Grâce à la belle inconnue, j’aurai beaucoup d’histoires à me raconter pour m’endormir. Le corsaire.
Cette route était ma route vers le purgatoire, j’allais être punie de mes erreurs. Le hasard venait de me tordre le cou. Pourtant, j’avais toujours du mal à y croire. Ce n’était pas possible, cela ne pouvait pas avoir lieu.
On ne fait pas des enfants pour les garder près de soi, on doit les laisser partir pour qu’ils vivent leur vie.
Lu d'une traite. Ravie de retrouver un livre de cet auteur.
Peut-être que quand on se sait condamné, la sagesse nous envahit ?
Est-ce qu’un beau matin, on se réveille, on voit son enfant et on réalise qu’à partir de maintenant, c’est d’égal à égal, d’adulte à adulte ? On réalise qu’on a perdu son bébé, même si au fond de notre cœur, il le reste jusqu’à la fin de nos jours, simplement on n’a plus le droit de le lui dire, de lui en faire la démonstration, sous peine de le vexer, sous peine qu’il revendique plus fort son indépendance.
- Nicolas, Paul et toi… mes trois papas… Tu m'as dit que ce serait une jolie fin d'histoire et que maman comprendrait…
Le calme avant la tempête. Là où le temps s'arrête. Là où il ne se passe rien, alors que les vents se déchaînent à proximité et montent en intensité jusqu'au point de non-retour.
La sensation était étrange, tout mon corps se relâchait, je me sentais comme en apesanteur, ma peau me sembla plus douce, tout m'apparut plus délicat. Comme si, jusque-là, j'avais vécu dans une agression permanente, une guerre intérieure, et que le cessez-le-feu venait d'être décrété. Mon mensonge m'avait agressée toutes ses années. Sans que je rende véritablement compte, mon être avait été rongé progressivement, insidieusement, en aspirant mon énergie vitale, ma joie de vivre. Je me sentais plus légère. De plus en plus libre.
Il se leva, contourna la table et me fit un gros bisou sur la joue, avant de reprendre sa place.
- J'aime bien quand tu es heureuse.