enchanteur, Jean Cocteau ne cessa pas de l'être, lui qu'on traita de magicien. comment se méprendre davantage sur lui ?le magicien entraîne l'idée de trucage, de jeux gratuits, tandis que l'enchanteur révèle la splendeur de l'univers créé, splendeur que les êtres humains, trop absorbés par le quotidien et le contingent, ne savent plus admirer. Plaque sensible sur laquelle s'impriment toutes les visions du monde, le cœur du poète, émerveillé des multiples splendeurs qui se trouvent derrière le miroir, n'arrête pas, homme de ce monde, de saigner de toutes les blessures qui affectent ses contemporains, si bien que, traversant le miroir, sa vie n'est qu'un va-et-vient entre l'adoration et la compassion.
tout centré sur sa création en se qu'elle le crèait continûment, Jean Cocteau a écrit que tout artiste est formé d'un homme et d'une femme, et en donne pour preuve Picasso, qui est, à ses yeux, une suite de scènes de ménages. sous le trait comique, comme d'habitude, se cache une grande vérité: toute œuvre est le résultat d'une parthénogénèse, celle-ci définissant la reproduction sans fécondation. En somme l'oeuvre et procréee par un couple formé d'un seul corps.
ce doit être un rêve que de vivre à l'aise dans sa peau. J'ai,de naissance, une cargaison mal arrimée .je n'ai jamais été d'aplomb. Voilà mon bilan si je me prospecte. Nous sommes pleins de choses qui nous jettent à la porte de nous-même.
s'il est beau qu'un jeune homme soit jeune, il est beau qu'un homme vieux soit vieux( dixit Cocteau)
Jean Marais, le mal rouge et or