Citations sur Une évidence (131)
Un blanc bien naturel finit par s'installer. Noé regardait la mer, Nicolas le regardait et, moi, je les regardais tour à tour. Ils s'étaient rencontrés, je sentais qu'avant de parler de lien ou d'affection, un respect mutuel était en train de se créer.
Est-ce qu’un beau matin, on se réveille, on voit son enfant et on réalise qu’à partir de maintenant, c’est d’égal à égal, d’adulte à adulte ? On réalise qu’on a perdu son bébé, même si au fond de notre cœur, il le reste jusqu’à la fin de nos jours, simplement on n’a plus le droit de le lui dire, de lui en faire la démonstration, sous peine de le vexer, sous peine qu’il revendique plus fort son indépendance.
Je ne savais plus où j'étais, je ne savais plus dans quel monde je vivais. Je ne savais plus ce que je devais faire.
« On finit toujours par devenir un personnage de sa propre histoire » .
Jacques Lacan, Écrits Tome II.
Aimer d'amour. Aimer un homme. Aimer une femme. Un jour, on perd cet être aimé, désiré, avec une séparation, avec la mort. Et ça fait mal, ça fait toujours mal, ça arrache un bout de soi.
Certaines choses, certaines personnes laissent des traces indélébiles, qu'on croit pourtant avoir enfouies au plus profond de soi.
J'avais véritablement un homme en face de moi. Mon fils était un homme. Je devrais désormais me le répéter quotidiennement. Est-ce que cela se passait de cette façon pour chaque mère? Est ce que un beau matin, on se réveille, on voit son enfant et on réalise qu'à partir de maintenant, c'est d'égal à égal, d'adulte à adulte?
Ça faisait mal d’aimer. Peu importe qui on aime. On perd toujours ceux qu’on aime. On finit par perdre ses parents, le plus tard possible tant qu’à faire. Mais j’avais tendance à croire que, même à plus de soixante-dix ans, perdre ses parents était violent et douloureux. Je n’oublierais jamais le chagrin de mon père devant le cercueil de ma grand-mère. On ne fait pas des enfants pour les garder près de soi, on doit les laisser partir pour qu’ils vivent leur vie. Alors, même si le plus beau des bonheurs, c’est qu’ils existent, on a mal de les aimer. Aimer d’amour. Aimer un homme. Aimer une femme. Un jour, on perd cet être aimé, désiré, avec une séparation, avec la mort. Et ça fait mal, ça fait toujours mal, ça arrache un bout de soi.
« —— Mon fils n’avait jamais été et ne serait jamais mon confident——-, je lui racontai l’appartement , les coffres de marin, la longue- vue, les livres d’aventures maritimes ——- en omettant tout de même « Ces messieurs de Saint- Malo » ——, les remparts ,le vent, la mer, les voyages.
Je me repus des étoiles dans ses yeux . »
- Serre-moi fort, s'il te plaît.
Sans attendre qu'il s'exécute, je me blottis contre lui, il referma ses bras sur moi. Je me sentais tellement mieux d'un coup. Il créait une bulle autour de moi.