La bonne humeur d'Hira Mashima me manquait, et comme les derniers tomes de "Fairy Tail" tardaient à être rendus à ma médiathèque, je me suis rabattu sur "Monster Hunter Orage". Nous sommes avec cette série dans le cadre de produits dérivés, puisqu'il s'agit d'une adaptation d'une franchise à succès de Capcom, l'un des géants du jeu vidéo au Japon.
Comme le mangaka a largement puisé dans les MMORPG pour créer Fairy Tail, les guildes de chasseurs, les équipes de classe, les braconniers et l'unité anti-braconnier ont comme un sentiment de déjà vu. Sinon dans un univers où tout est calqué sur l'obtention d'ingrédients sur la dépouilles des monstres pour devenir de plus en plus puissants pour affronter des monstres de plus en plus puissants, tout le message écolo sur les chasseurs qui préservent les ressources et la protègent les espèces en voie d'extinction tombe complètement à plat…
Niveau personnages Hira Mashima ne change guère d'inspiration : après Haru = printemps dans "Rave", Natsu = été dans "Fairy Tail", Aki = automne dans "Monster Soul", voici Shiki = hiver pour "Monster Hunter Orage"… Et à ses côtés Eilee qui combine le look de Cherry en plus âgée, le caractère d'Erza, les mimiques de Lucy, des couettes et un serre-tête à oreilles de chat (un strong independant girl badass avec un lourd passé affublée d'accessoires tantôt kawai tantôt sexy comme une prostipute cosplayeuse ? C'est encore une fois n'importe quoi !)
Hiro Mashima est-il naïf ou sincère ou quand il écrit « ce qui compte dans le manga, c'est de trouver des trucs et des machins pour le lecteur puisse prendre du plaisir. » Alors OK on soigne les armes, les armures et les monstres, et on a des persos stylés BG, badass ou kawai, avec des boobs et des petites culottes pour les fansboys et des pectoraux/abdominaux pour les fangirls, mais aussi des répliques nekketsu l'esprit du combat et/ou shonen sur la force de l'espoir et de l'amitié appliquées au pied de la lettre avec un premier degré assez lourdingue. le développement des personnages, de l'univers et de l'intrigue par contre on n'en carrément rien à foutre !
Réunis dans entrailles du palais-labyrinthe, Shiki, Eilee, Sakuya et Koolong allient leurs forces contre Girukuuza la vouivre zombie, puis Miogaruna, la guivre éclatante, dans la plus grande tradition des boss à tiroir vidéoludiques (avec de bons vieux raccourcis bien commodes comme il faut). Les scènes de combat 100% fantasy sont assez chouette c'est clair, dommage qu'on tire vraiment trop sur la corde des répliques sur l'espoir et l'amitié. 1 fois ça va, 2 va fois ça, 3 fois bonjour les dégâts…
Et directement après la victoire, on lance l'épilogue ou Kirk tease sur les exploits légendaires accomplis par la team Shiki…
J'aurai aisément pu recommander à nos mais documentalistes cette série comme substitut au shonen à rallonge "Fairy Tail", bien bankable comme il faut auprès du public cible, s'il n'y avait pas une grosse arnaque dans ce tome 4 : 1/3 des pages sont consacrées à des gags de 4 cases réalisés par un des assistants d'Hiro Mashima qui n'ont d'intérêt que si on est un otaku des jeux vidéos "Monster Hunter"… (La version française aurait largement pu s'en passer et être redécoupée en 3 tomes seulement)