Un style épuré, des phrases ciselées au scalpel, des personnages complexes qui se débattent dans un laps de temps restreint. Bref, un condensé de polar historique.
Le Corps noir, c'est celui de l'uniforme de la Waffen SS. L'intrigue se déroule à Paris entre le 6 juin et le 25 août 1944 : comme une sorte de basse-continue, on suit les progrès des troupes américaines puis de la 2ème DB vers la capitale, l'armée rouge qui marche inexorablement vers Berlin. A Paris, le petit monde de la collaboration continue cependant d'oeuvrer à ses magouilles sanglantes.
Il y a les truands de la Carlingue, la Gestapo française composée de nervis qui n'en ont pas encore assez d'assassiner de jeunes résistants naïfs, les financiers véreux qui cherchent à sauvegarder les richesses accumulées en spoliant les juifs. Il y a les lieux de débauche - le fameux One-Two-Two au 122 rue de Provence - pour officiers SS, une actrice sublime sortie du ruisseau qui a fait carrière à la Continental et maîtresse officielle du capitaine SS Bauer, la lutte entre la SS et la Wehrmarcht qui pense, quelques heures seulement, avoir supprimé Hitler le 20 juillet …
Au milieu de ce gigantesque panier de crabes, le héros est un bel homme de 35 ans, égyptologue de son état, infiltré sous une fausse identité au coeur de la police mondaine qui transmet à Londres les informations qu'il recueille dans les cercles mondains de la Collaboration. Nicolas Domecq - dit Beau Mec dans les bars à hôtesses - est lui aussi amoureux de Dora Belle, qui joue pour lui les indics.
La fin de partie est proche en cet été 44, chacun cherche à sauver sa peau, quitte à supprimer les témoins gênants et ceux qui réussissent à tourner casaque pour se retrouver dans le camp des vainqueurs, ceux-là qui écrivent l'histoire. Juste à temps avant l'insurrection de la préfecture de police, avant l'entrée des Alliés dans Paris …
Réaliste, prenant, un récit haletant …
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