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Christophe Rosson (Traducteur)
EAN : 9782081204935
352 pages
Flammarion (02/05/2007)
3.84/5   100 notes
Résumé :
La nature reprendrait-elle ses droits ? Combien faudrait-il d'années au clin pour retrouver son niveau d'avant l'âge industriel ? Qu'adviendrait-il des réacteurs de nos centrales? Quels animaux prospéreraient et quelles race s'éteindraient ?... Ces questions, et beaucoup d'autres-des plus sérieuse aux plus saugrenues -, sont celles que le journaliste Alan Weisman plusieurs fois primé pour ses reportages (The New York Times Magazine The Atlantic Monthly, Discover), n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Que deviendrait notre planète si l'homme disparaissait ? L'auteur en fait une brillante analyse dans ce livre extrêmement bien documenté (cf. sources et remerciements à la fin).
Nous traversons avec lui les continents, les océans et les époques ; nous parcourons des déserts à la recherches d'antiques civilisations, des océans dans lesquels se meurent les coraux, des forêts encore préservées, ...
Nous comprenons pourquoi certaines espèces de la faune et de la flore terrestre s'éteindraient alors que d'autres subsisteraient (au prix de quelques modifications, il est vrai).
J'adhère tout-à-fait à la conclusion (nécessité d'une baisse drastique de la fécondité).
Bref, ce livre ne m'a pas paru ennuyeux, en dépit de son éclectisme culturel et de son foisonnement historique.
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Je ressors toujours un peu fatigué de ce genre de lecture. Fatigué de me ressentir responsable de ce que je fais subir à la terre, directement ou indirectement, par mon appartenance à l'espèce humaine. Rien qu'en existant. J'ai écrit dans une précédente critique que si l'homme disparaissait, la terre et toutes les espèces non humaines ne s'en porteraient que mieux. A la lecture du livre de Alan Wiesman, je m'aperçois que je me suis lourdement trompé. En fait il faudra plusieurs millénaires, voir des centaines de milliers d'années, pour rendre la terre comme elle était avant la présence de Sapiens. Je m'attriste de voir que nous sommes incapables de faire marche arrière et que quoi que je fasse je continue à pourrir la terre par ma simple existence. C'est une culpabilité lourde à porter, culpabilité que nous devrions porter collectivement. Pourtant il y en a toujours qui ne se rendent compte de rien. Bon, si le sujet vous intéresse, lisez ce livre.
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Qu'arriverait-il si l'Homme disparaissait de la Terre à l'instant ? Qu'arriverait-il aux constructions, aux animaux domestiques, aux cultures, en bref, aux oeuvres humaines et aux influences humaines sur l'environnement si, comme ça, d'un coup, tous les Homo sapiens se volatilisaient en un instant ? Alan Weisman s'est posé cette question et est allé au bout de l'analyse en rencontrant des experts et différents spécialistes afin de faire le point sur l'évolution du monde suite à cette subite absence : d'abord une heure après, puis une semaine, un mois, un an, un siècle, un millénaire... après cette subite disparition.
Cet exercice de projection se base sur de nombreux événements passés et sur l'état actuel de nos techniques et permet paradoxalement d'en apprendre beaucoup plus au sujet de l'humain que sur son absence. Quelques surprises pour ma part quant à la grande précarité (buildings, sélections végétales...) ou au contraire sur l'extrême longévité (statues de bronze, céramiques...) de certaines des nos créations dans cet avenir d'hypothèse.
Une lecture indispensable pour tous les curieux, rêveurs et graines d'écrivains de science-fiction.
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Après avoir lu "L'humanité disparaîtra, bon débarras !" d'Yves Paccalet, j'ai continué sur ma lancée avec cet essai d'Alan Weisman. Celui-ci est nettement plus objectif et scientifique, mais à déconseiller quand même à ceux qui dépriment vite car, en toute objectivité, nous avons foutu un beau bordel sur cette planète.

Le principe de ce livre est de réfléchir à ce qui se passerait si l'homme disparaissait (et ce, sans s'intéresser aux causes de notre disparition). Je pensais donc qu'on suivrait l'évolution de la Terre de manière chronologique. En fait, l'auteur aborde plutôt les choses par thème, c'est une approche aussi intéressante. On en apprend donc énormément sur nos constructions, l'impact du nucléaire, le plastique, nos relations avec les autres espèces animales, etc. Et pour comprendre l'avenir, on se tourne également vers le passé (dingue de voir à quel point on a exterminé certaines espèces vers les 18ème/19ème siècles...).

Cet essai représente un énorme boulot. Alain Weisman a rencontré, sur le terrain, un tas d'experts qui apportent des informations détaillées et objectives. On trouve aussi à la fin de l'ouvrage une bibliographie sélective de plusieurs pages. J'apprécie également qu'il y ait un index pour nous aider à nous retrouver dans cette masse d'informations (mon édition fait quand même 400 pages avec une police minuscule...).

Bref, si vous êtes intéressé par ce sujet ou si vous vous posez plein de questions sur l'avenir de la planète, procurez-vous ce bouquin !
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La fin de l'homme ne sera pas la fin du monde
Daniel Bélanger - L'échec du matériel

Une approche scientifique sur un pitch de post-apocalyptique : à quoi ressemblerait le monde si l'homme disparaissait du jour au lendemain, comme par magie ? Si on ôte six milliards d'êtres humains à l'équation, la formule fonctionne-t-elle encore ? Avons-nous définitivement laissé notre marque sur ce monde ou bien notre civilisation n'est-elle qu'un château de sable ?

Vous avouerez que c'est un sujet en or pour les fans de SF que nous sommes.

Et bien je suis sorti de ce livre assez déçu.
Je m'attendais à ce qu'Alan Weisman me dise combien de temps une canette de raviolis met pour rouiller, quelle est la durée de vie d'une voiture laissée à l'abandon, quand est-ce que le Golden Gate va s'effondrer si on arrête de l'entretenir... Bref, je m'attendais à une sorte de roman qui annonce Jour 1, la colère gronde chez les chats car le ronron n'a pas prêt. Jour 2, certains chiens s'évadent de leur enclos/jardins et errent à la recherche de nourriture. Jour 3, les poubelles qui n'ont pas été ramassées commencent à sentir mauvais...

Or, l'approche de l'auteur n'est pas chronologique mais thématique. Chaque chapitre s'intéresse à un aspect des choses : l'avancée de la forêt, le cycle du plastique, les problèmes du nucléaire, l'exemple du no man's land entre les deux Corées... Pour bien comprendre à quoi ressemblerait demain, il s'attache souvent à comprendre à quoi ressemblait le monde avant l'homme pour en extrapoler un retour à cet état pré-humanité (avec des complications). du coup, Homo Disparitus parle finalement peu du monde de demain, ce n'est pas le livre post-apo scientifique que l'on m'a vendu.

Ceci étant dit, si le pitch est à mon sens un brin menteur, le contenu du livre reste très intéressant. J'ai appris des tas de choses passionnantes sur une foule de sujets. Mais là encore, je suis inconfortable avec ce genre de livres. En lisant les conclusions sur l'empreinte humaine sur le monde en matière de nucléaire, on comprend vite que nous avons empoisonné la Terre pour des centaines de milliers d'année étant donnés les demi-vies et la masse de produits radio-actifs que nous utilisons dans nos centrales. du coup, j'ai parfois l'impression que c'est foutu d'avance et que mes petits gestes d'éco-citoyen ne servent à rien. En voulant nous montrer à quel point le monde va mal à cause de nous, cet essai est particulièrement démotivant par sa lucidité. Nos plastiques tueront des animaux pendant des millénaires, nous laissons derrière nous des tonnes de bombes à retardement, nous sommes responsables de la disparition d'un nombre incroyable d'espèces... puisque c'est foutu, à quoi bon avoir une conscience écologique maintenant ? C'est comme si un tueur en série voulait tout à coup aimer son prochain.

Bref, même s'il propose des tas d'exemples qui démontrent que la nature reprendra ses droits très rapidement, c'est un livre finalement assez déprimant car la liste des saloperies dont nous sommes responsables est longue et il n'y a aucune solution de proposée. Tout ce qu'on peut dire c'est que la vie s'adaptera toujours et que, combien même on massacre notre monde, l'évolution trouvera une solution. L'homme n'est pour la Terre qu'une mauvaise maladie qui finira par passer.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
En ce matin de juin 2004, les Indiens zápara organisaient une cérémonie rituelle, la minga, à Mazáraka, leur village sur le Río Conambu, affluent équatorien de l’Amazone. Assise sous un toit de feuilles de palmier, Ana María Santi observait, le visage grimaçant, les membres de sa tribu. Cette vieille femme rabougrie de soixante-dix ans arborait encore une épaisse chevelure noire ; ses yeux gris évoquaient deux poissons perdus dans les sombres remous de sa figure. S’adressant à elles dans un patois quechua quasiment disparu, le zápara, elle houspillait ses nièces et ses petites-filles. Une heure à peine après le lever du soleil, ces dernières étaient saoules, comme tous les autres villageois, à l’exception d’Ana María.

Pour la minga, quarante Indiens zápara assis en cercle sur des bancs de bois, pieds nus, le visage peint pour certains, buvaient de la chicha par litres entiers. Ils préparaient ainsi les hommes qui devaient partir défricher un pan de forêt afin que le frère d’Ana María puisse y cultiver le manioc. Les enfants avaient eux aussi droit à leur bol de ce breuvage laiteux, cette bière aigre issue de la pulpe du manioc, fermentée avec la salive des Indiennes zápara qui en chiquaient à longueur de journée. Deux fillettes, des herbes tressées dans les cheveux, faisaient le service de la chicha et du gruau de poisson-chat. Aux anciens et aux invités, elles offraient des morceaux de viande bouillie couleur chocolat. Ana María Santi, doyenne de l’assemblée, refusait obstinément de toucher à ce plat.
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Vous n’avez sans doute jamais entendu parler de la Białowieża Puszcza. Mais pour peu que vous ayez grandi dans la zone tempérée qui couvre une bonne partie de l’Amérique du Nord, du Japon, de la Corée, de la Russie et de plusieurs anciennes républiques soviétiques, ainsi que certaines parties de la Chine, de la Turquie et d’Europe de l’Est et de l’Ouest – îles Britanniques comprises –, alors quelque chose en vous en garde le souvenir. Si vous êtes né dans la toundra ou le désert, les régions subtropicales ou tropicales, la pampa ou la savane, il existe quand même des endroits sur Terre associés à cette Puszcza qui sauront stimuler votre mémoire.

Puszcza est un vieux mot polonais signifiant « forêt vierge ». À cheval entre la Pologne et la Biélorussie, le demi-million d’acres de la forêt de Bialowiesa renferme les derniers fragments européens de forêt à l’état primitif. Souvenez-vous de la forêt mystérieuse et embrumée que vous imaginiez quand on vous lisait un conte de Grimm. Ici, les frênes et les tilleuls culminent à quarante-cinq mètres de hauteur, et couvrent de leur ombre un enchevêtrement humide de charmes, de fougères, d’aulnes rugueux et de gros champignons. Les chênes, tapissés d’un demi-millénaire de mousse, sont tellement immenses qu’ils servent de garde-manger aux pics épeiches : ceux-ci creusent le tronc à sept centimètres de profondeur pour y entreposer des pommes d’épicéa. L’air, épais et frais, se pare d’un silence que seuls viennent briser les cris brefs du casse-noix, le sifflement grave d’une chevêchette d’Europe, ou la plainte d’un loup.
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Tant de kilomètres nous séparent des forêts et des savanes de nos origines que rares sont parmi nous ceux qui ressentent un lien les unissant à nos ancêtres animaux. Le fait que les Zápara ressentent ce lien est d’autant plus remarquable qu’humains et primates se sont dissociés sur un autre continent que le leur. Cela dit, nous avons depuis peu des raisons de comprendre le sens des paroles d’Ana María. Sans aller jusqu’au cannibalisme, ne pourrions-nous pas, nous aussi, être à l’avenir confrontés à de terribles choix ?

Les humains ont échappé à l’apocalypse nucléaire il y a une génération de cela ; avec un peu de chance, nous continuerons à esquiver cette menace ainsi que d’autres dangers de masse. Mais il nous arrive fréquemment de nous demander si, par mégarde, nous n’avons pas empoisonné ou échaudé la planète, et nous-mêmes par la même occasion. Nous avons tellement usé et abusé des sols et des ressources en eau que les réserves des uns et des autres ont grandement diminué. Nous avons en outre entraîné la disparition, sans doute définitive, de milliers d’espèces animales. À en croire certains avis respectés, notre monde pourrait un jour dégénérer en une sorte de terrain vague où rats et corbeaux se pourchasseront parmi les mauvaises herbes. Si cette prédiction se réalise, les choses ne seront-elles pas allées trop loin pour que, malgré notre fameuse intelligence supérieure, nous fassions partie des survivants ?
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Quel choc que de se dire que l’Europe entière ressemblait jadis à cette Puszcza. On se rend compte, en y pénétrant, que la plupart d’entre nous n’ont jamais connu qu’une pâle copie du programme originel de la nature. Ces sureaux aux troncs de deux mètres de large, ou ces gigantesques épicéas sans âge, devraient nous sembler aussi exotiques que l’Amazone ou l’Antarctique, à nous qui avons grandi près des bois de deuxième génération, chiches en comparaison, qui parsèment l’hémisphère Nord. Eh bien non, ce n’est pas le cas. Au contraire, on s’y sent en terrain connu. Une impression de plénitude en émane, au niveau cellulaire.

Étudiant en sylviculture à l’université de Cracovie, Andrzej Bobiec avait appris la gestion des forêts dans une optique productiviste maximale, notamment en se débarrassant de la couche organique « excessive », de crainte qu’elle n’abrite scolytes et autres nuisibles. Quand il découvrit la forêt de Bialowiesa, il fut stupéfait d’y trouver dix fois plus de biodiversité que dans toutes les forêts qu’il connaissait.
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En l'an 2000, le présage d'un avenir qui pourrait bien ressusciter le passé apparut sous la forme d'un coyote qui parvint à atteindre Central Park. Par la suite, deux de ses congénères se montrèrent en ville, ainsi qu'un dindon sauvage. La nature pourrait bien reprendre possession de New York avant la disparition de l'homme, finalement.
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