J'avais été déçue par la lecture du Saunier de Noirmoutier publié en 2008. Dix ans après, Les silences de l'île partage son récit entre Paris et Noirmoutier encore, mais avec plus de bonheur, semble-t-il. le personnage de Marie Tesserat, jeune journaliste, s'avère plutôt sympathique. Vive, enjouée, elle porte l'histoire avec légèreté. L'écrivain, Serge Mathusier, la quarantaine, qu'elle rencontre sur l'île, cède immédiatement au charme de la jeune fille de 24 ans, lui qui se défie du monde de la presse. C'est qu'elle lui a caché la véritable raison de sa présence à Noirmoutier, pour mieux le berner, et obtenir les informations nécessaires à l'écriture d'un article pour les Nouvelles du matin, journal dirigé par
Marc Grégoire. Sa carrière en dépend. C'est un véritable succès, pour Marie, mais teinté de culpabilité. Serge Mathusier, pour sa part, prépare une vengeance.
L'attirance réciproque des deux protagonistes est évidemment contrariée, sans quoi l'intrigue du roman tournerait court. Trahisons, jalousies, orages – les éléments s'en mêlent aussi -, carriérisme s'invitent pour envenimer leur relation. Ils se cherchent pour mieux se fuir. On attend bien sûr un dénouement heureux, plein de succès pour chacun et qui les réunit enfin.
L'enquête menée par Marie renvoie au passé de Mathusier, plus précisément à l'histoire de ses parents et de leur réseau de résistance dans les années 40. Ainsi, le récit suit deux fils distincts, l'un, sentimental à l'eau de rose, l'autre, historique. Les deux vont se rejoindre.
Marlène Manuel est née à la Guérinière et écrit dans l'hebdomadaire Les Veillées des Chaumières. Ses romans appartiennent à la littérature populaire, et se caractérisent par leurs intrigues romantiques. Si l'on accepte cet aspect un peu désuet, il reste que l'écriture en est agréable et fluide. L'Ile de Noirmoutier y est en outre évoquée avec bonheur.