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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Marc-Antoine Mathieu nous sort là un album concept vraiment très original, comme souvent. Il nous propose ici la rencontre improbable entre Winsor McCay et Raymond Devos. Notre héros, Julius Corentin Acquefacques, voyage dans ses rêves, perché sur son lit, comme Little Nemo, c'est une occasion pour se poser des question sur la notion de “temps”, et du “Rien”. Les réflexions sont intelligentes et drôles et sont surtout une occasion pour s'émanciper des code de la narration. le graphisme au trait, en noir et blanc, est minimaliste, et surtout, il y a out un jeu autour de la notion de livre : première surprise, il démarre à la page 6, c'est à dire que la couverture est la page 6 et que la véritable couverture se trouve à l'intérieur du livre. C'est comme si le livre avait été mal imprimé, mais tout se joue à partir de ce décalage, c'en est le sujet même, la raison d'être du livre, un mise en abyme absolument vertigineuse, intelligente, subtile, surprenante et totalement réjouissante, tel un hommage imbriqué au deux créateurs géniaux que sont McCay et Devos, onirique, poétique, absurde et logique à la fois, drôle et subtil et surtout très surprenant. Peut-être que le mot qui qualifierait le mieux cette bande dessinée, c'est “Décalé”.
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Ovni reconnu par tous, cet album débute par la disparition du personnage principal, parfaite allégorie de l'absurdité de l'existence. L'auteur tient ce parti pris en l'appliquant au dessin jusqu'à la dissolution totale des cases. Il joue à fond la carte du décalage et de la déconstruction aussi bien sur la forme que sur le fond, pour mieux exprimer le vide existentialiste. le récit est présenté en ordre dispersé, des pages sont faussement arrachées. Les dialogues philosophiques et absurdes sont truffés de jeux de mots à la Raymond Devos sur un mode à la Droopy.
La profondeur de l'encre noire et l'éclat de la blancheur du papier renforcent avec habilité les contradictions, l'hésitation constante des héros, plongés dans un monde logique et illogique. Au final, c'est une brillante démonstration, un magnifique exercice de style, un très bon et original moment de bandes dessinées. Bravo l'artiste.
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Quoi de mieux qu' une bande dessinée, pour se jouer de la narration?
Avec Marc-Antoine Mathieu, on prend le train en marche, dans tous les sens du terme... Et les personnages eux mêmes se sont égarés dans l'histoire en en perdant le fil... Mieux: Ils cherchent leur récit Il s'est passé quelque chose, mais quoi? Et où commence ce fichu album?
avec Marc-Antoine Mathieu, la surprise est toujours sûre.-
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Une fois de plus, Marc-Antoine Mathieu se joue des codes de la narration classique en bande dessinée. Si bien qu'un lecteur non averti se voit très déstabilisé par le fait que la couverture se trouve au milieu de l'album (si, si, à l'intérieur). Et que dire de cette histoire en boucle dont le (anti) héros disparaît, laissant les (4) autres protagonistes en quête non pas d'un auteur mais bien d'une hauteur (spirituelle). Ce jeu intellectuel avec ses connotations métaphysiques, avec sa quête du sens de la destinée humaine, est un rêve éveillé, émaillé de non-sens et d'allitérations. Rêve dont le lecteur que je suis, sort ragaillardi, ayant ri à la logique tordue, mais implacable, de l'ensemble. Toujours en équilibre sur le fil de la lisibilité, Mathieu frôle l'expérimentation pure, peut-être, mais toujours nourrie de nombreuses références littéraires (Boris Vian, Luigi Pirandello, Samuel Beckett) ou graphiques (Maurits Cornelis Escher, Andreas, Moebius, Fred ou l'incontournable Winsor McCay).
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Comment qualifier cet album après toutes les éloges que j'ai pu écrire sur les précédents albums de la série ! Alors répétons-nous : cet album est tout simplement GENIAL !
Sixième aventure de Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves. Cette fois-ci le héros va traverser par inadvertance le mur du temps. de ce fait il sort de l'histoire, prend de l'avance. Nous allons suivre alors les personnages dit secondaires qui n'ont de sens que par rapport au héros. Ils cherchent à retrouver Julius Corentin, retrouver le sens de l'histoire, le temps, rattraper ce décalage temporel. Or le temps dans une bande dessinée est imposé par le parcours des pages, pour rattraper du temps il faut donc sauter des pages ! Et là, comme dans les albums précédents, invention géniale de l'auteur et admirable réalisation technique. Après l'anti-case, la spirale spatio-temporelle, les vignettes en 3D (avec lunettes fournies)... cette fois-ci des pages arrachées.
Marc Antoine Mathieu une nouvelle fois nous invite dans une réflexion intelligente et absurde sur le temps, sur la bande dessinée elle-même générant ses propres codes. A souligner un morceau de bravoure sur le Rien et le Tout digne des plus grands textes de Raymond Devos. Un album bourré de clins d'oeil humoristiques et intelligents.
Il faut également souligner l'exploit technique pour réaliser cet album.
Un album a découvrir impérativement avec les cinq albums précédents.
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J'ai eu beaucoup de chance : j'ai connu Marc-Antoine Mathieu dès son premier Julius Corentin Acquefacques. Avant même d'entendre parler de l'Oubapo ou de l'Association, uniquement lié à mon amour de la bd et des jeux de rôles (était-ce dans Casus Belli ou Oxygen, magazine multi-culturel original mais qui n'a malheureusement pas duré très lontemps ?). Comme beaucoup, je suis immédiatement tombé amoureux de ce noir et blanc expressionniste, de cet humour non-sensique, des jeux de mots plus ou moins subtils, des détournements des codes de la bd, comme pouvait le faire Edika. Coup de maître, personnalité directement reconnaissable, un nouvel auteur majeur était né.

Tous les autres tomes de la série suivent avec plus ou moins de bonheur cette Origine, et même les travaux annexes de Marc-Antoine Mathieu partagent ce style d'univers onirique, mystérieux, poétique, si subtil et drôle. Et ce malgré l'absence quasi absolue de femme ; peut-être pour approcher Acquefacques au plus près de Kafka ?

Depuis son Dieu en personne, Mathieu se fait de plus en plus philosophe, comme s'il voulait faire co-exister dans une même oeuvre les encyclopédistes et ses inspirateurs poétiques et artistiques : Fred, Moebius, McKay. Ajouté à sa fascination des mathématiques (présente depuis L'Origine), Julius se retrouve désormais hors de son histoire. Poussant les idées conceptuelles, le décalage est une histoire sans héros, puis une histoire de héros sans histoire. Celle-ci existe, mais ne nous sera pas contée : l'aventure, on en a déjà assez comme ça ailleurs.

Je devrai faire une analyse du rien qui se déplace, des cités enfouies qui racontent le verbe ancien (comme des arts rupestres sous le sable), des idées d'impression qui déchirent l'objet du livre lui-même. Mais je serai incapable d'aller au bout tellement les références me manquent. Sachez simplement qu'ici, on bouscule, on interroge, on étonne. Pas étonnant que MAM soit une sorte de gourou suivi par une horde de fans prêts à acheter ses oeuvres les yeux fermés. C'est ce que je fais depuis plus de vingt ans en tout cas.
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Marc-Antoine Mathieu a encore frappé !

Cela faisait plusieurs années que j'attendais la suite des aventures de Julius Corentin Acquefaques, après le fascinant 2,33333e dimension.
Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas encore JCA : Julius, est un personnage-valise dans un monde en constant risque de déraillement. A l'intersection du rêve et de la réalité, JCA explore le monde et ses limites. Par des dispositifs éditoriaux délirants JCA pousse les conventions de l'objet livre, les limites de la lecture dans leurs ultimes retranchements.
Ici le temps est soumis à rude épreuve. Alors que chaque aventure commence par une chute de lit, ici JCA oublie de se réveiller et l'aventure commence sans lui, avec plusieurs pages de retard. Les personnages secondaires sont alors bien embêtés : que faire, sans Julius ? Et pourquoi ne l'entendent-ils pas alors qu'il hante et commente les pages qui s'égrènent, jusqu'à rencontrer la couverture...

Une première lecture m'a laissé une nouvelle fois baba face à l'inventivité de MAM. Cependant, j'ai été plus réservé sur l'histoire proprement dite, ayant l'impression d'une collection de bons mots plus que d'une progression narrative à proprement parler.
Une deuxième relecture m'a permis de prendre conscience de l'importance du tissu textuel de cette aventure : Les mises en abimes sont multiples comme toujours, entre texte et image, entre histoire et matérialité de l'objet-livre. Là, le texte est une mise en abime de lui même : comme une surface réfléchissante, qui renvoie le sens avec opacité et qui se pense en train de penser...
Je ne pensais pas qu'il était possible de surpasser l'inventivité du précédent tome, et pourtant La 2.3333e dimension allait déjà très loin !

Le décalage est un chef-d'oeuvre, tout simplement
Lien : http://leslecturesdecyril.bl..
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Bon, je crois que je me suis pris une grosse claque là. J'avais découvert Marc-Antoine Mathieu avec "Dieu en Personne" et ma curiosité de lecteur avait été attisée par l'extraordinaire (au sens littéral) "3 secondes", mais là on se retrouve dans un tout autre registre, encore plus original, et à la fois plus proche et plus éloigné de ce qu'on attend d'une bande dessinée... L'auteur joue merveilleusement bien avec l'objet livre et, pour la toute première fois, je me suis demandé comment lire ce que j'avais en main, par quel bout le prendre... et je dois avouer que c'est vraiment déroutant !

Bref, je vais aller de ce pas me chercher les autres volumes des aventures de Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves, car je suis forcément passer à côté de quelque chose de grand.
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J'aime beaucoup Marc-Antoine Mathieu, ses BD figurent parmi les rares que j'achète encore, car avec l'âge j'ai appris à calmer l'expansion de ma bibliothèque.
Si je fais une exception pour lui, c'est que j'adore l'absurde, qui est rare en BD. Et les aventures de Julius Corentin Arquefacques, dans le genre absurde hypercohérent, avec en plus une inventivité exceptionnelle sur la forme, il n'y a pas mieux à mon avis et à ma connaissance.
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Un petit ovni dans le monde de la BD. A découvrir pour les amateurs.
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