Voilà un court livre (80 pages en version papier) bien singulier, autant dans la forme que dans le fond.
Alors que vais beaucoup de l'un à l'autre ces derniers temps,
L'énergie des lucioles c'est à la fois un essai et de la science-fiction.
C'est surprenant, mais c'est aussi bienvenu !
Clémence Mathieu nous invite à réfléchir à la notion de paysage, à ce qu'on a fait de certains d'entre eux. Ce qu'ils pourraient (re)devenir. Et surtout à notre rapport avec ces paysages, les lieux où nous habitons et ceux que nous abandonnons aux industries polluantes.
En prenant trois exemples, elle propose des « fictions augmentées » et des « fictions souhaitables », des « quasi-utopies » et des « quasi-dystopies » pour chacun de ces paysages : une centrale thermique dans le Gard qui ne fonctionne plus depuis 2016, des hauts fourneaux abandonnés dans l'Orne et un site nucléaire à l'arrêt dans l'Ain.
Que faire de ces espaces aujourd'hui ? Que vont-ils devenir ? C'est tout l'enjeu de ces très courts textes.
C'est passionnant, de l'introduction à ces micro-fictions.
Mais j'ai eu très peur pendant ma lecture : je me suis dit que tout allait trop vite, que c'était trop court. Chaque fiction tient en deux à quatre pages.
Et puis finalement, ça fait plusieurs jours, et j'y pense toujours.
Comme quoi. Je pense que finalement c'est grâce à ce choix de la brièveté que ça marche. Les histoires continuent dans la tête, parce qu'elles restent ouvertes. Les possibles ne sont pas fermés.
Des livres aussi différents, j'en redemande !