AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 165 notes
5
13 avis
4
8 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Début choc : Teresa Aguilera, une jeune mariée de retour de son voyage de noces à Cuba, s'enlève la vie lors d'un repas de famille. Ranz s'en remettra (après tout, il a perdu déjà sa première épouse dans des circonstances nébuleuses quelques années auparavant) et trouvera le réconfort dans les bras de Juana, sa belle-soeur, déjà mère du jeune Juan. Cinq pages. C'est tout et, en même temps, suffisant pour accrocher, laisser le lecteur en plan avec une intrigue ahurissante et des questions en suspens… Toutefois, Javier Marias ne nous donne pas de réponses. du moins, pas tout de suite. Il laisse planer le mystère, nous en propose plus. En effet, plusieurs décennies plus tard, Juan épouse Luisa. Lors de son propre voyage de noces à Cuba (l'histoire se répète ?), il est témoin d'un drôle d'événement : en pleine nuit, alors qu'il est appuyé sur son balcon de sa chambre d'hôtel, une dame dans la rue le prend à partie, l'invective. Après un certain temps, il se rend compte qu'elle s'adresse à un type dans la chambre d'à côté. Toute cette scène est assez surréelle, elle donne le ton. Étrangeté. Malaise. Lyrisme. Tous les ingrédient que l'auteur utilise à souhait.

Malaise, oui. À commencer par les propos de son beau-père Ranz lors du mariage de Juan. « Eh bien, te voilà marié. Et maintenant ? » Cette question indiscrète et inapropriée fait tout de même écho à une incertitude (pour ne pas dire crainte) chez le jeune homme. Mais il y a pire : lors du voyage de noces des jeunes mariés, je me suis demandé si Juan aimait réellement Luisa. Puis on entre dans la vie de couple de Juan et Luisa. Tous les deux traducteurs, pris par leur métier, voyageant régulièrement. La génèse de ce couple. Les débuts de leur relation. C'est un peu ça, Un coeur si blanc. Et puis il y a ce passé de Ranz qui le travaille, qui le hante. Il a perdu ses deux premières épouses. Y a-t-il un lien ? Marias est une brute, il ne laisse pas de répit au lecteur qui doit ramer fort pour trouver un sens à tout cela. Certains ne feront que se laisser emporter et attendre le dénouement. C'est aussi une tactique. À vous de choisir.

Un coeur si blanc, c'est beaucoup de considérations psychologiques-philosophiques sur le mariage. Peut-être un peu trop, qu'en sais-je ? Certains détesteront pour cette raison (et je peux les comprendre) mais, moi, j'ai adoré précisément pour cela. Et aussi pour la longueur des phrase. On n'est pas chez Proust mais c'est tout comme. Et, au-delà de la longueur des phrases elles-mêmes, il y a les idées. Parfois, on se demande où l'auteur veut nous amener avec ses digressions et circonlocutions, et c'est à la toute fin d'un paragraphe qu'on saisit cette idée secondaire (ou tertiaires !) qui se déroule à l'infini. En d'autres mots, Javier Marias a un style qui ne laisse personne indifférent. Un seul bémol : toute cette histoire avec la collègue et ex-fiancée de Juan, Berta (lors d'un contrat pour lequel il doit s'installer à New York un certain temps et pendant lequel on perd Luisa). Non pas qu'il se passe quelque chose entre eux deux, non, mais elle s'inscrit sur des réseaux de rencontres et s'intéresse à un type qui a répondu à son annonce. Cette histoire est très bizarre. Digression, oui. Complètement à côté, non : il y a un lien avec l'amour, le mariage, les relations de couple, mais ça ajoutait du mystère inutle à une histoire qui en contenait déjà beaucoup.

Pour en revenir à l'intrigue, à la toute fin, Juan et Luisa apprennent certaines informations sur son beau-père, sur ce qui est arrivé à ses deux premières épouses. Mais veulent-ils seulement le savoir. Un coeur si blanc… blanc, innocent. Vraiment ? C'est une allusion à Shakespeare et sa pièce Macbeth. D'abord, le titre lui-même, Un coeur si blanc, y fait référence. Ce coeur, il s'agit bien sûr de celui de lady Macbeth. Mais est-ce une erreur de traduction, l'auteur demande. le blanc fait habituellement référence à l'innocence mais il ne saurait être question de cela… Lost in translation ? Une autre référence de la pièce, cette citation « so brainsickly of things » Tout ces jeux de mots, ces questionnement,s ces considérations… Bref, Javier Marias nous propose une oeuvre aux intrigues bien imbriquées, complexes et saisissantes qu'il faut se donner le temps et la patience de lire. Si ça ne fonctionne pas à une première lecture, mettez le bouquin de côté un (long) moment puis retournez-y plus tard.
Commenter  J’apprécie          642
Quel peut être le lien entre le titre de ce roman, la phrase de Shakespeare imprimée en épigraphe et proférée par Lady Macbeth « My hands are of your colour ; but I shame to wear a heart so white » et cette histoire narrée par un jeune espagnol marié depuis un an et qui se sent envahi d'un malaise diffus sur lequel il ne peut poser des mots ?

La première phrase de Javier Marias frappe tragiquement en plein coeur, comme celui de cette jeune mariée, revenue depuis si peu de son voyage de noces. Elle a quitté la table du repas, s'est réfugiée dans la salle de bains pour se tirer, avec le pistolet de son père, une balle en plein coeur. Par ce geste, Teresa Aguilera fait, pour la seconde fois, son mari veuf.

Des années après, notre narrateur, Juan, le fils de la soeur de Teresa, le fils aussi du double veuf, Ranz, qui a fini par épouser en troisième noces la soeur cadette, revient malgré lui sur cet évènement qu'il n'a jamais cherché ni voulu approfondir. Des sentiments désagréables, de vagues pressentiments s'infiltrent dans sa vie et ce depuis le matin même de son mariage. Peut-être sont-ils dus à sa nouvelle condition de marié ? Ses pensées s'égarent d'ailleurs dans des considérations maritales, d'un changement d'état, d'éléments imprévisibles qui composeront désormais les lendemains, d'une nouvelle maison commune pour abriter leurs nouvelles existences…
Refont surface différents malaises successifs ressentis suite à une singulière conversation avec son père sur les petits secrets entre mari et femme, à une autre conversation surprise dans la chambre d'à côté lors de son voyage de noces à La Havane.
Juan et sa femme sont traducteurs et interprètes. Y aurait-il une déformation professionnelle dans ce besoin d'écouter ce qui se dit, de saisir et comprendre les conversations ?

Mais où l'auteur veut-il nous mener ? Il fait divaguer Juan, lui prêtant des phrases parfois interminables, avec de nombreuses parenthèses qui accentuent les errements de ses pensées.
Où tous ces propos, ces souvenirs, ces mots qui sont tus ou bien dits vont-ils trouver un fil nous ramenant vers ce suicide survenu si brutalement dans les premières lignes ? L'auteur nous égare avec un joueur d'orgue de barbarie, au côté d'une fille dans une papeterie, dans le musée du Prado, lors d'une séance professionnelle de traduction où notre couple s'est rencontré…
Tout semble s'articuler autour du dilemme : parler ou se taire ? Dans les deux cas, l'intervention dans l'avenir, le notre et celui de personnes côtoyées, est inévitable. Faut-il également chercher à savoir ou laisser filer les soupçons, s'en remettre au hasard ?
Les mots pèsent sur le devenir, font planer des interprétations, peuvent inverser le cours d'évènements. Des gestes faits ou non faits, des paroles dites ou non dites, des décisions prises ou non prises changent les itinéraires de personnes croisées dans sa vie.
« Ce sont là conjectures et hypothèses, alors que parfois la vie des autres, d'un autre ( sa forme, son cours, et non de simples pas), dépend de nos décisions et de nos hésitations, de notre lâcheté ou de notre audace, de nos paroles et de nos mains, parfois aussi du fait que nous ayons de l'argent et l'autre pas. »
Il faut laisser défiler toutes les pensées du narrateur et faire confiance à l'auteur pour trouver dans toutes ces longues digressions un rapport, plus ou moins important, avec ce qu'il désire nous raconter. Son écriture parfaitement maîtrisée, d'une ampleur hypnotique, vient peu à peu faire découvrir au lecteur un cheminement insoupçonnable qui va venir mettre en lumière le malaise grandissant ressenti par Juan. Un lieu, une attente, des paroles identiques, une main posée sur une épaule seront autant de sujet qui semblent nous mener nulle part et pourtant…
Un texte étrange, profond, d'une qualité littéraire indubitable et dont le fil court sur les mots sans que l'on puisse saisir à l'avance les indices disséminés par cet auteur espagnol.
Commenter  J’apprécie          340
[Traduit de l'espagnol par Anne-Marie Geninet et Alain Kéruzoré, avec l'aide de l'auteur.]

Je suis venu vers ce titre de Javier Marías après avoir apprécié "Littérature et fantôme", sur lequel je reviendrai plus tard, le temps d'acquérir le livre pour le consulter à l'aise. Il y a dans ce dernier recueil d'écrits variés de l'auteur espagnol une réflexion sur le titre "Un coeur si blanc". Dans Macbeth, acte II scène II, Lady Macbeth, les mains tâchées de sang, alors qu'elle a instigué le meurtre de Duncan et collaboré à le maquiller, dit à son époux assassin : "Mes mains sont de la couleur des vôtres ; mais j'ai honte d'avoir conservé un coeur si blanc"[1]. Car ce n'est pas elle qui a commis l'acte. En traducteur avisé – c'est une facette de ses compétences littéraires –, Marías se demande si white/blanc ne pourrait pas ici être traduit par pâle, selon l'hypothèse que Shakespeare aurait voulu insinuer le sens de lâcheté plutôt que l'innocence. Retenons l'idée d'instigation, délibérée ou pas, qui incite sans commettre, centrale dans le récit qui nous occupe.

"Une instigation n'est rien d'autre que des mots, des mots sans maître que l'on peut traduire, qui se répètent de bouche en bouche, de langue en langue et de siècle en siècle."

Le roman débute par la description extérieure, objective, méticuleuse, d'une scène (lire ici) qui retentira jusqu'au bout de l'histoire. Teresa Aguilera, de retour de voyage de noces, quitte la table chez son père et gagne la salle de bain pour se suicider. Face au miroir du lavabo, elle ôte son soutien-gorge pour viser le coeur et se tire une balle dans le sein. le père, la jeune soeur Juana et les convives accourent, les aliments du repas encore en bouche. le corps sans vie est éclaboussé de sang et de l'eau de l'évier. On sonne : le frère et le mari, Ranz, surviennent et découvrent le drame.
Dès le paragraphe suivant, bien des années plus tard, le narrateur Juan se manifeste : il est le fils de Ranz, qui a fini par épouser la soeur cadette Juana après le suicide de Teresa. Juan est tout jeune marié à la brillante Luisa.

Tout cela annonce-t-il un mélodrame des plus intenses ? Détrompez-vous. L'intensité est bien là, souterraine, on va le voir, mais le couple pimpant Juan/Luisa ne connaîtra aucun déboire jusqu'à la fin de la narration : ce ne sont pas les histoires arrivées à d'autres qui ternissent les coeurs si blancs. L'intrigue naît lorsque Juan apprend que son père aurait eu, non pas deux, mais trois épouses et que Teresa serait la seconde à connaître une fin dramatique, au point qu'on s'inquiéta beaucoup, en évoquant Barbe-Bleue, pour la future mère de Juan lors de ses noces. Qui était la première femme que lui a cachée son père ? Que lui est-il arrivé ? Et pourquoi Teresa a-t-elle mis fin à ses jours ? Là intervient l'exceptionnelle maîtrise de Marias pour nous tenir en haleine. le roman est loin de reposer sur cette seule énigme, il y a beaucoup plus qui en fait l'essentiel, les digressions, l'art de ce Proust espagnol – ils ne sont pas vraiment comparables – qui, minutieux, gratte le détail avec un narrateur qui se scrute, démonte les sentiments et irrite le lecteur impatient lorsqu'une parenthèse s'ouvre au moment crucial. Pour ma part, il ne m'a jamais ennuyé et se lit en gourmet.

Des doutes s'insinuent dans le coeur de Juan qui, lors de voyages qui l'éloignent de sa femme, est confronté à plusieurs situations "amoureuses" où interviennent des protagonistes différents, sans lien apparent, scènes qui se superposent et se répondent au fil du récit (les scènes de balcon notamment), témoignant d'une construction inventive en leitmotivs. Dans les circonstances évoquées, le narrateur se trouve systématiquement dans un rôle passif d'observateur discret, épiant et écoutant sans être vu, cela jusqu'à la scène finale où Ranz se confie à Luisa, confidences que Juan entendra par une porte entrouverte.
[...]
"Un coeur si blanc" est un livre riche et mémorable. Il devrait me conduire vers d'autres lectures de l'auteur espagnol souvent pressenti comme candidat de choix au prix Nobel de littérature.

Article complet sur Marque-pages (lien ci-dessous).

Lien : http://christianwery.blogspo..
Commenter  J’apprécie          160
Corazón tan blanco
Traduction : Alain & Anne-Marie Kéruzoré avec l'aide de l'Auteur

C'est à deux reprises que je me suis attaquée à la lecture de ce livre : la première fut un échec mais j'allai jusqu'au bout de la seconde. Mon erreur, je m'en rends compte aujourd'hui, fut de ne pas tenter la lecture à voix haute dès le départ. Il est en effet des textes qui veulent - et même exigent - ce type de lecture : "Un Coeur si Blanc", dont le titre s'inspire de "Macbeth", est de ceux-là.

Selon une technique déconcertante et qui en exaspérera plus d'un, Javier Marias prend un fait, plus ou moins important dans son essence mais qui, pour ses personnages, revêt toujours une importance particulière même s'ils ne le savent pas toujours, et, à partir de là, il brosse tout un livre dans un style soutenu, pointilleux sur les détails les plus criants comme sur les plus infimes, qui encense le point-virgule mais abbhore la phrase courte ou simplement moyenne, et qui privilégie avec éclat les phrases longues, cinglées de virgules et formant souvent un paragraphe tout entier, à la Saint-Simon ou à la Proust.

Avec cela, une analyse au microscope des émotions et des pensées des personnages, une maniaquerie dans le choix de la nuance qui rebute, séduit, irrite, fascine et désespère. Un auteur étonnant, par lui-même traducteur émérite et fin connaisseur des mots et de leur pouvoir, qu'il faut lire par doses homéopathiques certes mais qu'il faut lire - enfin, je le crois.

"Un Coeur si Blanc" est axé sur le malaise indéfini ressenti par Juan, le narrateur, dès son mariage avec Luisa. Tous deux sont interprètes pour les Nations Unies et partent en voyage de noces à Cuba. Dans leur chambre d'hôtel, un soir, alors que Luisa souffre d'une légère indisposition, Juan surprend la conversation de leurs voisins : un couple illégitime, lui marié, elle non, où est évoqué la mort éventuelle de l'épouse, laissée en Espagne. Ce fragment d'une histoire qu'il ne connaît pas ne va cesser de hanter Juan - et partant Luisa - avant de se révéler, d'une façon bien étrange, liée à son propre passé ...

Au début, c'est vrai : le lecteur se demande où l'auteur veut en venir. Mais il finit par se dire très vite qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Et, pourvu qu'il ait la volonté de savoir, il découvre qu'il a eu raison d'insister. Il découvre aussi un auteur tout-à-fait atypique dont la prose et la technique lui laissent, une fois le livre refermé, cette impression, à la fois irritante et agréable, que l'on éprouve en sirotant, par exemple, un jus de citron. ;o)
Commenter  J’apprécie          120
Une histoire familiale
Au début, le livre peut rassembler un peu confus se vous cherchez comprendre l'histoire a la première page. Javier Marias, aime bien montrer sa capacité d'utiliser les mots avec maîtresse et richesse de détails pour décrire des sentiments et des situations, qui changent à mesure que Juan, que c'est qui raconte l'histoire, commence à découvrir les secrets de son père et ses précédents mariages. Ça c'est le grand mérite du livre, une fois que vous est entré dans le rythme et le style de l'auteur, vous arrivez à comprendre une histoire sur une famille avec ses vertus, faiblesses et secrets.
Commenter  J’apprécie          30
Je parle encore d'un roman de"Javier Marías" parce que plus je le lis plus je trouve qu'il est l'un des écrivains les plus intéressants que j'ai eu la chance de lire.
Une terrible histoire de secret de famille peut -elle être enfoui à jamais? peut-on souffrir d'un secret de famille que l'on ignore.Le héros dès son mariage pressent que quelque chose est enfoui quelque part en lui qui l'empêche d'être tout à sa joie.
Il se sent amer et sans comprendre il ressent que cette amertume lui vient de l'histoire de son père dont la première épouse s'est suicidée. Méandres de sentiments amoureux,détails qui finissent par se révéler essentiels; Un des rares auteurs qui réussisse à créer une ambiance languissante et haletante à la fois.
Les premières lignes:
"Je n'ai pas voulu savoir, mais j'ai su que l'une des enfants, qui désormais ne l'était plus et revenait à peine de son voyage de noces, entra dans la salle de bains, se mit devant la glace, ouvrit son corsage, ôta son soutien-gorge et chercha le coeur du bout du pistolet de son père, attablé dans la salle à manger avec une partie de la famille et trois invités."Javier Marías.;
comme d'habitude une photo de l'aut
Commenter  J’apprécie          31
Aucun temps de respiration, donc bien des longueurs.
J'ai lu avec attention les autres critiques positives et je suis admirative de ce qu'ont pu voir leurs auteurs. Toutefois, je reste sur ma position. Pas de temps de respiration ; trop de longueurs.
Et pourtant plein de belles choses, d'où mes 3 étoiles 1/2.
Bref, je résume mon appréciation en un "tout ça pour ça" !?!
Commenter  J’apprécie          10
Lu après "Comme les amours" et "Si rude soit le début". L'écriture est toujours aussi belle - et un peu exigeante, certaines phrases longues et alambiquées ; le sujet du texte pouvant passer du coq à l'âne avant de revenir au fil après une très longue digression. J'ai moins accroché qu'aux deux précédents, certains passages m'étant été un peu obscurs. Une belle réflexion mélancolique sur le secret et l'éphémère, toutefois.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (467) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature espagnole au cinéma

Qui est le fameux Capitan Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte, dans un film d'Agustín Díaz Yanes sorti en 2006?

Vincent Perez
Olivier Martinez
Viggo Mortensen

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , espagne , littérature espagnoleCréer un quiz sur ce livre

{* *}