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Résumé :
Je pense que la caractéristique de l’actuelle production littéraire est la précocité des auteurs. En ceci, nos « consœurs » nous laissent loin derrière elles, nous autres représentants du sexe qui était autrefois tenu pour fort. Mlle Jeanne Marais est, elle-même, parmi les femmes, une manière de prodige. Née le 12 février 1890 — à Paris — n’a-t-elle pas publié, dès 1911, son premier roman, la Carrière amoureuse que nous donnons ici, « livre gentiment cynique », ains... >Voir plus
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Je m’appelle Nicole. Je suis née à Paris, la nuit d’un souper de centième où l’on célébrait le succès d’un vaudeville de papa, Nicolette. Comme mon père se disposait à congratuler directeur, critiques, interprètes et confrères, en un petit discours humoristique, la sage-femme fit irruption dans la salle et lui cria d’une voix claironnante : « M’sieur Fripette, c’est une fille ! »
L’hilarité qui l’accueillit dispensa papa de tout speech, ce qui inspira la pensée suivante à l’auteur de Nicolette et de mes jours : « Cette enfant me rendra heureux : elle signale sa venue au monde en me débarrassant d’une corvée. »
Il ne fallait jurer de rien, monsieur Fripette : cette enfant devait, plus tard, apprendre l’inquiétude à votre âme insouciante de pinson, qui vivait de rires comme l’oiseau de chansons.
Papa me choisit pour marraine une fée de théâtre Eva Renaud, la créatrice de Nicolette, qui me donna le nom de la pièce et voulut, la veille de la cérémonie, parodier le premier sacrement devant mon berceau : le geste bénisseur, psalmodiant un latin baroque, elle trempa ses doigts dans une coupe d’extra-dry et fit couler quelques gouttes du vin blond sur mon front, — ainsi fus-je baptisée, telle la fille de Mme Bovary.
Papa, chaque fois qu’il me rappelle l’incident, affirme : « Cette aspersion profane t’a mis un peu de Champagne dans la tête : c’est ce qui fait que ta gaieté mousse et que ton esprit pétille… »

Je n’ai pas connu maman : elle est morte quand j’étais toute petite. J’ai grandi entre papa et une vieille institutrice qui me reprochait mes idées subversives, et déclarait Molière obscène. Lorsque j’eus quatorze ans, je la fis congédier : elle partit avec soulagement, et je terminai mon instruction en lisant à tort à travers.
Papa est un être léger et charmant qui m’a armée, soignée, chérie : seulement, voilà, il a oublié de m’élever. Son esprit garde une fraîcheur enfantine tandis que, livrée à moi-même, je me suis révélée précoce : ainsi rapprochées, nos raisons déraisonnables se trouvent au même niveau. Ô le délicieux camarade !…
Il est spirituel, optimiste et frivoler. L’habitude d’écrire des pièces joyeuses lui a fait mener son existence comme une comédie bouffonne dans laquelle il s’est taillé un rôle amusant. Nous nous entendons à merveille : nos deux gaietés font tinter leurs grelots en mesure.
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