Paraiso

"Paraiso" n'est clairement pas un Paradis, c'est sa traduction en espagnol ou portugais. C'est aussi une référence biblique, au Christianisme, avec ce monde d'après si on le mérite, si on peut y monter, qui sert également souvent de menace. C'est une histoire dans une période sombre et triste, et en plus on y mêle des enfants. le Japon vaincu de 1945, la seconde guerre mondiale, paye cher, et même les innocents, ceux qui plus que tout devrait être préserver, ils se retrouvent déjà en position de survie, à jouer avec les limites.
Il y a plusieurs petites histoires courtes mais elles semblent emmêler d'une certaine façon et dans le désordre, on y retrouve des personnages. Si des mauvais moments vous seront réservé, il reste quand même un peu d'espoir.
Un oneshot de Suehiro Maruo disponible chez Casterman, et ressorti, cela même en numérique, pour que les gens puissent découvrir, rédecouvrir, ou faire découvrir ses oeuvres atypiques. Il est considéré comme un maître de l'ero-guro (érotique-grotesque) et reste plutôt réservé à un public mûr, averti, curieux.
Nous explorons la noirceur de l'âme humaine, ainsi que les abominations de la guerre qui n'épargnent même pas les enfants.
Pire que cela, ceux auxquels on devrait pouvoir se fier ne sont pas digne de confiance. Certains traitements paraissent totalement inhumains et disproportionnés.
Les enfants ont également conscience de certains faits et parfois tentent de se débrouiller par eux-mêmes quitte à voler.
L'inacceptable se fait pour survivre, et il est bien compliqué de savoir à qui faire confiance, si un "monstre" ne se cache pas derrière.
Des enfants se déguisent dans un sens ou un autre aussi, quand on les regarde on voit l'état horrible des vêtements, etc.
Le graphisme est assez typique, a quelque chose de fort.
C'est très spécial et particulier, dans le style, la présentation et même perturbant.
C'est sans doute totalement voulu.
Il y a quand même quelques traces d'espoir ici qui permettent de ne pas totalement perdre pied, et d'avoir une lumière ténue, comme certaines formes d'entraide.

Ce n'est pas la première fois que je lis un manga de ce mangaka, ma première expérience était avec le premier tome de Tomino la maudite. Il faut savoir que ses mangas sont plutôt spéciaux, que ce soit dans la partie écrite ou les illustrations. C'est un style un peu particulier que l'on aime ou pas. Si je n'avais pas trop accroché à ma première découverte, j'ai voulu tenter à nouveau malgré tout.

Les atrocités, la perversité, tout ce que l'humain peut avoir de mauvais, c'est ce qu'il met en avant à travers ses mangas. C'est perturbant, mais je pense que c'est un peu le but aussi, pointer du doigt et déranger les esprits.

La guerre, un sujet qui à lui seul promet quelque chose qui va forcément choquer le lecteur, mais Suehiro Maruo y pointe encore plus loin avec un orphelinat dirigé par un prêtre peu catholique, ou encore le calvaire des détenus à Auschwitz, tout en passant par l'horreur qu'a pu vivre une femme en perdant mari et enfant et qui perd la raison. La guerre, elle ne sème pas que la mort sur son passage, elle laisse des traces indélébiles qui marquent les survivants au fer rouge.

Toutes ces horreurs sont palpables uniquement à travers les dessins, honnêtement, même sans le texte, il est aisé de comprendre le contenu. Les visages sont tellement expressifs que cela pourrait même faire un peu peur.

Je terminerai en vous disant simplement qu'il faut lire ce genre de manga uniquement si nous avons le coeur bien accroché.

Voici le troisième ouvrage que je lis du mangaka Suehiro Maruo et comme dans"Tomino la maudite" il faut savoir avant de commencer la lecture que c'est réservé à un public averti.

Ici on découvre énormément d'atrocités de la guerre, de l'extermination des Juifs, de la maltraitance d'enfants et franchement c'est terriblement difficile à regarder. Les dessins sont très explicites et n'épargne pas le lecteur. Personnellement, certaines scènes m'ont particulièrement dégoûtée. L'auteur a fait un tel travail que j'ai eu l'impression de ressentir certaines souffrances.

Pour moi, c'est un ouvrage qui est très bien réalisé et qui permet une vraie sensibilisation aux horreurs passées. Cependant, il faut être bien au courant du contenu du livre avant de l'entamer car il peut choquer.

Bref, c'était une bonne lecture mais à découvrir au moment opportun et à un âge adéquat.

Je remercie les éditions Casterman pour cette lecture.

Le dessin de Suehiro Maruo est magnifique, précis au détail prés dans la violence et le sexe
5 histoires courtes qui décrivent l'histoire du japon et surtout des jeunes japonais à la fin de la second guerre mondiale et sous l'occupation des américains. Rencontre étonnante avec l'église catholique et la culture japonaise pour le meilleur et pour le pire. Avec la présence de Maximilien Kobe qui a vécu au japonais. Encore une manga étonnante