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EAN : 9782070128327
210 pages
Gallimard (04/02/2010)
3.62/5   126 notes
Résumé :
Le commissariat de Panteuil, banlieue nord de Paris, incarnation de la 'nouvelle politique de sécurité' du ministre de l'intérieur? C'est en tout cas ce que souhaite sa commissaire en cet été 2005. Ce haut fonctionnaire de la police ne manque pas d'ambition : sa politique de maintien de l'ordre dans les quartiers, radicale, théorisée, doit servir les objectifs du ministre et, en passant, sa propre carrière. Ses hommes, sur le terrain, s'y emploient à leur manière. I... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 126 notes

J'attendais certainement trop de ce roman de Manotti, et ma déception est à la hauteur.
A travers deux novices d'un commissariat d'une banlieue parisienne, un tableau désenchanté ou la précarité, la corruption, l'arrivisme, la dérive des banlieues, les illusions perdues sont mis en avant. Sur des sujets brûlants le regard de Manotti se veut sans jugement, ce qui l'honore, les faits rien que les faits, mais hélas en tout cas pour moi, ces personnages sont bien trop caricaturaux pour rendre son roman passionnant. Flics ripoux (forcément violent, manipulateur, un QI d'huitres ou de skinhead), jeunes flics qui découvrent le terrain bien loin des cours de l'école de police (ha bon, c'est comme ça sur le terrain !!!), gradés et politiques manipulateurs ou carriéristes (les deux allant souvent de pair). Comme le chante « Ah que Johnny » noir c'est noir, dommage que Manotti n'est pas nuancée un peu plus ces portraits. J'ai eu le sentiment d'enfoncer des portes ouvertes. C'est pas douloureux mais ça lasse.
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Eté 2005, le Ministre de l'Intérieur prépare sa candidature à l'élection présidentielle. Ses conseillers organisent des réunions informelles pour élaborer son programme sur le thème central de sa campagne : l'insécurité. La commissaire le Muir prend la parole au cours d'une de ces réunions pour faire part de son expérience au sein du commissariat de Panteuil, dans la banlieue nord de Paris. Pour cet officier ambitieux, le seul facteur de cohésion de la société française, c'est la peur. Peur de l'insécurité, des autres, du déclassement, des zones de non droit. Et sa conception du maintien de l'ordre est radicale, même si la réalité du terrain semble moins glorieuse. Lors de son arrivée à Panteuil, sa première décision a été d'interdire l'alcool dans l'enceinte du commissariat pour limiter le risque de bavure. Et pourtant, les mauvaises habitudes perdurent… Cynisme, racisme et passages à tabac sont devenus ordinaires. La force publique se montre parfois brouillonne et maladroite, souvent massive et brutale. Quant aux gros bras de la Bac, cela fait longtemps qu'ils ont franchi la ligne jaune. Mais heureusement, les "collègues" et leur hiérarchie s'entendent parfaitement pour couvrir les bavures. Une nuit, un immeuble squatté par des familles maliennes prend feu. Panteuil se retrouve au coeur de l'actualité. Dominique Manotti livre ici roman à charge sur l'idéologie sécuritaire mise en oeuvre au début des années 2000. Il faut faire du chiffre et exploiter habilement les nombreux faits divers. Elle dénonce les brutalités policières, la corruption, la concurrence entre services et l'infiltration de réseaux aux frontières de l'extrême-droite et du banditisme. Si certaines de ses observations sont justes, ses procédés sont trop manifestes et elle tombe rapidement dans la caricature, le cliché et le manichéisme. L'ambition est louable mais le résultat manque de crédibilité. Les auteurs français de polar ont décidément bien du mal à parler de la banlieue...
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Premier essai avec Dominique Manotti mais non transformé. Son roman comporte certes des éléments intéressants en mêlant délinquance, problèmes des banlieues, magouilles et brutalités policières, manoeuvres politiques pour éradiquer la racaille, ... Impression de déjà-lu mais ça aurait pu tenir.

Or, j'ai trouvé ses personnages trop caricaturaux: flic ripoux, misogyne, raciste, violent; nouvelle recrue angélique, la commissaire dévorée d'ambition, etc. Là aussi, on pourrait se dire que ça existe réellement (très certainement) si ce n'était que la façon de les mettre en scène manque de réalisme. Et de profondeur.

Quant au style, Bien connu des services de la police devrait être vendu avec un pack d'eau tant il est sec! Ça manque de liant ce qui donne une sensation de décousu dans la construction romanesque.

Dominique Manotti recourt à de nombreux acronymes tels que BAC, SAC, GAL et j'en passe. C'eût été bien pour le lecteur d'en donner le nom complet, en note infra-paginale par exemple. Car si BAC est bien connu, d'autres restent plus sybillins. Merci Google pour les infos. Ça ne change certes pas l'histoire mais le procédé m'a rapidement irritée.

Bref pas une de mes meilleures lectures, alors que la quatrième de couverture avait suscité tant d'envies et d'attentes. Sans doute trop...
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Un roman qui détonne par son affligeant réalisme. Une bonne écriture desservant un bon polar bien noir et poisseux digne d'un scénario sortant direct des méninges d'Olivier Marchal. Une histoire de banlieues, de flics et politiques corrompus, de misère sur terre. Une bonne lecture dans l'ensemble. Seul point négatif si je puis dire, j'ai trouvé l'intrigue un peu faible et un peu lourde.
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Nous sommes en 2005 et une série d'événements enflamme littéralement la ville imaginaire de Panteuil, banlieue parisienne. Là, dans le commissariat, viennent d'arriver de jeunes recrues encore bourrées d'illusions. Elles vont vite rencontrer leurs collègues et apprendre qu'ici on n'est pas là pour faire des sentiments mais pour appliquer la nouvelle politique sécuritaire développée par le cabinet du ministre de l'Intérieur. Et ce d'autant plus que la commissaire le Muir, dont les dents ont déjà usé de nombreux parquets, a promis au ministère d'obtenir des résultats. Elle peut pour cela compter sur une partie de son effectif qui a oublié depuis belle lurette qu'elle était là pour servir la population et non pas pour se servir sur son dos.

Pas de doute, il s'agit bien d'un roman de Dominique Manotti : on reconnait dans l'intrigue et la présentation des personnages le recul de l'historienne, la distanciation que permet une étude – que l'on présume très bien documentée – du contexte, et l'empathie de l'écrivain pour ses personnages. Aussi, ce qui fait la force de Manotti, encore dans Bien connu des services de police, c'est l'inéluctabilité du dénouement que l'on sent par avance terrible et profondément injuste. Malgré tout, on essaie de se raccrocher aux quelques lueurs d'espoir que nous laisse quand même entrevoir l'auteur : le flic ripoux va-t-il trouver la rédemption ? Les jeunes recrues représentent-elle un changement à venir ? La policière des RG va-t-elle mettre au jour le scandale qui couve ? Échappera-t-on à l'élection à la présidence du ministre de l'Intérieur en 2007? Peut-être certaines d'entre-elles aboutiront en fin de compte à quelque chose de positif. Peut-être toutes. Peut-être aucune. Pour le savoir, il ne vous reste plus qu'à vous plonger dans ce bel et bon roman noir.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
(...) nous tentons d’assurer, à un coût socialement acceptable, le confinement des problèmes et la stabilité de l’ensemble de la société française. Car, ne nous y trompons pas, aujourd’hui, c’est la peur de l’insécurité, fortement corrélée à la peur de l’étranger, la hantise du ghetto, à la fois hyper réel et fantasmé, qui sont les ferments de la cohésion sociale.
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Quand un flic cherche du renseignement, et comment pourrait-il faire son travail sans renseignement, c’est son oxygène, il est amené à fréquenter ceux qui le détiennent et qui sont par définition des truands. Et quand il fréquente des truands, il est amené à entendre des choses qu’il préférerait ne pas entendre. Après, ce qu’il en fait, question d’arbitrage…
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— Tes papiers.
L’autre, surpris, se dégage d’un geste brusque.
— Qu’est-ce que vous voulez, vous ?
Sauvageot, hors de lui, l’agrippe, le secoue.
— Tes papiers. Et moi, je te le demande poliment.
Les copains du jeune font cercle autour des quatre policiers, protestent, ameutent le voisinage. Des femmes en robes d’intérieur apparaissent sur les balcons les plus proches.
Sauvageot ne peut plus reculer, même s’il a déjà la certitude d’avoir fait une connerie quelque part, il ne sait pas bien où. Il serre le bras du jeune homme à le faire crier.
— Tes papiers, je t’ai dit. Tu es sourd ?
— Mes papiers, je les ai pas, je prends pas mes papiers pour venir fumer une clope avec mes potes, en bas de chez eux. Il se tourne vers ses copains : il est ouf, lui.
Pas le temps de finir sa phrase, Sauvageot (pas de papiers, je le tiens, mon voleur, faire vite, ne pas laisser le temps à ces femmes en furie de nous dévorer) l’a jeté au sol d’un balayage de jambes, lui a enfoncé un genou entre les omoplates, et il lui passe les menottes. Le gars hurle, appelle au secours, ses copains se mettent prudemment hors de portée et invectivent les flics. Isabelle, certaine que Sauvageot dérape, sent au creux du ventre un tiraillement inconnu. Avec un autre membre de l’équipage, elle s’adresse à trois jeunes filles, toutes proches, pour tenter de faire baisser la pression : « Une simple vérification d’identité, on contrôle votre copain et son portable, en douceur, et puis c’est fini… » Trop tard. Les filles la prennent à partie.
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L’équipe du brigadier Dumézil saute du car, Doche en premier, Isabelle juste derrière lui. Toute l’équipe, bloquée dans son élan, se prend comme un coup de poing les bouffées de chaleur intense, les odeurs asphyxiantes, la pluie de cendres grises et noires, le ronflement du feu ponctué de hurlements de détresse. À moins de quatre-vingts mètres de là, au bout d’un chemin étroit, la silhouette du squat : un rectangle de briques rouges de cinq étages. Le feu a d’abord pris sur la façade côté terrain vague, et les pompiers ont eu un peu de répit pour commencer l’évacuation en toute urgence par l’arrière, et arroser les planchers et les murs. Mais les flammes se propagent à une vitesse effrayante, à partir de la cage d’escalier centrale qui n’est plus qu’une colonne de feu, et gagnent la façade côté rue. Les pompiers commencent à reculer. Soudain, tout un pan de la toiture s’effondre dans des craquements et des gémissements que Doche ressent jusque dans ses os. Le feu semble s’étouffer un instant sous le poids, puis reprend en pétaradant. Une silhouette de femme apparaît dans une ouverture du cinquième étage. Elle tient un bébé dans ses bras, elle se penche, sa robe, un long boubou bleu, est en feu, elle vacille, elle saute dans le vide, sans un cri. L’équipe de PS la regarde, figée, impuissante. Isabelle, debout à côté de Doche, s’appuie sur son épaule, tourne la tête pour ne plus voir, hurle son désespoir et sa peur.
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Bientôt, une dizaine de policiers du commissariat de Panteuil les rejoignent et toute la bande se dirige vers le palais de justice. Ils passent par l’arrière du bâtiment, couloirs, escaliers, ils entrent dans la petite salle de la 13e chambre du tribunal correctionnel, encore fermée au public, et déjà pleine de flics en civil. Ivan est pris à la gorge, submergé, par l’ambiance : tous ces hommes qui lui ressemblent, la même solidité physique, la même façon de marcher, de parler, un mélange de connivence avec l’autorité et d’amertume de se sentir mal aimés par « ceux du dehors ». Chaud cocon et enfermement. Il y a comme une odeur de commissariat qui flotte dans la salle du tribunal. Impossible d’y échapper.
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Vidéo de Dominique Manotti
C'est l'histoire d'un golden boy qui a vu dans la folie du monde de la finance des années 1980 l'opportunité de construire un système d'arnaque à grande échelle. C'est aussi l'histoire d'un escroc rattrapé par la justice, qui a fini ses jours dans un pénitencier de Caroline du Nord ce mercredi 14 avril. C'est en somme l'histoire d'un véritable personnage de roman. Comment Bernard Madoff est-il devenu un symbole des dérives du capitalisme financier moderne ?
Guillaume Erner reçoit Dominique Manotti, écrivaine, ancienne professeure de l'histoire économique du XIXe siècle et auteure de l'ouvrage “Le rêve de Madoff” paru en 2013 aux éditions Allia.
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