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EAN : 9781523211975
128 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (02/01/2016)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Jeanne Marais
L’Aventure de Jacqueline
M. Vermot, 1919

Présentation de l'éditeur
“ ...Au fond du magasin, assise derrière une petite table, une jeune fille de vingt ans — tête nue, mais vêtue plus élégamment que les employées — lit avec intérêt un volume de format copieux. De temps en temps, elle s’interrompt, regarde devant elle, puis revient à son bouquin. M. Bertin considère tendrement cette blondine au teint rosé : sa fille Ja... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
— Monsieur Bertin !… Je parie que mon chapeau n’est pas prêt ?
— Mais si, Madame… Mademoiselle Anaïs ! Descendez à la manutention et voyez si le béguin de Mme la comtesse de Luxeuil est terminé…
— Monsieur Bertin : cette forme ne me va pas du tout !
— C’est la garniture qui vous fait cet effet-là, Madame… À la place du chou de velours, il faudrait un petit nœud de tulle. Mademoiselle Héloïse !
Passez-moi donc la pièce de tulle amarante…
M. Bertin, le célèbre modiste de la rue de la Paix — Aimé Bertin, modes et fourrures — s’empresse autour de ses clientes. C’est la rentrée d’octobre. Les maisons de modes s’apprêtent à lancer les nouveautés de la saison 1912-1913. Les élégantes, de retour à Paris, veulent exhiber les premières ce qu’il sera chic de porter pendant l’automne ; et, par cette fin d’après-midi, les salons illuminés du coquet magasin sont bondés de femmes en toilettes pimpantes, qui jacassent toutes à la fois, sur tous les tons, dans toutes les langues ; ayant l’air — avec leurs robes de toutes les couleurs et leurs jargons discordants — de perruches de tous les pays, réunies en quelque Babel de frivolités.
Voltigeant d’une cliente à l’autre ; décidant les hésitantes ; apaisant les nerveuses ; flattant les grincheuses ; encourageant les enthousiastes qui achèteraient la totalité des marchandises, M. Bertin assiste ses vendeuses, surveille son comptable ; rectifie la courbe d’un fil de laiton ; chiffonne de ses doigts habiles un papillon de mousseline de soie, sous les yeux de l’ouvrière attentive qu’il a fait appeler au magasin ; puis, bondit soudain au comptoir afin d’acquitter une facture ; se prodiguant à droite et à gauche, vif, souple, infatigable, le regard perçant et le geste preste.
Aimé Bertin est un homme entre deux âges : on lui donnerait environ trente-neuf ans ; il en a quarante-huit, en réalité. Svelte, soigné, les traits fins et les cheveux encore blonds, il conserve la jeunesse des hommes actifs dont les affaires sont florissantes. Depuis quinze ans, cet artiste bizarre, que la nature se plut à douer d’un talent essentiellement féminin, dirige avec succès l’une des maisons les mieux achalandées de Paris. C’est lui qui dessine tous ses modèles, qui combine les mélanges de coloris, l’originalité des formes ; sa façon est renommée et copiée : il possède le génie de la fanfreluche ; bref, Aimé Bertin tient le sceptre dans le royaume des futilités.
Ce soir, il constate avec satisfaction l’affluence des clientes.
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