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EAN : 9782757800041
288 pages
Points (04/05/2006)
3.77/5   78 notes
Résumé :
Entre le débarquement des Alliés et la libération de Paris, deux mois et demi s'écoulent. La SS allemande - le "corps noir" - et la Gestapo française règnent encore. Dans leur sillage, industriels, banquiers et artistes s'enrichissent et mènent une vie de plaisir. Mais les plus perspicaces sentent le vent tourner...
Ce roman peint ceux qui perdent, ceux qui s'en sortent, et ceux qui se retrouvent toujours, quoi qu'il arrive, dans le camp des vainqueurs.
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Dominique Manotti nous livre ici un roman très noir dont la toile de fond est Paris à la fin de l'occupation.
Les alliés viennent de débarquer en Normandie, mais certains à Paris continuent à vivre au rythme de la collaboration. On vit au côté de la Gestapo Française, la fameuse Carlingue où malgré la défaite qui s'annonce, beaucoup n'ont qu'un but s'enrichir toujours plus. Les Lafont et consorts n'ont aucuns scrupules à s'en prendre à leurs compatriotes.
Ce roman très bien documenté nous fait vivre la fin de l'occupation allemande. Par instant, je me suis cru dans le film "Paris brûle t'il. Mais ce livre va plus loin, décrivant parfairement les retournements de vestes et autres résistants de la dernière heure.
La victoire face à l'occupant étant bien sur le but recherché, mais on sent se mettre en place un atmosphère plus pernicieux où le relèvement du pays est la priorité, peu importe les acteurs qui vont y participer.





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Voici le roman (très) noir des quelques semaines entre le débarquement des Alliés et la libération de Paris. La défaite arrive et ceux qui paradaient en vivant de la collaboration, quitte à en oublier tout scrupule ou trace d'humanité, sentent le vent tourner. La période où les truands de la rue Lauriston faisaient la loi, protégés par l'occupant, va finir. Mais leurs exactions continuent. Il est encore temps pour les profiteurs de second rang de mener d'ultimes contorsions pour faire disparaître le passé et se retrouver l'été fini dans le camp des vainqueurs. Les résistants de la dernière heure finissent par prendre plus de place pendant que ceux d'autres plus engagés continuent d'être les victimes des derniers tenants de la Gestapo française.
Comme habitude avec Dominique Manotti un roman brillant, efficace, mais au combien plus sombre. Aux précédentes magouilles financières qui étaient sous-jacentes dans ses précédents romans succèdent un témoignage sur une période charnière de la seconde guerre mondiale. Sans préjugés, ni facilités.
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« le corps noir » explore l'occupation allemande à Paris entre le 6 juin 1944 et la libération de la capitale, le 25 août 1944. A travers l'histoire croisée de collaborateurs et de nazis ( le corps noir des SS), Dominique Manotti décrit cette société qui poursuit impunément les trafics économiques et financiers, les arrestations arbitraires, et les meurtres….. le lecteur assiste à la décomposition de ce monde. Les puissants préparent leur reconversion, cachent leur argent et se rapprochent des prochains vainqueurs. Les secondes mains de la gestapo française ou « carlingue » poursuivent leurs trafics, sévices et assassinats … emportés par l'aveuglement et la violence.
Les personnages du roman évoluent dans un cadre historique reconstitué avec habileté. Ils côtoient les artistes, banquiers, industriels de l'occupation. Leur vie est faite de plaisirs, de réception et de luxe, ils tissent d'indispensables relations de dépendance avec l'occupant. L'auteure n'oublie pas d'exposer la situation quotidienne des parisiens et les choix opérés par les opposants.
Le récit alterne avec la chronologie des avancées des armées alliées (à l'ouest et à l'est). Cette présentation installe un rythme au roman. Elle imprime une nécessaire évolution dans les attitudes et choix des personnages. le lecteur est interpellé par le style qui alterne le discours narratif et le style direct. La violence de l'époque est rendue par les scènes de meurtre, de viols, de sexe… où les expressions crues dégagent une impression de malaise.
Le livre est davantage un roman historique qu'un roman policier, même si le lecteur suit les enquêtes d'un jeune inspecteur, résistant gaulliste, infiltré dans la police. Quelques péripéties paraissent, cependant, rapidement résolues. le lecteur est emporté par le rythme cinématographique du roman. le « décor historique » est bien construit, l' histoire des personnages est tendue par l'accélération de l'Histoire en cet été 1944.
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Un style épuré, des phrases ciselées au scalpel, des personnages complexes qui se débattent dans un laps de temps restreint. Bref, un condensé de polar historique.

Le Corps noir, c'est celui de l'uniforme de la Waffen SS. L'intrigue se déroule à Paris entre le 6 juin et le 25 août 1944 : comme une sorte de basse-continue, on suit les progrès des troupes américaines puis de la 2ème DB vers la capitale, l'armée rouge qui marche inexorablement vers Berlin. A Paris, le petit monde de la collaboration continue cependant d'oeuvrer à ses magouilles sanglantes.

Il y a les truands de la Carlingue, la Gestapo française composée de nervis qui n'en ont pas encore assez d'assassiner de jeunes résistants naïfs, les financiers véreux qui cherchent à sauvegarder les richesses accumulées en spoliant les juifs. Il y a les lieux de débauche - le fameux One-Two-Two au 122 rue de Provence - pour officiers SS, une actrice sublime sortie du ruisseau qui a fait carrière à la Continental et maîtresse officielle du capitaine SS Bauer, la lutte entre la SS et la Wehrmarcht qui pense, quelques heures seulement, avoir supprimé Hitler le 20 juillet …

Au milieu de ce gigantesque panier de crabes, le héros est un bel homme de 35 ans, égyptologue de son état, infiltré sous une fausse identité au coeur de la police mondaine qui transmet à Londres les informations qu'il recueille dans les cercles mondains de la Collaboration. Nicolas Domecq - dit Beau Mec dans les bars à hôtesses - est lui aussi amoureux de Dora Belle, qui joue pour lui les indics.

La fin de partie est proche en cet été 44, chacun cherche à sauver sa peau, quitte à supprimer les témoins gênants et ceux qui réussissent à tourner casaque pour se retrouver dans le camp des vainqueurs, ceux-là qui écrivent l'histoire. Juste à temps avant l'insurrection de la préfecture de police, avant l'entrée des Alliés dans Paris …

Réaliste, prenant, un récit haletant …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Voilà un sujet très intéressant, peu relaté.
Le débarquement en Normandie vient d'avoir lieu, à Paris, dans les salons, la bourgeoisie, quelques hauts fonctionnaires s'en donnent (encore) à coeur joie à se distraire, à manigancer avec l'énemi allemand. Bien entendu, au vu de la situation, cela ne va pas durer.
J'aurai aimé lire ce livre avec l'intérêt que mérite le sujet, mais je n'ai absolument pas adhéré à l'écriture de l'auteure. C'est franchement dommage, et après quelques tentatives de poursuite de lecture, j'ai abandonné à mi-livre.
Dommage, le sujet m'a plu, le style d'écriture, pas du tout.
Déçu, c'est sur.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les deux flics descendent à pied de Pigalle vers "les beaux quartiers" autour de l'Etoile. Florence Gould habite et tient salon avenue Malakoff, à deux pas des Champs-Elysées où défilent chaque jour les troupes allemandes, à deux pas de l'avenue Foch où siègent les services de sécurité de la SS, de la rue Lauriston et de la place des Etats-Unis, royaume de Lafont et de sa bande, la redoutable Carlingue, de l'avenue Kléber et du Majestic où sont installés les services administratifs de la Wehrmacht. Les beaux quartiers : grandes avenues rectilignes, immeubles massifs en pierre de taille, à moitié désertés, suant le luxe, et partout des drapeaux nazis, des gardes en armes, des uniformes verts-de-gris ou noirs qui circulent à pied ou en voiture. Ici, les Allemands n'occupent pas, il sont chez eux.
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Dans le troisième salon, au fond de l'enfilade, Otto Bauer est installé au piano, et joue du Schubert en dégoulinant de sentimentalisme. Autour de lui, entre le piano et les hautes fenêtres, quelques uns des plus hauts gradés de la SS en France, Knochen, Nosek, Maulaz, une dizaine d'autres, dans leurs uniformes noirs, jeunes, grands, blonds, sportifs, beaux, très beaux, parlant tous le français avec un délicieux accent rauque, la brigade de charme de la SS.
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Bauer vient d'interrompre Schubert en plein mouvement, et les officiers noirs se dirigent vers le salon.
- Voilà le bataillon d'élite, dit le rondouillard. Regarde-les. Grands et droits, sans raideur, la démarche énergique et précise, la politesse raffinée sur la force brute, une immense culture et le regard bleu. Ils ont été fabriqués en série, pour nous séduire. Et tu crois que nous aurions pu résister ?
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Moment un peu tendu au retour : en équilibre sur la gouttière, s'assurer que les toilettes sont vides. Puis seul dans la salle des inspecteurs, il relit très vite son rapport, et le dépose sur la pile destinée au patron. Flash : Dora, dans son salon, sa fille, dur d'être la fille d'une ancienne pute. Vaguement envie de vomi. Ou sont-ce les petits-fours qui ne passent pas ? Il rentre directement chez lui.
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Les carottes sont cuites, René, à peu près comme celles de Gégène. Les Fritz sont finis, tu le comprends pas, un gars aussi intelligent que toi ? T'as toujours été plus intelligent que moi, René. Tu le vois pas qu'on a misé tous les deux sur le mauvais cheval, et perdu ? Et bientôt, va falloir passer à la caisse.
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Vidéo de Dominique Manotti
C'est l'histoire d'un golden boy qui a vu dans la folie du monde de la finance des années 1980 l'opportunité de construire un système d'arnaque à grande échelle. C'est aussi l'histoire d'un escroc rattrapé par la justice, qui a fini ses jours dans un pénitencier de Caroline du Nord ce mercredi 14 avril. C'est en somme l'histoire d'un véritable personnage de roman. Comment Bernard Madoff est-il devenu un symbole des dérives du capitalisme financier moderne ?
Guillaume Erner reçoit Dominique Manotti, écrivaine, ancienne professeure de l'histoire économique du XIXe siècle et auteure de l'ouvrage “Le rêve de Madoff” paru en 2013 aux éditions Allia.
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