.
Noria Ghozali, commandant aux Renseignements Généraux, n'est pas dupe de ce mode de fonctionnement. L'incendie d'un squat va mettre en lumière les intérêts croisés politiques et immobiliers, qui primes sur les considérations humaines dans de telles conditions.
Encore un Manotti qui se lit d'une traite et qui amène à se poser bien des questions sur notre société.
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Fin de l'été 2005. La vie quotidienne d'un commissariat de police d'une ville de la banlieue nord de Paris, entre Montreuil et Pantin.

Flics maquereaux, violents, impatients de faire du chiffre selon les directives d'un certain ministre de l'Intérieur qui deviendra Président, racisme, sexisme, homophobie agressive, réseaux de deal, trafic de voitures de luxe, corruption et magouilles immobilières, traque des immigrés … la vie de banlieue.

Un style sec, épuré, tout en muscles. Des personnages à la psychologie complexe et au parcours pas toujours très net, héros fatigués qui doivent se résoudre à passer la main, accointances avec les truands qui sont indispensables au recueil de renseignements, jeunes recrues en total désarroi devant une réalité qu'ils n'ont pas étudié à l'école de police.

Duel de dames : une commissaire manipulatrice et très politique, qui compte bien imprimer sa marque à cette équipe maladroite et donc productrice de violentes bavures, face à une commandante des Renseignements généraux que nous retrouvons vingt ans après ses premiers pas dans la police : Noria Ghozali. Mais la première n'a pas vue venir la seconde.

Un polar dense, un concentré de tout ce que la police peut engendrer de pire, la violence engendrée par la peur, la tolérance de l'innommable. Chacun survit comme il peut avec les armes à sa disposition dans une guerre sans merci et sans fin.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Voilà un polar social bien sombre, comme Manotti sait si bien les écrire. Malgré une vision parfois un peu manichéenne, car très militante dans le fond, on dévore cette histoire de flics ripoux, timbrés ou paumés qui foutent autant le bordel dans les cités que la "racaille" (ou presque).

Un autre point de vue sur des événements qu'on entend relater bien différemment dans la plupart des médias, à travers un roman qui se lit très bien, et dont le propos a un peu de profondeur : ici sont pointés du doigt la droitisation des élites, la dictature du résultat dans les commissariats, et l'impunité démente avec laquelle la police agit parfois. Ca rappelle quelques faits "divers" récents, et ça fait froid dans le dos.

Bref, du polar français qui cause contemporain, et ça j'aime bien !
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Je viens de terminer ce roman de Dominique Manotti, 3e que je lis d'elle… et j'avoue qu'il m'a tenu en haleine… une fois démarré, j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher.
Cela se passe dans une petite ville de Banlieue, Panteuil, près de Paris, avec de gros soucis d'intégration, de drogue etc. le commissariat de Panteuil est le lieu central de cette histoire… le quotidien de ces flics, pour certains ripoux, d'autres ambitieux, d'autres encore honnêtes et courageux, mais tous complexes comme la nature humaine.
L'intrigue nous emmène dans une violence quotidienne, au milieu du racisme, de la drogue, de la prostitution, mais aussi des manipulations, des corruptions pour des ambitions politiques.
Dans ce quotidien, la nature humaine est broyée, soit brutalement, physiquement, soit psychologiquement, plus insidieusement.
On espère en lisant ces lignes, que ce soit de la pure fiction, une réalité caricaturée… malheureusement cela ressemble beaucoup aux faits divers entendus dans nos JT. Et puis, pour avoir entendu Dominique Manotti en conférence, je sais que c'est une personne de terrain… elle a été longtemps prof en banlieue… proche de ses élèves, à leur écoute… très intéressée par la société humaine… donc donc… j'image que tout ceci n'est vraiment pas éloigné de la réalité.
Bref, j'ai beaucoup aimé et franchement bien écrit. A lire.
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