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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Confusion, exaltation, mélancolie.
Ce sont trois mots que je retiens pour résumer ce Journal et son contenu.
Katherine Mansfield voulait d'abord être musicienne, avant de souhaiter écrire. Et certains extraits du début de ce journal (notamment ceux concernant son voyage de quelques semaines avec son père, qui l'emmène camper dans les campagnes néo-zélandaises) sont comme des notes prises au vol, que la jeune fille aurait consignées « pour plus tard », comme matériau lui permettant d'élaborer un futur récit.
C'est donc un beau mélange des genres : Katherine y parle de ses rêves, de ses voyages, de ses sentiments, de ses lectures (elle note les extraits qui lui ont plu), de ses espoirs, de sa famille, de ses cours de musique, de ses rendez-vous. Et elle met son âme à nu dans ces pages : on y fait la connaissance d'une jeune adolescente exaltée, passionnée, qui souhaite à tout prix « vivre » (dans le sens le plus fort et le plus douloureux du terme). C'est presque comme si une prémonition l'avait saisie : sachant qu'elle va mourir jeune, l'adolescente veut tout connaître tant qu'elle en a le temps… Quand on connaît le destin de Katherine devenue adulte et morte à 34 ans, certains passages donnent un peu froid dans le dos. La fin du journal, en particulier, est assez triste, puisqu'elle a été rédigé durant les derniers jours de Katherine Mansfield.
J'ai beaucoup apprécié les notes qu'elle prenait à propos de ses lectures, les passages dans lesquels elle parle de ses influences littéraires, comme ce moment où elle diversifie ses centres d'intérêts et ne lis plus seulement Oscar Wilde : elle liste les auteurs qu'elle lit et qu'elle trouve importants pour se forger une certaine culture littéraire. D'autres passages sont plus difficiles à lire car, à certains moments, Katherine est comme plongée à l'intérieur d'elle-même, sans que nous puissions accéder à ce qu'elle ressentait quand elle a jeté ses pensées sur le papier : il est alors très difficile d'entrer dans ce Journal et de suivre le déroulement des sentiments dont son auteur nous parle. Enfin, d'autres pages encore, mettent franchement mal à l'aise. C'est notamment le cas lorsqu'elle parle de sa famille, au début du Journal : qu'une si jeune fille puisse ressentir tant de mépris (presque de haine) pour ses parents est un peu étonnant. Elle les trouve vulgaires et communs, parce qu'ils ne s'intéressent pas à la musique et à la littérature, comme elle ; elle leur en veut parce qu'ils la font revenir en Nouvelle-Zélande après un séjour à Londres, qu'elle a adoré. Et de ce fait, elle se sent comme une étrangère dans sa propre famille et utilise parfois des mots très durs pour parler de ses proches.
Malgré ces quelques passages difficiles, ce Journal était une bonne lecture : il montre la précocité et le talent d'une toute jeune fille qui deviendra une grande écrivaine.

Le Journal de Katherine Mansfield est une vraie plongée dans l'intimité d'une jeune fille souhaitant écrire. Il illustre le parcours presque initiatique que cette jeune adolescente a dû suivre avant de devenir la romancière que l'on connaît.
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Il me semble que j'ai découvert le Journal avant les Nouvelles, fascinée par la photo de cette jeune femme au regard énigmatique, fragile et fort à la fois. Depuis je n'ai plus les jaquettes d'origine mais je suppose que j'ai donc lu le journal en premier, même si cela peut paraître un peu étrange. Rien que cela, c'est dire la qualité de ce journal, puis qu'il m'a incité a acheté le volume des Oeuvres romanesques (toutes ses nouvelle) sans avoir rien lu d'autre d'elle. Plus qu'un journal, c'est une plongée dans l'âme d'une adolescente, puis d'une jeune femme qui veut devenir écrivain. Certains passages, surtout au début, sont de simples notes. D'autres nous indiquent ses goûts littéraire, elle liste les ouvrages qu'elle veut découvrir, recopie des passages qui lui plaisent. Elle se montre dure, très dure avec ses parents comme peut parfois l'être un ado. Elle confie ses rêves, ses espoirs, sa certitude de mourir jeune (bien des années avant de contracter la tuberculose) et donc de ne pas avoir de temps à perdre. Les dernières pages, écrites peu avant sa mort, sont particulièrement tristes à lire. L'ensemble est disparate, mais cohérent, car chaque bribe contribue à comprendre qui était Katherine Mansfield et sa façon d'entrer dans l'écriture. En le relisant, j'ai perçu aussi quelque chose qui m'avait échappé la première fois : Katherine Mansfield est aussi d'une modernité incroyable.
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Je me suis prise de passion pour Katherine Mansfield.
Ses écrits me touchent singulièrement.
Après avoir lu deux recueils de nouvelles "La garden party" et "félicité", j'ai entrepris la lecture de son journal composé de notes, de commentaires de lectures, d'ébauches de nouvelles, de lettres non expédiées ; le tout reproduit et mis en forme par son mari John Middleton Murry qui l'a accompagnée dans son travail de 1912 jusqu'à sa mort en 1923.
Du fait de son contenu fragmentaire et de son caractère éparpillé, l'accès au journal n'est pas aisé et certains passages consacrés aux ouvrages qu'elle lit peuvent paraître assez rébarbatifs, mais ce qui est passionnant dans cet ensemble de texte, c'est la compréhension qui nous est offerte du processus de fabrication de ses nouvelles.
Hypersensible, hantée par la mort de son frère et par la sienne qu'elle sait proche, Katherine Mansfield, dont la vocation d'écrivain éclipse tout le reste, veut aller vite et nous comprenons alors pourquoi elle a choisi le genre littéraire des nouvelles.
Elle explique que sont présentes en elle toutes les histoires qu'elle veut raconter mais qu'elle courre après le temps pour pouvoir les écrire. Plus que des histoires, ce sont des visions ou plutôt comme elle le dit, des entrevisions, nourries d'observations de la vie quotidienne et de souvenirs d'enfance ou de situations rencontrées.
Katherine Mansfield met toute son énergie au service de la littérature qui est pour elle une recherche de la vérité. Son oeuvre est une quête obsédante d' authenticité et d'honnêteté qu'elle vise également dans les rapports humains.
Cette pureté dont parle son mari dans l'introduction du journal, conjuguée à une sensibilité exacerbée, s'est traduite par des petits joyaux littéraires empreints de poésie et de grâce.
Elle voulait retranscrire la vie de la vie, mais souvent la mort pointe son nez dans ses récits, comme si la maladie se rappelait à elle sans cesse.


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