Parti du statut d’homme, il se métamorphosa, non pas en coq, mais en la plus misérable des poulettes. Ma mère devait rester à ses côtés quand il picorait sa pitance, de peur que sa gamelle ne soit pillée par tout le poulailler.
Tu verras, ce coq sera notre poule aux œufs d’or !
Je te confie cette boîte. Tu ne l'ouvriras que dans neuf mois jour pour jour, pas avant. Si tu ne résistes pas à la tentation, tu perdras tout ce que je t'ai appris jusque-là, tout comme ta mère l'a perdu avant toi. Adieu
Parfois l'amour lui-même peut-être coupable.
[...] Alors tous s'accordèrent à dire que, dans l'ombre, la petite Clara luisait.
Et pas seulement les mauvaises langues, puisque aujourd'hui encore ma sœur Anita elle-même raconte cette histoire d'enfant lumière, elle affirme que c'était dans la chair, que quelque chose y brûlait si fort qu'on aurait pu utiliser son petit corps de deux ans pour éclairer une pièce.
Durant ce dernier hiver qu'ils passèrent à Santavela, certains soirs dans la maison vide, la lumière qu'elle dégageait était assez intense pour qu'Anita qui dormait dans sa chambre se glissât contre son berceau et poursuivît sa lecture.
Extrait du livre – page 399 – Le cœur cousu – Carole Martinez
Mais quelques boutons n’auraient pas suffi. As-tu vu ce regard qu’elle porte sur moi ? Elle n’aime comme jamais personne ne m’a aimé. Clara n’est pas une idiote. C’est une poésie. Sache que j’ai moi-même la nuit en horreur. Elle m’a toujours fait peur.
Lien www.veronique-dubois.com – rubrique livres sur la droite de l’écran