Citations sur Une évidence (131)
J'avais besoin de ses mains, de son corps, sur moi, en moi. Maintenant. Tout de suite. Tant pis s'il était imprévisible. Tant pis si c'était la dernière chose à faire. Tant pis si le chaos dans lequel j'étais déjà plongée s'intensifiait. Avant que tout explose, je voulais m'autoriser à vivre encore un peu.
[...] je l'attendais patiemment, ravalant ma colère pour le protéger et ne pas enfoncer le clou, prête à l'écouter ou être simplement à ses cotés, une présence bienveillante et silencieuse.
Je n'aurais pas dû me laisser aller avec Pacôme, je n'aurais pas dû m'autoriser à être déjà et totalement amoureuse de lui. Sauf qu'il m'éloignait de mes déchirures passées et à venir. J'engrangeais des respirations, des bouffées d'air auxquelles je pourrais me raccrocher dans quelques temps. Je n'étais pas assez courageuse pour y renoncer. Je ne l'avais jamais été, sinon je n'en serais pas là aujourd'hui. A quoi bon m'épuiser à essayer de changer maintenant ? J'irais au bout de mon processus d'autodestruction.
L'entrepôt fourmillait d'activité : des allées et venues presque incessantes, des palettes passaient, repassaient, entraient, sortaient, entraînant dans leur sillage des arômes tous plus puissants les uns que les autres. Cet entrepôt se révélait aussi un lieu de vie. Un authentique comptoir tout droit surgi du passé.
Je me préparais, ne sachant que trop bien dans quel chaos je plongerais d'ici peu. Je me sentais étrangement calme. Je n'avais plus d' épée de Damoclès au-dessus de la tête. Elle était tombée, déjà. Ne me restait plus qu'à achever le travail. La fatalité me poussait à profiter des derniers instants de ma "vie d'avant", le temps de l'angoisse et de l'énervement était fini. (P.201)
J'aurais dû me réjouir, être plein d'entrain; étrangement, c'était tout le contraire. Je n'étais pas loin d'avoir envie de me pelotonner en pyjama sur mon canapé et de m'y terrer pour la soirée, avec volupté. Dernièrement, je pensais souvent, très souvent même, au temps qui passe- trop vite-, à ce que j'avais raté et réussi dans ma vie. L'année de mes quarante ans s'achevait, l'année du bilan de mi-parcours. Ceci devait expliquer cela...(p.13)
- Enfin c'est toi qui décides….Tu veux qu'il vienne avec nous, il vient, et j'en serais heureux. Tu ne veux pas qu'il vienne, parce que tu trouves que c'est trop tôt, que ça n'a pas de sens parce que tu n'as pas entière confiance en moi, je le comprends et je l'accepte.
Il ne se rendait pas compte de ce qu'il faisait, il venait de m'offrir la clé de son cœur, il venait d'inclure Noé dans notre histoire, sans même le connaître. Ce que je ressentais était violent, j'étais traversée par un sentiment de bonheur absolu mêlé à la plus grande des souffrances.
Il m'embrassa soudain avec fougue. Je voulais que le temps s'arrête, qu'il me garde contre lui, qu'il me touche pour que plus rien ne me touche, pour être une autre que moi, pour les regrets, la honte ne fassent plus partie de ma vie.
Superbe livre , j'ai beaucoup aimé du début à la fin ! Je le conseille ...
Tu resteras la plus belle inconnue que j'aurais eu envie d'enlever.