Première page : un ours en peluche assis, une petite fille qui appelle un chaton gris en lui tendant son écuelle. Sous cette image, ce texte : « mimi, mimi ! » décomposé dessous en « m i - mi ».
Voilà comment j'ai appris à lire en 1974, avec la méthode syllabique.
J'aimais déjà écouter les histoires qu'on me lisait, et y revenir seule en me souvenant des textes à partir des images. J'ai découvert le plaisir de les déchiffrer seule avec Milène, son amie Simone, son ours Mico, son frère Bruno, leur chien, leur papa et sa pipe, leur maman et son tricot.
Ce manuel ferait sûrement bondir, aujourd'hui : c'est papa qui va à l'usine, qui prend le train pour Paris, qui fabrique des barques et des cabanes ; c'est maman qui coud, qui pèle les pommes, qui donne du cacao à papa. Quand même, UNE fois, on voit « papa [qui] prépare le repas de midi ». L'histoire ne précise pas si maman est malade, si c'est sa fête ou son anniversaire...
Ce mode de vie ne me choquait pas, il m'était familier, correspondant à mon quotidien dans les années 70, je n'en connaissais pas d'autre. Cet univers douillet et harmonieux m'évoquait ma maison, mes parents. Mylène jouait à la dînette avec ses poupées, comme moi. Je lui enviais son chien, son frère...
Effet madeleine de Proust en grande partie, mais pas seulement, je prends toujours plaisir à relire ce manuel, de A à Z - sur la page de gauche l'histoire de la leçon, et à droite la dictée, les devoirs, les vignettes de vocabulaire illustré. Les dessins étaient sans doute déjà un peu désuets pour mon époque - très sixties -, mais proches de ceux des livres de mes soeurs aînées, donc rien de gênant.
On enchaînait ensuite en milieu de CP avec 'Mico mon petit ours, 2e livret', puis 'Le livre des bêtes, les unes gentilles, les autres pas', du même auteur...
Je n'ai jamais cessé d'aimer la lecture depuis, malgré des périodes de pause. Et je ne fais pas énormément de fautes, je pense... Merci Mico, Milène & Cie !
Commenter  J’apprécie         245