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3,62

sur 126 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman qui détonne par son affligeant réalisme. Une bonne écriture desservant un bon polar bien noir et poisseux digne d'un scénario sortant direct des méninges d'Olivier Marchal. Une histoire de banlieues, de flics et politiques corrompus, de misère sur terre. Une bonne lecture dans l'ensemble. Seul point négatif si je puis dire, j'ai trouvé l'intrigue un peu faible et un peu lourde.
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Eté 2005, le Ministre de l'Intérieur prépare sa candidature à l'élection présidentielle. Ses conseillers organisent des réunions informelles pour élaborer son programme sur le thème central de sa campagne : l'insécurité. La commissaire le Muir prend la parole au cours d'une de ces réunions pour faire part de son expérience au sein du commissariat de Panteuil, dans la banlieue nord de Paris. Pour cet officier ambitieux, le seul facteur de cohésion de la société française, c'est la peur. Peur de l'insécurité, des autres, du déclassement, des zones de non droit. Et sa conception du maintien de l'ordre est radicale, même si la réalité du terrain semble moins glorieuse. Lors de son arrivée à Panteuil, sa première décision a été d'interdire l'alcool dans l'enceinte du commissariat pour limiter le risque de bavure. Et pourtant, les mauvaises habitudes perdurent… Cynisme, racisme et passages à tabac sont devenus ordinaires. La force publique se montre parfois brouillonne et maladroite, souvent massive et brutale. Quant aux gros bras de la Bac, cela fait longtemps qu'ils ont franchi la ligne jaune. Mais heureusement, les "collègues" et leur hiérarchie s'entendent parfaitement pour couvrir les bavures. Une nuit, un immeuble squatté par des familles maliennes prend feu. Panteuil se retrouve au coeur de l'actualité. Dominique Manotti livre ici roman à charge sur l'idéologie sécuritaire mise en oeuvre au début des années 2000. Il faut faire du chiffre et exploiter habilement les nombreux faits divers. Elle dénonce les brutalités policières, la corruption, la concurrence entre services et l'infiltration de réseaux aux frontières de l'extrême-droite et du banditisme. Si certaines de ses observations sont justes, ses procédés sont trop manifestes et elle tombe rapidement dans la caricature, le cliché et le manichéisme. L'ambition est louable mais le résultat manque de crédibilité. Les auteurs français de polar ont décidément bien du mal à parler de la banlieue...
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Nous sommes en 2005 et une série d'événements enflamme littéralement la ville imaginaire de Panteuil, banlieue parisienne. Là, dans le commissariat, viennent d'arriver de jeunes recrues encore bourrées d'illusions. Elles vont vite rencontrer leurs collègues et apprendre qu'ici on n'est pas là pour faire des sentiments mais pour appliquer la nouvelle politique sécuritaire développée par le cabinet du ministre de l'Intérieur. Et ce d'autant plus que la commissaire le Muir, dont les dents ont déjà usé de nombreux parquets, a promis au ministère d'obtenir des résultats. Elle peut pour cela compter sur une partie de son effectif qui a oublié depuis belle lurette qu'elle était là pour servir la population et non pas pour se servir sur son dos.

Pas de doute, il s'agit bien d'un roman de Dominique Manotti : on reconnait dans l'intrigue et la présentation des personnages le recul de l'historienne, la distanciation que permet une étude – que l'on présume très bien documentée – du contexte, et l'empathie de l'écrivain pour ses personnages. Aussi, ce qui fait la force de Manotti, encore dans Bien connu des services de police, c'est l'inéluctabilité du dénouement que l'on sent par avance terrible et profondément injuste. Malgré tout, on essaie de se raccrocher aux quelques lueurs d'espoir que nous laisse quand même entrevoir l'auteur : le flic ripoux va-t-il trouver la rédemption ? Les jeunes recrues représentent-elle un changement à venir ? La policière des RG va-t-elle mettre au jour le scandale qui couve ? Échappera-t-on à l'élection à la présidence du ministre de l'Intérieur en 2007? Peut-être certaines d'entre-elles aboutiront en fin de compte à quelque chose de positif. Peut-être toutes. Peut-être aucune. Pour le savoir, il ne vous reste plus qu'à vous plonger dans ce bel et bon roman noir.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Dominique Manotti, militante syndicale bien connue, écrivaine engagée cherchant à nous montrer la société de la rue, la vraie vie, celle des banlieues.

Un commissariat comme un autre,
Une banlieue à karcheriser comme une autre,
Des petits jeunes qui s'engagent dans le métier en y croyant encore,
Des flics véreux, tous plus pourris les uns que les autres,
Une hiérarchie prête à tout pour réussir et gravir les échelons du pouvoir,
Une histoire de gros sous, de prostitution, de rackets et bien sûr de trafics de drogue, voilà le cadre pas très novateur, toujours déprimant ….

Une écriture incisive qui ne cache pas sa passion pour une vraie justice, de très bonnes intentions et bien sûr pour finir des cadavres en série et bien sûr pas les vilains.
La morale n'est pas sauve … nous vivons dans un monde bien pourri … qui en doutait encore !
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Dominique Manotti sait parfaitement s'insinuer dans un passé très récent pour en faire ressortir les basses oeuvres qui concourent aux jeux des puissants (Sombre Sentier, A nos chevaux, Nos fantastiques années fric...).
Avec Bien connu des services de police, elle a cette fois su devancer l'actualité en imaginant les tripatouillages qui peuvent se commettre au nom de la justice dans un commissariat de police. Toute relation avec des affaires récentes dans la région lyonnaise n'est qu'un pur hasard, mais témoigne quand même d'une bonne analyse de la façon de fonctionner de certains policiers, et surtout d'une certaine hiérarchie policière.
Le ballet s'ouvre en 2005 sur le commissariat de Panteuil, en banlieue nord de Paris, sa commissaire carriériste, adepte du chiffre et de la bâtonnite. Pour garantir leurs résultats, et une pseudo sécurité dans les quartiers, les agents font se qu'ils peuvent, et parfois trichent un peu, beaucoup, pour réussir à satisfaire la demande hiérarchique.
Noria Ghozali, commandant aux Renseignements Généraux, n'est pas dupe de ce mode de fonctionnement. L'incendie d'un squat va mettre en lumière les intérêts croisés politiques et immobiliers, qui primes sur les considérations humaines dans de telles conditions.
Encore un Manotti qui se lit d'une traite et qui amène à se poser bien des questions sur notre société.
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Fin de l'été 2005. La vie quotidienne d'un commissariat de police d'une ville de la banlieue nord de Paris, entre Montreuil et Pantin.

Flics maquereaux, violents, impatients de faire du chiffre selon les directives d'un certain ministre de l'Intérieur qui deviendra Président, racisme, sexisme, homophobie agressive, réseaux de deal, trafic de voitures de luxe, corruption et magouilles immobilières, traque des immigrés … la vie de banlieue.

Un style sec, épuré, tout en muscles. Des personnages à la psychologie complexe et au parcours pas toujours très net, héros fatigués qui doivent se résoudre à passer la main, accointances avec les truands qui sont indispensables au recueil de renseignements, jeunes recrues en total désarroi devant une réalité qu'ils n'ont pas étudié à l'école de police.

Duel de dames : une commissaire manipulatrice et très politique, qui compte bien imprimer sa marque à cette équipe maladroite et donc productrice de violentes bavures, face à une commandante des Renseignements généraux que nous retrouvons vingt ans après ses premiers pas dans la police : Noria Ghozali. Mais la première n'a pas vue venir la seconde.

Un polar dense, un concentré de tout ce que la police peut engendrer de pire, la violence engendrée par la peur, la tolérance de l'innommable. Chacun survit comme il peut avec les armes à sa disposition dans une guerre sans merci et sans fin.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Je viens de terminer ce roman de Dominique Manotti, 3e que je lis d'elle… et j'avoue qu'il m'a tenu en haleine… une fois démarré, j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher.
Cela se passe dans une petite ville de Banlieue, Panteuil, près de Paris, avec de gros soucis d'intégration, de drogue etc. le commissariat de Panteuil est le lieu central de cette histoire… le quotidien de ces flics, pour certains ripoux, d'autres ambitieux, d'autres encore honnêtes et courageux, mais tous complexes comme la nature humaine.
L'intrigue nous emmène dans une violence quotidienne, au milieu du racisme, de la drogue, de la prostitution, mais aussi des manipulations, des corruptions pour des ambitions politiques.
Dans ce quotidien, la nature humaine est broyée, soit brutalement, physiquement, soit psychologiquement, plus insidieusement.
On espère en lisant ces lignes, que ce soit de la pure fiction, une réalité caricaturée… malheureusement cela ressemble beaucoup aux faits divers entendus dans nos JT. Et puis, pour avoir entendu Dominique Manotti en conférence, je sais que c'est une personne de terrain… elle a été longtemps prof en banlieue… proche de ses élèves, à leur écoute… très intéressée par la société humaine… donc donc… j'image que tout ceci n'est vraiment pas éloigné de la réalité.
Bref, j'ai beaucoup aimé et franchement bien écrit. A lire.
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On se retrouve d'entrée de jeu dans l'ambiance générale du livre: une patrouille de nuit de la BAC taxe un groupe de prostituées sur un parking glauque de banlieue parisienne, se payant autant en nature qu'en espèces sonnantes et trébuchantes.
Dominique Manotti donne donc le la dès le début, et livre une fois encore un texte politiquement engagé.
Le lecteur va alors suivre les faits et gestes de jeunes flics débutants, en l'occurrence Sébastien Doche et Isabelle Lefèvre, vite déçus par le système, perdus au milieu d'une lutte entre les flics désabusés, les ripoux et ceux qui tentent de mettre de l'ordre tout autant dans les rangs des "truands" que de ce que l'on appelle les "forces de l'ordre". Et le "bien connu des services de police" du titre va donc s'appliquer à des personnes qui se trouvent des deux côtés de la barrière mais aussi à l'état des faits en lui-même, car le système semble rodé depuis bien longtemps et celui qui mettra un terme à ces magouilles diverses ne semblent pas être né.
Le ton est volontairement celui du "documentaire" et nous plonge au mieux dans une ambiance malsaine, extrêmement tendue, pleine de mal-être, et porte un regard acéré sur notre société, d'une extrême netteté.
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Comme dans Lorraine connection, lu il y a quelques mois, l'efficacité de l'écriture frappe tout d'abord, la mise en place des personnages aussi. Ils sont nombreux, mais on ne s'y perd pas du tout, et même si le roman est court, chacun est bien décrit, physique, habitudes et états d'âme compris.
Sébastien Doche et Isabelle Lefèvre passent leur première journée de gardiens de la paix au commissariat de police de Panteuil, ville de banlieue parisienne flanquée d'inévitables cités ghettos. de nuit, des individus louches font la tournée d'un parking qui abrite une dizaines de prostituées. La commandant des RG Noria Ghozali, s'intéresse de près à ce qui se passe dans ce commissariat. Un squat où vivent de nombreuses familles brûle d'une manière suspecte. Une arrestation, pour un vol présumé de téléphone mobile, tourne mal. La plupart des policiers sont jeunes, trop jeunes, et peu formés, et sur le tas, apprennent essentiellement que les belles idées qu'ils pouvaient avoir ne sont plus de mise dans ce commissariat. Tout cela sur fond de début de campagne présidentielle, où un certain ministre de l'Intérieur fait de l'insécurité, et de celle des banlieues en particulier, son meilleur atout pour engranger des voix. Roman noir et engagé à la fois, parfois un petit peu prévisible, mais terriblement réaliste et efficace, il se dévore d'une traite jusqu'à l'épilogue.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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L'intrigue réaliste, bien ficelée, dénote un travail de documentation méritoire de la part de l'auteure. le style heurté gâche malheureusement la lecture. Dommage.
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