Ce livre ne peut laisser indifférent. Je sais à qui je le conseillerais et pour qui je ne perdrais pas mon temps à essayer de le faire lire.
Si les longues phrases enfermant les méandres de pensées alambiquées vous rebutent, si vous vous sentez frustrés dés que vous n'êtes pas tenus en haleine par un récit vif et tendu, ce livre n'est pas pour vous.
A l'inverse si vous adorez vous laisser bercer par une prose magnifique, que vous avez pour manie de lire et relire une phrase sublime dés que vous en rencontrez une, pour vous en imprégner, peu importe si vous en perdez le fil du récit, et que vous restez souvent coincé entre deux pages, perdu dans vos pensées et réflexions, n'hésitez pas, il est pour vous !
Même si le récit est daté, j'ai cette impression que tout cela n'a aucune importance, que l'histoire est prétexte et comme hors du temps.
Prétexte à soutenir un style d'une beauté à couper le souffle.
Prétexte à poser les jalons d'une réflexion sur les vivants et les morts, sur la force de la littérature et sur l'amour, bien sûr.
L'amour des vivants qui finit toujours à enterrer celui des morts. Et ce temps qui court, efface et modèle nos sentiments et nos pensées...
comme les amours.
Qualifier ce livre de roman, c'est laisser de côté toute une ribambelle d'autres étiquettes dont il n'aurait pas à rougir. La lecture est envoutante, par son style - beau, délié et prenant – et par ce cheminement de la réflexion que l'on suit pas à pas, plus que l'histoire elle-même : réf-lecteur et acteur au coeur du récit.
J'ai aimé cette ouverture sur deux chefs-d'oeuvre de notre littérature : «
le colonel Chabert »
De Balzac et « les trois mousquetaires » de Dumas, preuve s'il en fallait une, de l'importance de la fiction dans notre réalité : Quand la littérature nous aide à décrypter et comprendre nos vies, nous fait accéder à une vérité, claire et nette, plus sûrement que tout grand discours ou vaines explications.
« Ce qui lui arrive est secondaire, et ce qui se passe dans les romans est sans importance, on l'oublie une fois qu'ils sont finis. Ce sont les possibilités et les idées qu'ils nous inoculent et nous apportent à travers leurs cas imaginaires qui sont intéressantes, on s'en souvient plus nettement que des évènements réels et on en tient compte ».
Je me suis vraiment laissée embarquer dés les premières pages, contrairement à d'autres lecteurs, c'est la fin qui pour moi « tirait en longueur » ; j'ai un peu plus « peiné » sur les dernières pages et il me tardait d'en voir la fin. Est-ce que je me suis laissée rattraper par l'histoire et qu'alors, le style devenait trop présent ? Est-ce une sorte de lassitude ? Je ne sais. Mais cela n'a en rien gâché le plaisir que j'ai eu à découvrir cet auteur, dont la singularité est une expérience qui justifie à elle seule cette lecture.
Merci à Pirouette0001 qui a su éveiller mon intérêt par son choix pertinent de citations publiées sur Babelio et ses judicieux conseils.
Un auteur de plus découvert en suivant vos critiques, amis babéliotes ;)