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Bouquin bien particulier que « le roman d'Oxford ». Chaque fois qu'on sent que le roman va quelque part, l'auteur Javier Marias nous entraine dans une autre direction. D'abord, une description de la vie à Oxford. Aura-t-on droit à une critique sociale ? Aux impressions d'un initié de ce monde particulier qu'est la cité-universitaire d'Oxford, une des institutions les plus prisées au monde ? Intéressant. Puis l'auteur passe à la relation entre le narrateur et Clare Bayes. À leurs escapades en ville, à leurs ébats. Passionant. Que dire du moment où ils sont aperçus dans le train qu'un collègue les voit. Quelle réaction laisser paraître, quelle action entreprendre ?

Mais l'auteur nous amène ailleurs. À la recherche d'un roman de Machen, puis sur la biographie de l'auteur Gawsworth. Ce sont de longs passages qui, s'ils ne sont pas complètement inutiles, ne sont pas habilement intégrés à l'histoire. Dans tous les cas, pas selon moi. L'auteur m'a perdu. J'ai continué à lire mais l'intérêt n'était plus aussi fort. On revient au narrateur, mais quelques années plus tard, à son retour en Espagne. Il déblatère sur son nouveau rôle de père. Comment relier tout cela avec sa vie en Angleterre ? Qui sait ? de toute façon, on y retourne, à Oxford. Et l'aventure du narrateur avec Clare trouve son dénouement mystérieux, qui réussit boucler tous les éléments de l'histoire. Heureusement. Mais tous ces détours étaient-ils nécessaires ? Pas convaincu.

Malgré cela, j'aime bien l'atmosphère qui se dégage des romans de Marias (je suis rendu à mon quatrième de cet auteur), il réussit à dépeindre avec détail et intérêt des situations variées, presque en les critiquant. La scène du souper entre professeurs est parfaite (il réussit à décrire, critiquer et se moquer des cliques universitaires à merveille). Compte tenu que « le roman d'Oxford » est une des premières oeuvres de Marias, je me montre indulgent et je tâcherai de lire d'autres de ses romans dans un avenir rapproché.
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Ce livre plaira à ceux qui ont aimé Pnine de Nabokov. Ils y retrouveront la même atmosphère et il faut dire que Vladimir Vladirovitch n'est pas absent de l'ouvrage.

C'est donc l'histoire du passage d'un professeur de lettres espagnoles à Oxford avec principalement les intrigues entre professeurs, mais également une amour sous-jacente.

C'est un des premiers livres de Javier Marias, écrit bien avant ses romans plus connus. L'on sent poindre en ébauche tous les talents d'écriture qu'il déploiera par la suite.

L'auteur s'est par contre défendu d'y avoir livré des éléments autobiographiques, même si pourtant, le protagoniste a, comme Javier Marías, étudié les lettres et a enseigné à Oxford.

A découvrir.
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Todas las Almas
Traduction : Anne-Marie Geninet & Alain Kéruzoré

ISBN : 9782070318124

Adepte d'un style raffiné, qui sous-entend beaucoup en en disant presque autant (mais attention ! tout ce qui est dit n'est pas toujours vérité d'Evangile et c'est à vous, cher lecteur, de rester sur vos gardes et solidement à l'affût ), Javier Marías est, nous l'avons déjà dit, un auteur que l'on peut qualifier d'ardu. Il faut entrer dans son univers en se laissant glisser avec douceur et sans refuser la fluidité un peu précieuse de ses phrases, sa façon d'aller (ou de faire semblant) d'aller du coq à l'âne et puis, quand survient la fin, de vous livrer la clef de l'énigme (nous ne croyons pas qu'il fasse dans le policier classique) alors que, si vous aviez vraiment prêté attention, si vous aviez pris la peine de revenir sur tel ou tel prénom ou nom, sur tel ou tel incident en apparence minuscule, eh ! bien, vous auriez réalisé depuis longtemps à quoi ressemblait ce petit objet toujours admirablement ouvragé.

Bien sûr, votre plaisir eût été moindre , comparable à celui, tiédi et fade, que l'on prend justement lorsque l'on devine le nom du coupable dès les deux tiers d'un livre policier classique. Et puis, il est bien plus jouissif de suivre "Le Roman d'Oxford" tout d'abord comme ce qu'il prétend être, la chronique des deux années (au tout début des années soixante) durant lesquelles un jeune professeur d'espagnol enseigna à Oxford. Si les coups de griffes ne sont pas épargnés çà et là, plutôt affectueux d'ailleurs, comme ceux d'un chat qui joue avec vous, à la noble et antique institution britannique, l'analyse des personnages principaux est, comme toujours, profonde et déterminée. Sur l'échiquier romanesque de Javier Marías, toutes les pièces y ont leur importance et, mieux encore, les pions, massifs, lents mais têtus, peuvent se transformer en ce que qui leur est nécessaire bien avant la fatidique huitième case, le tout dans un éclair et avec une agilité qui n'auraient rien à envier à Samantha, notre célèbre "Sorcière Bien-Aimée".

Notre professeur d'espagnol, qui est plutôt séduisant et intelligent (ce qui ne gâte rien ), a une petite liaison avec Clare Bayes, une femme mariée et mère d'un jeune Eric, il me semble un peu plus âgée que son amant, toujours belle et sensuelle, mais qui se lasse assez vite de leur petit jeu. Il a, pour confident essentiel et parfois quelque peu énigmatique, le très british et très pince-sans-rire Cromer-Blake et alterne les "high-tables" (sortes d'orgies dans tous les sens du terme pour professeurs oxoniens et, si j'ai bien tout saisi, auxquelles assistent les élèves les plus âgés ) et les virées nocturnes dans une ville silencieuse mais surprenante où roulent sur les pavés les caddies contenant la maigre fortune des clochards. (Ouais, je sais, faut dire "SDF" : j'm'en fous. Ca fait peut-être mieux, ça "allège" peut-être certaines consciences ou prétendues telles, ça fait bien "politiquement correct" mais Marías et ses traducteurs ont choisi "chochards" alors, si vous croyez que je vais me gêner ... D'ailleurs, pour moi, "clochard", ce n'est pas péjoratif : "SDF", oui. Si vous ne parvenez pas à comprendre, laissez tomber. C'était notre intermède didactique du jour sur Woland et si vous regardez la date, en la rapprochant de quelques jours plus tôt, vous saisirez peut-être mieux. Sinon ... C'est pas ma faute si vous ne savez pas faire 1 + 1 = 2. )

Et puis, notre héros, comme tout littéraire qui se respecte, se promène chez les libraires, notamment les Alabaster. C'est chez eux qu'il déniche un jour un mince recueil d'un certain John Gawsworth, admirateur comme lui de l'oeuvre du Gallois Arthur Machen, auteur d'une oeuvre fantastique très particulière dont le volume le plus connu - texte bref, fulgurant, horrifique - n'est autre que "Le Grand Dieu Pan" (dont vous trouverez sur Babélio la fiche que je lui ai consacrée).. Peu à peu, notre héros se passionne pour ce Gawsworth qui fut assez peu prolifique, semble-t-il, et, d'après des rumeurs que Cromer-Blake et d'autres sont les premiers à colporter, comme quoi il aurait été agent de renseignement, et même agent double, voire triple au Moyen-Orient, dans les années quarante.

"Quel bric-à-brac !" me direz-vous. "Tout cela a-t-il un sens ?"

Mais oui, honorable et désespéré lecteur . Marías nous a tissé entre tous ces personnages des liens d'une logique exemplaire quoique assez surprenante. On n'en devine la trame serrée qu'à la toute fin du livre - enfin, tel fut mon cas - et on en sort songeur et épanoui, avec l'idée de ranger "Le Roman d'Oxford" dans les livres à relire. Pour mieux saisir l'art de l'auteur, cette grâce infinie à sauter de rocher en rocher ou, mieux encore, de flaque en flaque comme Gene Kelly dans "Singin' in the Rain." Pour l'accompagnement musical, vous avez le choix entre le style espagnol et le style anglais Henry VIII (je ne sais trop pourquoi, j'associe toujours Oxford à ce monarque) et puis, rappelez-vous : laissez-vous aller mais n'hésitez pas à revenir sur un détail qui ... ou que ... Ne soyez pas paresseux : sinon, vous n'apprécierez ni Javier Marías, ni ses histoires et encore moins son style. Ce serait dommage.:o)
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Le présent volume met en scène le singulier mycrocosme d'Oxford, " ville statique et conservé dans le sirop" à travers le regard d'un enseignant ibérique venu enseigner la littérature espagnole. Curieux écosystème en vérité, situé à environ une heure de train de la capitale tentaculaire, où les universitaires s'adonnent, dans une survivance de leur passé d'agent du MI5, et avec gourmandise, à l'espionnage de leurs collègues, tout en conservant les dehors, dans leurs activités périscolaires, d'une société ultra policée, à l'image des dîners appeler high tables, où le cérémonial est porté à un degré de précision digne des plus belles montres suisses, à cette différence notable, que le mécanisme tend à se dérégler incomparablement plus vite, sous l'effet des fumées des innombrables libations. Ainsi des clochards aux mêmes de la docte ville, très jaloux de leur quant-à-soi, et qui mettent leur honneur à ne point déchoir en faisant la manche, se contentant de toiser le passant et d'eructer ponctuellement à l'avenant, sous l'emprise qu'ils sont des fumées susdites.

Le roman d'Oxford est un récit globalement sympathique, bien que loin d'être inoubliable, habilement construit, assaisonné d'un humour malicieux, et qui vaut surtout par le désopilant tableau d'une de ces fameuses high tables. 
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Le roman d'Oxford raconte deux années dans la vie d'un trentenaire espagnol, professeur de littérature invité de la prestigieuse université. Celui-ci pose un regard curieux et amusé d'étranger sur la communauté des Oxaniens, ses us et coutumes codifiés, et crée des liens, plus ou moins intimes, avec ses collègues. le titre original, Todas Las Almas (Toutes les âmes), donne une autre dimension à l'ouvrage.

J'adore Marías et j'ai eu beaucoup de plaisir à replonger dans son univers, mais je ne vous recommanderais pas ce roman si vous ne connaissez pas déjà l'auteur. On y retrouve bien son style reconnaissable entre tous et ses intrigues sinueuses autour des mêmes obsessions, notamment les secrets de famille, mais j'ai l'impression que sa plume et la structure de ses romans se sont raffinées avec le temps. Ce que j'apprécie particulièrement chez Marías est quelque chose de difficile à décrire, un ton. Un ton qui passe par un narrateur derrière lequel on devine l'auteur. Un ton ironique, sans être acerbe, à la fois malin et naïf. Il me fait rire, et réfléchir, même si ça peut paraître paradoxal.
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Encore un chef-d'oeuvre du grand maître espagnol. Cette fois-ci il nous plonge dans le landernau de la plus prestigieuse université du monde, Oxford, à la première personne, le narrateur étant un professeur d'espagnol qui y officie pendant deux ans, et qui nous décrit plusieurs personnages au fort accent local et une liaison adultère, dans un ordre absolument pas chronologique.
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J'ai bien aimé ce livre de Marias de 1989 qui fait partie d'un Cycle sur Oxford avec "Dans le dos noir du temps" de 1998 et "Ton visage demain de 2009 (une trilogie).
Je l'ai aimé parce qu'il nous relate par le menu la vie dans cette grande université tellement pleine de traditions et d'anachronismes.
Là où la lecture devient plus difficile, c'est quand Marias mêle fiction et réalité de façon si emberlificotée que le lecteur ne peut pas faire la part des choses et reste perplexe.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Le récit est raconté par un narrateur dont nous ne connaissons pas le nom. Il est professeur de littérature espagnole et est venu enseigner à Oxford pendant deux années académiques. Il nous présente sa vie dans une ville qu'il trouve monotone et endormie, parmi des gens qu'ils n'apprendra jamais à connaître réellement.

Comme Marcel Proust, Javier Marías maîtrise l'art des phrases longues de 7 pages. le lecteur s'y perd un peu.
Malgré la longueur des descriptions que le narrateur nous donne de ses collègues, je n'ai pas l'impression de les connaître mieux que lui-même, puisque les informations en question sont plus des réflexions philosophiques qu'une véritable description de la personne concernée.
J'ai eu un peu l'impression, tout au long du roman, que l'auteur tentait surtout de nous prouver l'étendue de sa culture et la richesse de son vocabulaire, puisque les mots savants s'enchaînent les uns après les autres, parfois sans aucune logique et en perdant le lecteur en route!

Je ne pense pas non plus avoir lu ce livre à un bon moment, alors que je suis plongée dans la rédaction d 'un cas pratique de droit absolument atroce. Etant donné que cet exercice réclame toute ma concentration, il était difficile pour moi de suivre le récit d'un livre comme "Le Roman d'Oxford" au même moment.
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Deux noms me sont venus à l'esprit à la lecture de certaines pages : Proust pour la description ironique d'un monde particulier, (ici l'université d'Oxford), et les phrases longues et touffues où le lecteur se perd parfois (mais il se retrouve). Ensuite Michel Butor et L'emploi du temps, où justement le narrateur passe un an dans une ville anglaise, et où se répètent parfois les mêmes informations au fil du découpage des chapitres.

Ici le narrateur, dont on ignorera le nom, vient enseigner la littérature espagnole à Oxford. Il découvrira les us et coutumes de l'université (y compris les traditions en espionnage), aura une liaison avec Clare Bayes, épouse d'un collègue, fouinera chez les bouquinistes, discutera avec son ami Cromer-Blake...
Le style est déconcertant, l'usage des parenthèses original mais à mon avis voulu pour ajouter à l'ironie qui est omniprésente. le dîner en high table est un des meilleurs moments du roman, suivi de près à mon avis par l'interrogatoire imaginaire et délirant de d'un transfuge soviétique par Crowbar. L'irruption de clochards et d'un écrivain mystérieux trouvera sa justification dans la découverte fascinante, mi réelle, mi rêvée, de l'histoire de la mère de Clare.

Suis-je "normale"? J'ai aimé ce roman et l'ai dévoré en deux jours, avec toutefois l'impression d'être vraiment à contre-courant. Tant pis, j'assume! Un roman qui se déroule dans la britishissime Oxford, émaillé d'humour tout aussi british, ne pouvait que m'attirer.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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