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Citations sur Le roman d'Oxford (8)

Il n'y a de pire ennemi que celui qui est aussi un ami.
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- Tu es un imbécile, me dit Clare Bayes. Heureusement que tu n'es pas mon mari. Tu es un imbécile à l'esprit de détective, et avec ce genre d'imbécile on ne peut pas être mariée. C'est pour ça que tu ne te marieras jamais. Un imbécile détective est un imbécile intelligent, un imbécile logique, les pires, parce que la logique des hommes, au lieu de compenser leur imbécilité, la double et la triple et la rend agressive. [...].
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Ce fils très aimé par sa mère et par moi, je le crois (pour sa mère, il doit être une déité transitoire condamnée à cesser de l'être), mais il devient obsessionnel, comme je suppose que doivent l'être tous les enfants dans les premiers mois.
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- Si tu étais [mon mari] tu ne me poserais pas ces questions parce que tu saurais que je pourrais y répondre ou ne pas y répondre et qu'à la longue cela reviendrait au même, on cherche lapais avec la personne avec laquelle on vit quand on partage avec elle la vie de tous les jours. Si je te répondais, je pourrais mentir (et tu serais obligé d'accepter le mensonge comme vérité) ou te dire la vérité (et tu ne serais pas sûr de vouloir la vérité). Si je ne te répondais pas, tu pourrais continuer à insister et moi je pourrais me fâcher et discuter avec toi ou te faire des reproches et continuer à ne pas te répondre, ou encore te regarder perplexe et rester muette pendant des jours et continuer à ne pas répondre, jusqu'à ce que tu te lasses de mon regard et de ne pas entendre ma voix. Nous nous condamnons toujours par ce que nous disons, non par ce que nous faisons.
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D'ailleurs, Oxford est certainement l'une des villes au monde où l'on travaille le moins, et le fait d'y être est beaucoup plus déterminant que celui de faire quelque chose ou même d'agir.
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Assumer l'image parternelle ou maternelle est un don du temps, sans doute un devoir du temps. Cela requiert adaptation et concentration, c'est quelque chose qui vient.
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[...] ... - "Une nuit de mes trois ans, alors que je dormais depuis des heures et qu'elle était couchée depuis des heures, la nurse Hilla m'a entendue pleurer. Elle se leva et vint, comme d'autres nuits, me calmer, me consoler et me chanter une chanson qui me rendrait le sommeil, et ce fut alors qu'elle entendit sans nul doute ce qui avait provoqué mon réveil et mes pleurs : mes parents étaient rentrés depuis peu et, de leur chambre proche de la mienne, venaient des cris et de temps en temps le bruit d'un coup, d'un coup au sol ou sur une table. La nurse, effrayée, se mit aussitôt à me chanter quelque chose pour couvrir les cris et vaincre sa peur, et ce fut son propre chant mêlé à mes sanglots qui l'empêcha d'entendre leur conversation, bien qu'à certains moments les cris fussent si forts qu'ils la faisaient à nouveau sursauter, l'obligeant à s'interrompre et à entendre contre son gré des phrases isolées. Quelques rares phrases, huit exactement, huit phrases entendues deux par deux qu'à ma demande elle me répéta tant de fois que maintenant c'est comme si c'était moi qui me les rappelais. Car moi aussi, j'ai dû les entendre, mais il m'est impossible de m'en souvenir, de même qu'il m'est presque impossible de me souvenir de ma mère. Cependant je me souviens de ces phrases que j'ai d'abord notées et qu'ensuite j'ai retenues sans effort particulier, et je sais que l'une des choses que ma mère dit ce soir-là fut, selon la nurse : "Mais je n'en suis pas sûre, Tom, et il peut aussi bien être de toi." Et je sais ce que répondit mon père : "Ce doute seul suffit pour qu'il ne puisse l'être et ne le soit jamais." Et je sais qu'à un autre moment ma mère a dit : "Je ne sais pas ce que je veux, ah ! si seulement je pouvais le savoir, je suis fatiguée de ne pas le savoir." Et mon père répondit : "En revanche, moi je suis fatigué de le savoir et de ne pouvoir rien obtenir." La troisième phrase de ma mère fut : "Si c'est ce que tu veux, je partirai demain, mais j'emmènerai l'enfant avec moi." Et mon père répondit : "Tu n'est pas en condition d'emporter plus que ce que tu portes sur toi et ce que tu portes en toi, et il se peut que tu ne revoies jamais Clare." ... [...]
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[...] ... Le texte de [Lawrence] Durrell présente Gaswsworth ou Armstrong comme un chasseur de joyaux introuvables, expert et incroyablement doué, avec une magnifique vue de bibliophile et une bien meilleure mémoire bibliographique, qui, dans les années de ses débuts, commençait habituellement ses journées par acheter pour trois pennies une édition rare et chère que sa pupille savait discerner et reconnaître parmi le menu fretin des caisses de soldes exposées sur Charing Cross Road, pour la revendre immédiatement, pour plusieurs livres, à quelque mètres de là, chez Rota de Covent Garden ou à un autre libraire guindé de Cecil Court. Outre ces volumes exceptionnels (il en gardait beaucoup, comme des trésors), il possédait des manuscrits et des lettres autographes d'auteurs admirés ou de renom, et toutes sortes d'objets qui avaient appartenu à des personnes illustres, acquis avec on ne sait trop quel argent dans les ventes aux enchères qu'il fréquentait : un bonnet de Dickens, une plume de Thackeray, une bague de lady Hamilton, et plus tard même les cendres de Shiel. Il dépensait une grande partie de son énergie à essayer d'obtenir de la Royal Society of Literature et d'autres institutions dont il martyrisait les membres les plus mûrs de ses insistances et de ses ennuyeuses comparaisons littéraires et monétaires, des pensions et des aides pour des vieux écrivains peu solvables ou simplement ruinés après le succès : les Maîtres Machen & Shiel furent parmi ses bénéficiaires. Mais Durrell raconte aussi que la dernière fois qu'il l'avait vu, quelques six ans auparavant (le texte est de 1962, quand Gawsworth vivait encore et avait cinquante ans, donc il l'avait vu à quarante-quatre ans ; mais curieusement Durrell, du même âge que lui, en parle comme de ceux qui sont partis ou sont sur le point de partir), c'était dans Shaftesbury Avenue, poussant devant lui un landau de bébé. Un landau victorien de taille énorme, signale Durrell. En voyant ce bohémien excentrique, l'Ecrivain véritable, qui dès son arrivée de Bournemouth, l'avait ébloui de ses connaissances et lui avait montré le Londres littéraire et nocturne, il pensa que la vie l'avait finalement recentré et lui avait confié des charges (qu'il s'était lui aussi mis en régle avec la vie, dit littéralement Durrell) et qu'il avait des enfants, peut-être trois paires de jumeaux à en juger par la taille peu commune du véhicule. Mais en s'approchant pour voir le petit Gawsworth ou le petit Armstrong ou prince de Redonda, qu'il s'attendait à trouver sous la capote, il découvrit avec soulagement que l'unique contenu de la poussette était un tas de bières vides que Gawsworth allait rendre pour en toucher la consigne et les remplacer par d'autres intactes. ... [...]
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